Achille Perrier de La Genevraye — Wikipédia
« Nez-de-cuir »
Achille Perrier de La Genevraye | |
Surnom | Nez-de-cuir |
---|---|
Naissance | à La Genevraie près du Merlerault en Normandie |
Décès | (à 65 ans) |
Grade | lieutenant en second |
Faits d'armes | Bataille de MontmirailBataille de Reims (13 blessures) |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur |
Autres fonctions | Maire, conseiller d'arrondissement, conseiller général, éleveur |
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Achille Périer ou Perrier, comte de La Genevraye, né le à La Genevraie près du Merlerault en Normandie et mort le , est un gentilhomme normand, officier à la fin des guerres napoléoniennes.
Gravement blessé à la bataille de Reims en 1814, défiguré, il vit ensuite avec un masque qui le fait surnommer « Nez-de-cuir ». C'est surtout sous ce surnom qu'il est connu ; sa personnalité et son histoire ont inspiré le roman Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, de son petit-neveu l'écrivain Jean de La Varende, et le film Nez de cuir, d'Yves Allégret.
Biographie
[modifier | modifier le code]Achille est un fils de François Charles Guillaume Perrier de La Genevraye, chevalier, seigneur de La Genevraie et autres lieux, capitaine de dragons, chevalier de Saint-Louis, et de Marie Madeleine Marguerite de Gueroux de Fréville[1].
Maire et officier sous le Premier Empire
[modifier | modifier le code]En 1809, Achille de La Genevraye appartient à la garde d'honneur départementale. Il est élu maire de La Genevraie en 1812[2].
Il est conscrit en 1813, entre au 1er régiment des Gardes d'honneur et devient maréchal des logis en , puis maréchal des logis-chef en août suivant. Il est ensuite officier, nommé lieutenant en second en [1]. Il devient chevalier de la Légion d'honneur pour sa conduite à la bataille de Montmirail en [1].
Blessé à la bataille de Reims
[modifier | modifier le code]À la bataille de Reims, le , La Genevraye reçoit « treize blessures terribles » et est « laissé pour mort sur le champ de bataille »[1],[3]. Retrouvé vivant, il est promu lieutenant en premier le [1].
Avant de l'opérer une première fois, les médecins décrivent un coup de sabre qui lui a coupé tout le nez, un autre qui lui a arraché la joue, plusieurs autres coups de sabre et de lance aux deux arcades sourcilières, à la lèvre, à la main et au côté, ainsi qu'un coup de pistolet à bout portant, au bord du crâne[n 1],[4],[5].
Masqué, coureur d'aventures galantes
[modifier | modifier le code]Achille de La Genevraye est ramené en Normandie en . Il reste enfermé le temps que ses plaies se referment et qu'un artisan puisse lui fabriquer un masque en cuir, d'où lui vient son surnom de « Nez-de-cuir »[6].
Il mène ensuite une vie de don Juan. Il est surtout réputé « coureur de filles modestes, géniteur de bâtards »[7]. Il s'attache cependant à Clarisse de La Haye, dont il a un fils, mais il refuse le mariage. Clarisse meurt en 1823[8].
Maire légitimiste, éleveur de chevaux
[modifier | modifier le code]Maire de La Genevraie, il est aussi conseiller d'arrondissement et conseiller général[9]. Légitimiste, sa carrière publique est interrompue en 1830 à l'avènement de la Monarchie de Juillet : il est destitué en [10]. Il est cependant ensuite constamment réélu en 1842 et jusqu'à sa mort en 1853, mais sans jamais soutenir la Monarchie de Juillet[10].
Passionné d'élevage de chevaux, il aide à la re-fondation du haras du Pin, fonde une école de dressage à Sées et s'adonne à l'élevage dans ses écuries de La Genevraie[9].
Postérité : Nez-de-cuir
[modifier | modifier le code]La Genevraye passe à la postérité par son petit-neveu l'écrivain Jean de La Varende.
Achille Perrier de La Genevraye a une sœur, Marie Madeleine Pauline Perrier de La Genevraye, qui épouse le futur député Léon Mallard de La Varende, arrière-grand-père de l'écrivain Jean de La Varende. Dans sa famille, cet oncle Achille au passé agité était généralement passé sous silence[10],[7].
Mais l'écrivain trouve des lettres familiales, en tire profit et recueille des souvenirs régionaux sur son oncle. Il commence en 1930 l'écriture de Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, et le publie en 1936. Achille de La Genevraye est devenu Roger de Tainchebraye[11] ; mais il a gardé son surnom de « Nez-de-cuir », titre de l'œuvre.
Le réalisateur Yves Allégret l'adapte au cinéma sous le titre Nez de cuir, sorti en 1952, avec Jean Marais dans le rôle-titre.
Notes
[modifier | modifier le code]- Le détail de la description est : « 1° - un coup de sabre qui a détaché la joue droite et l'a rabattue sur le menton ; 2° - un coup de sabre qui a enlevé une portion du sourcil droit ; 3° - un coup de sabre qui a totalement emporté le nez à partir de quelques lignes de sa racine ; 4° - un coup de lance sur le sourcil gauche ; 5° - deux coups de lance : l'un à la lèvre supérieure, l'autre dans le flanc gauche ; 6° - un coup de sabre qui a divisé en Y le doigt médius de la main gauche dans le tiers inférieur de sa longueur ; 7° - un coup de pistolet reçu à bout portant et dont la balle pénétrant un peu au-dessus de l'angle supérieur de l'occipital a glissé ente les os et le cuir chevelu, pour sortir vers la partie moyenne de la suture sagitalle ».
Références
[modifier | modifier le code]- « Perrier de La Genevraye, Marie Louis Achille » », dossier de la Légion d'honneur.
- Benzoni 2012, p. 227.
- Georges Housset, La Garde d'honneur de 1813-1814, Giovanangeli, 2009, p. 693.
- Foisil 1984, p. 148 note 12.
- Benzoni 2012, p. 227-228.
- Benzoni 2012, p. 228.
- Foisil 1984, p. 146 note 5bis.
- Benzoni 2012, p. 228-229.
- Benzoni 2012, p. 229.
- Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, vol. 67, no 2, 1960, p. 299.
- Foisil 1984, p. 151.
Sources bibliographiques
[modifier | modifier le code]- « La Genevraye - Nez-de-Cuir ! », dans Juliette Benzoni, Le Roman des châteaux de France, vol. 1, Perrin, (ISBN 2262040532 et 9782262040536, lire en ligne), p. 226-231.
- Philippe Brunetière, « Roger de Tainchebraye, Nez-de-Cuir ou la genèse d'un roman » et « Achille Périer de la Genevraye, Nez-de-Cuir, tel qu'il fut », dans Sous le masque de Nez-de-cuir (héros de La Varende), Les Amis de La Varende, 1978, 240 pages.
- Madeleine Foisil, « Le témoignage littéraire, source pour l'historien des mentalités. Un exemple : Jean de La Varende, 1887-1959 », Histoire, économie et société, vol. 3, no 1, , p. 145-159 (ISSN 0752-5702, DOI 10.3406/hes.1984.1353, lire en ligne)
- « Nez-de-cuir, héros de La Varende : histoire, légende », dans Culture française, volumes 25-26, Association internationale des journalistes de langue française, 1978, p. 226 et suivantes.
Autres sources
[modifier | modifier le code]- « Perrier de La Genevraye, Marie Louis Achille », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr, Ordre national de la Légion d'honneur.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, roman qu'il a inspiré.
- Nez de cuir, film adapté du livre.
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :