Élections générales québécoises de 1939 — Wikipédia

Élections générales québécoises de 1939
86 sièges de l'Assemblée législative
(Majorité absolue : 44 sièges)
Type d’élection Élection législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 753 310
Votants 570 631
75,74 % en diminution 2,5
Votes exprimés 563 297
Votes nuls 7 334
PLQ – Adélard Godbout
Voix 301 382
53,5 %
en augmentation 13,5
Sièges obtenus 69 en augmentation 55
UN – Maurice Duplessis
Voix 220 402
39,13 %
en diminution 17,8
Sièges obtenus 15 en diminution 61
IND – Camillien Houde
Voix 4 517
0,80 %
Sièges obtenus 1 en augmentation 1
LIBI – René Chaloult
Voix 3 862
0,69 %
en diminution 1
Sièges obtenus 1 en augmentation 1
Assemblée législative
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Maurice Duplessis
UN
Adélard Godbout
PLQ

L'élection générale québécoise de 1939 se déroule le afin d'élire les députés de la 21e législature à l'Assemblée législative de la province de Québec (Canada). Il s'agit de la 21e élection générale depuis la confédération canadienne de 1867. Le Parti libéral du Québec, dirigé par Adélard Godbout, défait le gouvernement de l'Union nationale dirigé par le premier ministre Maurice Duplessis et forme un gouvernement majoritaire.

L'enjeu principal de l'élection est la participation canadienne à la Seconde Guerre mondiale. Le premier ministre Maurice Duplessis, espérant tirer profit de l'opposition des Québécois à la guerre, déclenche des élections anticipées moins de quatre semaines après la déclaration de guerre du Canada. Comme Duplessis entend s'opposer à l'effort de guerre du Canada, toutes les forces libérales fédérales se liguent contre l'Union nationale durant la campagne électorale, Ernest Lapointe, lieutenant de Mackenzie King, en tête.

Les historiens s'entendent généralement pour dire que cette élection fut le premier référendum sur la place du Québec au sein de la fédération canadienne. Maurice Duplessis ayant déclenché le scrutin afin de bien démontrer qu'il s'opposait à la guerre et à toute contrainte que pourrait représenter, sur le Québec, l'effort de guerre d'Ottawa, Mackenzie King, par la bouche de son lieutenant québécois Ernest Lapointe, avertit les Québécois que le gouvernement fédéral ne pourrait continuer de gouverner avec ses ministres québécois à Ottawa si la population choisissait de désavouer l'effort de guerre en votant pour Duplessis.

Les libéraux de Mackenzie King menaçaient implicitement le Québec d'un isolement sur la conduite des affaires au pays : si Duplessis était élu, les ministres québécois de King démissionneraient en bloc, privant ainsi le caucus libéral de sa représentation québécoise.

Cet avertissement fit d'autant plus écho chez les Québécois que le tandem King-Lapointe venait de leur promettre, quelques mois plus tôt, que la conscription ne serait pas imposée. Les Québécois ne voulant pas revivre la situation de 1917 - où les libéraux québécois de Laurier s'étaient retrouvés majoritairement dans l'opposition à la suite de la défection des libéraux canadiens-anglais vers le Parti unioniste (libéral-conservateur) de Robert Borden et s'étaient par la suite retrouvés impuissants devant la décision du gouvernement d'imposer la conscription - ils désavouèrent le gouvernement sortant de Duplessis

Partis mineurs

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En , un groupe de dissidents de l'Union nationale fondèrent le Parti national. Cependant ce parti ne participa pas à l'élection de 1939 et la plupart de ses membres furent candidats pour le Parti libéral.

Paul Gouin, qui avait rompu avec Duplessis après avoir été écarté par ce dernier lors de la formation de l'Union nationale, reforme l'Action libérale nationale en 1938 pour participer à cette élection, mais sans avoir le même succès que la première fois. Lors de l'élection de 1935 il avait réussi à remporter 25 sièges, après quoi le parti s'est fusionné avec le Parti conservateur du Québec. Toutefois, cette fois il ne remporte que 4,5 % des voix et n'obtient aucun siège ; l'ALN se dissout peu après. De plus, un vestige de l'ancien Parti conservateur présente trois candidats, et ne remporte que 0,2 % des voix et aucun siège ; ce parti se dissout également.

Dates importantes

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Libéral Union nationale Libéral indépendant Indépendant
69 sièges 15 sièges 1 siège 1 siège
^
majorité

La défaite subie par l'Union nationale aux mains des libéraux est cinglante, un vrai renversement des résultats de l'élection précédente, en grande partie grâce à l'aide des libéraux fédéraux. L'Union nationale tombe de 76 à seulement 15 sièges ; les libéraux, quant à eux, passent de 14 à 70 sièges. C'est la seconde fois qu'Adélard Godbout accède au poste de premier ministre ; des quatre élections qu'il dispute contre Duplessis, celle de 1939 est son unique victoire.

Résultats par parti politique

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élections précédentes • Résultats des élections générales de 1939 • élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1936 Élus Nb % +/-
     Libéral Adélard Godbout 85 14 69 301 382 53,5 % +14,07 %
     Union nationale Maurice Duplessis 85 76 15 220 402 39,1 % -17,75 %
     Libéral indépendant[1] 4
-
1 3 862 0,7 % -
     ALN 56
-
-
25 295 4,5 % +0,19 %
     Commonwealth coopératif 1
-
-
2 513 0,4 % -
     Conservateur 3
-
-
1 679 0,3 % -
     ALN indépendant 1
-
-
617 0,1 % -
     Union nationale indépendant 3
-
-
469 0,1 % -0,36 %
     Ouvrier 3
-
-
410 0,1 % -0,06 %
     ALN ouvrier 1
-
-
228 0 % -
     Communiste 1
-
-
159 0 % -0,29 %
     Indépendant 5
-
1 6 281 1,1 % +1,04 %
Total 248 90 86 563 297 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 77 % et 7 334 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 753 310 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection,
toutefois seules 741 131 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.

Note : Le candidat libéral dans Charlevoix-Saguenay a été élu sans opposition.

Résultats par circonscription

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  1. a et b Certaines sources indiquent toutefois que René Chaloult dans Lotbinière a été élu sous la bannière du Parti libéral.