2M — Wikipédia
Création | |
---|---|
Propriétaire | |
Slogan | 2M, nous rassemble |
Format d'image | SDTV, 576i, 4:3 - HDTV, 1080i |
Langue | Arabe, Berbère, Français |
Pays | |
Statut | Généraliste nationale publique-privée |
Siège social | |
Chaîne sœur | Radio 2M (radio) |
Site web |
Numérique | Oui (TNT Maroc) |
---|---|
Satellite | Hotbird 13F-6 à 13° Est |
Aire | Maroc, France, Belgique, Canada |
Diffusion | sat, tnt, câble, OTT |
2M (en arabe : Al Qanat Attaniya القناة الثانية, en arabe marocain : 2M دوزيم) est la deuxième chaîne de télévision généraliste semi-publique marocaine. Elle est créée le et son siège est à Casablanca, avec des bureaux régionaux dans les principales villes du royaume.
En , 2M est la chaîne la plus regardée[1] avec une part d’audience moyenne de 35,4 % au Maroc. Lors du mois du ramadan 2022, la chaine est en tête des audiences avec 57,7 % de parts d'audience en Prime-time[2]. Aux premiers jours du ramadan 2023 la chaine prend 48,5 % de parts d'audience[3].
La SOREAD - 2M (Société d'Etudes et de Réalisations Audiovisuelles) est la société éditrice de la chaîne de télévision 2M et de la Radio 2M.
Histoire de la chaîne
[modifier | modifier le code]Le , 2M International est la première chaîne privée[4] et commerciale payante au Maroc. Elle diffuse des émissions cryptées[4] avec deux plages en clair[5]. À son lancement, la chaîne suscite un véritable engouement dans le paysage audiovisuel marocain (PAM), mais elle évolue dans un environnement culturel complexe. Elle souffre de la concurrence déloyale du piratage[6].
En 1994, elle n'est plus la chaîne thématique à vocation internationale conçue au départ, mais une chaîne généraliste, de proximité[7], afin d'exprimer sa spécificité face aux autres sources d'images.
Le , l'Omnium Nord Africain (ONA[5]), l'actionnaire principal de la SOREAD, se retire de la gestion de la chaîne qui connaît des difficultés financières[8]. Signataire de la concession de service public, l'État devient actionnaire majoritaire[4] à hauteur de 70 %.
Le , 2M passe en clair[4], bouleversant le paysage audiovisuel marocain. Le redressement financier[9] de la société gestionnaire de la chaîne se fait à travers le concours du fonds pour la Promotion audiovisuelle nationale et la dynamisation du marché publicitaire. 2M est l'une des chaînes de télévision les plus suivies[1] au Maroc.
Organisation
[modifier | modifier le code]Dirigeants
[modifier | modifier le code]- Fayçal Laâraïchi[12] : président directeur général de la Société d’Études et de Réalisations Audiovisuelles (SOREAD)
- Salim Cheikh[12] : directeur général
Capital
[modifier | modifier le code]En 1989, l'ONA en association avec TF1[5], Sofirad[5], Vidéotron[5], ZDF et les institutionnels marocains gère 2M International : la chaîne est cryptée.
En 1996, l'État marocain possède 70 %[4] du capital de 2M : la chaîne n'est plus cryptée et fait partie des services de télévisions du pôle public.
En 2017, une réorganisation de l'actionnariat de la SOREAD, la société d'édition de 2M TV et Radio 2M, est opérée[11].
Diffusion
[modifier | modifier le code]À la fin des années 1990, 2M étend sa réception sur l'ensemble du territoire marocain.
2M talonne la chaîne de télévision satellitaire qatarienne Al-Jazeera[13].
En , le CRTC autorise la diffusion de la chaîne au Canada[14] sur Bell Télé Fibe et Vidéotron.
En France, sa diffusion est gratuite sur les box jusqu'en 2019 puis passe en mode payant. Elle est cependant accessible en clair FTA par satellite en bande KU via le satellite Hotbird 13 Est.
Émissions
[modifier | modifier le code]Le positionnement de 2M s'appuie sur trois concepts :
- le divertissement : feuilletons, fiction nationale[7], émissions telles que le Rachid Show et, chaque mardi et dimanche, un film américain, français ou marocain[15],
- la proximité[7] : émissions d'information, débats[16] Mais encore ?, Moubacharatan Mâakoum,
- la curiosité et la connaissance : documentaires et magazines Sabahiyat[17], Éclairages sur l'économie ou d'enquête Grand Angle.
