Ascensions mouvementées de ballons sphériques ou de montgolfières, par François Peyrey, 1909
[À la page 269 de son ouvrage Au fil du vent, L'idée aérienne [5], François Peyrey indique en commençant ce chapitre intitulé "Catastrophes" :]
"Ce chapitre, ainsi que les deux suivants (accidents et ascensions mouvementées), ne comprend que les faits intéressant exclusivement le ballon sphérique. Des résumés analogues termineront deux prochains ouvrages qui traiteront des aéronats (ballons dirigeables), et des appareils d'aviation. C'est pourquoi le lecteur ne saurait s'étonner de ne pas trouver ici de faits relatifs aux parachutes et cerfs-volants, qui sont des appareils d'aviation."
Chapitre XXIV : ASCENSIONS MOUVEMENTÉES [p. 287 et suivante] :
Voici le troisième chapitre d'un véritable travail de bénédictin ! Nous avons, en effet, donné la nomenclature complète des catastrophes et accidents aéronautiques survenus depuis l'invention de Joseph de Montgolfier [chapitres précédents]. Les ascensions mouvementées complètent ce travail. Donc ici, nos lecteurs ne trouveront ni morts ni blessures, mais les voyages aériens simplement émotionnants, les traînages violents, descentes en mer, captifs et ballons libres échappés, actes de vandalisme à l'atterrissage, avaries de matériel, etc., etc.
15 juillet 1784. — Ascension du premier ballon allongé, la Caroline, monté par les frères Robert, Collin-Hullin et le duc de Chartres, le futur Philippe-Égalité. Pris dans une tourmente, les aéronautes jettent le gouvernail et les ailes, mais le ballonnet à air obstrue l'appendice. Le duc de Chartres a l'heureuse idée de crever, avec la hampe d'un drapeau, l'enveloppe, sur le point d'éclater, donnant ainsi une issue à l'excès de la masse gazeuse.
23 juillet 1785. — Le major Mony est recueilli dans la Manche par le sloop Argus. Traînage de 5 heures.
1er octobre 1812. — Sadler, élevé de Dublin, est recueilli dans la mer d'Irlande.
17 août 1834. — Le ballon du comte de Lennox, l'Aigle, est mis en pièces, au Champ-de-Mars, par une foule démente.
16 juillet 1843. —Une mongolfière s'échappe, à Nantes, en cours de gonflement. L'ancre, traînant à terre, enlève un enfant, le jeune Guérin, parla ceinture. Après un voyage de quinze minutes, l'enfant revient au sol, sain et sauf.
8 septembre 1846. — Traînage, sur l'Adriatique, de l'aéronaute français Arban, élevé de Trieste.
(AU FIL DU VENT, p. 288)
22 juin 1849. —Les Autrichiens, assiégeant Venise, essaient de bombarder la ville au moyen de cent ballonnets porteurs de bombes incendiaires. Or, un courant inverse ramène les ballonnets au-dessus du camp autrichien où ils causent une grande frayeur mais aucun mal.
29 juin1850. — Ascension scientifique de Barral et Bixio. Les deux physiciens sont presque asphyxiés par le gaz.
26 septembre 1860. — Traînage, sur la Méditerranée, du Neptune, monté par Duruof et Bertaux.
5 septembre 1862. — Évanouissement de James Glaisher au cours d'une ascension d'altitude (8.838 m.)
4 octobre 1863. — Descente précipitée, à Meaux, du Géant, de Nadar. Le Géant (6.000 mc.) était parti du Champ-de-Mars, la soupape grande ouverte !! (ressorts trop faibles pour le poids de la corde). Quelque temps après, ce même ballon est recueilli dans le lac de Harlem.
27 juin 1868. — Incendie, en cours de gonflement, de la montgolfière Delamarne, à l'Exposition aéronautique de Londres. Cette mongolfière, cubant 14 000 mètres, était gonflée suivant un procédé nouveau (gaz ammoniac dégagé par la chaleur produite en faisant brûler une huile minérale).
