Accident du DC-6 des Nations unies à Ndola — Wikipédia
Vol Transair Sweden 001
Vol Transair Sweden 001 | |||
Un Douglas DC-6B de Transair Sweden (en), similaire à celui de l'accident en 1965. | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
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Date | |||
Type | Erreur de pilotage ou abattu par un avion de combat. | ||
Site | Près de l'aéroport de Ndola | ||
Coordonnées | 12° 58′ 31″ sud, 28° 31′ 22″ est | ||
Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | Douglas DC-6B | ||
Compagnie | Transair Sweden (en) pour les Nations unies | ||
No d'identification | SE-BDY | ||
Lieu d'origine | Aéroport d’Élisabethville, en République démocratique du Congo | ||
Lieu de destination | Aéroport de Ndola, en Rhodésie du Nord | ||
Phase | Approche | ||
Passagers | 11 | ||
Équipage | 5 | ||
Morts | 16 (tous) | ||
Survivants | 0 (1 survivant initialement) | ||
Géolocalisation sur la carte : Zambie | |||
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L'accident du DC-6 des Nations unies est un accident aérien supposé sur le vol du Douglas DC-6 affrété le par la compagnie aérienne suédoise Transair Sweden (en), pour le compte des Nations unies. L'appareil, assurant alors la deuxième étape du vol Transair Sweden 001 entre l'aéroport international de Ndjili, en République du Congo (aujourd'hui République démocratique du Congo (RDC)) et l'aéroport de Ndola, en Rhodésie du Nord (aujourd'hui Zambie), s'écrase à environ 15 km de sa destination finale, tuant les 16 personnes présentes à bord dont Dag Hammarskjöld[1], alors secrétaire général des Nations unies depuis 1953.
Avion et équipage
[modifier | modifier le code]L'appareil impliqué était un Douglas DC-6B, un quadrimoteur à hélice immatriculé en Suède SE-BDY (numéro de série 43559/251), qui a volé pour la première fois en 1952 et était propulsé par quatre moteurs à pistons 18 cylindres, de type Pratt & Whitney R-2800 Double Wasp. Il était piloté par le commandant de bord Per Hallonquist (35 ans), le copilote Lars Litton (29 ans) et l'ingénieur de vol Nils Göran Wilhelmsson.
Contexte
[modifier | modifier le code]Au moment des faits, la région connait une période trouble, connue sous le nom de Crise congolaise. Le Congo, ancienne colonie belge, est alors indépendant depuis peu. La mission des Nations unies et de Dag Hammarskjöld[2] est d'obtenir un cessez-le-feu avec Moïse Tshombé, dirigeant de l'État du Katanga, province riche en minerais et pierres précieuses, qui a fait sécession, provoquant des affrontements avec les forces nationales congolaises.
L’accident
[modifier | modifier le code]En raison des tensions dans la région, le plan de vol prévoit un détour passant le long du lac Tanganyika, près de la frontière de l'actuelle Tanzanie, avant de revenir vers Ndola. Enfin, les communications sont limitées et aucun plan de vol officiel n'est déposé. L’appareil aurait dû atterrir un peu après minuit à Ndola, mais sans aucun contact vers 3 heures du matin, l’aéroport finit par éteindre les lumières de la piste d’atterrissage.
C'est seulement sept heures plus tard que les recherches sont lancées. Le caractère non officiel de cette mission et les communications limitées ont pu laisser croire au personnel de l'aéroport à un changement de plan de dernière minute. En réalité, le DC-6 portant le nom d'« Albertina » s'est écrasé à environ 15 km de l'aéroport.
L’enquête
[modifier | modifier le code]Les conclusions de l’enquête, menée par la Commission d'enquête rhodésienne, pointent vers une erreur de pilotage, notamment le fait que l'équipage volé à une altitude trop basse lors de son approche finale, conduisant à un impact sans perte de contrôle (CFIT) avec les arbres.
Les récits précédents parlant d'un éclair brillant dans le ciel ont été rejetés, car ils se seraient produits trop tard dans la soirée pour avoir causé l'accident. Le rapport de l'ONU a émis l'hypothèse que ces éclairs auraient pu être causés par des explosions secondaires survenues après l'accident. Le sergent Harold Julien, qui a survécu à l'accident mais est décédé cinq jours plus tard, a indiqué qu'une série d'explosions avait précédé l'accident. L'enquête officielle a conclu que les déclarations des témoins qui ont parlé avec Julien avant qu'il ne décède à l'hôpital cinq jours après l'accident étaient incohérentes et irrecevable.
En 2017, l'ONU écarte cependant la thèse de l'accident et soulève la possibilité que l’avion ait été abattu lors de son approche vers Ndola[3]. Selon l'historienne britannique Susan Williams et le documentaire danois Cold case à l'ONU qui a été un des trois finalistes du Prix LUX du Parlement européen, son avion aurait été abattu par le SAIMR, une organisation parapublique de mercenaires anticommunistes et de suprématistes blancs, développée en Afrique du Sud durant l'apartheid[4].
Mémorial
[modifier | modifier le code]Le site du mémorial du crash de Dag Hammarskjöld est en cours d'examen pour inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. Un communiqué de presse, publié par le Premier ministre de la République du Congo, précise que « ... afin de rendre hommage à ce grand homme, aujourd'hui disparu, et à ses collègues, tous victimes des intrigues éhontées des grandes puissances financières occidentales... le Gouvernement a décidé de proclamer le mardi 19 septembre 1961, jour de deuil national. »
Documentaire télévisé
[modifier | modifier le code]- Mission mortelle, 5e épisode de la 15e saison d'Air Crash.
- Retour aux sources - Cold Case à l'ONU
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Marie Bourreau et Anne-Françoise Hivert, « Enquête sur le mystérieux crash d’un DC-6 suédois », sur Le Monde, (consulté le ).
- Laurent Ribadeau Dumas, « Crash de l’avion de Dag Hammarskjöld en 1961 en Zambie : accident ou assassinat? », sur France Info, (consulté le ).
- Fanny Laurent et Maurin Picard, « L'ONU ne croit plus à la mort accidentelle de son secrétaire général Hammarskjöld », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Susan Williams, Who Killed Hammarskjöld? The UN, the Cold War, and White Supremacy in Africa, Oxford University Press, 2014, p. 196-217