Élection présidentielle équatorienne de 2025 — Wikipédia

Élection présidentielle équatorienne de 2025
(1er tour)
(2d tour)
Corps électoral et résultats
Inscrits 13 732 194
Votants 11 260 411
82,00 % en diminution 0,9
Votes exprimés 10 251 189
Votes blancs 243 573
Votes nuls 765 649
Daniel Noboa – ADN
Colistier : María José Pinto
Voix 4 527 606
44,17 %
en augmentation 20,7
Luisa González – RC
Colistier : Diego Borja
Voix 4 507 672
44,00 %
en augmentation 10,4
Leonidas Iza – Pachakutik
Colistier : Katiuska Molina
Voix 538 456
5,25 %
Président de la République
Sortant
Daniel Noboa
ADN

L'élection présidentielle équatorienne de 2025 a lieu le afin d'élire le président et le vice-président de la république d'Équateur. Le premier tour a lieu en même temps que des élections législatives.

Le président Daniel Noboa arrive en tête du premier tour avec 44,17 % devant Luisa González, qui le talonne avec 44,00 %. Les deux candidats s'affrontent ainsi lors d'un duel qui reproduit celui de l'élection présidentielle de 2023 mais de manière inversée, González étant à l'époque arrivée largement en tête du premier tour.

Crise politique et élection présidentielle anticipée de 2023

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Candidat arrivé en tête par province au 2e tour.

L'élection présidentielle de 2023 est déclenchée de manière anticipée à la suite de la démission du président Guillermo Lasso. Confronté à une procédure de destitution initiée par l'Assemblée nationale, celui-ci a en effet recours à la procédure dite de « mort croisée », qui entraine la fin anticipée de son mandat et de celui de l'Assemblée. Bien qu'éligible, il décide de ne pas se présenter à sa réélection. Le vainqueur du scrutin de 2023 n'occupe ainsi la fonction présidentielle que jusqu’à la fin du mandat constitutionnel de Lasso, en mai 2025.

L'élection voit la victoire de Daniel Noboa, qui l'emporte au second tour avec un peu moins de 52 % des voix. Le fils de l’homme le plus riche du pays devient ainsi à 35 ans le plus jeune président de l'histoire de l'Équateur, à l'issue d'une élection l'ayant vu déjouer tous les pronostics avant le premier tour[1]. Luisa González reconnait sa défaite et lui adresse ses félicitations au soir du second tour[2]. Le nouveau président prend ses fonctions le [3].

Vague de violence

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Fin 2023, pour réduire le problème de violence et de surpopulation dans le système pénitentiaire équatorien, le gouvernement propose la construction d'au moins six prisons de sécurité, l'expulsion de 1 500 prisonniers étrangers, et la location de trois navires qui pourront servir de prisons en mer, dans le but de séparer les détenus les plus dangereux pendant la construction de nouveaux établissements[4].

En janvier 2024, l'Équateur est secoué par une vague de violence liée à l'action de groupes de narcotrafiquants. Daniel Noboa déclare le pays en état de « conflit armé interne »[5]. Les autorités identifient 22 gangs comme « terroristes » afin de les traiter comme des « objectifs militaires », une décision ensuite validée à l'unanimité par le Parlement. L'opposition de gauche apporte son soutien au gouvernement : « L’heure est aujourd’hui à l’unité nationale. Le crime organisé a déclaré la guerre à l’État, et l’État doit l’emporter »[6]. Certains analystes reprochent au président Noboa d'apporter une réponse exclusivement sécuritaire à la criminalité, sans faire d'annonces sur d’éventuelles réformes de la police et de la justice, réputées très corrompues, ou de politique sociale pour lutter contre les causes profondes de la violence[6].

Le conflit amène Daniel Noboa à soumettre plusieurs projets à référendum le . Neuf des onze projets, principalement d'ordre sécuritaire, sont approuvés par les électeurs, dont notamment l'implication des forces armées dans des missions de sécurité intérieure, ainsi que l'extradition des criminels vers d'autres pays. Le succès du référendum est perçu comme un atout pour Daniel Noboa en vue de l'élection présidentielle de 2025[7],[8].

