Équipe d'Allemagne de football à la Coupe du monde 2006 — Wikipédia
Équipe Allemagne de football à la Coupe du monde 2006 | ||||||||
Fédération | DFB | |||||||
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Class. FIFA / Elo | 19e[note 1] (au 17 mai 2006) | |||||||
Classement | 3e | |||||||
Organisateur(s) | Allemagne | |||||||
Participation | 16e | |||||||
Meilleure performance | Vainqueur en 1954, 1974 et 1990 | |||||||
Sélectionneur | Jürgen Klinsmann | |||||||
Capitaine | Michael Ballack | |||||||
Meilleur buteur | Miroslav Klose (5) | |||||||
Maillots | ||||||||
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Équipe Allemagne de football à la Coupe du monde | ||||||||
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Pour la seconde fois de son histoire, l'équipe d'Allemagne de football accueille la Coupe du monde de football (2006). L'Allemagne a organisé l'édition de 1974 en Allemagne de l'Ouest. En tant que pays hôte, les médias nationaux et étrangers la considèrent comme favorite.
Elle est dirigée par Jürgen Klinsmann depuis 2004.
L'Allemagne connait deux échecs majeurs à l'Euro 2000 et 2004. Elle atteint la finale de la Coupe du monde 2002.
Avant la Coupe du monde 2006, l'équipe nationale allemande a accueilli et participé à la Coupe des confédérations 2005. Les Allemands ont atteint la demi-finale. Comme lors de la finale de la Coupe du monde 2002, ils sont éliminés par les Brésiliens. L'Allemagne finit troisième (victoire sur le Mexique lors de la petite finale).
Après le tournoi, l'Allemagne dispute de nombreuses rencontres amicales.
Pays hôte de la Coupe du monde 2006, l'équipe nationale allemande est dispensée des éliminatoires. Lors des matchs de préparation pour le Mondial, elle bat les États-Unis et la Colombie, perd face aux Italiens, et fait match nul face au Japon.
Pendant la Coupe du monde, l'Allemagne est dans le groupe A en compagnie du Costa Rica, de la Pologne et de l'Équateur. En match d'ouverture, les Allemands battent le Costa Rica ; Philipp Lahm ouvre le score du tournoi.
Lors du deuxième match, l'Allemagne bat la Pologne 1-0, but marqué à la dernière minute. Qualifiés dès la deuxième journée et deuxième au classement, les Allemands affrontent les Équatoriens, gagnent par 3-0 et réalisent un sans-faute pour le premier tour.
En huitièmes de finale, l'Allemagne rencontre la Suède. Cette équipe avait atteint les quarts de finale à l'Euro 2004. Les Allemands l'emportent 2-0 (doublé de Lukas Podolski dans les quinze premières minutes). En quarts de finale, l'Allemagne affronte l'Argentine, favorite pour la victoire. Aux tirs au but, les Allemands atteignent la demi-finale. Ils sont battus en demi-finale par une équipe italienne pragmatique : 2-0 (buts italiens inscrits en fin de la prolongation). La Mannschaft termine à la troisième place en battant le Portugal (3-1). Le gardien de but Oliver Kahn joue son dernier match sous le maillot allemand.
Après la Coupe du monde, le parcours de l'équipe allemande est analysé. Il donne une image positive du pays à l'étranger. Jürgen Klinsmann ne prolonge pas son contrat, et Joachim Löw prend la relève.
L'aventure de l'équipe allemande de 2006 et, plus généralement, la Coupe du monde 2006 sont nommés en allemand : « Ein Sommermärchen » (en français : « un conte de fées d'été »).
Contexte
[modifier | modifier le code]Finaliste au dernier Mondial 2002 au Japon et en Corée du Sud, l'équipe nationale allemande est remaniée dans sa structure et sa philosophie du football, notamment en ce qui concerne la formation. Après deux échecs à l'Euro 2000[1] et à l'Euro 2004 , elle est dernière de son groupe à l'Euro 2000. L'Allemagne décide de réformer la formation de ses jeunes joueurs[2],[3] ; elle s'inspire des méthodes en vigueur en France, en Espagne et aux Pays-Bas. La Ligue de football allemande (DFL) admet dans un document officiel de 2011 que « l'élimination à l'Euro 2000 a été un tournant décisif ». Helmut Sandrock, ancien secrétaire général de la Fédération allemande de football (DFB), rapporte : « Au tournant du siècle, le football allemand était KO. [...] Ce qui a suivi a été une révolution dans la formation des jeunes. Nous avons envoyé tous les entraîneurs de la fédération à l'étranger pour observer ce qui fonctionnait bien et dont nous pourrions nous inspirer »[4],[5].
Dans d'autres pays européens, en particulier à l'ouest de l'Allemagne, l'encadrement des jeunes joueurs est plus élaboré. Les clubs et les équipes nationales y obtiennent de meilleurs résultats. La Liga espagnole a de bons résultats sur la scène européenne, la Ligue 1 française et l'Eredivisie hollandaise exportent leurs joueurs avec succès. En Allemagne, tout reste à faire : il n'y a ni système de détection systématisé, ni centre de formation pour les jeunes élites, ni championnat national junior. La France, les Pays-Bas et l'Espagne sont des modèles à suivre[6]. La DFB sélectionne des entraîneurs qui prônent une nouvelle philosophie de jeu et une nouvelle vision du football, influencée par celle de l'Europe occidentale.
Après l'échec de l'Euro 2004, la fédération confie l'équipe nationale à Jürgen Klinsmann[7], épaulé par Joachim Löw, recruté du club autrichien d'Austria Vienne. Tous deux sont passionnés de tactique, prônent un football moderne. Sous leur impulsion, la DFB met en place un plan visant à harmoniser le style de jeu et la tactique de toutes les équipes nationales allemandes, des moins de 15 ans à l'équipe réserve[8]. Cette initiative est adoptée par les clubs de Bundesliga[9],[10]. Après des années de travail, les résultats sont visibles : éclosion de jeunes joueurs talentueux, et performances convaincantes des équipes de jeunes[note 2]. L'équipe allemande de 2006 marque le début d'une nouvelle ère[E 1].
- Jürgen Klinsmann en conférence de presse.
- Joachim Löw, adjoint de Klinsmann.
- Hansi Flick, lui aussi adjoint de Klinsmann.
Projet d'organisation du Mondial 2006
[modifier | modifier le code]Après avoir organisé la Coupe du monde 1974, et à la suite de la réunification allemande (1990), la fédération allemande de football veut organiser une Coupe du monde pour la deuxième fois. La fédération et son président Egidius Braun entament la promotion de leur candidature. Fin 1996, Franz Beckenbauer devient ambassadeur de la candidature allemande. Il prend la présidence du comité de candidature en 1998. En cette qualité, il transmet au président de la FIFA Sepp Blatter, le 26 novembre 1998, la déclaration d'intention officielle de la fédération allemande pour l'organisation de la Coupe du monde 2006[11],[12].
Si cette candidature ravit les autorités allemandes, ce n'est pas le cas de la presse allemande et étrangère : elles se posent des questions sur cette candidature. En juin 2015, l'hebdomadaire allemand Die Zeit révèle : l'Allemagne aurait acheté l'organisation du Mondial 2006. Pour obtenir le soutien des responsables asiatiques de la FIFA, elle aurait fait une série d'investissements en Asie. Le groupe pharmaceutique Bayer et le fabricant automobile Volkswagen auraient investi en Thaïlande et en Corée du Sud. Daimler aurait injecté de l'argent dans Hyundai, car le fils de son fondateur siège au conseil d'administration de la FIFA. Toujours selon Die Zeit, le gouvernement de Gerhard Schröder aurait acheté le vote de l'Arabie saoudite en échange de lance-roquettes[13],[14].
Coupe des confédérations 2005
[modifier | modifier le code]L'Allemagne remporte la candidature du Mondial 2006, et organise dans la foulée la Coupe des confédérations 2005. Depuis lors, cette Coupe sert de répétition générale aux organisateurs de la Coupe du monde[15].
La Mannschaft se situe naturellement dans le groupe A en tant qu'équipe hôte. Elle affronte la Tunisie, championne d'Afrique en 2004, l'Australie, vainqueur de la Coupe d'Océanie de 2004 et l'Argentine, finaliste de la Copa América 2004[16].
Pour son premier match dans le groupe, les Allemands battent l'Australie (4-3). Lors du deuxième match, l'équipe de Jürgen Klinsmann bat la Tunisie (3-0). Avec deux matchs dont deux victoires, l'Allemagne se qualifie pour les demi-finales avant d'affronter l'Argentine. Face à l'Albiceleste, les Allemands font match nul (2-2). L'Allemagne conserve sa première place grâce à une meilleure différence de buts. En demi-finale, elle affronte le Brésil, champions du monde en titre. Le match est tendu. Les Allemands cherchent une revanche de la finale de la Coupe du monde 2002. Ils perdent (2-3). Ils remportent la troisième place contre le Mexique (4-3)[17].