16 août 1868. — Duruof et G. Tissandier, partis de Calais à bord du Neptune, s'engagent à deux reprises sur la mer du Nord et regagnent deux fois la côte en utilisant, à diverses altitudes, la divergence des courants aériens. Atterrissage au cap Gris-Nez.
7 février 1869. — W. de Fonvielle et G. Tissandier, élevés de Paris, à II h. 35 du matin, à bord de l' Hirondelle (700 me.), atterrissent à Neuilly-Saint-Front (Aisne), à 12 h. 10. Violent traînage (80 kilomètres en trente-cinq minutes).
17 octobre 1870. — La Liberté (5.000 mc.) s'échappe pendant son gonflement à La Villette et tombe entre Bobigny et Le Bourget.
23 novembre 1870. — Rollier et Bézier quittent Paris assiégé et atterrissent en Norvège. Au-dessus de la mer, ils ressentent une telle frayeur qu'ils essaient d'enflammer le ballon, afin d'en finir plus vite. Heureusement, leurs allumettes sont mouillées!
22 juin 1872. — Le ballon-captif de Marseille, monté par Duté-Poitevin, Julien et Bédé, rompt son câble. Les aéronautes sont recueillis en mer par le remorqueur Persévérant,
(AU FIL DU VENT, p. 289 )
3o juin 1873. — Le ballon captif de Vienne est emporté par un ouragan.
19 août 1874. — Sivel, entraîné au-dessus de la Baltique, peut être recueilli par un bateau, grâce au cône-ancre qu'il vient d'inventer.
21 août 1874. — Traînage, sur la mer du Nord, de M. et Mme Duruof, élevés de Calais, à bord du Tricolore. Recueillis par un bateau.
1875. — M. et Mme Goudesone s'élèvent de Saint-Étienne. À l’atterrissage, leur ballon est mis en pièces par des paysans voleurs.
1875. — Mme Poitevin s'élève de Bordeaux... à cheval. Elle descend avec sa monture sur le toit d'une maison des allées de Chartres, et éprouve la patiente habileté des pompiers sauveteurs.
21 août 1876. — Duruof, élevé de Cherbourg, est recueilli en mer, au large de Honfleur.
Janvier 1878. — E. Godard exécute une ascension à Barcelone. A l'atterrissage, les paysans espagnols se précipitent sur l'aérostat et le mettent en pièces.
Mars 1879 — Un ballon, monté par A. Contier, s'élève de Naples et atterrit près du faubourg Ponticelli. Les habitants mettent le ballon en pièces et emportent les lambeaux.
18 août 1879. — M et Mme. H. Lachambre, élevés de Péronne, parcourent 60 kilomètres en soixante-dix minutes. Traînage violent.
18 août 1879. — Un ballon captif de Henry Giffard est éventré par une rafale, sur la place du Carrousel.
1879. — Lawrentein, élevé de Rostof-sur-le-Don, redoute d'être écharpé, à l'atterrissage, par des paysans russes. Sommé par un pope de se signer, il s'exécute, et calme ainsi les paysans qui le prenaient pour un démon.
6 mars 1881. — Traînage, sur la Méditerranée, de Jovis, Allioth et Vivier, élevés de Nice. Les aéronautes sont recueillis par un voilier italien.
13 octobre 1881. — King et Harknen s'élèvent de Chicago à bord d'un ballon de 3.000 mètres cubes. Atterrissage, le lendemain, dans des marécages, près delà rivière Flambeau. Après de nombreuses péripéties, les aéronautes rencontrent, le 18 octobre, deux trappeurs qui les mettent sur la route de [(page suivante :) Chicago où ils n'arrivent que le 22. Ils avaient dû abandonner le ballon dans les marais.]
(AU FIL DU VENT, p. 290)
28 mars 1882. — Jovis et Ginisty, élevés de Menton à bord du Vulcain, sont recueillis dans la Méditerranée par le yacht Saint-Joseph. Grâce à son cône-ancre, le Vulcain avait pu attendre les sauveteurs.