2M cible les jeunes[18] avec le magazine Ajial (Générations) présenté par Samid Ghailan et Halima Alaoui, le concours du meilleur artiste The Artist ou Studio 2M, les clips Top Tarab et les jeux comme l'adaptation Jazirat Al Kanz de Fort Boyard ainsi que toutes les générations avec la gastronomie marocaine Ch'hiwat bladi présentée par Chafaï Choumicha.
Journaux télévisés
[modifier | modifier le code]Par la fusion des rédactions arabophone et francophone, depuis 2000, la chaîne organise treize rendez-vous d’informations[19] par jour contre trois en 1999 dans le respect de ses principes d’indépendance et de liberté d’expression[20],[21],[22]. En 2005, l'ouverture du journal télévisé est relative aux activités officielles[23].
En 2012, le rapport de l'Institut royal des études stratégiques (IRES) répartit la confiance des téléspectateurs selon 41,5 %[4] pour les chaînes arabes satellitaires[24] contre 36 %[25] pour 2M.
Séries étrangères
[modifier | modifier le code]2M diffuse des séries turques, espagnoles, mexicaines, australiennes, canadiennes et américaines.
Doublée en arabe marocain
[modifier | modifier le code]- En 2015, la série turque Samhini (سامحيني, Beni Affet), depuis 2013 en semaine à 19 h 15 au Maroc et à 20 h 15 en France, fait l'audience record de 69,8 % grâce au doublage en darija[26];
- Nous ou eux (حنا ولاهما, Mis adorables vecinos) ;
- Los hombres de Paco ;
- Compte à rebours (Cuenta atrás) ;
- Un, dos, tres.
Séries turques doublés en arabe
[modifier | modifier le code]En fin des années 2000, la série historique Muhteşem Yüzyıl (Le Siècle magnifique ou Harem Sultan, حريم السلطان) de Meral Okay avec Meriem Uzerli (Roxelane, Hürrem Sultan) renvoie une image attrayante de la Turquie dans l’espace maghrébin. Trente-neuf millions de femmes[27] du monde arabe ont vu Sanawat Dayaa (سنوات الضياع, Ihlamurlar Altında (tr), Les années perdues) de Aydın Bulut avec Tuba Büyüküstün (Filiz Tekiner). Ces séries donnent envie aux Marocains de visiter Istanbul[28] sans avoir besoin d'un visa tandis que « l’influence culturelle de la France rencontre de plus en plus de résistance[29] ».
- 2008 : Aşk-ı Memnu (L'Amour interdit) de Hilal Saral avec Beren Saat (Bihter Yöreoğlu Ziyagil)
- 2011 : Lohbat al hob (Unutulmaz (tr)), Ezel
- 2013 : Hob fi mahab rih (Yer Gök Aşk (tr))
- 2016 : Taman al hob (Aşkın Bedeli (tr)) : depuis 2013
- 2017 : Sirah al hob, Ana Wa Banati, Zmane Laghdar (İffet (tr)), Massir Assia (Alın Yazım (tr)) : depuis 2016
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Narjis Rerhaye, « Audience TV au Maroc : 2M cartonne, Al Oula stagne », sur Atlas Info, (consulté le ) : « C’est 2M qui se taille la part du lion avec une part d’audience moyenne de 35,4% contre 9,2 % pour Al Oula. ».
- « audiences ramadan » , sur Medias24.com,
- « Ramadan 2023: 2M draine 48,5 % des parts d'audience en prime time », sur Le Desk (consulté le )
- Tourya Guaaybess, « L’audiovisuel public marocain, à la croisée des chemins ? », sur ina, (consulté le ).
- « Publics », sur HACA, (consulté le ) : « en clair ».
- K.B. et N.S, « Derrière le reprofilage des programmes : La restructuration de l'entreprise-2MI », sur L'Économiste, (consulté le ) : « Il existe des pirates qui n'ont même pas conscience d'être des pirates ».
- « 2M: Enfin des chiffres! », sur L'Économiste, (consulté le ) : « elle envisage de renforcer le principe de la proximité, avec un développement de l’ancrage régional, le développement de la fiction nationale et les émissions à caractère sociétal… ».
- Daghmi, Pulvar et Toumi 2012, §29 « Mais les difficultés financières de la chaîne font passer 2M rapidement dans le giron de l'État. ».