C'est la deuxième participation de l'Allemagne à la Coupe des confédérations. En 1999, au Mexique, l'Allemagne est éliminée au 1er tour[18]. Cette équipe, sorte une pré-équipe du Mondial 2006, gagne le podium et laisse espérer une bonne performance au Mondial.
Groupe A pour l'Allemagne
[modifier | modifier le code]L'Allemagne est automatiquement qualifiée dès le , en tant que pays hôte de la Coupe du Monde[A 1]. Elle est placée en tête du groupe A lors du tirage au sort[19].
Auparavant, le pays organisateur n'était pas systématiquement assigné au groupe A. Aucune règle spécifique n'existait à ce sujet. Lors de l'Euro de 1984 en France, le pays hôte a joué le match d'ouverture. Lors des Coupes du Monde 1998 en France, et 2002 en Corée du Sud et au Japon, les champions en titre ont été placés dans le groupe A ( le Brésil en 1998 et la France en 2002). Cette règle va devenir systématique à la Coupe du Monde de 2006 en Allemagne. Elle sera supprimée ensuite[19].
L'importance de cette règle est aussi symbolique que sportive. Dans le groupe A et premier du groupe avant le tirage, l'Allemagne commence par conséquent le match d'ouverture. Le tirage au sort de la phase finale est fait le à Leipzig. L'Allemagne et le Brésil sont respectivement dans les groupes A et F.
Le tirage au sort veut éviter que des équipes de deux continents, (trois provenant d'Europe), se rencontrent lors du premier tour[19]. Pour son premier match[20], l'Allemagne affronte le Costa Rica. Cette équipe du pot 4 a participé à la Coupe du Monde 2002 et s'est classée troisième lors des qualifications en Amérique du Nord. Pour son deuxième match, les Allemands joueront contre la Pologne. Cette équipe du pot 3 est considérée comme la plus redoutable sur le papier. Les Orły ont terminé deuxièmes du groupe 6 des éliminatoires européens, juste derrière l'Angleterre, avec 1 point d'écart. Enfin, l'équipe de Jürgen Klinsmann affrontera l'Équateur dans son dernier match de groupe. Les Équatoriens, dans le pot 2, ont également participé à la Coupe du Monde 2002. Ils ont fini quatrième de leur groupe en Amérique du Sud et ont battu le Brésil et l'Argentine lors de matchs officiels[21],[22].
Équipe | Chapeau | Méthode de qualification | Date de qualification | Participations | Dernière participation | Meilleure performance passée | Classement FIFA |
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Allemagne | 1 (Pays hôte) | Qualification d'office | 16e | 2002 (Finaliste) | Vainqueur en 1954, 1974 et 1990 | 19 | |
Équateur | 2 | Troisième du Amérique du Sud | 2e | 2002 (Premier tour) | Premier tour en 2002 | 39 | |
Pologne | 3 | Deuxième du Groupe 6 Europe | 7e | 2002 (Premier tour) | Troisième en 1974 et 1982 | 29 | |
Costa Rica | 4 | Troisième du Amérique du Nord, centrale et Caraïbes | 3e | 2002 (Premier tour) | Huitième de finale en 1990 | 26 |
Après le tirage, les équipes du groupe A réagissent. Les entraîneurs du Costa Rica, de la Pologne et de l'Équateur se réjouissent de leur rencontre contre le pays hôte. La presse allemande reste modeste[23]. Dans l'ensemble, les supporter allemands considèrent ce groupe comme plutôt abordable. Les personnalités du football allemand sont optimistes et restent mesurées. Beckenbauer, surnommé "der Kaiser" (l'empereur), et Jürgen Klinsmann mettent en garde : ne pas sous-estimer les adversaires.
« Le grand gagnant est le Costa Rica. Quand a-t-on la chance de disputer le match d’ouverture d’une Coupe du Monde ? En gros, on peut dire que tous les groupes sont très équilibrés. Tout le monde peut rentrer chez lui satisfait. Seuls les groupes d'Italie et d'Argentine sont un peu plus durs. [C 1] »
« Je suis très content de la façon dont cela s'est passé. C'était un bon spectacle et on ne peut pas prédire quel groupe finira par être difficile ou moins difficile. L'Allemagne possède un groupe très attractif. Les spectateurs peuvent s’attendre à découvrir différentes cultures du football. Le match d'ouverture contre le Costa Rica sera très excitant. Ensuite, il y a l’aspect sud-américain. Et les matchs entre l’Allemagne et la Pologne ont en réalité un caractère historique dans le football. [C 2] »
— Sepp Blatter président de la FIFA
« Bien sûr, cela aurait pu être bien pire. Ils nous voulaient du bien. Nous sommes satisfaits. C'est un groupe tout à fait réalisable. Mais tout adversaire est difficile. Nous savons désormais où nous en sommes et nous nous mettons au travail. C'est un bon sentiment. La fièvre monte. Maintenant, ça peut commencer ! [C 3] »
Au Costa Rica, la joie est double : ils rencontrent l'Allemagne pays hôte et grande nation du football mondial, et, en plus, lors du match d’ouverture. L’entraîneur Alexandre Guimarães, brésilien (puis naturalisé costaricain) déclare :
« Je suis très fier. C'est un honneur pour nous de disputer le match d'ouverture de la Coupe du Monde contre l'Allemagne, pays hôte. Tout le monde a sa chance dans le football. Tous les groupes sont difficiles. Ce sera serré, mais l'Allemagne est favorite. Ils ont une bonne équipe et des fans derrière eux. [C 4] »
« C'est un grand honneur pour nous de disputer ce match d'ouverture contre l'Allemagne. Je pense que nous pouvons faire notre travail là-bas. Je pense que nous pouvons gagner ce match, mais aucune équipe dans ce groupe n'est facile. [C 5] »
— Hermes Navarro président de la Fédération du Costa Rica
Les Polonais sont redoutés par la presse allemande et la vox populi allemande en général[B 1]. Paweł Janas, entraîneur de la Pologne, déclare :
« C'est dommage que nous ne puissions pas jouer le match d'ouverture. La Pologne s'améliore de plus en plus et est l'une des meilleures ligues européennes. C’est pourquoi j’espère que nous pourrons avancer. [C 6] »
« Je suis vraiment très content du tirage au sort. Je pense que nos chances ont définitivement augmenté. Nous nous battrons probablement avec l’Allemagne pour la première place du groupe. [C 7] »
— Jan Tomaszewski président de la Fédération polonaise
En Équateur, dernier adversaire du groupe A pour la Mannschaft, Luis Fernando Suárez exprime la même joie que ses homologues costariciens et polonais :
« Bien sûr, j'espère que nous pourrons progresser. L'Allemagne est bien sûr favorite, mais les 3 autres ont aussi une chance de les battre. J’ai du respect pour toute l’équipe allemande, mais je respecte particulièrement Ballack. [C 8] »
Dans l'ensemble, les organisateurs sont satisfaits du tirage au sort et des adversaires. L'Allemagne évite des adversaires redoutables du chapeau 3, (Pays-Bas, demi-finalistes de l'Euro 2004 et troisièmes au classement FIFA, Portugal, finaliste malheureux de ce même Euro, République tchèque, classée deuxième au classement FIFA en mai 2006.
Matchs de préparation
[modifier | modifier le code]Après la Coupe des Confédérations 2005, l'Allemagne organise quelques matchs amicaux : l'équipe des Pays-Bas, demi-finaliste de l'Euro 2004, mène (2-0, doublé d'Arjen Robben), les Allemands reviennent à égalité, (2-2)[25]; la Slovaquie gagne (2-0), l'attaque allemande fait une bonne deuxième mi-temps, la défense reste perfectible[26]. Lors de ce match, Jürgen Klinsmann décide de remplacer Oliver Kahn par Jens Lehmann dans les buts[note 3]. Dans le troisième match contre l'Afrique du Sud, les Allemands renouent avec la victoire (4-2)[27]. L'Allemagne encaisse deux buts en trois matchs consécutifs, sa défense est critiquée par la presse allemande[28]. Le quatrième match contre la Turquie à l’extérieur confirme sa faiblesse défensive, (2-1). Les critiques pointent la responsabilité de Jürgen Klinsmann[29]. La victoire (1-0) contre la Chine n'atténue pas les critiques[30],[31]. Pour le dernier match de l'année, les Allemands font match nul contre la France au Stade de France[32],[33].
