Adolphe Julien Fouéré — Wikipédia

Adolphe Julien Fouéré
L'Abbé Fouré, photographie anonyme.
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Rothéneuf (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres noms
Abbé Fouré
Nationalité
Activité
Œuvres principales

L’abbé Fouré, pseudonyme d’Adolphe Julien Fouéré[1], né le à Saint-Thual et mort le à Rothéneuf, est un prêtre et sculpteur français du courant de l'art brut, principalement connu pour ses Rochers sculptés de Rothéneuf.

Détail des Rochers sculptés de Rothéneuf (1894-1907).

Adolphe Julien Fouéré est formé au sacerdoce au petit séminaire de Saint-Méen-le-Grand, puis au grand séminaire de Rennes. C'est à partir de cette époque qu'il prend le pseudonyme de « Fouré ».

Ordonné prêtre le , il est nommé, de 1864 à 1877, vicaire à Paimpont, où il dessert la chapelle Saint-Éloi-des-Forges. Alors que le droit de grève n'est reconnu que depuis deux ans, il y soutient en 1866 un mouvement déclenché par l'imminence de l'arrêt des hauts-fourneaux, allant jusqu'à tenter de rencontrer, en vain, le propriétaire du site industriel, le duc d'Aumale exilé en Angleterre.

De 1877 à 1881, il est vicaire à Guipry, de 1881 à 1887, il est recteur de Forges-la-Forêt et de 1887 à 1889, il est recteur à Maxent.

En , pour une dernière fois, il est nommé recteur dans la paroisse de Langouët, près de Rennes. Il y arrive avec une « dureté d'oreille[2] ».

En 1894, malgré une pétition de ses paroissiens voulant le conserver, l’abbé Fouré, victime d'un accident vasculaire qui lui entraîne une perte partielle d'audition, est contraint d’abandonner son ministère et de se retirer comme prêtre habitué[Note 1], à Rothéneuf, à cinq kilomètres de Saint-Malo[3],[4].

L'ecclésiastique entame alors une œuvre monumentale, directement taillée sur les rochers in-situ, à la merci de l'érosion marine. Pendant 13 ou 14 ans, de fin 1894 à 1907,sans aucune connaissance artistique préalable, il sculpte plus de 300 statues sur cet ensemble de rochers granitiques surplombant la mer, s'inspirant de thèmes variés (Gargantua, Crésus, contrebandiers, marins, pirates, , etc.) et crée de nombreuses sculptures en bois dans sa maison du bourg appelée Haute folie, Maison de l'Ermite et également connue sous le nom de musée Bois. Ses chefs-d'œuvre d'art naïf lui ont valu le surnom de « Facteur Cheval breton ». Son œuvre disparaît progressivement en raison de l'érosion marine[5].

En 1907, frappé de paralysie et atteint de difficulté d'élocution, il est contraint d'arrêter toutes ses activités. Il termine ses jours dans la maison portant le nom d'Hermitage de Rothéneuf, où il meurt le [6],[7].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Prêtre vivant dans une paroisse sans responsabilités précises.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Selon l'acte de naissance ainsi que l'acte de décès, l'identité exacte de l'abbé Fouéré l'état civil est Adofe Julien Fouéré, et non pas Adolphe Julien Fouéré.
  2. Registre du conseil municipal de Langouët, 1894.
  3. Rothéneuf se trouve aujourd'hui dans la grande banlieue de cette ville, mais en 1900, était rattaché à la commune de Paramé, station balnéaire alors en vogue.
  4. « À Rothéneuf, il y a angoisse sous roche » Libération, .
  5. « L’abbé Fouré sculpteur de falaise à Rothéneuf », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  6. Jean Jehan, Saint-Malo. Rothéneuf au temps des Rochers Sculptés, 2010.
  7. Frédéric Altman, La vérité sur Adolphe Fouré, Nice, Éditions AM, 1985.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Anatole Jakovsky, Les Mystérieux rochers de Rothéneuf, Paris, Editions Encre, .
  • Frédéric Altmann, La Vérité sur l'abbé Fouéré, l'ermite de Rothéneuf, Nice, Éditions AM, 1985.
  • Bruno Montpied, « Les Bois Sculptés de l’abbé Fouré », L’Or aux 13 Iles, no 1, Veneux-les-Sablons, . — Dossier avec une introduction (« Le Musée fantôme, afin d’introduire le Guide du Musée (1919) des bois sculptés créés par l’ermite de Rothéneuf »), des documents rares réédités sur la vie et l’œuvre de l’abbé Fouré (dont Le Guide du Musée), une bibliographie, le tout illustré de photographies de Bruno Montpied et de cartes postales anciennes.
  • Joëlle Jouneau et Alain Visset, L'ermite de Rothéneuf. L'esprit du lieu, Éditions Scala, 2013, 64 p.
  • Yannick Pelletier L'abbé Fouré et les Rochers sculptés de Rothéneuf , Rothéneuf-Saint-Malo, Éditions Les Rochers sculptés, 2014.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]