Acción Española — Wikipédia

Acción Española
Image illustrative de l’article Acción Española
Premier numéro.

Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Zone de diffusion Drapeau de l'Espagne Espagne
Langue Castillan
Périodicité bimensuel
Prix au numéro 3 pesetas
Fondateur Fernando Gallego de Chaves Calleja
Date de fondation 15 décembre 1931
Date du dernier numéro juin 1936

Directeur de publication Fernando Gallego de Chaves Calleja (1931-1933)

Ramiro de Maeztu (1933-1936)

ISSN 1576-5466

Acción Española (en français « Action espagnole ») est une revue bimensuelle catholique, conservatrice et royaliste éditée à Madrid du 15 décembre 1931 à juin 1936. Son contenu s'est notamment opposé aux gouvernements pendant la Seconde République espagnole. Le périodique fut suspendu par le gouvernement pendant trois mois, d'août à novembre 1932, et totalisa quatre-vingt huit numéros. Parmi les financeurs de la revue, nous retrouvons des personnalités telles que Juan March.

Le premier numéro indiquait comme directeur de publication « El Conde de Santibañez del Río », un titre de noblesse qui servait de pseudonyme à Fernando Galicien de Chaves Calleja, plus connu sous le nom de marquis de Quintanar. Son nom figura sur la revue jusqu'au numéro vingt-sept, publié le 16 avril 1933. À partir du 1er mai 1933, Ramiro de Maeztu prit la direction de la revue.

Fondation et ligne éditoriale

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Le monarchiste Eugenio Vegas Latapié a été celui qui, selon ses propres mémoires, a pris l'initiative de fonder une « association culturelle » et un groupe de pression nommé Acción Española qui soutiendrait la publication d'une revue éponyme. Cette stratégie fut soigneusement calquée sur celle de l'Action française. D'ailleurs, l'Acción Española a largement contribué à la traduction de Maurras en espagnol notamment l'Enquête sur la monarchie ou d'auteurs similaires comme La Révolution française de Pierre Gaxotte, Lois de la politique française de Charles Benoist, Vers un ordre social chrétien de La Tour du Pin[1]. Son objectif a été défini par l'intellectuel José Pemartín au plus fort de la guerre civile espagnole[2] :

« Créer un environnement de "pensée nationale", de nationalisme noble et élevé, qui préserverait le culte ardent de ce qui est profondément espagnol et créerait, le moment venu, l'atmosphère favorable à une action décisive, à l'action espagnole, à l'authentique Façon espagnole d'écrire l'histoire... »

Eugenio Vegas Latapié a mis en œuvre une contre-propagande des activités républicaines à l'aide de production de contenus et d'analyses intellectuelles. Les rédacteurs de l'Acción Española sont aussi familiers du registre antisémite puisé dans leurs références françaises dont principalement L'Action française.

Le 3 mai 1938, Charles Maurras est accueilli à la frontière franco-espagnole par une délégation de l'Acción Española[3],[4].

Début de la guerre civile espagnole

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Dans les premiers mois de la guerre civile espagnole, divers collaborateurs sont assassinés par le Front populaire dont Víctor Prairie, Ramiro de Maeztu et Emilio Ruiz Muñoz (Javier Reina). José Calvo Sotelo, un autre collaborateur assidu de la publication, est assassiné quelques jours avant le début des combats.

Journalistes

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En mars 1937, l'Acción Española publie depuis Burgos une anthologie d'une quarantaine de pages dont un essai critique sur « L'Espagne comme pensée » par José Pemartín Sanjuán[5].

Pensée contre-révolutionnaire

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La revue reposait sur trois figures : Ramiro de Maeztu Whitney, Eugenio Vegas Latapie et Fernando Gallego de Chaves Calleja. Maeztu avait suggéré que la revue s'appelle Hispanité[6], mais il fut décidé de se calquer sur celui de L'Action française de Charles Maurras. La ligne éditoriale impulsée par Maeztu permit néanmoins de populariser le concept « d'hispanité » formulé par Zacarías de Vizcarra y Arana, largement inspiré par le nationalisme intégral.

Le numéro 37, a incorporé trois nouveautés stylistiques : la refonte de la couverture du magazine avec des éléments cubistes plus modernes, l'incorporation d'un chevalier à cheval sous la croix-épée de Santiago (emblème espagnol), invoqué à la façon classique « ¡Santiago y cierra España! » et enfin une devise biblique latine sur la dernière page : « D'une main il travaillait et de l'autre il tenait la joie »[5].

« Le retour à la tradition chrétienne est en Occident le retour de l'église de Santiago, quant à l'Orient ce serait celui de l'église de Saint Jean. Nous le symbolisons dans le chevalier qui va se défendre sous la croix de l'Apôtre et invoquer son nom. Car être, c'est se défendre. Tout ce qui vaut : la foi, la patrie, la tradition, la culture, l'amour, l'amitié, doit être défendu, pour continuer à l'être. Il n'y a pas de vacances possibles face à la nécessité de se défendre. Ces îles chanceuses où les hommes peuvent dormir tranquilles, sans se soucier du lendemain, ne sont qu'un rêve de paresse. Être, c'est se défendre. Et les maîtres de la défense sont les chevaliers. C'est sa fonction et sa raison d'être. »[7]

Théologie de l'Histoire

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  • Ramiro de Maeztu, « L'être de l'Hispanité », tome VI, page 23.
  • Cardinal Docteur Gomá y Tomás, « Apologie de l'Hispanité », tome XI, p. 193.
  • Marcial Solana, « Suprématie du spirituel : La souveraineté de Dieu, notre Monsieur, selon le Droit historique castillan », tome X, p. 218.
  • Zacarías García Villada, S. J., « La destination de l'Espagne dans l'Histoire Universelle », tome XIV, p. 269.
  • Eugenio Montes, « Discours à la Catolicidad espagnole », tome IX, p. 133.
  • Bruno Ibeas, Ou. S. À., « Du Renaissance à nous », tome VI, p. 566.