Mars 1882. — Simmons et le colonel Brine, élevés de Canterbury dans l'intention de traverser la Manche, sont recueillis en mer par un vapeur.
14 juillet 1882 — Éclatement et chute du ballon le Montgolfier, élevé de Paris, monté par Perron et Cottin. Descente, l'enveloppe formant parachute, dans la cour d'une maison de Saint Ouen.
11 février i883. — Violent traînage, près de Château-Thierry, du ballon la Nation, monté par Brissonnet, Franchette et Bourdon.
25 février 1883. - Par suite d'une fausse manœuvre, le ballon l’Horizon, appartenant à MM. de Dion et Reimbielinsky, s'échappe à vide pendant son gonflement à la Villette. Il fut retrouvé à Saint-Vrain (Seine-et-Oise).
11 mars 1883. — Violent traînage à Aarau (Suisse) de rizon, élevé de Paris, monté par Duté-Poitevin, A. de Dion et du Hauvel.
7 juin 1883. — François L'Hoste est recueilli dans la Manche par le lougre français Noémie, capitaine Cauzic.
13 août 1883. — François L'Hoste est de nouveau recueilli dans la Manche par le vapeur Mercurius.
20 janvier 1884. — Castanet, élevé de Porto, est recueilli en mer par le vapeur Victoria.
3 février 1884. — Castanet est de nouveau recueilli en mer.
1885.— Le ballon l'Hirondelle, monté par F. L'Hoste, atterrit à La Crau (Var). Pendant le dégonflement, des fumeurs imprudents incendient le ballon qui explose après avoir enlevé un enfant à 3o mètres du sol. L'enfant, dont la chute fut amortie par un tas de feuilles mortes, n'eut que de très légères contusions.
1885 — En Italie, à l'atterrissage près d'Altavilla, d'un ballon, piloté par Blondeau accompagné du marquis Giuseppe Buidemon, un paysan prétend que le ballon doit lui rester en toute propriété car, argue-t-il, « tout objet tombé sur mon champ m'appartient de droit. » Pugilat. Blondeau en sort à son honneur.]
(AU FIL DU VENT, p. 291)
1886. — Zvérintsew, Kovenko et Rencke, élevés de Saint-Pétersbourg, sont recueillis en mer par le vapeur le Viatka.
4 août 1887. — François L'Hoste est recueilli dans la Manche par le vapeur Zaimas, capitaine Wilkinson.
22 août 1887. — L'aéronaute français Julhès et le capitaine danois Rambusch sont recueillis dans le Sund par le steamer Malmio.
1887. — Léona Dare et Spelterini, élevés de Saint-Pétersbourg, atterrissent sur la voie ferrée de la ligne de Jaroslaw, au moment où un train est en vue. Les aéronautes peuvent sauver leur ballon qui, peu de temps après, est mis en pièces par des moujiks ivres.
14 juin 1888. — Frédéric L'Hoste et Julhès sont recueillis dans le Zuyderzée par un vapeur.
20 août 1888. — Toulet, le commandant Manden et le sous-lieutenant Croy, élevés d'Anvers à bord de l'Argus, sont recueillis en mer par le steamer Warrior.
1888. — L'acrobate Meringhi, élevé de Livourne, est emporté en mer et tombe de son trapèze. Il est recueilli par le vapeur- Garibaldi.
Juin 1889 — Mme Godson accouche dans la nacelle d'un ballon piloté par Young. Record !
31 août 1890 —Explosion, à 1.400 mètres d'altitude, d'un ballon élevé de Courbevoie, monté par Leprince et un passager (appendice trop étroit). Le ballon fait parachute et les aéronautes ne sont que très légèrement contusionnés.
4 septembre 1890. — Combustion spontanée à l'atterrissage d'un ballon piloté par le lieutenant Marchal.
