Énergie en Mongolie — Wikipédia

Centrale électrique près d'Ulan Bator
Panneaux solaires dans la province d'Arkhangai.

L'énergie en Mongolie, pays peuplé d'environ 3,2 millions d'habitants et d'un PIB d'environ 12 milliards de dollars[1], est largement dominée par le charbon et le pétrole[2].

La consommation d'énergie primaire en Mongolie, d'environ 5 millions de tonnes équivalents pétrole en 2017, a été multipliée par deux depuis 2002. Le charbon pèse pour 70 % dans le mix énergétique, suivi par le pétrole (26 %) et la biomasse non-renouvelable (3 %)[2]. Cette consommation élevée au regard du nombre d’habitants, et fortement carbonée s'explique par un climat particulièrement rude, les températures pouvant descendre jusqu'à -30 °C à Oulan-Bator, considérée comme la « capitale la plus froide du monde »[3].

Depuis la fin des années 2000, dans un contexte de forte croissance économique, la Mongolie commence à s'équiper en infrastructures énergétiques renouvelables grâce à des investissements étrangers privés, avec pour objectif d’accroître leur part à 20 % dans le mix énergétique[4].

Mix énergétique

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Consommation d'énergie primaire en Mongolie

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Années 1997 2002 2007 2012 2017
Charbon 1753 1930 2592 3127 3518
Pétrole 359 474 782 1184 1297
Biofuel 86 168 179 143 143
Hydro-électricité 0 0 0 4 5
Vents et Solaire 0 0 0 1 29
Total (Ktep) 2198 2572 3553 4459 4992

Source : Agence Internationale de l'Énergie

La consommation d'énergie primaire en Mongolie a été multipliée par deux entre 2002 et 2017.

Production d'électricité en Mongolie

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En 2017, la production d'électricité était d'environ 6000 GWh, dont près de 90 % était à base de pétrole. Les centrales thermiques TES-3 et TES-4 situées à Oulan-Bator sont les principales unités de production d'électricité du pays[5].

Développements du potentiel énergétique du pays

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Exploitation du secteur minier et pétrolier

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La principale ressource minière de la Mongolie est le charbon, largement exporté vers la Chine[4]. La Mongolie abrite aussi d'importantes réserves d'uranium, la 15ème au monde, exploitée par les compagnies Orano (ex-Areva) et Mitsubishi Corporation[4],[6]. En mai 2023, le Président français Emmanuel Macron se rend à Oulan-Bator où il rencontre son homologue, le président mongole Ukhnaagiin Khürelsükh[7]. Selon l'Élysée, cette visite s'inscrit dans le cadre d'une « stratégie de diversification des approvisionnements européens afin de garantir notre souveraineté énergétique », faisant allusion au potentiel de la Mongolie en tant que fournisseur d'uranium[7].

La Mongolie est aussi un petit producteur de pétrole, dont la production était d'environ 3,64 millions de barils par an en 2013[4], et un exportateur de charbon vers la Chine[7].

Développement des énergies renouvelables

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La Mongolie a mis son premier barrage hydraulique en fonctionnement en 2008, dans la province de Taishir (en). La construction d'un barrage supplémentaire sur la rivière Selenga dans le nord de la Mongolie a été proposée avec un financement de la Banque mondiale en 2013, mais les conséquences écologiques d'un tel projet pourraient être un point bloquant[8].

D'autres sources d'énergies renouvelables commencent à être exploitées depuis le début des années 2010.

La ferme éolienne de Salkhit à 70 km de la capitale Oulan-Bator, équipée de 31 turbines d'une puissance totale installée de 50 mégawatts est opérationnelle depuis 2013[4]. Les fermes éoliennes de Tsetsii et de Sainshand Salkhin Park (dans le désert de Gobi), équipées de 25 turbines chacune pour une puissance allant de 50 à 55 MW, ont été achevées en 2017 et 2018[9],[10]. Le parc éolien de Sainshand a été financé par le groupe énergétique français Engie, via sa filiale Tractebel, en concertation avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement[11].

A l'instar d'autres pays d'Asie en développement comme le Cambodge, la Mongolie produit un peu d'électricité à base d'énergie photovoltaïque de manière décentralisée, grâce à des dispositifs solaires domestiques. Plus de 100.000 de ces dispositifs ont été distribués à des familles, notamment nomades, dans le cadre du « Programme national d’électrification solaire » lancé par le gouvernement de Mongolie et la Banque mondiale en 2000[4],[12].

Notes et références

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  1. « East Asia/Southeast Asia :: Mongolia — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur cia.gov (consulté le )
  2. a et b (en-GB) « Mongolia - Countries & Regions », sur IEA (consulté le )
  3. (en-US) Bryan Denton, « Burning Coal for Survival in the World’s Coldest Capital », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d e et f « La Mongolie diversifie ses sources énergétiques: éolien et même yourtes solaires », sur Franceinfo, (consulté le )
  5. « Ulaanbaatar district heating - Feasibility study », Banque européenne pour la reconstruction et le développement,‎ (lire en ligne)
  6. L'Usine Nouvelle, « Areva obtient l'autorisation pour développer des mines d'uranium en Mongolie - La matinale de l'industrie », Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a b et c « Emmanuel Macron en visite en Mongolie, une première pour un président français », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Anson Mackay, « Lake Baikal: incredible ecosystem threatened by Mongolian dam and pipeline », sur The Conversation (consulté le )
  9. (en) « Tsetsii Windfarm », sur ebrd.com (consulté le )
  10. (en) « Sainshand Wind », sur ebrd.com (consulté le )
  11. « ENGIE développe son premier projet renouvelable en Mongolie | ENGIE », sur Engie.com (consulté le )
  12. « Des équipements solaires portables pour les éleveurs nomades », sur World Bank (consulté le )