Pays-Bas | 2 - 2 | Allemagne | |||
Robben 3e 46e | (2 - 0) | 50e Ballack 81e Asamoah | Stade Feijenoord, Rotterdam Spectateurs : 45 500 Arbitrage : Ausum | ||
Rapport (DFB) |
Slovaquie | 2 - 0 | Allemagne | |||
Karhan 21e (pen.) 38e | (2 - 0) | Tehelné pole, Bratislava Spectateurs : 9 276 Arbitrage : Eric Braamhaar | |||
Rapport DFB |
Allemagne | 4 - 2 | Afrique du Sud | |||
Podolski 12e (48) 55e Borowski 47e | (1 - 1) | 26e (pen.) Bartlett 50e McCarthy | Weserstadion, Brême Spectateurs : 9 276 Arbitrage : Grzegorz Gilewski | ||
Rapport DFB |
Turquie | 2 - 1 | Allemagne | |||
Altıntop 24e Şahin 87e | (1 - 0) | 90e Neuville | Stade olympique Atatürk, Istanbul Spectateurs : 23 000 Arbitrage : Domenico Messina | ||
Rapport DFB |
Allemagne | 1 - 0 | Chine | |||
Frings 51e (pen.) | (0 - 0) | Volksparkstadion, Hambourg Spectateurs : 50 000 Arbitrage : Lucílio Batista | |||
Rapport DFB |
France | 0 - 0 | Allemagne | |||
(0 - 0) | Volksparkstadion, Hambourg Spectateurs : 50 000 Arbitrage : Steve Bennett | ||||
Rapport DFB |
Jürgen Klinsmann et son adjoint, Joachim Löw, en tirent des enseignements : les matchs amicaux ont mis en lumière la fragilité défensive de l'Allemagne. En 2006, des ajustements tactiques sont apportés. Les matchs préparatoires avant la Coupe du Monde sont scrutés de près par les spécialistes et la presse allemande. La plupart des joueurs de ces matchs amicaux feront partie du tournoi mondial.
Avant le mondial, l'Allemagne rencontre les Italiens de Marcello Lippi à Florence. Ensuite, ce seront les Américains à Dortmund, le Luxembourg à Fribourg-en-Brisgau, le Japon à Leverkusen, et une semaine avant le mondial, la Colombie à Mönchengladbach.
Lourde défaite face aux Italiens
[modifier | modifier le code]Le , l'Allemagne joue son premier match de préparation contre la Squadra Azzurra, à Florence. La presse allemande le qualifie de « désastre footballistique côté allemand. » La première mi-temps est considérée comme la pire première mi-temps de l'ère Jürgen Klinsmann. Après le match, Klinsmann constate en allemand, anglais et italien[34] : « C'était une leçon. ».
Alberto Gilardino ouvre le score à la 4e minute, suivi trois minutes plus tard par un deuxième but italien de Luca Toni ( Fiorentina ). Avec un handicap de 2-0 dès les dix premières minutes, l'équipe allemande est déconcertée par la tactique et la technique du jeu italien. Malgré une légère reprise, le réalisme manque aux hommes de Klinsmann. À la 39e minute, Daniele De Rossi marque : 3-0. Après la mi-temps, les Allemands, comme en première mi-temps, manquent de réalisme devant Gianluigi Buffon. Les Italiens alourdissent le score : 4-0 à la 57e minute, but de Alessandro Del Piero sur un centre de Mauro Camoranesi. Les Allemands marquent à la 82e minute, Robert Huth signant son deuxième but en sélection. Score : 4-1 pour l'Italie[35].
« Nous savions qu'un tel revers allait survenir ... Cela ne change pas nos plans.[C 9] »
— Jürgen Klinsmann
Le match et les déclarations de l’entraîneur allemand posent en Allemagne la question du rajeunissement de la sélection. Pour la presse allemande, ce match n'est pas seulement une humiliation au niveau du score, mais aussi au niveau du jeu proposé. L'équipe est fragile, a peu de caractère, concluent la presse et certains supporters[37]. Jürgen Klinsmann maintient le système de jeu basé sur le 4-4-2 et garde sa confiance à certains joueurs cadres[38],[39].
Italie | 4 - 1 | Allemagne | Stade Artemio-Franchi, Florence | |||||||||||||||||||||
Gilardino 4e Toni 7e De Rossi 39e Del Piero 57e | 82e Huth | Spectateurs : 28 317 Arbitrage : Eduardo Iturralde González | ||||||||||||||||||||||
(Rapport DFB) | ||||||||||||||||||||||||
Gianluigi Buffon – Fabio Cannavaro, Fabio Grosso, Alessandro Nesta ( 80e Marco Materazzi), Cristian Zaccardo, Mauro Camoranesi ( 89e Manuel Pasqual), Daniele De Rossi ( 68e Erich Hamann), Andrea Pirlo ( 74e Simone Barone), Alessandro Del Piero ( 80e Vincenzo Iaquinta), Alberto Gilardino ( 64e Simone Perrotta), Luca Toni | Équipes | Jens Lehmann – Arne Friedrich, Robert Huth, Philipp Lahm, Per Mertesacker ( 46e Christoph Metzelder), Michael Ballack, Sebastian Deisler, Torsten Frings ( 67e Bastian Schweinsteiger), Bernd Schneider ( 67e Tim Borowski), Miroslav Klose, Lukas Podolski ( 46e Gerald Asamoah) | ||||||||||||||||||||||
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Victoire face aux États-Unis
[modifier | modifier le code]Pour la rencontre contre les États-Unis, Jürgen Klinsmann modifie son onze de départ, surtout en défense. Oliver Kahn retrouve son poste de gardien, Christoph Metzelder, Gerald Asamoah et Sebastian Kehl débutent dans la défense[40].
Le match est à l'antipode de ce qui s'est passé en Italie. Les Allemands dominent la première mi-temps. Comme contre l'Italie, un manque de réalisme les empêche de mener au score. Pour la deuxième mi-temps, Lukas Podolski cède sa place à Bastian Schweinsteiger, qui marque à la 47e minute. Le jeu reprend sur un faux rythme. Les allemands ont pour objectif de ne pas concéder de but, les américains veulent éviter une contre-attaque allemande. 70e minute, les américains laissent des espaces en défense, les Allemands marquent le deuxième but à la 72e minute. Trois minutes plus tard, ils inscrivent le troisième but, et Michael Ballack marque le but du 4-0. Les américains sont dépassés, mais l’arrière droit américain, Steve Cherundolo, réduit l'écart à 4-1. C'est son premier but en sélection. Fin du match : 4-1 pour l'Allemagne[41].
La presse Allemande est satisfaite de la défense de la Mannschaft ; elle relève quelques problèmes tactiques. Jürgen Klinsmann gagne la confiance des supporters. Il sera soutenu par des personnalités publiques : la Chancelière elle-même prône la stabilité de l’équipe[42].
Allemagne | 4 - 1 | États-Unis | Westfalenstadion, Dortmund | |||||||||||||||||||||
Schweinsteiger 47e Neuville 73e Klose 75e Ballack 79e | 86e Eddie Johnson | Spectateurs : 64 500 Arbitrage : Peter Fröjdfeldt | ||||||||||||||||||||||
(Rapport DFB) | ||||||||||||||||||||||||
Oliver Kahn – Philipp Lahm, Per Mertesacker, Christoph Metzelder, Arne Friedrich ( 83e Fabian Ernst), Michael Ballack, Sebastian Kehl ( 83e Patrick Owomoyela), Bernd Schneider ( 67e Tim Borowski), Gerald Asamoah ( 67e Oliver Neuville), Miroslav Klose, Lukas Podolski ( 46e Bastian Schweinsteiger) | Équipes | Kasey Keller – Gregg Berhalter, Steve Cherundolo, Jimmy Conrad, Cory Gibbs ( 77e Heath Pearce), Pablo Mastroeni ( 74e Ben Olsen), Bobby Convey, Kerry Zavagnin, Brian Ching ( 60e Brian Ching), Eddie Johnson, Josh Wolff ( 17e Chris Klein) | ||||||||||||||||||||||
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Formalité luxembourgeoise
[modifier | modifier le code]Début mai, Jürgen Klinsmann publie la liste des 23 joueurs qui iront en Coupe du Monde. À 13 jours du match d'ouverture contre le Costa Rica à Munich, l'équipe de Jürgen Klinsmann bat le Luxembourg 7-0 à Fribourg-en-Brisgau. Le match révèle une attaque allemande décisive[43].
L'équipe allemande montre dès le début qu'elle veut mettre les Luxembourgeois sous pression. La Mannaschft prend l'avantage dès la cinquième minute grâce à Miroslav Klose. Torsten Frings marque sur penalty. Lukas Podolski marque à la 36e minute. À la mi-temps, 3-0 pour l'Allemagne. Les joueurs allemands jouent sans pression, leur jeu est fluide. Mais l’équipe luxembourgeoise laisse à désirer et la deuxième mi-temps en témoigne.
