Abbaye de Louroux — Wikipédia
Nom local | Loroux L'Oratoire |
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Diocèse | Diocèse d'Angers |
Patronage | Notre-Dame |
Numéro d'ordre (selon Janauschek) | XIX (19)[1] |
Fondation | 1121 |
Cistercien depuis | 1121 |
Dissolution | 1791 |
Abbaye-mère | Cîteaux |
Lignée de | Cîteaux |
Abbayes-filles | 076 Pontron (1134-1791) 337 Bellebranche (1152-1686) 421 Beaugerais (1172-1791) 679 Santa Maria della Vittoria (1274-1525) |
Congrégation | Ordre cistercien |
Protection | Inscrit MH (2008)[2] |
Coordonnées | 47° 25′ 17″ N, 0° 01′ 33″ E[3] |
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Pays | France |
Province | Anjou |
Région | Pays de la Loire |
Département | Maine-et-Loire |
Commune | Vernantes |
L'abbaye du Louroux-en-Vernantes (appelée aussi abbaye de Louroux ou du Loroux) est une des premières abbayes cisterciennes (il s'agit de la neuvième abbaye-fille de Cîteaux) située à Vernantes (Maine-et-Loire). Elle est un témoignage médiéval du style architectural du gothique angevin.
La commune de Vernantes située sur la route du Lude à Saumur, doit à son abbaye son importance passée.
Localisation
[modifier | modifier le code]L'abbaye du Louroux est située à l'est du Maine-et-Loire, sur une île aménagée entre les bras du Lathan, à l'endroit où la route départementale D58, de Vernantes à Mouliherne traverse la rivière[4].
Histoire
[modifier | modifier le code]Fondation
[modifier | modifier le code]L'abbaye est fondée le par Eremberge ou Eremburge d'Anjou, en remerciement du retour prochain de son mari Foulques V de Palestine (celui-ci revient effectivement le 24 du même mois). Le nom « Loroux » viendrait du latin oratorio (oratoire)[5].
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]L'abbaye est florissante et fonde plusieurs établissements affiliés, notamment en Bretagne[6]. À son apogée, le Louroux compte jusqu'à trois cents moines[7] et a la responsabilité directe de dix-sept établissements cisterciens. Parmi ceux-ci, on compte les abbayes de Pontron, de Bellebranche, de Beaugerais, de Santa Maria della Vittoria[3], du Perray-aux-Nonnains, de la Virginité[5].
Durant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est durement touchée. En 1357, des Tard-Venus commandés par un certain Robert Marcault chassent les moines et pillent le monastère, établissant leur quartier général dans l'abbatiale, dont ils font une forteresse. Il faut attendre 1370 pour que des troupes commandées par Bertrand du Guesclin chassent les pillards, permettant aux religieux de revenir en 1371. Vers cette époque, une tradition affirme le séjour de Charles VI à l'abbaye durant trois mois[5]. Parmi les dégâts que provoquent les troupes, le chartrier est détruit, ce qui rend parcellaires les connaissances sur la période antérieure[8].
Au départ des Anglais, une chapelle est construite dans le style gothique angevin, ornée de fresques représentant quatre anges portant les instruments de la Passion du Christ[9]. Les Anglais se faisant menaçants à nouveau vers 1435, l'abbaye est fortifiée par l'abbé Aimeric, les fortifications se composant « de murs, de doubles douves, de doubles fossés, avec doubles pont-levis ». Après la guerre, le Roi René fait de larges donations à l'abbaye ; en témoigne un vitrail qu'il fait installer dans l'église. Ce vitrail survit à l'abbaye, car transporté en 1812 dans l'église de Vernantes, puis de là en 1901 au musée Saint-Jean d'Angers[5].
Commende
[modifier | modifier le code]Au XVIe siècle, l'abbaye est mise en commende. Georges Touchard-Lafosse, dans son livre La Loire historique, pittoresque et biographique, de la source de ce fleuve à son embouchure…, raconte que « [À cette époque] l’abbé commendataire reçoit 18 000 livres sur les 30 000 livres de revenus. Le village de Vernantes dépend de cette communauté. »[10]. L'abbaye subit un nouveau pillage en 1572, durant les guerres de Religion[5].
Fin de l'abbaye et période post-révolutionnaire
[modifier | modifier le code]À la Révolution, l'abbaye est fermée et les moines chassés. Une légende affirme que les moines auraient alors enterré les cloches et les objets précieux (liturgiques) de l'église dans la forêt de Billot proche[11].
En 1795, Marie Paul de Scépeaux de Bois-Guignot réunit dans l'ancienne abbaye les autres chefs chouans pour discuter du bien-fondé de signer le traité de la Mabilais avec les troupes républicaines[12].
Une grande partie du monastère est détruite en 1852[12]. Les pierres sont utilisées notamment pour construire un château à proximité[7]. Le site est depuis la Révolution une propriété privée[13].