Histoire de la Culture

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  • Alfonso Junco, « Lope, ecuménico », tome XV, p. 54.
  • Blanca de los Ríos (es), « Menéndez et Pelayo, révélateur de la conscience nationale », tome II, p. 561.
  • Antonio de Gregorio Rocasolano, « De la vie à la mort », tome XI, p. 436.

Réflexions générales

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  • Víctor Pradera, « L'État nouveau », tome VIII, p. 1074
  • José María Pemán, « Lettres à un sceptique en matière de formes de gouvernement », tome X, p. 385.
  • Eugenio Montes, « La philosophie d'un penseur royaliste », tome VI, p. 146.
  • José Calvo Sotelo, « Principes informateurs d'un programme de Gouvernement », tome VIII, p. 659.
  • Eugenio Vegas Latapie, « Histoire d'un insuccès : Le ralliement des catholiques français à la République », tome I, p. 593.
  • José María Pemán, « Du moment politique: situation de pas et ne de tour », tome VIII, p. 669.
  • Nicolás González Ruiz, «Essai sur psychologie révolutionnaire », tome XIV, p. 73.
  • Docteur Antonio Vallejo-Nájera, « Psypathologie de la conduite antisociale», tome XV, p. 495.
  • Docteur Enrique Suñer Ordóñez, « Étude clinique sociale sur le mensonge », tome XII, p. 276.

Universel : De l'action catholique

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  • José Artero, « L'actualité dans l'Église catholique », tome VIII, p. 1225.
  • Francisco Peiró, « L'Action Catholique, par Paul Dabin », tome XII, p. 393.
  • Leopoldo Eulogio Palacios, « Christianisme et progrès », tome X, p. 1.
  1. Blasco de la Llave 2015, p. 199.
  2. Viñas 2019, p. 29-30.
  3. L’Action française, (lire en ligne)
  4. Blasco de la Llave 2015, p. 217.
  5. a et b « Acción española (Madrid) n°89 », sur Hemeroteca Digital. Biblioteca Nacional de España (consulté le )
  6. Morodo Leoncio 1978, p. 32.
  7. « Acción española (Madrid) n°36 », sur Hemeroteca Digital. Biblioteca Nacional de España (consulté le ), p. 549

Article connexe

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Bibliographie

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  • (es) Laura Blasco de la Llave, « L'Action française ante la guerra civil española : simpatías pronacionales de un movimiento », Revista de Estudios Políticos, Universidad Complutense de Madrid, no 167,‎ , p. 193-230 (ISSN 0048-7694, lire en ligne, consulté le )
  • (es) Jose Javier Badía Collados, La revista Acción Española, aproximación histórica y sistematización de contenidos, Pamplona, Universidad de Navarra,
  • (es) Alfonso Botti, « Cielo y dinero. El nacionalcatolicismo en España (1881-1975) », Alianza, Madrid,‎ , p. 73-89 (ISBN 84-206-2717-8)
  • (es) Raúl Morodo Leoncio, « La formalización de Acción Española », Revista de Estudios Políticos, Madrid,‎ , p. 29-48 (ISSN 0048-7694)
  • (es) Raúl Morodo Leoncio, Acción Española, orígenes ideológicos del franquismo, Madrid, Tucar, (ISBN 8420645982)
  • (es) Isidro González, Los judíos y la Segunda República. 1931-1939, Madrid, Alianza Editorial, (ISBN 8420645982)
  • (es) Pedro Carlos González Cuevas, Acción Española, teología política y nacionalismo autoritario en España, 1913-1936, Madrid, Tecnos, (ISBN 8420645982)
  • (es) José Peña González, « Accion Espanola la justificacion doctrinal de la Guerra Civil Espanola Jose Pena Gonzalez », Actas,‎ , p. 33-46 (lire en ligne, consulté le )
  • (es) Eugenio Vegas Latapie, Memorias, vol. 1, Barcelona, Planeta,
  • (es) Eugenio Vegas Latapie, Memorias, vol. 2, Madrid, Tebas,
  • (es) Eugenio Vegas Latapie, Memorias, vol. 3, Madrid, Tecnos,
  • (es) Ángel Viñas, ¿Quién quiso la guerra civil? Historia de una conspiración, Barcelona, Crítica, (ISBN 978-84-9199-090-1)
  • (en) Darío Varela Fernández (dir.), « Acçao Realista, Action Française, Acción Española : ibero-french nationalist projects through magazines (1920-1930) », dans Memory, Transitions and the Transnationalism in Iberia, Cambridge Scholar Publishing, , p. 255-270

Liens externes

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