« Les joueurs ont mis en œuvre ce que nous leur avons dit de faire, de jouer rapidement vers l'avant. Même s'il était clair qu'il y avait une certaine fatigue après un entraînement intensif, l'équipe a fait preuve d'engagement et était enthousiaste à l'idée de jouer.[C 10] »
— Jürgen Klinsmann
Miroslav Klose marque le 4e but sur un tir puissant à la 59e minute. Lukas Podolski sur penalty à la 65e minute. 71e minute, Oliver Neuville entre en jeu à la place de Podolski et marque un doublé en une minute (91e et 92e minute). Score final : 7-0 pour l'Allemagne[45].
Allemagne | 7 - 0 | Luxembourg | Dreisamstadion, Fribourg-en-Brisgau | |||||||||||||||||||||
Klose 5e 59e Frings 19e (pen.) Podolski 36e 65e (pen.) Neuville 90e 90e | Spectateurs : 23 000 Arbitrage : René Rogalla | |||||||||||||||||||||||
(Rapport DFB) | ||||||||||||||||||||||||
Jens Lehmann ( 46e Oliver Kahn) – Robert Huth ( 46e Per Mertesacker), Marcell Jansen ( 46e Thomas Hitzlsperger), Christoph Metzelder, Arne Friedrich, Tim Borowski, Torsten Frings ( 46e Sebastian Kehl), Bernd Schneider, Bastian Schweinsteiger, Miroslav Klose ( 62e Gerald Asamoah), Lukas Podolski ( 71e Oliver Neuville) | Équipes | Marc Oberweis – Tim Heinz ( 71e Ben Federspiel), Eric Hoffmann, Claude Reiter ( 25e Tom Schnell), Alphonse Leweck ( 55e Clayton De Sousa), Mario Mutsch, René Peters, Sébastien Rémy, Jeff Strasser, Daniel Huss ( 25e Aurélien Joachim), Charles Leweck ( 74e Joel Kitenge) | ||||||||||||||||||||||
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Coriaces Japonais
[modifier | modifier le code]En avant-dernier match de préparation, l'Allemagne affronte le Japon. Le capitaine Michael Ballack, remis d'une blessure à la cheville, entre comme milieu de terrain[46].
Les Allemands entament le match de manière offensive. Ils sont imprécis dans leurs combinaisons, manquent de réalisme. Les deux équipes se procurent de nombreuses occasions. Le score reste nul 0-0 à la mi-temps. En deuxième mi-temps, le match s'anime : Naohiro Takahara marque un doublé en l'espace de 10 minutes, (57e et 65e minute). La réaction Allemande arrive à la 76e minute : Miroslav Klose réduit le score. Cinq minutes plus tard, Bastian Schweinsteiger marque le but de l’égalisation. Il sera l'homme du match. Résultat final : 2-2. Les Japonais ont posé de nombreux problèmes aux Allemands et installent un doute pour le mondial[47].
« Après ce déficit, nous pouvons être très satisfaits de ce résultat. L'équipe a montré un bon moral après la défaite 2-0. [C 11] »
« Nous étions visiblement en pleine préparation. Les Japonais étaient plus vifs. Nous avions les jambes lourdes, mais c'est normal. Ce qui était important, c'est que nous revenions. C'est là qu'on a remarqué le moral des troupes. [C 12] »
Malgré un match nul arraché par l'Allemagne, les supporters Allemands qualifient le match de performance médiocre. Le match nul montre quand même le moral de l’équipe, ce qui soulage certains. Cette équipe soulève des interrogations[49],[50].
Allemagne | 2 - 2 | Japon | BayArena, Leverkusen | |||||||||||||||||||||
Klose 76e Schweinsteiger 79e | 57e 65e Takahara | Spectateurs : 22 500 Arbitrage : Kyros Vassaras | ||||||||||||||||||||||
(Rapport DFB) | ||||||||||||||||||||||||
Jens Lehmann – Marcell Jansen, Per Mertesacker, Christoph Metzelder ( 55e Jens Nowotny), Michael Ballack, Tim Borowski ( 62e David Odonkor), Torsten Frings, Bernd Schneider, Bastian Schweinsteiger, Miroslav Klose, Lukas Podolski ( 70e Oliver Neuville) | Équipes | Yoshikatsu Kawaguchi – Akira Kaji ( 36e Yūichi Komano), Tsuneyasu Miyamoto, Yūji Nakazawa, Keisuke Tsuboi, Alex, Takashi Fukunishi, Shunsuke Nakamura, Hidetoshi Nakata, Naohiro Takahara ( 78e Masashi Oguro), Atsushi Yanagisawa ( 79e Keiji Tamada) | ||||||||||||||||||||||
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Dernier match de préparation
[modifier | modifier le code]Une semaine avant l'ouverture de la Coupe du Monde 2006, les Allemands affrontent la Colombie, en dernier match de préparation. Hormis le Luxembourg, la Colombie est la seule équipe dans les matchs de préparation de l'Allemagne, qui n'a pas pu se qualifier en Coupe du Monde. Les « Cafeteros » terminent à la sixième place de la phase qualificative en Amérique du Sud. Ce match sert de préparation aux Allemands, pour les colombiens, il relève d'un match de prestige[51].
Après 20 minutes de jeu, la supériorité est allemande. Le pays hôte de la Coupe du Monde marque le premier but, avant la mi-temps, par le capitaine Michael Ballack. Bastian Schweinsteiger marque à la 41e minute : 2-0. Équipe sérieuse et appliquée, la Mannschaft rassure. Après la pause, la physionomie du match change : de nombreux changements sont effectués, tant côté colombien qu'allemand. Les allemands marquent le dernier but du match par un entrant : Tim Borowski (69e minute). Fin du match : 3-0 pour l'Allemagne.
« J'étais ravi que l'équipe ait retrouvé un peu de confiance avant le tournoi. C'était bien de terminer sur une victoire et nous avons maintenant très faim pour le match d'ouverture contre le Costa Rica (le 9 juin). Les supporters, les joueurs et moi-même voulons tous que le tournoi commence. Nous avons connu des hauts et des bas, mais nous savions que la date limite était vendredi prochain à Munich. Nous croyons en cette équipe. Je savais en prenant ce poste que je ne pourrais pas plaire à tout le monde. Mon objectif était de bâtir une bonne équipe[52]. »
Les victoires contre la Colombie et les États-Unis donnent espoir aux supporters. La défaite en mars contre l'Italie à Florence (4-1 pour l'Italie) a révélé des lacunes défensives. Le match moyen contre le Japon à Leverkusen les confirme. De nombreux spécialistes et journalistes Allemands mettent en garde contre cette faiblesse défensive. L'Allemagne a rassuré face à des pays respectables (États-Unis et Colombie), mais pas face à des pays de niveau plus élevé, l’Italie ou le Japon. Une semaine avant le mondial, le coach Jürgen Klinsmann déclare :
« Nous ne modifierons pas notre philosophie lors de la Coupe du Monde. Nous voulons avancer rapidement et offrir un football attrayant au public. Il est faux de dire que nous avons des problèmes en défense. Nous avons juste du mal à nous déconnecter lorsque nous perdons le ballon[52]. »
Allemagne | 3 - 0 | Colombie | Borussia-Park, Mönchengladbach | |||||||||||||||||||||
Ballack 21e Schweinsteiger 38e Borowski 69e | Spectateurs : 45 600 Arbitrage : Terje Hauge | |||||||||||||||||||||||
(Rapport DFB) | ||||||||||||||||||||||||
Jens Lehmann – Philipp Lahm ( 86e Thomas Hitzlsperger), Per Mertesacker, Christoph Metzelder, Arne Friedrich, Michael Ballack, Torsten Frings ( 72e Sebastian Kehl), Bernd Schneider ( 62e Tim Borowski), Bastian Schweinsteiger ( 73e Marcell Jansen), Miroslav Klose ( 62e Oliver Neuville), Lukas Podolski ( 71e Gerald Asamoah) | Équipes | Óscar Córdoba – Javier Arizala, Luis Amaranto Perea, Pablo Pachón, Hayder Palacio, Jairo Patiño ( 63e Elkin Murillo), Elkin Soto ( 77e Fredy Guarín), Fabián Vargas ( 76e Edwin Valencia), Jhon Viáfara ( 53e Jaime Castrillón), Tressor Moreno ( 46e Hugo Rodallega), Pepe Moreno | ||||||||||||||||||||||
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Maillot
[modifier | modifier le code]Depuis 1954, la société internationale Adidas est partenaire officiel de l'équipe nationale allemande. La marque a joué un rôle décisif dans la victoire de l'Allemagne à la Coupe du monde 1954 en Suisse. Cette implication a renforcé la confiance et la sympathie envers la marque au sein de la société allemande, au-delà du simple sentiment patriotique[53].