- « Cour des comptes/Audiovisuel: Toutes déficitaires, les chaînes publiques! », sur L'Économiste, (consulté le ) : « Bien qu'elles disposent d'un même président, les deux entreprises audiovisuelles (SNRT et Soread-2M) (…) ».
- « Audiovisuel : L’État et la SNI refusent de recapitaliser 2M », sur L'Économiste, (consulté le ).
- Le Desk et RSF, « 2M », sur Media Ownership Monitor, (consulté le ).
- « 2M », sur HACA, (consulté le ).
- Daghmi, Pulvar et Toumi 2012, §54 « Al-Jazeera arrive en effet, en tête des chaînes de télévision les plus regardées au Maroc, suivie de près par la deuxième chaîne nationale marocaine 2M ».
- « Décision de radiodiffusion CRTC 2012-171 », sur CRTC, : « Ajout de 2M Maroc à la liste de services de programmation non canadiens approuvés pour distribution ».
- « Ali Rabiaa et les autres, un film culte à regarder sur 2M ce dimanche en fin de soirée », sur 2M, (consulté le ) : « ce film signé par Ahmed Boulane raconte le destin de quatre jeunes en quête de liberté dans les années 70 (…) le film se distingue par un casting rassemblant de grands acteurs : Younes Megri (Ali), Hiam Abbass (Rabiaa), Hassan El Fad (Abdellah), Samia Akariou (Jamila) et Mohammed Marouazi (Hamid). ».
- Dirèche-Slimani et Hidass 2005-2006, §11 « Son atout est d’avoir introduit des magazines et des débats publics. ».
- AFP, « Maroc : une chaîne TV s'excuse après une séquence de maquillage destinée aux femmes battues », sur Le Point, (consulté le ) : « À l'occasion de la Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, l'émission matinale Sabahiyate, diffusée sur la chaîne 2M, avait voulu « montrer le type de maquillage à utiliser quand une femme est battue ». ».
- Daghmi, Pulvar et Toumi 2012, §56 « Les résultats de l'enquête menée par El Harras pour le compte de « l'instance médias et société » révèlent que les chaînes nationales 2M, Al Oula, MBC2 sont les plus plébiscitées par les jeunes marocains. ».
- « Infos : National », sur 2M, (consulté le ).
- « Deux journalistes de 2M sanctionnés par la direction de la chaîne », sur HuffPost, (consulté le ).
- « Des journalistes de 2M sanctionnées pour un reportage sur le Yémen », sur Le360, (consulté le ).
- Mohamed Chakir Alaoui, « 2M crée la polémique avec un reportage sur le Yémen », sur Le360, (consulté le ).
- Dirèche-Slimani et Hidass 2005-2006, §15.
- Daghmi, Pulvar et Toumi 2012, §57.
- Amira Soltane, « Le paysage audiovisuel marocain en crise », sur L'Expression, (consulté le ) : « plus de personnes interrogées font confiance « aux chaînes arabes, captées par satellites (…) » ».
- Mohammed Berrahou, « Audiences TV 2015: un feuilleton turc doublé en darija largement en tête », sur Médias24, (consulté le ) : « la darija est plébiscitée ».
- Mokhefi 2013, p. 69 « grande popularité auprès de l’audience féminine ».
- Mokhefi 2013, p. 79 « L’engouement des Maghrébins pour la destination Turquie ».
- Mokhefi 2013, p. 82.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Fathallah Daghmi, Olivier Pulvar et Farid Toumi, Médias et publics au Maroc : Les Enjeux de l'information et de la communication, vol. 13, Gresec, coll. « Varia » (no 1), , 242 p. (ISSN 1778-4239, OCLC 7293682467, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 57, p. 86-98
- Karima Dirèche-Slimani (dir.) et Ahmed Hidass, La régulation des médias audiovisuels au Maroc : L’audiovisuel, organe du Makhzen, vol. 2 : L'Année du Maghreb, Aix-en-Provence, CNRS Éditions, coll. « Dossier : Femmes, famille et droit », 2005-2006, 607 p. (ISSN 2109-9405, OCLC 753202099, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 15, p. 539-547
- Mansouria Mokhefi, Le Maghreb face aux nouveaux enjeux mondiaux : L’industrie des feuilletons télévisés et la « turcophilie » maghrébine, Le Maghreb dans la politique arabe de la Turquie - Aperçus sur une stratégie en développement, ifri, coll. « Programme Moyen-Orient/Maghreb », , 100 p. (ISBN 978-2-36567-248-1, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 66-69
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]