Albert Ferrasse — Wikipédia

Albert Ferrasse
Albert Ferrasse en 1985.
Fonction
Président
Fédération française de rugby
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
AgenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Albert Jean Robert FerrasseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Sport
Équipe
Positions

Albert Ferrasse, né le à Tonneins et mort le à Agen[1], est un joueur, arbitre et dirigeant de rugby à XV français, ayant joué en seconde ligne gauche au SU Agen après avoir débuté comme trois-quarts aile à l'US Marmande. Il était un excellent relanceur de touche du fait de sa détente.

Albert Ferrasse, en 1935.
L'équipe de l'US Marmande en 1935, présidée par Pierre Miller et conduite par Albert Ferrasse (debout, deuxième en partant de la gauche).

Après un passage à l'US Marmande au milieu des années 1930, Albert Ferrasse - 1,80 m pour 90 kg - intègre en 1941 le SU Agen. Il est champion de France en 1945. Seconde ligne de devoir, il est surnommé « Bébert la godasse »[2]. Bien des années plus tard, Albert Ferrasse luttera contre le jeu dur en prônant la radiation des coupables de coup de pied à joueur au sol. Blessé à un genou en 1951, il entame une carrière d'arbitre[2]. Elle est couronnée, en 1959, par la direction de la finale Racing-Mont-de-Marsan[3].

Il est président de son club de 1965 à 1985 (en faisant alors une union omnisportive qu'il préside également), président de son comité régional, et enfin de la Fédération française de juin 1968 à décembre 1991 (élu à 7 reprises), traversant stoïquement de nombreuses crises intestines (face à Jacques Fouroux et Jean Fabre notamment), et reste longtemps le pourfendeur d'une évolution inéluctable vers le professionnalisme.

Il est aussi le premier Français président de l'International Rugby Board (en 1979, et ce durant huit années). Il préside ensuite la FIRA deux ans après, en 1989. Il avance l'idée d'une coupe du monde de rugby à XV dès la fin des années 1970. Il remet ainsi la coupe de la première édition au capitaine néo-zélandais en 1987.

Il possédait le café Le Fair Play dans sa ville.

Sa Radioscopie a eu lieu le . Il a été membre de l'Académie des sports. En 1980, il publie aux éditions Grund La passion du rugby à XV.

En , alors âgé de 87 ans, Albert Ferrasse échappe de justesse à la noyade dans le canal latéral à Agen[3], à la suite d'un accident ischémique transitoire au volant de son véhicule. Albert Ferrasse meurt le à son domicile agenais[4]. Ses obsèques ont lieu le mardi à la cathédrale Saint-Caprais d'Agen[3]. Son épouse Agnes est morte en 2005.

Fondation Albert-Ferrasse

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La Fondation Albert-Ferrasse, qu'il crée fin 1990 sous l'égide de la Fondation de France, est toujours chargée de gérer les suites d'accidents graves inhérents parfois à la pratique de ce sport[5]. Elle présente des frais de fonctionnement des plus réduits, gage d'efficience, et gère actuellement[Quand ?] une centaine de lourds dossiers cliniques. Elle s'occupe également du devenir des enfants de joueurs orphelins (une cinquantaine actuellement[Quand ?]).

En 2001, il reçoit le Trophée Vernon Pugh de l'International Rugby Board en hommage à sa carrière pour le développement du rugby. Il est le premier français à recevoir ce titre.

Sa relation avec le rugby à XIII

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Hostile au rugby à XIII, que son frère René Ferrasse a pratiqué avant la guerre à Agen XIII, il cherchera tout au long de sa carrière de dirigeant à réduire l'influence de cette autre forme de rugby en France.

Ainsi il signe d'abord en 1971 avec son homologue treiziste Renè Mauries, un « Protocole » considéré comme un « marché de dupes » pour le rugby à XIII en France[2].