Depuis ses débuts, l'équipe nationale de football d'Allemagne porte les couleurs emblématiques blanc et noir, en particulier lors des Coupes du Monde de football. Historiquement, depuis la Seconde Guerre mondiale, ces couleurs ont été associées au maillot porté à domicile, et sont les plus utilisées lors des matchs officiels.
Le maillot porté à l'extérieur (utilisé lors des matchs à l'extérieur ou contre des équipes portant un maillot blanc) a changé après la partition de l'Allemagne. La Mannschaft arbore souvent des maillots verts[54]. Jürgen Klinsmann réforme le football en Allemagne pas seulement sur le plan sportif, mais aussi sur l'aspect esthétique[55],[56].
En 2004, à la suite de l'arrivée de la nouvelle direction, les nouveaux maillots extérieurs de l'équipe adoptent le rouge[note 4]. Cette innovation est officiellement présentée à la veille de la Coupe des confédérations 2005 à Leipzig. Pour 2006, le maillot rouge est assorti d'un short blanc et de chaussettes rouges. Son lancement est prévu le 1er mars 2006 lors d'un match amical contre l'Italie à Florence[57].
« Nous nous engageons en faveur d'un football offensif. Cela devrait également être symbolisé par les nouveaux maillots rouges, car la couleur rouge représente une certaine agressivité [C 13] »
Quelques mois avant la Coupe du Monde, un débat sur le choix du maillot fait rage. Klinsmann soutient que le maillot rouge doit devenir le maillot de domicile et remplacer le traditionnel maillot blanc[cit 1]. Le match contre l'Afrique du Sud en 2005 témoigne de cette volonté. Durant le mondial allemand, le maillot blanc sera utilisé tout au long du parcours de la Mannschaft[60].
Le nouveau maillot blanc fait son apparition dans un match amical contre la France en 2005. Selon l'équipementier Adidas, le maillot est doté de nombreuses nouveautés technologiques visant à optimiser la température corporelle. Le tissu est plus léger, absorbe davantage la transpiration, et des points d'aération sont placés à des endroits stratégiques pour améliorer la circulation de l'air. Le flocage a adopté une forme plus ronde et plus fine. Les couleurs du drapeau national (noir, rouge, or) sont conservées sous forme de bandes sur les côtés, à l'arrière du col et à l'intérieur d'un logo présent sur les manches[61].
Effectif et encadrement
[modifier | modifier le code]La fédération allemande de football annonce la liste finale de la sélection allemande le 16 mai 2006. Cette liste est conforme aux prévisions de la presse allemande. La présence du jeune David Odonkor[62], jamais sélectionné auparavant, surprend[cit 2],[64]. Neuf finalistes de la Coupe du monde 2002 font partie de cette liste, notamment Michael Ballack, capitaine de la sélection. Dans le staff, l'entraîneur Jürgen Klinsmann est épaulé par Joachim Löw, Hansi Flick et Uli Stielike, ses adjoints. L'encadrement de l'Allemagne inclut de nombreux préparateurs physiques et kinésithérapeutes. Andreas Köpke, gardien emblématique de la Mannschaft, champion du monde 1990 et champion d'Europe 1996, succéde à Sepp Maier et devient l'entraîneur des gardiens.
Le joueur le plus âgé est Oliver Kahn, 37 ans[65], le joueur le plus jeune, 20 ans[65], est Marcell Jansen, défenseur du Borussia Mönchengladbach. L'âge moyen est de 26,3 ans[65].
Le choix final du gardien fait débat. Jens Lehmann a fait d'excellentes performances lors de la saison 2005-2006 avec Arsenal ; il a atteint la finale de la Ligue des champions[note 5]. Cela impacte la position du gardien numéro 1, Oliver Kahn. Après réflexions et observations entre Oliver Kahn et Jens Lehmann, Jürgen Klinsmann se décide pour le gardien d'Arsenal[67]. La presse allemande attend la réaction du gardien du Bayern Munich, surnommé « Kahn le barbare ». Il déclare :
« Jürgen Klinsmann a pris sa décision, je l'ai acceptée, j'ai réfléchi et j'ai décidé d'être là pour le bien de l'équipe... Il faut arrêter avec cette histoire et cette guéguerre : nous avons besoin de quelque chose de positif et d'euphorie pour aller au bout. Il faut dépasser cette rivalité entre Kahn et Lehmann[68]. »
La défense allemande est le sujet le plus débattu. Elle a concédé 7 buts dans les cinq matchs amicaux de 2006, notamment contre l'Italie et le Japon[69]. Elle subit un remaniement majeur.
La Coupe des Confédérations 2005 en Allemagne a mis en avant trois joueurs à vocation défensive : Arne Friedrich, Robert Huth et Per Mertesacker (avantagé par sa taille de 2 mètres). Un nouveau joueur Philipp Lahm, s'est révèlé[70]. Il est sélectionné par Rudi Völler pour l'Euro 2004. Il jouera tous les matchs de l'Allemagne lors de la Coupe du Monde 2006.
Le milieu allemand compte plusieurs joueurs d'expérience. Cinq ont participé à la Coupe du Monde 2002 : Michael Ballack, capitaine de l'équipe et joueur clé au mondial 2002 (Il a été suspendu après deux cartons jaunes, manquant ainsi la septième finale de Coupe du Monde disputée et perdue contre le Brésil (0-2); Gerald Asamoah (joueur du FC Schalke 04), Torsten Frings (joueur du Werder Brême connu pour ses frappes puissantes), Sebastian Kehl, (qui n'a joué que deux matchs de la Coupe du Monde 2002), et Bernd Schneider (qui a joué tous les matchs du dernier mondial, comme Torsten Frings).
Bastian Schweinsteiger, par ses performances au Bayern Munich, s'impose comme titulaire. En juin 2006, il est retenu pour la Coupe du monde de football en Allemagne. Il compte 29 sélections et 7 buts en équipe nationale malgré son âge : moins de 22 ans[note 6]. La surprise de cette sélection est l'apparition de David Odonkor, jeune joueur du Borussia Dortmund. Il est retenu pour la Coupe du monde sans avoir jamais été sélectionné avant. Jürgen Klinsmann dit de lui :
« Il apportera quelque chose dont nous avons un besoin urgent : la vitesse, la capacité à surprendre, la capacité à avancer jusqu'au bas de l'aile et à frapper des centres[71]. »
De nombreux supporters allemands remettent en question le choix du gardien. Les inquiétudes persistent sur la défense. En revanche, le milieu rassure. Expérimenté et talentueux, il présente malgré tout des lacunes dans la construction du jeu et un faible retour des milieux en défense[72].
- Michael Ballack, capitaine
La réputation de la sélection allemande repose sur sa capacité à attaquer[73]. Elle est connue pour son style de jeu attrayant et offensif, tourné vers l'avant, rarement défensif[73]. Les matchs amicaux précédant la Coupe du monde l'illustrent. En 2006, sur cinq matchs amicaux, la Nationalmannschaft a marqué 17 buts, soit une moyenne de 3 buts par match.
L'armada offensive allemande est composée de : Miroslav Klose, (sa détente et son jeu de tête le rendent redoutable dans le jeu aérien. Il finira meilleur buteur de la Coupe du monde 2006 avec 5 buts à son actif); Oliver Neuville, (attaquant du Borussia Mönchengladbach, rapide, buteur fiable et productif en sélection et en club); Mike Hanke (qui n'a fait qu'une seule apparition au Mondial) ; Lukas Podolski, (joueur du FC Cologne, qui deviendra un joueur clé du Bayern Munich après la Coupe du monde) ; Miroslav Klose, Oliver Neuville et Lukas Podolski participeront à tous les matchs de l'Allemagne lors de ce Mondial.
Geist von Grunewald
[modifier | modifier le code]Depuis 1954, le terme "Geist von Spiez" (en français : l'esprit de Spiez) fait référence à l'équipe nationale allemande de football de 1954. Elle séjournait dans le village suisse de Spiez, à l'hôtel 4 étoiles le Belvédère Strandhotel[74],[75]. Sous la direction de Sepp Herberger, elle a remporté la finale de la Coupe du monde à Berne, connue sous le nom de « Miracle de Berne » (en allemand : Das Wunder von Bern).
Près de 50 ans plus tard, la Fédération allemande de football choisit le site de Berlin-Grunewald, et l'hôtel 5 étoiles Schlosshotel im Grunewald. En référence à 1954, le terme "Geist von Grunewald" (en français : l'esprit de Grunewald) est dès lors été utilisé par la presse allemande. Le choix de ce site surprend l'Allemagne, et Berlin. Le représentant de Berlin pour la Coupe du monde, Bernd Schiphorst, a ce commentaire : « C'est une merveilleuse nouvelle »[74].
