Abbaye de Corbion — Wikipédia
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Fondation | vers 600 |
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État de conservation | Détruite |
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L’ancienne abbaye bénédictine de Corbion[Note 1], parfois appelée abbaye Saint-Lomer de Corbion, est située dans la commune actuelle de Moutiers-au-Perche, dans le département de l'Orne, en Normandie. Fondée à la fin du VIe siècle sur le site supposé de l'ermitage de Laumer, elle a été détruite en 873 lorsque le nord-ouest de la Neustrie a été ravagée par des raids vikings d'Hasting.
L'abbaye Saint-Laumer de Blois, en Loir-et-Cher, a néanmoins été fondée par des héritiers de Corbion fuyant sa destruction et a perduré jusqu'à sa dissolution pendant la Révolution de 1789.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le monastère de Corbion
[modifier | modifier le code]Après être venu se retirer dans le Perche pour vivre une vie d'ermite, Laumer s'entoura de disciples et ensemble ils fondèrent un monastère entre les années 573 et 613[1]. Selon la tradition, ce monastère est d'ailleurs le premier du genre à apparaître dans la région[1], expliquant l'actuelle dénomination de Moutiers-au-Perche (Moutiers étant une dérivation du mot monastère).
L'exil
[modifier | modifier le code]L'abbaye est cependant victime en 873 des raids vikings qui ravagent la Normandie[2]. Les moines décident alors de fuir la région et trouvent refuge sur les bords de la Loire, à la chapelle Saint-Calais du château médiéval de Blois, où ils rejoignent des bénédictins dans la même situation et qui s'étaient déjà établis depuis 866[3], avec la bénédiction des comtes de Blois et rois des Francs[4].
La consécration de l'abbaye Saint-Laumer
[modifier | modifier le code]Alors que le comté blésois se dote d'un seigneur distinct du souverain des Francs au début du siècle suivant, les bénédictins de Saint-Calais et de Saint-Laumer sont priés de déplacer leurs quartiers de l'enceinte du château ; le roi Raoul leur concède ainsi, sur requête du vicomte Thibaud l'Ancien, l'église Saint-Lubin ainsi que les droits féodaux sur le faubourg du Foix[5],[6], situés en contrebas de la motte castrale[7]. Après l'incendie qui consume cette chapelle en 1114, les moines érigent une abbaye nommée en l'honneur de leur saint, l'abbaye Saint-Laumer de Blois[8], dont le prestige ne se dissolvera qu'à la Révolution, au XVIIIe siècle[2].
Lors de leurs premiers siècles de séjour à Blois, les abbés de Saint-Laumer se sont souvent revendiqués comme étant de Corbion, au moins jusqu'à la construction de l'abbaye blésoise au XIIe siècle et l'affirmation de son importance dans le comté de Blois-Champagne, mais également dans le Perche et en Auvergne (voir la liste des dépendances de l'abbaye Saint-Laumer de Blois)[2].
Retour au village
[modifier | modifier le code]Peu après le retour du comte Rotrou III du Perche de la première croisade, à la toute fin du XIe siècle, les moines de l'abbaye Saint-Laumer de Blois obtiennent un certain nombre de privilèges pour rétablir une vie monastique sur le berceau de leur fondateur[9]. Une partie d'entre eux revient dans le Perche et rétablit les bâtiments près de la Corbionne et, les moines, aidés des villageois construisent une grande église, nommée église Notre-Dame du Mont-Harou, à flanc de coteau[9].
Notes
[modifier | modifier le code]- Jusqu'au Moyen Âge, le village de Moutiers-au-Perche était appelé Corbion.
Références
[modifier | modifier le code]- Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, Société historique et archéologique de l'Orne, (lire en ligne)
- Noël Mars, Histoire du Royal Monastère de Saint-Lomer de Blois de l'Ordre de Saint-Benoît, recueillie fidèlement des vieilles chartes du même monastère, Manuscrit de la Bibliothèque publique de Blois, 1646, republié en 1869 textuellement avec notes, additions et tables d'Alexandre Dupré (lire en ligne)
- M.-Th. Picard-Schmitter, « Review of Le trésor de Saint-Calais, Étude historique et archéologique sur la découverte des reliques et du suaire de Carilephus », Revue Archéologique, vol. 46, , p. 115–117 (ISSN 0035-0737, lire en ligne, consulté le )
- Louis de La Saussaye, Essai sur l'origine de la ville de Blois, et sur ses accroissements jusqu'au Xe siècle, , 68 p. (ISBN 978-2-014-50888-8, lire en ligne)
- (la) Chartularium Launomarense (charte de fondation de Saint-Laumer de Blois), 924 – citée et expliquée par Martin Bouquet, dans Recueil des historiens des Gaules et de la France – repris par Constant Leber, dans Collection des meilleurs dissertations, notices et traités particuliers relatifs à l'Histoire de France, tome 6, chez G.-A. Dentu, 1838, 511 p. (lire en ligne), pp. 138–140.
- (la) Chartularium Launomarense (charte de fondation de Saint-Laumer de Blois), 924 – reprise dans la Gallia Christiana, 1744, tome 8 (lire en ligne), col. 1351.
- Louis de La Saussaye, Histoire du Château de Blois, (lire en ligne), p. 53-56
- Dr Frédéric Lesueur, « L'église abbatiale de Saint-Lomer de Blois », Bulletin Monumental, vol. 82, no 1, , p. 36–65 (DOI 10.3406/bulmo.1923.11728, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Siguret et Michel Fleury, Histoire du Perche, Fédération des amis du Perche, (ISBN 978-2-900122-27-3), p. 129