Évangéliste (Bach) — Wikipédia

La Passion selon saint Jean de J. S. Bach; Extrait du dialogue entre Pierre et la servante liés par la narration de l'évangéliste

L'Évangéliste dans un oratorio ou une Passion est habituellement un ténor qui reprend littéralement le texte de la Bible en récitatif. L'évangéliste se représente dans l'Oratorio en tant que narrateur pour guider l'action. Il présente au public le cadre de l'action sous forme de récitatif.

Dans les œuvres de Johann Sebastian Bach cette voix se retrouve en particulier dans la Passion selon saint Jean, la Passion selon saint Matthieu, l'Oratorio de Noël, l'Oratorio de l'Ascension (cantate Lobet Gott in seinen Reichen, BWV 11).

En revanche, la Vox Christi est toujours tenue par une voix de basse dans les œuvres de Bach, dont plusieurs cantates.

Les rôles des autres individus impliqués dans des exclamations sont appelés Soliloquents. Le discours direct de groupes tels que les disciples de Jésus, les soldats ou la population est généralement attribué aux chœurs (turba).

Musiques et source

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L'Évangéliste chante en récitatifs secco et est accompagné uniquement par la basse continue.

Dans la Passion selon saint Jean l'histoire se compose des chapitres 18 et 19 de Jean l'apôtre, la Passion selon saint Matthieu raconte les chapitres 26 et 27 de Matthieu l’apôtre. Les premières versions de la Passion selon saint Jean contenaient deux lignes supplémentaires de Matthieu mentionnant les pleurs du disciple Pierre et le déchirement du rideau du temple, situations dramatiques dont Bach se souciait. Il compose des pleurs en un expressif mélisme et la déchirure dans une descente énergique suivie de tremolos mais ôta ces parties dans les versions ultérieures.

L’Oratorio de Noël suit Luc l'évangéliste pour les mouvements de 1 à 4 et saint Matthieu pour les mouvements 5 et 6. Une passion selon saint Marc d'après Marc l'évangéliste est perdue mais elle a été reconstituée par plusieurs chercheurs. Dans l'Oratorio de l'Ascension l'histoire est construite verset par verset à partir de différentes sources bibliques. L’Oratorio de Pâques est une exception, comme un jeu de quatre personnages bibliques sans narration[1].

L’Évangéliste dans les cantates

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1725

Dans Am Abend aber desselbigen Sabbats, BWV 42 (, premier dimanche après Pâques), le ténor entre après une Sinfonia, accompagné par le continuo aux notes rapidement répétées, illustrant peut-être l'inquiétude dans le cœur des disciples quand Jésus apparaît, « Le soir du même Sabbat cependant, quand les disciples s'étaient rassemblés et que la porte était verrouillée par peur des Juifs, Jésus vint et marcha parmi eux ».

Dans Er rufet seinen Schafen mit Namen, BWV 175 (, mardi de Pentecôte), le ténor chante le récitatif d'ouverture, « Er rufet seinen Namen und mit Schafen führet sie hinaus. »

1726

Dans Siehe, ich will viel Fischer aussenden, BWV 88 (, 5e dimanche après la Trinité), le ténor commence la 2e partie avec un récitatif, « Jésus sprach zu Simon ».

Dans Wer Dank opfert, der preiset mich, BWV 17 (, 14e dimanche après la Trinité), le ténor commence aussi la 2e partie avec un récitatif.

Quelques ténors sont particulièrement reconnus pour leur interprétation de l'Évangéliste dont :

Le cinquième évangéliste

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Bach lui-même est souvent appelé le cinquième évangéliste pour son interprétation des sources bibliques[3]. En 1929, l'évêque suédois Nathan Söderblom avait appelé les cantates de Bach le Cinquième Évangile[4],[5].

Notes et références

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  1. Alfred Dürr. 1971. "Die Kantaten von Johann Sebastian Bach", Bärenreiter 1999, (ISBN 3-7618-1476-3) (en allemand)
  2. Site de France Musique (13 février 2012)
  3. Christian History Corner: The Fifth Evangelist in Christianity Today, 2000
  4. Uwe Siemon-Netto: Why Nippon Is Nuts About J.S. Bach. The Japanese yearn for hope. atlantic-times.com 2005
  5. Birger Petersen-Mikkelsen, Praedicatio sonora. Musik und Theologie bei Johann Sebastian Bach, in: Kirchenmusik und Verkündigung - Verkündigung als Kirchenmusik. Zum Verhältnis von Theologie und Kirchenmusik, Eutiner Beiträge zur Musikforschung 4, Eutin 2003, S.45-60: 47 (de)