L'impact sur la ville de Berlin sera multiple, notamment l'aspect économique. Le niveau touristique et médiatique sera stimulé. Bernd Schiphorst, président local du comité d'organisation de la Coupe du monde, évoque un « coup de pouce supplémentaire » pour la ville[74]. « Nous allons accueillir l'équipe la plus marquante de la Coupe du monde 2006 en tant qu'invitée. »
Werner Gegenbauer, président d'honneur de la Chambre de commerce et d'industrie de Berlin (IHK), met l'accent sur la plus-value pour la ville de Berlin : « Nous sommes désormais le centre absolu de la Coupe du monde. La valeur publicitaire pour Berlin, en tant que site économique, est inestimable. » Les experts économiques allemands s'attendent à un afflux massif de touristes. La FIFA aussi décide d'établir à Berlin son siège pour la Coupe du monde et réserve des chambres dans les hôtels Adlon et Intercontinental[74].
En optant pour ce lieu dès 2004, Jürgen Klinsmann et son équipe prennent en compte à la fois l'importance de l'économie et l'aspect sportif, notamment la proximité pour les futurs matchs de l'équipe allemande. Si l'Allemagne arrive en finale, Berlin accueillera trois matchs : le troisième match de groupe contre l'Équateur au premier tour, le quart de finale prévu le , et la finale de la Coupe du Monde prévue le [74].
Pour le centre d'entraînement, la Mannschaft utilise les infrastructures du Hertha Berlin. Dieter Hoeness, ancien international allemand et manager du Hertha Berlin, déclare : « Nous sommes ravis que nos investissements dans le site olympique portent leurs fruits. » L'hôtel de la sélection allemande est à 7 km du centre d'entraînement, soit environ 14 minutes de trajet, et sera encadré par le dispositif de sécurité mis en place par la ville de Berlin[75].
- Berlin ville hôte pour la sélection allemande.
- Schlosshotel im Grunewald, hôtel de la sélection.
- Mommsenstadion lieu d'entrainement pour l'Allemagne.
Coupe du monde
[modifier | modifier le code]La Coupe du monde 2006, dix-huitième édition, se déroule du au . L'Allemagne a été choisie en juin 2000 pour l'organiser. Du printemps 2004 à l'automne 2005, les sélections nationales de 198 pays participent à une phase de qualification. Elle va désigner 31 équipes qui prendront part au tournoi final. L'Allemagne est qualifiée d'office en tant que pays organisateur.
Après les qualifications, les médias internationaux placent l'Allemagne comme favorite, au même titre que 4 autres pays : le Brésil, champion du monde en titre de l’édition 2002, l'Angleterre, l'Italie, finaliste de l'Euro 2000, et l'Argentine, finaliste de la Copa América 2004 et finaliste de la coupe des confédérations 2005 en Allemagne[76].
Les infrastructures
[modifier | modifier le code]L'Allemagne possède plusieurs stades modernes de dernière génération. L'Allianz Arena, renommé en FIFA WM-Stadion München pour la durée de l'événement, accueillera le match d'ouverture entre l'Allemagne et le Costa Rica.
Le stade Signal Iduna Park (modifié en FIFA WM-Stadion Dortmund) accueillera le deuxième match de la Mannschaft contre la Pologne.
Parmi les 12 stades[77], le Stade olympique de Berlin (en allemand : Olympiastadion Berlin), sera le stade de la finale de la Coupe du Monde, et du troisième match de l'Allemagne dans son groupe contre l'Équateur.
Ein Sommermärchen 2006
[modifier | modifier le code]Le commence la Coupe du Monde 2006. Plus de 66 000 supporters viennent d'Allemagne et du monde entier. Dans le Stade de l'Allianz Arena, rebaptisé FIFA WM Stadion München pour la compétition, ils vont assister à la 18e cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde[78],[79].
La cérémonie débute à 16 h 20 et doit durer trente minutes. Des personnalités historiques du football ont été conviées : l'Argentin Diego Maradona, champion du monde en 1986, ou Alcides Ghiggia, le plus âgé des champions du monde présents à Munich. Il est célèbre pour avoir marqué le but victorieux de l'Uruguay contre le Brésil (finale de la Coupe du Monde 1950 au stade Maracanã de Rio de Janeiro[80]). Sont également représentés l'équipe de France 1998, le Brésil avec une délégation impressionnante de 55 champions du monde, et d'autres nations[78].
Pays hôte, l'Allemagne accueille ses champions du monde de 1954, les 22 champions du monde allemands de 1974, dont Gerd Müller et Paul Breitner, ainsi que l'équipe entraînée par Franz Beckenbauer en 1990, avec notamment Andreas Brehme et Rudi Völler. Une attention particulière est réservée aux joueurs de l'équipe de Sepp Herberger, champions du monde en 1954 (la première étoile pour l'Allemagne), dont Horst Eckel, l'un des derniers vivant en 2006[78].
Des personnalités hors du monde du football ont été conviées ce 9 juin 2006 : le président de la FIFA, Sepp Blatter ; le représentant culturel de la Coupe du monde, André Heller ; le président fédéral Horst Köhler ; la chancelière fédérale d’Allemagne, Angela Merkel[79].
Trente minutes d'animation mettent en valeur la tradition bavaroise[79] et incluent un chant de joie basé sur la Neuvième Symphonie de Ludwig van Beethoven. Un grand drapeau de bienvenue est déployé au milieu du terrain. Le trophée de la Coupe du monde est apporté sur la pelouse par l'actrice allemande Claudia Schiffer et le Brésilien Pelé. Le président de la République allemande, Horst Köhler[C 14], déclare officiellement le Mondial ouvert[82].
« Ça commence enfin ! Nous attendons avec impatience quatre semaines de football, de football, de football. »
— Horst Köhler, président fédéral d’Allemagne
La médiatisation de cet événement est sans précédent. Elle concentre l'attention mondiale sur Munich[78]. Environ 1,5 milliard de personnes (sur une population mondiale d'environ 6,5 milliards en 2006) ont suivi la cérémonie et le match d'ouverture. C'est le record pour un match de football. À l'échelle nationale, 20,13 millions de téléspectateurs allemands regardent la cérémonie et le match d'ouverture sur ZDF (Zweites Deutsches Fernsehen ; « deuxième télévision allemande » en allemand)[83].
Premier match contre le Costa Rica
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Allemagne - Costa-Rica sur FIFA TV. |
Le Costa Rica, premier adversaire de l'équipe nationale, se qualifie à la Coupe du Monde pour la troisième fois de son histoire. Surnommée "Los Ticos", cette équipe, à la Coupe du Monde 1990 en Italie , a atteint les huitièmes de finale et aurait pu affronter l'Allemagne (alors Allemagne de l'Ouest) en quart de finale. À la Coupe du Monde 2002 en Asie, elle a été éliminée au premier tour. L'Allemagne n'a jamais rencontré le Costa Rica, en match amical ou autre.
Le Costa Rica porte son maillot rouge à domicile, les Allemands leur traditionnel maillot blanc. Avant le match, la composition des deux équipes est réajustée. L'entraîneur du Costa Rica, Alexandre Guimarães, choisit un système compact en 3-4-3 pour ralentir le jeu offensif allemand et favoriser les contre-attaques. Luis Marín Murillo, capitaine du Costa Rica, joue défenseur central. Dans cette stratégie pragmatique, l'attaquant Paulo Wanchope déclare :
« La pression est sur l'Allemagne. Ils essaieront de marquer dans les 15 premières minutes. Mais si nous sommes bien en défense et en contre, nous pouvons gagner. [C 15] »
Pour l'Allemagne, Jürgen Klinsmann, garde son système jeu basique le 4-4-2 en losange[85], avec un double 6. Torsten Frings et Tim Borowski, le duo du Werder Brême, assurent le rôle de sentinelle défensive. Au-delà du schéma de jeu, la Mannschfat est affaiblie par l'absence de son capitaine Michael Ballack, blessé au mollet[cit 3]. L'absence du capitaine sera brève, il reviendra contre le Pologne[87].
Le rôle de vice-capitaine fait débat chez les supporters Allemands. Sans surprise, Bernd Schneider assumera cette fonction[A 1]. Il l'a assumée durant certains matchs amicaux avant le mondial, en Coupe des confédérations, et un an plus tard contre l'Argentine. Contre le Costa Rica, il sera capitaine des Allemands.
Le match débute à 18 h 00, heure locale. Les 22 joueurs entrent sur le terrain. L'arbitre de la rencontre est l'argentin Horacio Elizondo. La fédération argentine l'a choisi pour la Coupe du monde 2006. Il va arbitrer cinq matchs de ce mondial, y compris le match d'ouverture et la finale, une première dans l'histoire[88],[89]. Ses assistants sont Darío García et Rodolfo Otero.
