Ényo (déesse) — Wikipédia
Ényo | |
Mythologie grecque | |
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Statue d'Ényo. | |
Caractéristiques | |
Fonction principale | Déesse des batailles |
Fonction secondaire | Déesse de la guerre |
Représentation | Femme armée hurlant |
Parèdre | Arès |
Équivalent(s) | Bellone |
Culte | |
Temple(s) | Temple d'Arès à Athènes |
Famille | |
Père | Zeus |
Mère | Héra |
Fratrie | Arès, Héphaïstos, Ilithyie, Hébé, Angélos, Éleutheria, Éris, nombreux demi-frères et sœurs par son père Zeus. |
Conjoint | Arès |
• Enfant(s) | Enyalios |
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Dans la mythologie grecque, Ényo (en grec ancien Ἐνυώ / Enuố) est une déesse des batailles, étroitement associée à Arès.
Famille
[modifier | modifier le code]Ses ascendants ne sont pas mentionnés[1], mais la tradition postérieure en fait le plus souvent la fille, l'épouse ou la sœur d'Arès[2], ce qui dans ce dernier cas en ferait une fille de Zeus et Héra.
De son côté, Quintus de Smyrne fait de Polémos (daimôn de la guerre) le frère d'Ényo[3].
Elle est identifiée dans certains mythes comme la mère du dieu de la guerre Enyalios qu'elle a eu d'Arès[4], quand Enyalios n'est pas assimilé avec Arès, son nom utilisé comme un titre du dieu[5].
Fonctions et mentions
[modifier | modifier le code]Ényo est mentionnée à deux reprises dans l’Iliade. Dans la première occurrence, elle est citée avec Athéna comme une déesse guerrière, au contraire de la faible Aphrodite[6]. Dans la seconde, elle marche avec Arès à la tête des Troyens, tenant à la main Kudoimos (le Tumulte)[7].
Ényo incarne les aspects les plus horribles des batailles : Homère la décrit comme la « destructrice de villes[7] » (πτολίπορθος / ptolíporthos), une épithète qu'elle partage avec Arès[8]. Elle est essentiellement la compagne ou l'hypostase féminine d'Ényalos, une divinité distincte d'Arès à l'origine mais qui se confond avec lui par la suite, devenant l'une des épiclèses du dieu[9]. Elle est invoquée avec Phobos (la Terreur), fils d'Arès, dans le serment des Sept contre Thèbes[10], et avec Arès et Ényalos dans le serment des éphèbes athéniens[11]. L'étymologie de son nom est inconnue, probablement d'origine préhellénique[12]. Elle est assimilée par les Romains à Bellone[2], et les Grecs la reconnaissent dans la déesse anatolienne Ma[13].
Représentations
[modifier | modifier le code]Peu de représentations d'Ényo sont connues. Elle a sa statue, œuvre de Timarchos et Céphisodote le Jeune, dans le temple d'Arès à Athènes, aux côtés d'Arès, d'Athéna et d'Aphrodite[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, [détail de l’édition], p. 80.
- Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Grands dictionnaires », (1re éd. 1951) (ISBN 2-13-050359-4), p. 139.
- Quintus de Smyrne, La Chute de Troie 8. 424 ff.
- Eustathe sur Homère 944.
- Malcolm M. Willcock, A companion to the Iliad : based on the translation by Richard Lattimore, Chicago, University of Chicago Press, , [9th print.] éd. (ISBN 0-226-89855-5, lire en ligne ), 58.
- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], V, 333 ; voir aussi Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] IV, 30, 5.
- Iliade, V, 592-593.
- Iliade, XX, 152.
- (en) Walter Burkert (trad. John Raffan), Greek Religion [« Griechische Religion des archaischen und klassichen Epoche »], Oxford, Blackwell, 1985 (éd. orig. 1977) (ISBN 978-0-631-15624-6), p. 171.
- Eschyle, Les Sept contre Thèbes [détail des éditions] [lire en ligne], vers 45.
- Texte relevé sur une stèle du IVe siècle av. J.-C., cf. L. Robert, Études épigraphiques et philologiques, 1938, p. 293–301.
- Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour), 1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0) à l'article « Ἐνυάλος ».
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (XII, 2, 3-5).
- Pausanias, I, 8, 4.