16 juin 1891. — Descente précipitée d'un ballon militaire élevé de l'Exposition de Prague, monté par le lieutenant-colonel Wondrischka et deux soldats. Le ballon tombe sur une cheminée d'usine et est incendié par des étincelles. Les aéronautes ne sont pas blessés.
18 juin 1891. — Spelterini, élevé de Naples, accompagné de trois passagers, est recueilli en mer par un remorqueur.
15 juillet 1891. — Le ballon captif de Roubaix rompt son câble, ayant à bord Glorieux et trois passagers. Atterrissage heureux à Croix.
11 juillet 1892. — Traînage, sur la Manche, du Jupiter, monté par G. Besançon, Porlier et Demayer. Recueillis par un bateau. Le ballon s'échappe à vide et tombe en Angleterre.
(AU FIL DU VENT, p. 292)
Combustion spontanée, à l'atterrissage du Humboldt, piloté par le lieutenant Gross.
27 juin 1893. — L. Godard et J. Courty, élevés de Dunkerque à bord du Tzar, sont recueillis en mer par le remorqueur Progrès.
15 octobre 1893. — L'Amiral-Avellan, élevé de Toulon, descend dans la baie des Sablettes. Le remorqueur Hercule recueille les six personnes qui montaient l'aérostat.
8 février 1894. — Explosion, à Chalais-Meudon, de trois tubes d'hydrogène contenant chacun 35 mètres cubes de gaz comprimé à 120 atmosphères.
13 mai 1894 — Deux ballons, élevés de Colombes : le Lazare-Carnot, piloté par Warwick, et la Ville-de-Colombes, piloté par Fraisse, descendent à Paris, le premier sur les toits de la rue Saint-Fiacre ; le second sur le marché Saint-Germain. Voir Aérophile. mai 1894, p. 110.
14 juillet 1894 — André, élevé seul de Gothenbourg, à bord de la Svea, atterrit au coucher du soleil dans une petite île déserte de la Baltique. La Svea repart à vide. André n'est secouru que le lendemain .
Septembre 1894. — Un ballon militaire captif, de Vienne, monté par le lieutenant Zworack, rompt son câble à 10 heures du matin. Zworack atterrit le lendemain matin à 2 heures, à la frontière de Bosnie-Croatie, après avoir parcouru plus de 400 kilomètres.
24 mars 1895. — E. Archdeacon, L. Serpollet et de La Valette, élevés de Paris à bord du Pionnier, atterrissent deux heures plus tard à This, près Mézières, à 180 kilomètres de Paris (90 km à l'heure).
Janvier 1896. — Traînage de Wells dans le golfe du Mexique. L'aéronaute est recueilli par un steamer.
10 février 1896. — Le lieutenant de vaisseau Terrin est recueilli en mer par un torpilleur.
Avril 1896. — A Montpellier, un ballon captif du 2e génie s'échappe à vide.
6 juillet 1896. — Explosion du ballon captif de Montpellier.
14 août 1896. — Ducollet, élevé de Courbevoie, atterrit heureusement sur les toits de la rue Le Regrattier, à Paris.
(AU FIL DU VENT, p. 293)
Septembre 1896. — L. Godard, élevé de Dunkerque, est recueilli en mer par un remorqueur.
Juin 1897. — Après leur mariage, célébré dans une nacelle, M. et Mme Robertson s'élèvent de Chatta-Nooga (Tennessee). Affolée, Mme Robertson se précipite dans le vide et tombe heureusement dans une rivière d'où elle est aussitôt retirée saine et sauve.
15 août 1897. — Moucheraud, élevé de Saint-Valery-en-Caux, est recueilli en mer par un remorqueur, à deux milles de la côte.
18 juillet 1898. — Tuma et un officier autrichien s'élèvent de Vienne, à bord du Breitensee. À l'atterrissage, dans un bois, le filet se rompt et l'enveloppe s'échappe.