Les Costaricains donnent le coup d'envoi. L'équipe de Jürgen Klinsmann prend l'initiative, domine son adversaire dès les premières minutes. Le Costa Rica adopte un schéma tactique défensif et parvient à repousser leurs attaques. Torsten Frings, connu pour ses frappes de loin, tente un tir de plus de 20 mètres : le ballon passe au-dessus de la barre transversale, première occasion de l'Allemagne[88],[89]. 6e minute, Philipp Lahm enroule un tir depuis le coin gauche de la surface de réparation qui finit dans le coin du but de José Porras. Score : 1-0 pour les Allemands[90],[91]. Triple bonheur pour Philipp Lahm : il marque son premier but en compétition officielle, le premier but de l'Allemagne dans cette Coupe du Monde, et le premier but du tournoi[92]. Contre toute attente, Paulo Wanchope égalise à la 12e minute, profitant d'une erreur défensive allemande : Arne Friedrich, ayant dans un premier temps tenté de jouer le hors-jeu, couvre l'attaquant du CS Herediano : celui-ci, seul face à Jens Lehmann, ne lui laisse aucune chance[93]. Score : 1-1.
L'équipe allemande est déstabilisée, son rythme est affecté par ce but surprise[88]. À la 17e minute, le capitaine Bernd Schneider déborde sur le côté droit de la surface de réparation du Costa Rica, fait une passe en retrait vers Bastian Schweinsteiger. En première intention, il frappe au but (sa frappe allait sans doute sortir), le ballon est dévié dans le but par Miroslav Klose. Avantage Allemagne : 2-1[94],[note 7].
Après ces 20 premières minutes, une stabilité s'installe. L'Allemagne domine, mais ne parvient pas à marquer un troisième but. Le Costa Rica subit sans réussir à contre-attaquer. L'arbitre, Horacio Elizondo, siffle la mi-temps sur le score de 2-1 en faveur des Allemands[88],[89].
- Teamgeist du match
Au retour des vestiaires, Jürgen Klinsmann maintient le même système de jeu 4-4-2 en losange, sans changement[88]. Comme à la fin de la première mi-temps, l'Allemagne domine et le Costa Rica subit. L'équipe allemande impose son rythme offensif incessant, la défense des Los Ticos est sous pression[89]
61e minute, Miroslav Klose marque son deuxième but sur un centre lointain de Philipp Lahm sur le flanc gauche. Son coup de tête est repoussé par José Porras, Klose reprend de volée, à deux mètres, dans le but. Score : 3-1 pour l'Allemagne[95],[96].
Dix minutes plus tard, Paulo Wanchope marque son deuxième but (73e minute). Action similaire au premier but : erreur défensive allemande, Arne Friedrich couvre l’attaquant, le hors-jeu n'est pas suivi. Wanchope se retrouve une deuxième fois seul face à Jens Lehmann et remporte son face-à-face[97]. L'arbitre valide le but : le premier but du Costa Rica n'était pas hors-jeu, le deuxième semble moins évident.
Le deuxième but surprise du Costa Rica met la pression sur les Allemands. Pour la première fois, les hommes de Jürgen Klinsmann hésitent à jouer l'offensive pour préserver le score[88],[89]. Oliver Neuville subit une faute, obtient un coup franc sur le côté gauche, à 25 mètres du but adverse. Bastian Schweinsteiger donne le ballon à Torsten Frings, qui frappe de plein fouet, à 25-30 mètres. But imparable pour Porras. Score : 4-2 en faveur de l'Allemagne[98]. Le score ne bougera plus, et l'arbitre siffle la fin du match[99]. L'Allemagne débute son mondial de la plus belle des manières[100].
« 4-2 Gegen Costa Rica : Das "Sommermärchen 2006" Beginnt. [cit 4]. »
— Fédération allemande de football.
Après sa victoire, l'Allemagne se retrouve virtuellement en tête du groupe A. Dans l'autre match, la Pologne, l'adversaire le plus redoutable, échoue contre l'Équateur. Score : 2-0. Les Allemands et les Équatoriens ont chacun 3 points, avec une différence de buts de +2, mais l'Allemagne est en tête grâce au nombre de buts marqués.
Pour la cinquième fois consécutive depuis la Coupe du Monde 1990, l'Allemagne remporte son premier match. L'Allemagne n'a plus perdu son premier match de groupe depuis la Coupe du Monde 1982, lors du célèbre match contre l'Algérie, défaite 2-1[101],[102],[note 8].
Match 1 | Allemagne | 4 - 2 | Costa Rica | FIFA WM Stadion München, Munich | |
18:00 (UTC+2) Historique des rencontres | Philipp Lahm 6e Miroslav Klose 17e 61e Torsten Frings 87e | (2 - 1) | 12e 73e Paulo Wanchope | Spectateurs : 66 000 Arbitrage : Horacio Elizondo | |
Rapport |
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Assistants : |
Victoire compliquée contre la Pologne
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Allemagne - Pologne sur FIFA TV. |
Le match Allemagne-Pologne dépasse le cadre d'une rencontre de football[103]. L'Allemagne et la Pologne ont des relations historiquement délicates, mais ce sont deux grandes nations sportives et footballistiques. La Pologne a notamment décroché deux podiums en Coupe du Monde en 1974 et 1982. L'enjeu est différent pour les deux équipes : l'Allemagne a bien entamé la compétition en battant le Costa Rica, la Pologne a subi une défaite surprise 2-0 contre l'Équateur. Elle joue sa survie dès la deuxième journée.
Avant le match, Pawel Janas, entraîneur de la Pologne, prend des décisions qui font du bruit. Janas se sépare de joueurs clés de son équipe : le gardien Jerzy Dudek, (champion d'Europe avec Liverpool en 2005), l'attaquant Tomasz Frankowski, (joueur de Wolverhampton en Championship, auteur de sept buts lors des qualifications). Leur absence suscite de nombreuses discussions en Pologne. Le tabloïd polonais Super Express publie un article intitulé : « Janas est-il devenu fou ? ». Un autre tabloïd, Fakt, estime que « Janas a fait un carnage parmi les étoiles » du football polonais[104].
Pour la tactique, Pawel Janas préconise le 4-2-3-1. Ce système vise à étouffer l'adversaire au milieu de terrain ; il utilise deux milieux défensifs (Radoslaw Sobolewski et Arkadiusz Radomski dans le cas de la Pologne), ainsi qu'un relayeur pour relancer le jeu et un récupérateur. Pendant les qualifications, comme l'Allemagne, la Pologne a utilisé un 4-4-2 « classique », et a basculé vers le 4-2-3-1 pour la Coupe du Monde[B 2].
L'Allemagne aborde le match avec moins de pression, Jürgen Klinsmann ayant décidé de maintenir le même effectif et le même schéma tactique que contre le Costa Rica. Le capitaine, Michael Ballack[105], revient.
La rencontre se déroule dans le stade du FIFA WM Stadion Dortmund. Plus de 65 000 supporters, de nombreux Polonais, sont présents. La police allemande décide d’employer les grands moyens. Plus de 5 000 policiers vont veiller au bon déroulement du match[106]. L'arbitre est l'Espagnol Luis Medina Cantalejo. Il sera nommé quatrième arbitre pour la finale, où il jouera un rôle important[107],[108].
« C'est une situation très particulière et certainement une sensation étrange lorsque l'on entend d'abord l'hymne national polonais puis l'hymne national allemand. [C 16] »
Les Polonais donnent le coup d'envoi. Les Orly attaquent dès les premières minutes, les allemands commencent à installer leur jeu dans le camp polonais[107],[108]. Dès la 3e minute, Jacek Krzynówek écope d'un carton jaune pour une faute sur Bernd Schneider. Les premières minutes se jouent avec rapidité et engagement. Les occasions de but sont rares[107]. L'Allemagne s'attendait à affronter une équipe fermée. L'agressivité des Polonais est plus engagée. Les Orly se procurent la première occasion du match grâce Maciej Żurawski : une frappe puissante de 15-18 mètres que Jens Lehmann arrive à stopper. Les Allemands sont prévenus : cette équipe polonaise joue sans complexe. Une minute après l'occasion polonaise, à la 9e minute, les Allemands créent leur première occasion ; bien servi par Michael Ballack, Miroslav Klose se retrouve seul et tire depuis la moitié gauche de la surface de réparation. Artur Boruc arrive à intercepter[107],[108].
