Abyssosaurus — Wikipédia
Abyssosaurus nataliae
Abyssosaurus est un genre fossile de plésiosaures de la famille des Cryptoclididae, ayant vécu au Crétacé inférieur.
Le genre compte une seule espèce, Abyssosaurus nataliae.
Historique
[modifier | modifier le code]Abyssosaurus a été décrit en 2011 par le paléontologue russe Alexander Yu. Berezin (d) sur la base de fossiles mis au jour en Tchouvachie, en Russie européenne[1],[2].
Découvertes
[modifier | modifier le code]Abyssosaurus n'est connu qu'à partir du spécimen holotype, museum of Chuvash Natural Historical Society (MChEIO) no. PM/1, un squelette postcrânien partiel. L'holotype a été collecté dans le district de Poretskii en Tchouvachie, près de Mishukovo, datant du stade faunique de la fin de l'Hauterivien du Crétacé inférieur, il y a environ 133 à 130 millions d'années.
On pensait initialement que le spécimen occupait une position intermédiaire entre Tatenectes et Kimmerosaurus du Jurassique supérieur et Aristonectes et Kaiwhekea du Crétacé supérieur. Berezin (2011) considérait Abyssosaurus comme le premier signalement fiable d'Aristonectidae en Russie[1]. Une vaste analyse phylogénétique réalisée par Roger Benson (d) et Patrick Druckenmiller (d) a révélé qu'il s'agissait d'un cryptoclidide dérivé étroitement lié à Colymbosaurus[3].
Liste des espèces
[modifier | modifier le code]Selon Paleobiology Database en 2024, le genre ne contient qu'une espèce[2] :
- †Abyssosaurus nataliae Berezin, 2011 (espèce type)
Description
[modifier | modifier le code]Abyssosaurus était un grand plésiosaure mesurant 7 m de long[1]. La longueur de son crâne était d'environ 30 et la longueur de son cou était d'environ la moitié de la longueur de son corps, soit environ 3,5 m[4],[1].
En 2019, Alexander Yu Berezin a décrit de manière très détaillée l’anatomie globale d’Abyssosaurus. On note que le maxillaire possède des caractéristiques similaires à celles présentes chez les spécimens immatures de la famille des Elasmosauridae. Le bord tranchant de l'apex dévie vers l'avant à un angle de 110° et la partie arrière de l'os est sous-développée, faisant saillie vers l'arrière sous la forme d'une petite pointe. Berezin note que la restructuration maxillaire est associée à la structure globale du crâne. Les orbites sont grandes et arrondies, plus que chez la plupart des autres membres de la famille des Cryptoclididae. Le crâne dans son ensemble est extrêmement court et triangulaire[5].
Les gastralia d’Abyssosaurus présentent une pachyostose, apparemment dans le seul but de rendre l'animal moins flottant[5]. En effet, O'Keefe (d) et al. ont noté qu'une telle construction rendrait un plésiosaure plus résistant aux turbulences, lui permettant ainsi de maintenir sa stabilité[6]. Les nageoires présentent également une pachyostose et les nageoires arrière d’Abyssosaurus étaient plus longues que les nageoires avant. C'est un trait également observé chez d'autres colymbosaurines[5]. Sur cette base, Berezin suggère qu’Abyssosaurus et d'autres membres de la sous-famille des Colymbosaurinae étaient des plongeurs efficaces, capables de planer en diagonale au-dessus du fond marin tout en cherchant de la nourriture[5].
Cladogramme de la famille des Cryptoclididae
[modifier | modifier le code]Ci-dessous, le cladogramme des Cryptoclididae basé d'après Roberts et al. (2020)[7] :
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Paléobiologie
[modifier | modifier le code]Dans une tentative d'expliquer l'anatomie particulière d’Abyssosaurus, Berezin a noté que l'adaptation aux conditions froides et difficiles des eaux profondes s'accompagne de la perte d'étapes ontogénétiques. Les organismes conservent non seulement les caractéristiques pédomorphes de leurs petits, mais présentent également des comportements similaires à ceux d’animaux beaucoup plus jeunes : des modes de vie lents et relativement sédentaires. Ces organismes passent généralement beaucoup de temps à grandir et ont une longue espérance de vie. Le comportement et la morphologie du cachalot, par exemple, lui permettent de se reposer longtemps après une série de plongées profondes, dormant verticalement près de la surface de l'eau[5]. Abyssosaurus vivait et se nourrissait probablement principalement dans la zone bathyale, remontant parfois à la surface pour prendre une gorgée d'air. En effet, les aliments de base des cryptoclididés, crustacés et céphalopodes, étaient présents dans cet environnement[5].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Publication originale
[modifier | modifier le code]- [2011] (en) A. Yu. Berezin, « A new plesiosaur of the family Aristonectidae from the early cretaceous of the center of the Russian platform », Paleontological Journal, Nauka et Springer Science+Business Media, vol. 45, no 6, , p. 648-660 (ISSN 0031-0301 et 1555-6174, OCLC 1639478, DOI 10.1134/S0031030111060037, lire en ligne). .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives au vivant :
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- A. Yu. Berezin, 2011.
- (en) Référence Paleobiology Database : †Abyssosaurus Berezin, 2011 (consulté le ).
- Roger B. J. Benson et Patrick S. Druckenmiller, « Faunal turnover of marine tetrapods during the Jurassic-Cretaceous transition », Biological Reviews, vol. 89, no 1, , p. 1–23 (PMID 23581455, DOI 10.1111/brv.12038, S2CID 19710180)
- (ru) Alexander Yurievitch Berezin, « Craniology of the Plesiosaur Abyssosaurus nataliae Berezin (Sauropterygia, Plesiosauria) from the Lower Cretaceous of the Central Russian Platform », Paleontological Journal, vol. 52, no 3, , p. 328–341 (ISSN 0031-0301, DOI 10.1134/S0031030118030036, S2CID 91151554)
- (ru) A. Yu. Berezin, « [Morphofunctional features of the plesiosaur Abyssosaurus nataliae (Plesiosauroidea: Plesiosauria) in connection with adaptations to a deep-water lifestyle] », Scientific works of the state nature reserve "Prisursky", 2019, vol. 34 ("lire en ligne).
- (en) F. Robin O’Keefe, Hallie P. Street, Benjamin C. Wilhelm, Courtney D. Richards et Helen Zhu, « A new skeleton of the cryptoclidid plesiosaur Tatenectes laramiensis reveals a novel body shape among plesiosaurs », Journal of Vertebrate Paleontology, 2011, vol. 31, n. 2, p. 330–339 (lire en ligne).
- (en) Aubrey J. Roberts, Patrick S. Druckenmiller, Benoit Cordonnier, Lene L. Delsett et J. H. Hurum, « A new plesiosaurian from the Jurassic–Cretaceous transitional interval of the Slottsmøya Member (Volgian), with insights into the cranial anatomy of cryptoclidids using computed tomography », PeerJ, vol. 8, , e8652 (PMID 32266112, PMCID 7120097, DOI 10.7717/peerj.8652 )