Liste des abbés connus
[modifier | modifier le code]- Foulques (attesté en 1121)
- Galo (attesté vers 1125)
- Martin (attesté en 1134)
- Foulques (attesté en 1138 et 1150)
- Yves (dates inconnues)
- Joscelin (attesté en 1158)
- Zacharie (attesté en 1165)
- Hamelin (attesté vers 1170)
- Gervais (de 1179 à 1184)
- Jean (attesté en 1189 et 1192)
- Anselme (attesté en 1207 et 1209)
- Raynaud (attesté en 1211 et 1218)
- Richard (attesté en 1221)
- Hugues (attesté en 1227)
- Guillaume (de 1236 à 1250)
- Yves (de 1263 à 1267)
- André (attesté en 1280)
- Évrard de Champagne (attesté en 1290)
- Gervais (attesté en 1301)
- Jean (attesté en 1315)
- Pierre (attesté en 1323)
- Étienne (attesté en 1324)
- Raoul (attesté en 1347)
- Philippe (attesté en 1351)
- Étienne (attesté en 1366)
- Guillaume (attesté le )
- Pierre de Monfort (attesté en 13707)
- Girard ou Geoffroy 1388-1389)
- Guillaume (attesté en 1405)
- Jean, nommé « cardinal de Lorraine » (peut-être Jean de Neufchâtel) à une date inconnue
- Gérault (de 1409 à 1419)
- André (attesté en 1423)
- Aimery (de 1446 à 1456)
- Pierre (de 1458 à 1460)
- André (attesté en 1470)
- Pierre Chabot (de 1473 à 1480)
- René de Brie (dates inconnues)
- Jean Le Chevrier (devient abbé commendataire des Vaux-de-Cernay en 1493, remplacé par Michel Buffereau jusqu'en 1495, où ils permutent leurs abbayes)
- Jean de Quédillac (attesté en 1504)
- Simon des Roches (attesté en 1508)
- Louis de Tiercelin (attesté en 1547)
- Mathieu La Varenne (attesté en 1567)
- Simon de Maillé-Brézé (attesté également en 1567)
- Pierre de Caulet (de 1598 à 1612)
- Bonaventure de Lafont (attesté en 1624, mort le )
- François de Lavedan (attesté en 1647, mort le )
- Philppe Victor de Comminges (mort le )
- François de Comminges (son cousin, nommé le , mort en 1732)
- Jean-Baptiste de Bernard d'Arvernes (de 1732 à 1763)
- N. des Brières (de 1763 à 1778)
- Jacques-Hyacinthe de Cusaque (de 1778 à la fin de l'abbaye en 1791)[5]
Architecture
[modifier | modifier le code]De cette abbaye cistercienne du XIIe siècle, il ne reste plus que des ruines : des restes du transept et le porche. Ces restes sont classés monument historique en 2008[2].
Les recherches archéologiques montrent que la structure architecturale de l'abbatiale se rapproche initialement de celle de Fontevraud, notamment dans l'adoption d'une nef « à passage », permettant de joindre la nef au transept sans passer par la croisée du transept. Dans un second temps, le maître d'œuvre choisit de voûter l'église en croisée d'ogives, avec une architecture gothique[14].
Dates de construction des vestiges
[modifier | modifier le code]La croisée du transept de l'abbatiale date du deuxième ou du troisième quart du XIIe siècle ; les voûtes de cette croisée, ainsi que des vestiges du sud-est du chœur datent de la deuxième moitié du XIVe siècle ; le portail d'entrée de l'abbaye date du début de la commende au XVe siècle ; le logis dit « des Hôtes » ainsi que sa chapelle remontent à la première moitié du XVIe siècle. Un moulin à eau construit au XVe ou au XVIe siècle a été remanié au XIXe ; un bâtiment « du Jeu de paume » remonte au XVIIIe siècle ; enfin les bâtiments agricoles et le logement au nord sont postérieurs au monastère proprement dit et datent du XIXe siècle[15].
Filiation et possessions
[modifier | modifier le code]Le Louroux est la neuvième abbaye-fille de Cîteaux et la mère de Pontron , Bellebranche, Beaugerais et de Santa Maria della Vittoria.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 103.
- Notice no PA49000078, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Luigi Zanoni, « Loroux, le », sur cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
- « Carte IGN 1722 SB » sur Géoportail (consulté le 30 mars 2020)..
- Jocelyn Mercier, Vernantes : Pages d'Histoire, images d'autrefois, Clichy-sous-Bois, Éditions du Vieux-Logis, , 126 p. (ISBN 9782402259873, lire en ligne), « Abbaye du Loroux », p. 3-7.
- Raymonde Foreville, « Jean-Berthold Mahn. - L'Ordre cistercien et son gouvernement des origines au milieu du XIIIe siècle (1098-1265) [Compte-rendu] », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 54, no 1, , p. 199-202 (ISSN 2108-6443, lire en ligne).
- Bernard Peugniez, Routier cistercien, Gaud, , 1156 p. (ISBN 2-84080-044-6, présentation en ligne), « 17 - Loroux (Le) », p. 277.
- Daniel Collasseau, « L'abbaye du Loroux », L'Anjou historique, , p. 101-118 (ISSN 2019-370X, présentation en ligne).
- Daniel Collasseau, « Chapelle et fresques de l'abbaye du Loroux (XVe siècle) », L'Anjou historique, , p. 5-9 (ISSN 2019-370X, présentation en ligne).
- La Loire historique, pittoresque et biographique- de la source de ce fleuve à son embouchure…, p. 568-569.
- « La carte des trésors qui font rêver », Presse-Océan, (ISSN 1144-3596, lire en ligne).
- « Abbaye Notre-Dame de Pontron », Observatoire du Patrimoine Religieux (consulté le ).
- « Abbaye de Cisterciens », ministère de la Culture, (consulté le ).
- Jacques Mallet, « Le type d'églises à passages en Anjou [Essai d'interprétation] », Cahiers de Civilisation Médiévale, Persée, vol. 25, no 97, , p. 59 (ISSN 2119-1026, DOI 10.3406/ccmed.1982.2389, lire en ligne).
- « Abbaye Cistercienne Du Loroux (Site Privé) », Vernantes (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à l'architecture :