Lors de l'élection en 1984 de Jacques Soppelsa à la tête de la Fédération française de jeu à XIII, celui-ci désire retrouver l'appellation « rugby à XIII », terme interdit après la Libération en 1945 lors de retour du rugby à XIII après son interdiction sous le régime de Vichy. Une rencontre est alors prévue entre Soppelsa et Albert Ferrasse, alors président de la fédération française de rugby. Ferrasse propose la fusion des deux fédérations et un poste de vice-président à Soppelsa, ce dernier refuse au prétexte que dans le cas où « les clubs de XIII auraient intégré le championnat de France de XV, cela signe leur disparition »[6]. Soppelsa lance alors dans une action en justice pour récupérer le droit de s'appeler rugby à XIII. La réaction de Ferrasse est limpide et déclare en juillet 1985 lors du congrès de la fédération française de rugby à Vichy : « je ne veux pas la guerre, mais je vous le dis, Messieurs, que s'il faut la faire, nous la ferons totale ! Et tant pis si nous abattons la Fédération française de jeu à XIII »[7]. La fédération française de rugby se rend jusqu'en cassation pour interdire le terme rugby à XIII, toutefois la Cour de cassation dans son jugement du autorise l'utilisation du mot « rugby à XIII »[6],[8]. Même après sa présidence, sa position reste inflexible vis-à-vis du rugby à XIII puisqu'il agit via ses réseaux par l'intermédiaire de Bernard Lapasset pour interdire par exemple la tenue d'un match de rugby à XIII au stade Armandie d'Agen en 1998[9] mais s'avoue vaincu en 2001 déclarant « ça me fait mal au ventre » à propos de la position de la mairie d'Agen (propriétaire du stade Armandie) d'autoriser un match de rugby à XIII dans cette enceinte et espérant que « les XIII n'attireront pas grand monde avec ce match. Je demande aux quinzistes de faire comme moi, de rester chez eux! »[10].

Son positionnement vis-à-vis de l'Apartheid

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Albert Ferrasse est aux commandes de la Fédération française de rugby, au moment où l'Afrique du sud subit un boycott sportif en raison du régime d'Apartheid. La fédération est alors soumise à des pressions de l'opinion publique pour ne pas effectuer de tournées contre cette nation. L'État français laisse cependant le choix à la fédération de rencontrer ou pas les Springboks.

Albert Ferrasse, dans une interview donnée à la télévision française en 1974, y voit une simple question politique, et compare le fait de jouer contre l'Afrique du sud au fait de jouer contre l'Irlande du Nord ou Israël[11].

Néanmoins, « malgré le boycott de l’Afrique du Sud, où règne l’apartheid, il y envoie l’équipe de France en tournée, mais il inclut dans la sélection un joueur noir, Roger Bourgarel »[12]. Ce qui lui permet également « de venir en aide à son vieil ami, le président de la fédération sud-africaine (Danie Craven) qui souhaitait rompre l’isolement dans lequel l’apartheid avait plongé son pays et les Springboks »[13].

Quand il rencontre les représentants des mouvements anti-apartheid, il leur demande de « de ne pas aller trop loin, de ne pas oublier qu'il y a une évolution en Afrique du Sud » et indique dans une interview donnée au journal le Monde en 1987 qu'il a également exigé de « jouer contre des équipes multiraciales »[14].

Distinctions

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Notes et références

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  1. « Fiche joueur : FERRASSE Albert », sur finalesrugby.fr (consulté le ).
  2. a b et c Aimé Mouret, Le Who's who du rugby à XIII, Toulouse, Éditions de l'Ixcea, , 291 p. (ISBN 978-2-84918-118-8), « Ferrasse Albert », p. 104-105
  3. a b et c Bertrand Chomeil, « Albert Ferrasse : c'était le rugby d'ici », sur www.ladepeche.fr, La Dépêche du Midi, (consulté le )
  4. Décès d'Albert Ferrasse, ancien président de la Fédération française de rugby, sur opl.fr, 29 juillet 2011. Consulté le 29 juillet 2011.
  5. « fondationdefrance.org/La-Fonda… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  6. a et b Le rugby à XIII n'a jamais rougi de son nom, Michel Embareck, liberation.fr, 25 octobre 2013.
  7. La grande spoliation, Jean-Christophe Collin, L'Equipe Magazine, pp 38-46, 11 mai 2013.
  8. Arrêté du 4 juin 1993 - Cour de cassation, chambre civile 2, N° de pourvoir : 91-19275, publié au Bulletin 1993 II N° 196 p. 105
  9. Lapasset interdit Armandie à Villeneuve XIII, ladepeche.fr, 5 novembre 1998.
  10. Albert Ferrasse : "Ca me fait ml au ventre", ladepeche.fr, J-L Laffitte, 25 octobre 2001.
  11. INA, « Le rugby et l'apartheid : extrait match de rugby France - Afrique du sud. Institut National de l'Audiovisuel Images d'archive INA », sur youtube.com (compte de l'INA), (consulté le ) : « "on reçoit des menaces quand on joue contre le Maroc, Israël, les pays de l'Est ; si ça continue on ne jouera plus que contre les Britanniques" »
  12. « Albert Ferrasse : une certaine idée du rugby », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  13. Gilles NAVARRO, «Le respect, je l'ai gagné sur le terrain», sur L'Équipe, (consulté le )
  14. « Un entretien avec les président de l'International Board Albert Ferrasse : et maintenant l'Afrique du Sud », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Décret du 8 avril 1998 portant promotion

Liens externes

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