4 août 1899. — Un ballon, monté par deux officiers belges, tombe dans l'Escaut, à Calloo. Les aéronautes sont recueillis par un bateau.
16 septembre 1899. — G. Hermitte et M. Farman; partis de l'usine à gaz du Landy, à 6 h. 25 du soir, atterrissent le lendemain matin, à 9 h. 33, à Vergières (golfe de Fos, Bouches-du-Rhône). Violent traînage. 626 kilomètres en quinze heures huit. Les cinquante derniers kilomètres sont franchis en vingt et une minutes (140 à l'heure).
29 mars' 1900. — Santos-Dumont s'élève de Nice à bord d'un ballon sphérique qui, pris dans un cyclone, subit un traînage sur la forêt de Guignon. Contusions légères.
26 août 1900. — H. de la Vaulx, L. Maison, Turgan, Oudet et Lepic, élevés de Vincennes à bord de l'Horizon, sont entraînés, la nuit, sur la Manche, par un vent de tempête. L'aérostat, ramené à terre par un courant inverse, atterrit près de Guingamp (Côtes-du-Nord).
23 septembre 1900. — Le Géant, de Berlin, cubant 8.000 mètres, termine son ascension à quelques kilomètres de la ville. (Accrochage du guide-rope.)
14 novembre 1900. — Après l'atterrissage du ballon le Champagne-Mercier, pendant le dégonflement, et alors que Maurice Vernanchet se trouvait sur la coupole afin de dégager le clapet de la soupape qui ne fonctionnait pas, l'aérostat s'échappe. Maurice Vernanchet, enlevé à 1.000 mètres d'altitude, se cramponne au filet, ouvre le clapet, et descend sans autre incident.
20 février 1901. — Le lieutenant de vaisseau Baudic et le maître vétéran Desréac, élevés du parc de Lagoubran (Toulon), sont recueillis en mer par un torpilleur.
(AU FIL DU VENT, p. 294)
Avril 1901. — Brœkelmann et Habel s'élèvent, de Berlin, à bord du Géant (8.000 mc.). En vue de la Baltique, les aéronautes provoquent une descente trop vive ; Brœkelmann est projeté sur le sol. Habel se laisse choir dans le lac Ladoga et est recueilli par un pêcheur. Le ballon disparaît à tout jamais,
6 mai 1901. — Le ballon captif de Cologne rompt son câble et atterrit sans incidents à Valkhaven (province rhénane).
4 juin 1901. — Le Rêve, piloté par H. de la Vaulx, accompagné de M. et Mme Dugué de la Fauconnerie, atterrit à Paris, .à l'angle de la rue de Tolbiac et de fa rue du Moulin-des-Prés (Butte -aux-Cailles). Pendant le dégonflement, la tenue et les façons des habitants du quartier laissent fort à désirer. Les aéronautes parviennent à grand'peine à éviter d'être victimes de scènes de sauvagerie.
Juillet 1901. — Explosion, en cours de gonflement, du ballon Général-Sabatkine, à Saint-Pétersbourg.
12 mai 1902 — Le lieutenant de vaisseau Baudic, élevé du parc de Lagoubran (Toulon), est, pour la seconde fois, recueilli en mer par un torpilleur. Le 9 juin 1902 une ascension analogue doit lui coûter la vie.
18 mai 1902. — Destruction à Vernon, par un ouragan, du ballon en gonflement le Nimbus.
25 mai 1902. — Traînage du ballon le Progrès parti de Lyon. Le pilote, Perret, et l'un des passagers, Bouillet, sont projetés sur le sol. Le second passager, Damé, qui exécutait sa première ascension, est enlevé, sans lest, à 3.000 mètres d'altitude. Il descend heureusement dans une gorge de l'Ardèche.
1er juin 1902. — Deux ballons en gonflement à l'usine à gaz de Rueil : le Quo-Vadis (2.000 mc.) et le Vercingétorix (2.500 mc.), sont éventrés par un ouragan.
