Achard (évêque de Langres) — Wikipédia

Achard
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Fonction
Évêque de Langres
Diocèse de Langres
-
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Miles II (d) (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Gui (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Achard (Achardus), mort pas avant 967, est un évêque de Langres du Xe siècle, issu de la dynastie des Milonides, comtes de Tonnerre.

Biographies

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Achard (Achardus)[1] appartient à la lignée des Milonides, comte de Tonnerre[2],[3]. Il semble être le fils de Miles [II], comte de Tonnerre[2],[3]. Sa mère reste inconnue[2],[3]. Son frère, aîné, Gui, succèdera à la tête du comté de Tonnerre, au décès de son père[2],[3].

L'origine des Milonides semble être la région de Langres. Son grand-père est considéré, par les historiens, comme le fils de Miles [II], comte de Langres, au cours du IXe siècle[2],[3][4].

Achard occupe le trône épiscopal de Langres en 948[5]. Il succède à Héric[6]. Selon la Chronique de Saint-Bénigne, reprise par celle de Bèze, son épiscopat ne semble pas avoir été particulièrement marquant[7]. Il semble avoir tenu occasionnellement, tout comme son prédécesseur, le rôle de chancelier auprès du roi des Francs, Louis IV[7].

Selon un acte d'août 950, Achard (Achardus, sancte Lingonensis) atteste la donation faite par Dagobert à l'église de Sainte-Marie-sur-Ouche, de biens (mansus) se trouvant en Lassois, et il lui accorde, quelques jours plus tard, la jouissance de biens situés dans le comté de Bar-sur-Aube[8].

L'acte no LXXIV, du Cartulaire général de l'Yonne, appelé « Charte d'Achard » et daté de 966[9], mentionne la donation par l'évêque de l'église de Saint-Martin de Chichée, près Chablis, dans le comté de Tonnerre, à Adrald (Adraldo), abbé de Flavigny, et à Milon, son neveu (ipsius nepoti Miloni)[6].

Au cours de son épiscopat, il fait « [transférer] à Langres le corps du bienheureux martyr Gengoul »[10].

Selon le Gallia Christiana, son épiscopat prendrait fin le [1]. Certaines listes donnent pour fin d'épiscopat l'année 970. Il est en tout cas remplacé dès 973 par Widric[7].

Faux diplôme de Lothaire de 967

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Selon la tradition, le , alors que le roi des Francs, Lothaire est de passage à Dijon, Achard serait rendu auprès de lui afin de lui présenter les « diplômes octroyés à l'église de Langres par ses prédécesseurs »[11]. L'évêque possède la ville, le droit de battre monnaie et le marché[11]. Le roi aurait confirmé ces différents droits, et sous l'influence de son épouse, Emma, et de l'évêque de Châlons, Gibuin Ier, il aurait fait don à « l'évêque de Langres le comté de ce nom et certains droits de tonlieu »[11],[12]. L'historien local Ferdinand Claudon souligne que la cité de Langres n'est pas mentionnée, confirmant que la possession « était depuis longtemps un fait accompli »[11]. Des auteurs anciens ont douté de l'obtention de ces pouvoirs, toutefois les travaux de l'érudit Arthur Daguin ont démontré, par l'analyse de la charte, qu'il s'agissait d'une véritable concession[12]. Il a corrigé cependant la date en 967, au lieu de 977, au regard des autres éléments chronologiques mentionnés[12],[11].

Le médiéviste Bautier (1986)[13], repris notamment par les médiévistes Flammarion (2010)[14] ou encore Chassel (2021)[7], a démontré que l'acte de donation était une forgerie[13]. L'« acte [date] de la fin du XIIe siècle, fabriquée au moment où l'évêque veut récupérer l'intégralité des pouvoirs inféodés au cours des âges précédents au comte de Saulx, mais aussi au duc de Bourgogne et au comte de Bar (-le-Duc). »[14]