Dans l'ensemble, la première mi-temps est dominée tour à tour par les Allemands et les Polonais. Il y a de l'engagement des deux côtés. Dans les phases de jeu directes, sur la fin de première mi-temps, l'équipe allemande a les meilleures occasions, notamment une occasion en or pour Lukas Podolski, non concrétisée. C'est un match particulier pour l'attaquant du FC Cologne : il est d'origine polonaise tout comme Miroslav Klose. L'arbitre siffle la mi-temps sur le score de 0-0[107],[108].
- Supporters polonais
L'Allemagne débute la deuxième mi-temps sans changement de joueurs. L'engagement est extrême dans les deux équipes, avec une légère domination allemande[107],[108]. La confiance des Polonais augmente à chaque minute. La victoire est impérative pour les hommes de Pawel Janas. Un match nul pourrait leur donner un espoir, à condition que, dans l'autre match, l'Équateur ne gagne pas contre le Costa Rica.
60e minute, l'équipe allemande peine à construire son jeu. De nombreuses erreurs perturbant le déroulement du jeu. La Pologne contre-attaque, la défense allemande reste solide[107]. David Odonkor remplace Arne Friedrich. 75e minute, l'arbitre expulse le milieu défensif du Wisła Cracovie, Radosław Sobolewski, pour un accrochage avec Klose qui l'avait passé. Le Polonais avait déjà un carton jaune et doit quitter le terrain. (Un deuxième carton jaune est synonyme de carton rouge). La Pologne a tenu tête aux Allemands plus de 70 minutes. À 10 contre 11, elle commence à craquer. 72e minute, Oliver Neuville entre à la place de Lukas Podolski. 77e minute, Bastian Schweinsteiger sort au profit de Tim Borowski. La Mannschaft trouve une nouvelle fraîcheur offensive[107],[108]. Les 10 dernières minutes de jeu sont marquées par la domination allemande qui atteint son point culminant. Dernière minute du temps additionnel, David Odonkor[C 17] centre de la droite, Olivier Neuville intercepte, tire de près sur la droite. Score : 1-0 pour l'Allemagne[111],[112].
« Il (Jürgen Klinsmann) savait que j'avais toujours tout donné. Ce match a été le plus grand moment de ma carrière. L’ambiance après ce but à Dortmund était sensationnelle. »
L'arbitre siffle la fin du match. L'Allemagne s’impose sur le score de 1-0. Les hommes de Jürgen Klinsmann ont fait un pas de géant pour la qualification en huitième de finale[107],[108]. Après le match, l’entraîneur de la Mannschaft déclare :
« Nous savions exactement à quoi nous attendre. L’équipe a travaillé incroyablement dur et a absolument mérité son succès. Le soutien et la cohésion des troupes sont sensationnels. Les joueurs se donnent tout entier et en tant qu'entraîneur, vous êtes fier et heureux. Tant que le coup de sifflet final n'a pas retenti, il faudra toujours compter avec nous, les Allemands. Le fait que ce soit à la toute dernière minute et que ce soit si excitant est encore plus agréable. Ce sont des moments très spéciaux, aussi pour nous, les entraîneurs. Nous vivons, sommes excités et ressentons les mêmes choses que les garçons. »
L’Équateur ayant battu le Costa Rica, l'Allemagne est qualifiée officiellement pour les huitièmes de finale. Pour la presse allemande après cette victoire contre la Pologne, l'Allemagne est plus que jamais favorite, mais doit confirmer sa première place contre l’Équateur[113],[114].
Match 17 | Allemagne | 1 - 0 | Pologne | FIFA WM Stadion Dortmund, Dortmund | |
21:00 (UTC+2) Historique des rencontres | Oliver Neuville 90+1e | (0 - 0) | Spectateurs : 65 000 Arbitrage : Luis Medina Cantalejo | ||
Rapport |
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Assistants : |
3 sur 3 contre l'Équateur
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Équateur - Allemagne sur FIFA TV. |
Le dernier match du groupe A oppose l'Équateur à l'Allemagne. Il se tient le au Stade olympique de Berlin. Ce match revêt une importance particulière : l'Allemagne et l'Équateur sont qualifiés pour les huitièmes de finale, mais la première place n'est pas assurée pour la Mannschaft. L'Équateur a remporté ses deux premiers matchs. Au goal-average, les Los Ticos affiche +5, les Allemands +3. Les Allemands sont donc virtuellement à la deuxième place du groupe. La première place est cruciale pour les deux équipes : le deuxième du groupe A pourrait affronter en huitièmes de finale l'Angleterre, qui a déjà remporté ses deux premiers matchs dans le groupe B. Pour les Allemands, l'équation est simple : seule une victoire leur permettra de prendre la tête du groupe A et d'éviter l'Angleterre. De plus, la première place leur éviterait un déplacement jusqu'en demi-finale : le Stade olympique de Berlin accueillera les quarts de finale pour l'équipe terminant première du groupe A. Pour toutes ces raisons, malgré la qualification acquise contre la Pologne, l'Allemagne ne peut se permettre de faire tourner son effectif : elle doit aborder ce match comme un « seizième de finale »[115],[116].
« Je préférerais affronter la Suède plutôt que l'Angleterre, qui reste favorite pour remporter le Groupe B. [117] »
— Oliver Bierhoff Manager de l'équipe d'Allemagne
Entraîné par Luis Fernando Suárez, l’Équateur débute parfaitement ce mondial. Ce n'est pas un habitué de la coupe du Monde. Avant le mondial 2006, les Équatoriens n'ont participé qu'une seule fois à un tel événement : le mondial 2002 en Asie. Le grand public et les médias allemands et étrangers sont stupéfaits par les résultats de l’Équateur : contre la Pologne, victoire de 2-0 ; contre le Costa Rica, victoire haut la main 3-0. Lors des phases qualificatives en Amérique du Sud, l’Équateur bat l'Argentine à domicile, 2-0 et la Seleção, champion du monde en titre, encore à domicile, 1-0.
Cette double performance face des à des ténors du football mondial met en évidence la force de cette équipe et envoie un avertissement à l'Allemagne. Pour cette rencontre, Jürgen Klinsmann et ses adjoints ont décidé de garder le même effectif, sauf la rentrée de Robert Huth à la place de Christoph Metzelder, qui est sous le coup d'une suspension[118].
Le russe, Valentin Ivanov, sera l'arbitre du match. Il a arbitré le huitième de finale Portugal - Pays-Bas surnommé la « Bataille de Nuremberg » au mondial allemand de 2006. Il distribua 16 cartons jaunes et 4 rouges, un record pour une coupe du monde. Avant le mondial, il a été l'arbitre de la Finale de la Coupe des confédérations 2003[115],[116].
Dans un stade à guichets fermés, les Équatoriens donnent le coup d'envoi. Peu après, l'équipe de Luis Fernando Suárez crée la première occasion[115]. Antonio Valencia déborde sur le côté droit et centre pour Iván Kaviedes. Jens Lehmann parvient à capter le ballon. 4e minute de jeu, centre de Bernd Schneider pour Per Mertesacker, qui centre dans la surface de réparation équatorienne[115]. La balle allait pour sortir, est récupérée par Bastian Schweinsteiger, qui sert en retrait Miroslav Klose ; l'attaquant du Werder Brême ne laisse aucune chance au gardien Cristian Mora : 1-0 pour l'Allemagne[119],[note 9].
Les Équatoriens sont acculés en défense durant les 30 minutes suivantes. 44e minute, la Mannschaft marque le deuxième but : doublé de Miroslav Klose[120].
C'est le quatrième but de Klose dans ce tournoi, il est seul meilleur buteur. Dans toutes les coupes du Monde qu'il a disputées (2002 et 2006), il atteint la barre des 10 buts. À égalité avec le joueur emblématique allemand Helmut Rahn, surnommé « Der Boss » (« le patron »).
Fin de la première mi-temps, 2-0 pour l'Allemagne[115],[121].
Seconde mi-temps, Christian Benítez (joueur percutant et rapide) remplace Félix Borja à la pause. Les Équatoriens semblent résignés. 50e minute, l'attaquant du Barcelona SC, Edwin Tenorio tente une frappe de plus de 30 mètres[115]. 57e minute, sur une contre-attaque rapide, Schweinsteiger sert Schneider sur la droite, qui transmet à Lukas Podolski qui marque à bout portant. Score : 3-0[122]. Le match est maîtrisé par les Allemands qui gardent leur rigueur offensive. Le score ne changera plus et l'arbitre Luis Fernando Suárez siffle la fin du match[115],[116]. L'Allemagne termine première du groupe A.
Match 33 | Équateur | 0 - 3 | Allemagne | Olympiastadion, Berlin | |
16:00 (UTC+2) Historique des rencontres | (0 - 2) | 4e 44e Miroslav Klose 57e Lukas Podolski | Spectateurs : 72 000 Arbitrage : Valentin Ivanov | ||
Rapport |
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