Système électoral

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Le président équatorien est élu en même temps que le vice-président pour un mandat de quatre ans par le biais d'une version modifiée du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue des suffrages exprimés lors du premier tour, ou plus de 40 % des voix avec au moins dix points d'avance sur celui arrivé en deuxième position, un second tour est organisé dans les quarante cinq jours entre les deux candidats arrivés en tête. Est alors élu celui qui reçoit le plus grand nombre de suffrages. Le président est par ailleurs limité à un maximum de deux mandats consécutifs[9]. Le vote est facultatif à partir de 16 ans et obligatoire à partir de 18 ans[10].

Résultats de la présidentielle équatorienne de 2025[11]
Candidats
et colistiers
Partis Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Daniel Noboa
María José Pinto
ADN 4 527 606 44,17
Luisa González
Diego Borja
RC 4 510 860 44,00
Leonidas Iza
Katiuska Molina
MUPP-NP 538 456 5,25
Andrea González
Galo Moncayo
PSP 275 376 2,69
Henry Kronfle
Dallyana Passailaigue
PSC 73 293 0,71
Pedro Granja
Verónica Silva
PSE 53 940 0,53
Jimmy Jairala
Lucía Vallecilla
CD 40 559 0,40
Jorge Escala
Pacha Terán
UP 40 483 0,39
Henry Cucalón
Carla Larrea
MC25 37 316 0,36
Luis Felipe Tillería
Karla Rosero
AVANZA 33 239 0,32
Francesco Tabacchi
Blanca Sacancela
CREO 26 768 0,26
Víctor Araus
Cristina Carrera
PID 22 678 0,22
Carlos Rabascall
Alejandra Rivas
ID 22 270 0,22
Enrique Gómez
Inés Díaz
SUMA 18 815 0,18
Juan Cueva
Cristina Reyes
AMIGO 17 545 0,17
Iván Saquicela
María Coello
DSI 11 985 0,12
Votes valides 10 251 189 91,04
Votes nuls 765 649 6,80
Votes blancs 243 573 2,16
Total 11 260 411 100 100
Abstention 2 467 705 18,00
Inscrits / participation 13 732 194 82,00

Analyse et conséquences

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Le président Daniel Noboa arrive en tête du premier tour à l'issue d'une campagne marquée par le thème de la violence causée par les narcotrafiquants, ainsi que le virage sécuritaire controversé adopté par Noboa pour y faire face. Le candidat de l'Action démocratique nationale (ADN) réunit 44,17 % des suffrages exprimés, soit un peu plus de 20 points de pourcentage de plus qu'en 2023. Il devance ainsi de justesse Luisa González, du Mouvement de la révolution citoyenne (RC), qui arrive deuxième avec 44,00 %, tout en enregistrant elle même une progression, bien que plus modeste avec 7 points. Les deux candidats reproduisent ainsi lors du ballotage leur duel de 2023[12].

Dans l'entre deux le candidat du Mouvement de l'unité plurinational Pachakutik (MUPP-NP), Leonidas Iza, arrivé troisième avec 5,25 % des voix, apporte son soutien à Luisa González[13].

Notes et références

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  1. La-Croix.com, « Équateur : Daniel Noboa, candidat surprise aux portes de la présidence », sur La Croix, lacroix.journal, (consulté le ).
  2. « Équateur. Daniel Noboa remporte l’élection présidentielle, Luisa Gonzalez reconnaît sa défaite », sur Ouest-France, .
  3. « Équateur: le nouveau président Daniel Noboa doit fait face à de nombreux défis », sur rfi.fr, (consulté le ).
  4. « L'Équateur va expulser près de 1.500 détenus étrangers », sur Le Figaro, (consulté le ).
  5. Le Monde avec AFP, « Equateur : le président Daniel Noboa déclare son pays en état de « conflit armé interne » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b « En Equateur, le président Daniel Noboa déclare la guerre aux gangs », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. RFI, « Equateur: par référendum, les électeurs valident largement la politique anticriminalité de Daniel Noboa », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  8. FRANCE24, « Référendum : en Équateur, le président salue un triomphe pour lutter contre la criminalité », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  9. « Constitution de la république de l’Équateur: Droits de la nature – Silene », sur silene.ong (consulté le ).
  10. Guillaume Long, « Trois projets pour l’Équateur », sur Le Monde diplomatique,
  11. (es) « CONSEJO NACIONAL ELECTORAL », sur elecciones2025.cne.gob.ec (consulté le ).
  12. « Présidentielle en Équateur : Noboa et Gonzalez au coude à coude lors du premier tour », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  13. Equateur: les indigènes apportent leur soutien à la gauche pour le second tour de la présidentielle, Mediapart avec AFP, 31 mars 2025