Notes et références

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  1. a et b 1728, Gallia Christiana, p. 547.
  2. a b c d et e Paul-Camille Dugenne, Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne. t. V. S.-U., Société généalogique de l'Yonne, , p. 1779-1780, Comtes de Tonnerre.
  3. a b c d et e Mathieu 1994, p. 173.
  4. Jean Fromageot, Tonnerre et son comté des origines à la Révolution de 1789, Le Livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », (réimpr. 2000) (1re éd. 1973), 540 p. (ISBN 2-84435-156-5), p. 15.
  5. Daguin 1880, p. 547.
  6. a et b Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne avec des documents inédits et des pièces justificatives, t. II, Paris, Lechevalier, , « Généalogie des premiers comtes de Tonnerre, documents inédits du Xe siècle pour servir à l'histoire… et des comtes inconnus jusqu'ici de Bar-sur-Seine », p. 419-442, lire en ligne sur Gallica.
  7. a b c et d Jean-Luc Chassel, Vie de Garnier, prévôt de Saint-Etienne de Dijon. Etude, texte et traduction, 202 pages, 2021. ffhal-03660443 ([PDF] lire en ligne).
  8. Jacques Vignier, Décade historique du diocèse de Langres. t.1, vol. 3, Langres, Rallet-Bideaud, 1891-1894, p. 537.
    Voir également la notice en ligne « Chaumont, AD Haute-Marne, 2 G 1166 n° 12 », sur le site telma.irht.cnrs.fr, date de mise à jour : 29/03/12
  9. Maximilien Quantin, Cartulaire général de l'Yonne : recueil de documents authentiques pour servir à l'histoire des pays qui forment ce département. Volume 1, vol. 2, Auxerre, Perriquet et Rouillé, , 630 p. (lire en ligne), p. 143-144.
  10. Hubert Flammarion, « Le Chapitre cathédral de Langres du IXe au XIe siècle », dans Aux origines d'une seigneurie ecclésiastique, Langres et ses évêques, VIIIe – XIe siècles : actes du colloque Langres-Ellwangen, Langres, 28 juin 1985, Langres, Société historique et archéologique de Langres, , 220 p., p. 133-148.
  11. a b c d et e Ferdinand Claudon, Histoire de Langres et de ses institutions municipales jusqu'au commencement du XVIe siècle, Dijon, P. Gras et J. Richard - Association bourguignonne des Sociétés savantes, , 224 p., p. 31.
  12. a b et c Daguin 1901, p. 13-15.
  13. a et b Robert-Henri Bautier, « Les diplômes royaux carolingiens pour l'église de Langres et l'origine des droits comtaux de l'évêque », Les Cahiers haut-marnais, vol. 167,‎ , p. 145-177.
  14. a et b Hubert Flammarion, « Les chanoines, l'évêque, la ville : l'exemple de Langres du XIe au XIIIe siècle », dans Les gens d'Église et la ville au Moyen Âge dans les « pays d'entre-deux », XIe – XVe siècle (Table ronde organisée à l'Université de Metz les 6 et 7 mai 2010), 201o, 22 p., PDF (lire en ligne).

Bibliographie

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  • (la) « province de Lyon (évêchés d'Autun, Langres, Chalon-sur-Saône, Mâcon) », dans Gallia Christiana, vol. 4, (lire en ligne), p. 510-643 , Episcopi Lingonenses.
  • Arthur Daguin, Les évêques de Langres. Etude épigraphique, sigillographique et héraldique, Langres au musée/ Paris, Societé historique et archéologique de Langres, coll. « Mémoires », , 192 p. (lire en ligne).
  • Jean-Noël Mathieu, « Nouvelles recherches sur les premiers comtes de Tonnerre et de Bar-sur-Seine », Bulletin archéologique et historique du Tonnerrois, no 51,‎ , p. 4-18.
  • Jean-Noël Mathieu, « Recherches sur les premiers comtes de Tonnerre et de Bar-sur-Seine », Bulletin archéologique et historique du Tonnerrois, no 47,‎ , p. 21-29.
  • L'abbé Roussel, Le diocèse de Langres : histoire et statistique, 1875.

Articles connexes

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Liens externes

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