14 juillet 1902. — À Tourcoing, un gymnaste, Palmyr Duhem s'élève suspendu à un trapèze. La nacelle est occupée par son fils, un enfant de sept ans. Peu après le départ, le ballon descend, le trapèze se brise et le jeune Duhem repart seul. L'enfant atterrit sain et sauf.
15 juillet 1902. — Lieschl et Lietz, élevés de Constance, tombent dans le lac et sont sauvés par une embarcation à vapeur montée par le roi de Wurtemberg. Les aéronautes ignorent la qualité de leur sauveteur. Ils tiennent à lui remettre un pourboire. Le roi refuse avec dignité.
(AU FIL DU VENT, p. 295)
ier août 1902. — Le ballon captif de Luton (Angleterre), monté par trois personnes, rompt son câble et atterrit heureusement après avoir parcouru 11 milles.
9 août 1902. — Le ballon captif de Vichy, monté par Valère Lecomte, seul, rompt son câble dans la soirée. Atterrissage heureux, le lendemain matin, dans le Puy-de-Dôme, commune de Lachaux.
24 août 1902. — Hervieu, élevé de Dunkerque à bord de l’Alcor, est recueilli en mer par un remorqueur.
25 août 1902. — Le « captif » de la Porte-Maillot se trouvant, non monté, à 250 mètres d'altitude, brise l'arbre du treuil et n'est ramené à terre qu'après dix-sept heures et demie d'efforts.
Août 1902. — Deux aéronautes, élevés de Kiel, descendent dans la baie et sont recueillis par le prince Henri de Prusse.
Août 1902. — Deux officiers suisses, élevés de Berne, essuyent des coups de feu tirés du vallon de Pavel.
Août 1902. — Un ballon militaire, appartenant au parc de Versailles, s'échappe non monté, du camp de Châlons et atterrit à Beckenau (Allemagne). À la même époque, un ballon-gazomètre de 60 mètres cubes s'échappe de Chalais-Meudon et atterrit également en Allemagne.
Août 1902. — Le « captif » de Dusseldorf est détruit par un cyclone.
19 septembre 1902. — Le Svenske, élevé de Stockholm, monté par Unge et Wikander, éclate à 1.000 mètres d'altitude. Le ballon fait parachute.
20 septembre 1902. — Le docteur Barton et A. E. Gaudron, élevés de Londres, essuyent des coups de feu.
21 septembre 1902. — Le Jupiter, piloté par Carton, accompagné de Desfours-Walderode et Gerhard-Bolvary, s'élève de Vienne. Atterrissage à Reicheinberg (Bohême) Pendant le gonflement, l'imprudence d'un fumeur (ou une étincelle électrique) provoque un commencement d'incendie. Très légères blessures.
1er octobre 1902. — Un cyclone détruit, à Palavas-les-Flots, le hangar du Méditerranéen II.
Octobre 1902. — Un enfant, le jeune Seigle, est enlevé près de Malines (Belgique), par le guide-rope d'un ballon. Coup de soupape. L'enfant regagne le sol sain et sauf.
(AU FIL DU VENT, p. 296)
25 novembre 1902. — Mme Pietrone, élevée à bord du Trinacria, est recueillie par un bateau dans le port Sannazaro, à Margellina (Italie).
15 février 1903. — Le Svenske, en gonflement à Stockholm, est enlevé, non monté, par une bourrasque et disparaît à tout jamais.
26 avril 1903. — Le ballon allemand Passewitz est incendié à l'atterrissage (phénomène d'électrisation).
2 juin 1903. — Glorieux., accompagné de Richard Troller et Léon Masson, s'élève de Roubaix et atterrit aux environs de Courtrai. Assaillis par une horde de deux cents paysans, les aéronautes doivent être délivrés par la police. Un détail : le ballon s'appelait Fraternité.
