Vingt-quatre préludes de Chopin, opus 28 — Wikipédia

Vingt-quatre préludes
Opus 28
Image illustrative de l’article Vingt-quatre préludes de Chopin, opus 28
Chopin et George Sand par Delacroix (1837).

Genre Romantique
Nb. de mouvements 24
Musique Frédéric Chopin
Effectif Piano
Durée approximative 30 secondes à 5 minutes pour chaque prélude
Dates de composition 1835-1839
Dédicataire Camille Pleyel
Joseph Christoph Kessler (en)
Partition autographe 1839

Les Vingt-quatre Préludes op. 28 pour piano sont une série de 24 morceaux courts de Frédéric Chopin dédiés à ses amis Camille Pleyel et Joseph Christoph Kessler (en).

L'œuvre a la particularité de suivre le cycle des quintes : chaque morceau dans une tonalité majeure est suivi d'un autre dans sa relative mineure.

Chopin compose ses Préludes entre 1835 et 1839, et les achève à la chartreuse de Valldemossa de Majorque aux Îles Baléares où, âgé de 29 ans, il séjourne avec George Sand et les enfants de cette dernière, pour échapper au climat hivernal de Paris et tenter de soigner sa tuberculose chronique[1]. Elle y rédige son œuvre Un hiver à Majorque (ils vivent ensemble de 1838 à 1847).

Chopin publie cette série de préludes avec un succès retentissant dès son retour à Paris en 1839. Cette œuvre romantique, composée d'un mélange successif de sentiments mélancoliques et de joie, est entre autres interprétée selon ses dernières volontés lors de la cérémonie de ses funérailles à l'église de la Madeleine de Paris, avec sa Marche funèbre de 1837[2] et le Requiem de Mozart et Süßmayr, composé en 1791[3].

Inspirés des préludes du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach, ils inspireront à leur tour les préludes d'Alexandre Scriabine, les préludes de Claude Debussy, les préludes de Francis Thomé[4],[5] et les préludes de Sergueï Rachmaninov.

Chopin a également composé deux autres préludes hors de l'opus 28 : le prélude en ut dièse mineur sostenuto (op. 45) et le prélude en la bémol majeur presto, con leggierezza (op. posthume).

Fichiers audio
Prélude no 4
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Interprété par Ivan Ilić.
Prélude no 15
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Interprété par Giorgi Latso (en).
Prélude no 20
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Interprété par Ivan Ilić.
Prélude no 24
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Interprète inconnu.
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  1. En do majeur. Agitato
  2. En la mineur. Lento
  3. En sol majeur. Vivace
  4. En mi mineur. Largo (cf. Prélude no 4 de Chopin)
  5. En ré majeur. Allegro molto
  6. En si mineur. Lento assai
  7. En la majeur. Andantino
  8. En fa dièse mineur. Molto agitato
  9. En mi majeur. Largo
  10. En do dièse mineur. Allegro molto
  11. En si majeur. Vivace
  12. En sol dièse mineur. Presto
  13. En fa dièse majeur. Lento
  14. En mi bémol mineur. Allegro
  15. En ré bémol majeur. Sostenuto (cf. Prélude no 15 de Chopin)
  16. En si bémol mineur. Presto con fuoco
  17. En la bémol majeur. Allegretto
  18. En fa mineur. Allegro molto
  19. En mi bémol majeur. Vivace
  20. En do mineur. Largo
  21. En si bémol majeur. Cantabile
  22. En sol mineur. Molto agitato
  23. En fa majeur. Moderato
  24. En ré mineur. Allegro appassionato

Discographie

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Parmi les interprétations de référence, celles, historiques, d'Alfred Cortot (1926, 1933/4, 1942, 1955), Arthur Rubinstein (1946), Claudio Arrau (1950, 1960, 1973), Nikita Magaloff (1975), Martha Argerich (en 1975), Vladimir Ashkenazy (1980), Maurizio Pollini (1990), Ivo Pogorelic (1990), Grigory Sokolov (1990), Ievgueni Kissine (1999), Rafał Blechacz (2007).

Postérité

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Musique classique

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Le pianiste et compositeur russe Sergueï Rachmaninov a composé des variations sur le 20e prélude.

Le pianiste et compositeur italien Ferruccio Busoni a composé des variations sur le prélude en do mineur.

Federico Mompou se sert du prélude no 7 pour ses Variations sur un thème de Chopin, écrites entre 1938 et 1957[6].

Le pianiste de jazz américain Bill Evans a utilisé le prélude en do mineur comme thème de son Blue Interlude sur l'album Bill Evans Trio with Symphony Orchestra.

Musique populaire

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Barry Manilow s'est inspiré du prélude no 20 pour sa chanson Could It Be Magic en 1973, reprise sous le titre Le Temps qui court par Alain Chamfort en 1975.

Donna Summer en propose une version disco en 1976, et le boys band Take That en 1993.

Jack Nitzsche joue cinq des préludes (1, 3, 4, 6 et 15) dans son album de 1966 Chopin '66.

Le prélude no 24 constitue la musique du générique de début du Concerto du chat, cartoon de la série Tom et Jerry.

Le prélude no 2 apparaît dans le film Sonate d'automne d'Ingmar Bergman sorti en 1978.

Le prélude no 4 en mi mineur, ainsi que le no 20 en do mineur, sont joués, de manière intradiégétique, dans le film Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini, sorti en 1975.

Références

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  1. « Les Préludes de Chopin, la magie du piano romantique », sur www.radioclassique.fr,
  2. [vidéo] « La Marche funèbre de Chopin jouée pour Jacques Chirac aux Invalides », sur YouTube.
  3. [vidéo] « Mozart - Requiem - Orchestre national de France », sur YouTube.
  4. (en) David Charlton, « Thomé, Francis [François Luc Joseph] », dans Stanley Sadie (éd.), The New Grove Dictionary of Music and Musicians, vol. 29, Londres, Macmillan, , 2e éd., 25 000 p. (ISBN 9780195170672, lire en ligne) : « many études, preludes and genre pieces for piano ».
  5. (en) « Vingt-quatre préludes de Chopin, opus 28 » (fiche artiste), sur AllMusic
  6. Notice de l'enregistrement de l’œuvre par Federico Mompou, éditions Brillant Classics

Article connexe

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Liens externes

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