Électre — Wikipédia
Dans la mythologie grecque, Électre (en grec ancien Ἠλέκτρα / Êléktra soit « ambrée »[1]) est membre de la famille des Atrides.
Les auteurs de l’Antiquité la connaissent également sous le nom de Laodicé (en grec ancien Λαοδίκη / Laodíkê soit « peuple juste »).
Mythe
[modifier | modifier le code]Selon la légende, Électre, fille d'Agamemnon (roi de Mycènes) et de Clytemnestre, est la sœur d’Oreste, d’Iphigénie et de Chrysothémis.
Elle est absente de Mycènes quand son père revient de la guerre de Troie et est assassiné par Égisthe, amant de Clytemnestre, ou par Clytemnestre elle-même.
Huit ans plus tard, Électre revient d’Athènes en même temps qu’Oreste (Odyssée, III, 306). D’après Pindare (Odes pythiques, XI, 25), Oreste a été sauvé par sa vieille nourrice, et amené à Phanote sur le mont Parnasse, où le roi Strophios a pris soin de lui.
À sa vingtième année, Oreste reçoit l'ordre de l'oracle de Delphes de retourner chez lui et de venger la mort de son père. D’après Eschyle, il rencontre Électre devant le tombeau d’Agamemnon ; ils se reconnaissent et décident ensemble de la manière dont Oreste va accomplir sa vengeance.
Une autre version présente Électre comme la sauveuse de son frère Oreste, l’ayant caché à la vue des assassins de son père afin de lui épargner le même destin. Captive d’Égisthe, qui veut lui faire avouer la cachette de son frère, elle parvient à s’enfuir et à rejoindre Oreste pour l’aider dans sa vengeance[2].
Celle-ci accomplie (parfois aidé par Électre), Oreste est poursuivi par les Érinyes, qui ont pour devoir de punir tout manquement à la piété familiale (car il a tué sa mère). Électre, elle, n’est pas inquiétée par les déesses infernales.
Plus tard, Électre épouse son cousin Pylade, un proche ami d’Oreste et fils du roi Strophios. Ils ont deux fils : Strophios et Médon.
Postérité du personnage
[modifier | modifier le code]Adaptation théâtrale
[modifier | modifier le code]- Les Choéphores, tragédie grecque d'Eschyle
- Électre, tragédie grecque de Sophocle
- Électre, tragédie grecque d'Euripide
- Électre, tragédie française du baron Hilaire de Longepierre (1702)
- Électre, tragédie française de Prosper Jolyot de Crébillon (1709)
- Les Érinnyes, tragédie de style antique de Leconte de Lisle (1873)
- Elektra, tragédie de Hugo von Hofmannsthal, d'après Sophocle (1903)
- La Tragédie d'Elektre et Oreste d'André Suarès (1905)
- Électre, tragédie française de Jean Giraudoux (1937)
- Électre ou la Chute des masques, pièce de Marguerite Yourcenar (1943)
- Les Mouches, tragédie française de Jean-Paul Sartre (1947)
- Tu étais si gentil quand tu étais petit, une pièce de Jean Anouilh tirée de l’Électre de Sophocle et d'Euripide (1972)
- Electra Garrigó, pièce de Virgilio Piñera (2005)
- Électre, tragédie française de Jean-Pierre Siméon (2011). Variation à partir de Sophocle
- Électre des bas-fonds, tragédie de Simon Abkarian (2019)[3]
Adaptation musicale
[modifier | modifier le code]- Electra, mélodrame en un acte de Christian Cannabich, livret de Wolfgang Heribert von Dalberg, créé à Munich en 1781
- Électre, tragédie lyrique en 3 actes de Jean-Baptiste Moyne, livret de Nicolas-François Guillard, créé le 2 juillet 1782 à l’Académie Royale de Musique (Opéra de Paris)
- Elektra, opéra de Richard Strauss (1909)
- Elektra, opéra en deux actes de Mikis Theodorakis (1993)
Adaptation au cinéma
[modifier | modifier le code]- Le deuil sied à Électre (film, 1947), film américain de Dudley Nichols (1947), d'après la pièce d'Eugene O'Neill (1931)
- Électre, film grec de Michael Cacoyannis (1962), d'après l'Électre d'Euripide
- Pour Électre, film hongrois de Miklós Jancsó (1974)
- Le Voyage des comédiens, film grec de Theo Angelopoulos (1975)
- Secret défense, film français de Jacques Rivette (1998)
En sculpture
[modifier | modifier le code]Oreste et Électre ont été le sujet et le titre de plusieurs œuvres d'art, dont deux groupes sculpturaux différents dans les collections du musée archéologique national de Naples.
En psychanalyse
[modifier | modifier le code]L'équivalent du complexe d'Œdipe trouve son nom dans cette tragédie à travers le complexe d'Électre élaboré et baptisé par Carl Gustav Jung.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- électricité - Dictionnaire Larousse.
- Marie Nicolas Bouillet, Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane, vol. 1.
- « Électre des bas-fonds » Les spectacles » Notre Théâtre », Théâtre du Soleil (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pseudo-Apollodore, Épitome [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 16 ; VI, 23–28).
- Eschyle, Orestie (passim).
- Euripide, Électre [détail des éditions] [lire en ligne], Oreste [détail des éditions] [lire en ligne] (passim).
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 16).
- Sophocle, Électre [détail des éditions] [lire en ligne] (passim).
À écouter
[modifier | modifier le code]Pierre Judet de la Combe, Électre, un passé qui ne passe pas. "Quand les Dieux rôdaient sur la Terre". France Inter, janvier 2023. 55 min.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Orestie
- Atrides
- (130) Électre (astéroïde)