14 juin 1903. — Le ballon la Chance (700 mc.) s'élève de Marseille, à 6 h. 1/2 du soir, piloté par G. Latruffe accompagné de L. Tallanton. Il est emporté en mer. Les aéronautes sont recueillis dans la soirée, à vingt milles au large des îles d'Hyères : Latruffe, par le paquebot Yarra ; Tallanton, par le paquebot l’Algérie.
25 juin 1903. — Un ballon, parti de Vérone, monté par Quaglia, enlève, pris par une corde, un jeune homme de seize ans que l'aéronaute parvient à hisser dans la nacelle.
8 août 1903. — M. et Mlle Blanquies, élevés, à 9 h. 1/2 du soir, du parc de l'Aéro-Club de France (Saint-Cloud), reçoivent une averse qui alourdit- leur petit ballon à un tel point qu'ils sont forcés d'atterrir, à 10 heures, place Vendôme.
9 août 1903. — L'aéronaute forain Tiberghien, élevé de Saint-Pol-lès-Dunkerque, est recueilli en mer, en vue d'Ostende, par un remorqueur.
18 septembre 1903. — Un « captif » militaire de la forteresse d'Ingolstadt rompt son câble, ayant à son bord un lieutenant et un sergent.
Septembre igo3. — L'Aurore piloté par E. Barbotte accompagné de Mayaudon et Schlisinger, atterrit dans un jardin de la rue Oudinot.
Octobre 1903. — Un « captif », non monté, éclate, au camp de Châlons, à 100 mètres d'altitude.
7 novembre i go3. — Fuite à Rome, du captif Drago appartenant au génie. (Rupture du câble.)
(AU FIL DU VENT, p. 297)
21 août 1904. — Cabasset et X… s'élèvent de la plaine Saint-Denis à bord du Cyclone. Lest insuffisant. Descente sur le toit du « Casino de Paris. »
4 septembre 1904. —De Nanterre part le Bayard (2.000 mc.) piloté par L. Maison accompagné de six passagers. Atterrissage en face du n° 41 de l'avenue de l'Aima.
14 mars 1905. — Un « captif » militaire échappé tombe à Schyndel (Hollande).
18 juillet 1905. — Un drachen-ballon rompt son amarre au camp de Châlons. Il éclate.
4 août 1905. — Un train coupe les câbles d'un captif militaire de Belleville près Verdun, tandis que les aérostiers faisaient franchir un viaduc à cet aérostat non monté qui s'évade et éclate peu après.
13 août 1905. — L'Archimède (900 me.) piloté par G. Blanchet accompagné de Ravaine et Donnette, s'élève de Bolbec. Traînage sur les flots à l'embouchure de la Seine. Atterrissage au phare de la Rocque.
17 septembre 1905. — Léon de Brouckère et Geerts, élevés de Liège, sont recueillis dans la baie de la Somme par le vapeur le Métro. Les aéronautes avaient abandonné leur ballon, le Colonel-Charles-Renard.
14 juillet 1906. — Incendie à Courbevoie, par des câbles à haute tension, d'un ballon-réclame affectant la forme d'une sardine, monté par Valère Lecomte.
1er décembre 1906. — Ernest Loé et le chevalier W. de Wawack-Adlar, s'élèvent de Bordeaux à bord du Rolla (700 mc.). Atterrissage dans la nuit sur les Pyrénées à 1.600 mètres d'altitude, .au-dessus du village d'Ireste (arrond. d'Oloron.)
19 février 1907. — Un violent coup de vent nécessite le dégonflement du Sylphe (1.680 mc.) en partance au parc de l'Aéro-Club de France (St-Çloud).
Mai 1907. — Au camp de Mailly, un « captif » militaire, non monté rompt son câble et descend près de Dinant (Belgique).
15 juin 1907. —Le Président-Fallières élevé de Cherbourg, monté par Cormier et Mury, est recueilli en mer par un torpilleur.
20 juin 1907. — Ascension foraine, à Dunkerque, par Favier et Delahaye. Carambolages dans les cheminées ; toitures et faîtières saccagées, fils télégraphiques brisés, etc., etc.
