Akatoréite — Wikipédia
Akatoréite Catégorie IX : silicates[1] | |
![]() Agrégats minoritaires de cristaux bruns minuscules d'akatoréite dans une matrice de rhodonite de la localité type | |
Général | |
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Symbole IMA | Adk |
Classe de Strunz | 9.BH.15 |
Classe de Dana | 57.2.3.1 |
Formule chimique | Mn2+9Al2Si8O24(OH)8 |
Identification | |
Masse formulaire | 1282,75 uma |
Couleur | jaune-orange à brun-orange |
Système cristallin | triclinique |
Classe cristalline et groupe d'espace | 1 - pinacoïdal P1 |
Macle | sur l'axe maculaire {021} perpendiculaire {021}, lamellaire en coupe mince. |
Clivage | parfait. Bon sur {010}, médiocre sur {012} |
Habitus | rarement en faisceaux, jusqu'à 1 cm, de prismes rayonnants, allongés et striés parallèles[100] ; fibreux, finement granuleux, massifs |
Échelle de Mohs | 6 |
Trait | blanc jaunâtre |
Éclat | vitreux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,698, nβ = 1,704, nγ = 1,720 |
Biréfringence | δ = 0,022 - biaxe (+) |
Angle 2V | 65° (mesuré), 64° (calculé) |
Pléochroïsme | visible. X = incolore ; Y = jaune pâle ; Z = jaune canari clair |
Dispersion optique | relativement forte |
Transparence | oui |
Propriétés chimiques | |
Densité | 3,48 |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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L'akatoréite est un minéral sorosilicate de manganèse et aluminium[2] contenant de l'hydroxyle, très rare. Elle se présente sous la forme d'agrégats en forme de faisceau ressemblant à des gerbes de blé moissonnées, dans une gamme de couleur allant du jaune au brun[3].
Elle a été découverte en Nouvelle-Zélande dans une lentille manganifère d'une formation de schiste près de la localité d'Akatore Creek dans l'Île du Sud et décrite en 1971 par Read et Reay[4]. La lentille, elle-même, a été décrite en 1958. Dans l'étude ultérieure de H. H. Khoo des minéraux opaques de ce dépôt, il est fait mention d'un minéral fibreux, jaune jusque-là inconnu. Le nom du minéral se rapporte à sa localité type. L'IMA lui attribue le symbole Adk[5].
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Chimie
[modifier | modifier le code]De formule Mn2+9Al2Si8O24(OH)8, elle est chimiquement et structurellement similaire à la bunnoïte[5]. De masse moléculaire, 1 282,75 gm, elle contient majoritairement de l'oxygène, puis du manganèse. L'oxyde le plus présent, le MnO, représente 47,61 % du poids.
Composition[6] | |
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Calcium | 0,16 % |
Magnésium | 0,17 % |
Manganèse | 36,88 % |
Aluminium | 4,40 % |
Fer | 0,83 % |
Silicium | 16,97 % |
Hydrogène | 0,69 % |
Oxygène | 39,91 % |
Structure
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L'akatoréite cristallise dans un système triclinique, de classe cristalline 1, de forme pinacoïdale dans le groupe d'espace P1. La structure comporte cinq sites indépendants de Mn, dont quatre en coordination octaédrique et un en coordination tétraédrique. Les tétraèdres (MnO4) adjacents partagent une arête pour former un dimère [Mn2O6]. La structure contient également des positions occupées par Al et Si, qui forment des rubans d'octaèdres et des fragments sorosilicates[7].
Gîtologie et gisements
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L'akatoréite s'est formée dans la croûte hadéenne la plus ancienne de la Terre (stade paragénétique 3a, à partir de 4,5 milliards d'années) à partir de lave/xénolithe (faciès cornéen, sanidinite, du mode paragénétique 9) et des gisements de manganèse comprenant les gisements métamorphiques (mode 32)[5].
On la trouve donc dans des environnements métavolcaniques felsiques manganifères riches en potassium comme c'est le cas dans le gisement de Norberg en Suède[8]. Dans la lentille métachertienne et carbonatée manganifère des schistes proche d'Akatore Creek dans l'est d'Otago, sur l'île du Sud en Nouvelle-Zélande[6], l'akatoréite est associée à l'alabandite, l'apatite, la pyroxmangite, le quartz, la rhodochrosite, la rhodonite, la spessartine, l' axinite et la todorokite.
Selon la base de données minéralogiques Mindat.org en 2025, il y a 4 gisements dans le monde. En plus de ceux d'Akatore Creek et de Norberg, on dénombre la zone de graviers du ruisseau Navis dans le district d'Innsbruck au Tyrol (Autriche) et la mine Miniera di Monte Maniglia sur la commune de Bellino dans le Piémont (Italie) près de la frontière avec la France[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- ↑ (en) « Akatoreite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
- ↑ (de) « Mineralienatlas - Fossilienatlas », sur Mineralienatlas (consulté le )
- ↑ (en) Peter B. Read et Anthony Reay, « Akatoreite, a new manganese silicate from eastern Otago, New Zealand », American Mineralogist, vol. 56, nos 3-4, , p. 416-426 (lire en ligne [PDF])
- (en) « Akatoreite », sur Mindat.org,
- (en) « Akatoreite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
- ↑ (en) P. C. Burns et F. C. Hawthorne, « Edge-sharing Mn2+O4 tetrahedra in the structure of akatoreite, Mn2+9Al2Si8O24(OH)8 », The Canadian Mineralogist, vol. 31, no 2, , p. 321–329 (ISSN 1499-1276 et 0008-4476, DOI 10.3749/1499-1276-31.2.321, lire en ligne [PDF], consulté le )
- ↑ (en) P. Ounchanum et S. Morad, « Paragenesis of akatoreite and ganophyllite in the manganiferous rocks of the Häste Field, Norberg ore district, central Sweden », Neues Jahrbuch für Mineralogie, Abhandlungen, vol. 157, , p. 225-244 (résumé)