Acide fulvique — Wikipédia
Les acides fulviques (du latin fulvus, jaune) constituent une des fractions les plus importantes de l'humus. L'humification est la source de l'humine, des acides humiques et des acides fulviques, globalement appelés humus stable.
Ils sont très mobiles et très vite entraînés par les eaux d'infiltration, qu'ils chargent de l'argile et du fer auxquels ils sont liés. Ce sont, par ce mécanisme, les principaux agents du lessivage du fer et de la podzolisation. Ils ont la capacité de chélater plusieurs minéraux du sol et de favoriser leur absorption par les plantes.
La structure des acides fulviques, des acides humiques et des humines est analogue. Elle présente des noyaux aromatiques reliés par des chaînes aliphatiques (parties hydrophobes) et des groupes fonctionnels (parties hydrophiles de fonctions alcool ou acide organique)[1]. Sous certaines conditions, il y a polymérisation progressive des noyaux et diminution de l'importance des chaînes aliphatiques et des groupements fonctionnels, ce qui permet d'affirmer que l'évolution des substances humiques peut être représentée par ce schéma : acides fulviques → acides humiques → humines.
Les deux plus grands systèmes fluviaux du monde, le Congo et l'Amazone, drainent généralement des bassins forestiers dont le lessivage intense des acides humiques et fulviques est à l'origine de leurs fortes concentrations analysées dans les eaux de surface de plusieurs de leurs cours d'eau, donnant leurs couleurs brunes noires caractéristiques et leur nom de « black waters », « cola Rivers »[2].
Dans les landes au sol acide sous l'effet des champignons qui produisent notamment des acides fulviques brun-jaunes (souvent dérivés de tanins des végétaux), l'eau qui s'écoule des terres dans les rivières voisines est teintée de la même couleur[3].
Qualité de l'eau
[modifier | modifier le code]L'acide fulvique peut dégrader la qualité organoleptique de l'eau et être traité par l'ozonation[4] ou des procédés d'oxydation avancée.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Marc-André Selosse, L'origine du monde. Une histoire naturelle du sol à l'intention de ceux qui le piétinent, Actes Sud Nature, , p. 240.
- Jean-Paul Legros, Les grands sols du monde, PPUR presses polytechniques, , p. 434.
- Marc-André Selosse, L'origine du monde. Une histoire naturelle du sol à l'intention de ceux qui le piétinent, Actes Sud Nature, , p. 272.
- Xiong F., Contribution à l’étude d’ozonisation des acides fulviques aquatiques, thèse de 3e cycle, 1990, université de Poitiers, France.