(AU FIL DU VENT, p. 298)
24 juillet 1907. — Le capitaine espagnol Kindelan, élevé de Valence (Espagne), est recueilli près d'Ibiza par le bateau anglais West-Point.
3o septembre 1907. —Delobel et Lepers, élevés des Tuileries à bord du Nord (1200 mc.) sont recueillis dans la mer du Nord, à 40 kilomètres d'Ostende, par le vapeur allemand Patani. Le Nord est retrouvé par un chalutier français près des côtes de Suffolk.
21 juillet 1907. — Le ballon l’Ouragan, du Club Aéronautique Neuchâtelois, après avoir plané au-dessus du lac de ce nom jusqu à 9 heures du soir, finit par y tomber. Les aéronautes avaient de l'eau jusqu'au cou et allaient se noyer, lorsqu'ils furent recueillis par des bateaux arrivés en hâte d'Endrefin.
11 août 1907. — Le même ballon parti de Lausanne le 11 août, monté par MM. Kaiser, Bolzheim, de Saint-Blaise, Margot, tombait dans lac Léman. Les aéronautes furent recueillis par le bateau de sauvetage de la Tour de Peilz qui les déposa sains et saufs sur la côte de Savoie.
16 septembre 1907. — Combustion spontanée, pendant le dégonflement, de la Ville de Bruxelles descendue près d'Arcachon.
Septembre 1907. — L'aéronaute Olney parti de Boston, tombe en mer et ne peut être sauvé, cramponné au filet, qu'après huit heures d'angoisse.
5 décembre 1907. — Le Bamler s'échappe de Mulheim, pendant son gonflement. Il est retrouvé éclaté en Westphalie.
15 décembre 1907. — Le Fides IV (1.250 mc.) élevé de Rome, traîne sur l'Adriatique et est sauvé par le voilier Spiridione qui débarque, à Pesaro, les trois aéronautes : le docteur Helbig, pilote, le capitaine Tchertkoff et le comte Bobrinsky.
27 décembre 1907. — M. A.-C. Triaca, élevé de Saint-Cloud à bord de l'Aéro-Club IV (55o mètres cubes) atterrit à Nonancourt, sans ouvrir le panneau. Pendant qu'il prenait une photographie du ballon arrêté, les habitants du pays, qui maintenaient l'aérostat, lâchèrent prise sous une rafale, et le ballon repartit à vide. Il redescendit dans la nuit du 27 au 28 décembre, à Ferrières-Saint-Hilaire, arrondissement de Bernay (Eure), à 54 kilomètres de Nonancourt. Il n'avait subi aucun dommage, mais sa disparition causa quelque émotion dans la presse.
(AU FIL DU VENT, p. 299)
Décembre 1907. — Un « captif » militaire allemand rompt son câble aux environs de Strasbourg.
9 février 1908. — Le Tschudi, en gonflement au parc de Tegel (Berlin) est enlevé par une bourrasque.
Février 1908. — Un ballon des aérostiers militaires allemands, surpris par une tourmente de neige, près de Furstenwald, dans la nuit, est rapidement rabattu et s'affale sur le toit d'une maison.
7 mai 1908. — Un ballon, élevé de Rueil, traverse Paris à si faible altitude que son guide-rope démolit une cheminée de la maison portant le numéro 86 de la rue Cardinet. Les débris tombent dans la cour, fort heureusement déserte. Un conseil aux débutants : On ne guiderope pas sur Paris.
5 juillet 1908. — L'Ariane, élevé de Rueil, monté par M. R. Aubry et Francou, descend à Paris, 22, rue Lafontaine. -
Juillet 1908 — Un ballon à demi dégonflé, privé de sa nacelle, s'abat dans le marais de Vitry, près d 'Arras. Il portait l'inscription suivante : « Génie. Aérostation militaire. Ateliers de Chalais-Meudon. N° 226. »