Algorithme de Deutsch-Jozsa — Wikipédia

L'algorithme de Deutsch-Jozsa est un algorithme quantique, proposé par David Deutsch et Richard Jozsa en 1992 avec des améliorations de R. Cleve, A. Ekert, C. Macchiavello, et M. Mosca en 1998[1],[2]. Bien qu'il ne soit pas d'un grand intérêt pratique, il s'agit d'un des premiers algorithmes quantiques qui est plus efficace qu'un algorithme classique.

Le problème et les solutions classiques

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Dans le cas du problème de Deutsch-Jozsa, nous disposons d'une boîte noire quantique, connu sous le nom d'oracle qui implémente une fonction mathématique . Nous savons que cette fonction est soit constante (la sortie est 0 ou 1 pour toutes les entrées) soit équilibrée (la sortie est 0 dans la moitié des cas, 1 dans les autres). Le but du problème est de savoir si la fonction est constante ou équilibrée à l'aide de l'oracle.

La solution déterministe

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Si un algorithme classique et déterministe est utilisé, il faut évaluations de la fonction mathématique dans le pire des cas pour être certain de trouver la solution (c'est-à-dire tester la moitié des entrées possibles, plus une) tel qu'expliqué ci-dessous.

La fonction accepte entrées que nous nommerons avec .

Tester la fonction sur un seul cas d'entrée (par exemple ) ne permet évidemment pas de conclure. Mais cela fournit un premier résultat qui servira de référence.

Calculons maintenant .

Dans le meilleur des cas, le résultat est différent de et nous pouvons immédiatement conclure que la fonction est équilibrée, sans avoir besoin d'aller plus loin.

Sinon, nous ne pouvons rien conclure et il convient de calculer . Et ainsi de suite...

Dans le pire des cas, nous arrivons au point où la moitié des valeurs possibles en entrée ont été testées et elles ont toutes retourné le résultat . Nous ne pouvons toujours pas conclure puisque cette proportion de résultats identiques est possible que la fonction soit constante ou équilibrée !

Par contre, dès le test sur la valeur d'entrée suivante :

  • Si le résultat est identique à alors il est certain que la fonction est constante
  • Si le résultat est différent de alors il est certain que la fonction est équilibrée

Nous voyons donc que, dans le pire des cas, le nombre d'évaluations de à réaliser est de "la moitié des cas possibles plus un", soit .

La solution probabiliste

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Dans le cas de l'utilisation d'un algorithme probabiliste, un nombre d'évaluations réduit permet pour trouver la bonne réponse avec une probabilité donnée, néanmoins évaluations sont toujours nécessaires pour que la réponse soit correcte avec une probabilité de 1.

L'algorithme de Deutsch-Jozsa

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L'algorithme quantique de Deutsch-Jozsa permet de trouver une réponse toujours correcte avec une seule évaluation de .

Algorithme de Deutsch pour un cas particulier

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Le but est de tester la condition  ; cela est équivalent à vérifier . Si cela vaut zéro alors est constante, sinon est équilibrée.

L'algorithme commence avec deux qubits dans l'état . Une Porte de Hadamard est d'abord appliquée à chaque qubit ce qui met le qbit dans un état superposé. Cela donne

Une implémentation quantique (oracle) de la fonction permet de passer de à . En appliquant cette fonction à notre état, nous obtenons

Nous ignorons le dernier bit et la phase globale, nous avons alors l'état

En appliquant une Porte de Hadamard à cet état, nous obtenons

si et seulement si nous observons un zéro. Donc, la fonction est constante si et seulement si nous mesurons un zéro.

L'algorithme de Deutsch-Jozsa

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Le circuit quantique de l'algorithme de Deutsch-Jozsa.

Nous commençons avec l'état à n+1 qubit . Les premiers qubits sont tous dans l'état et le dernier qubit dans l'état . Nous faisons passer chaque qubit dans une porte de Hadamard ce qui le met dans un état superposé, pour obtenir

.


Dans cette notation[3] est l'état de l'espace produit tensoriel sur les premiers qubits après passage dans leurs portes de Hadamard respectives est représenté par la suite des digits binaires de la valeur de par exemple pour l'expression vaut il existe d'autres notations pour exprimer cette somme d'états de l'espace produit: ou

Nous avons la fonction implémentée sous forme d'oracle quantique. L'oracle transforme l'état en . L'application de l'oracle quantique donne donc

.

Pour chaque , vaut ou . Une rapide vérification de ces deux possibilités nous laisse

.

À ce point, le dernier qubit peut être ignoré. Nous appliquons alors à nouveau une Porte de Hadamard à chacun des qubits restants afin d'obtenir

est la somme du produit bit-à-bit.

Finalement nous examinons la probabilité de mesurer ,

qui vaut 1 si est constant (interférence constructive) et 0 si est équilibrée (interférence destructive).

L'algorithme est basé sur des travaux de David Deutsch, datant de 1985, concernant le cas . La question était de savoir si une fonction booléenne, , était constante[4].

En 1992, l'idée a été généralisée pour pouvoir être appliquée sur un nombre bits en entrée et savoir si la fonction était constante ou équilibrée[1].

L'algorithme de Deutsch n'était pas, à l'origine, déterministe. L'algorithme retournait une réponse juste avec une probabilité de 50 %. L'algorithme original de Deutsch-Jozsa était déterministe, mais, à la différence de l'algorithme de Deutsch, il nécessitait deux évaluations de la fonction.

Plusieurs améliorations ont été apportées à l'algorithme de Deutsch-Jozsa par Cleve et al qui ont résulté en un algorithme qui est déterministe et ne nécessite qu'une seule évaluation de la fonction . Cet algorithme est appelé l'algorithme de Deutsch-Josza en l'honneur de l'importance des techniques qui ont été utilisées[2].

L'algorithme de Deutsch-Jozsa a servi d'inspiration pour les algorithme de Shor[5] et de Grover[6], deux des algorithmes quantiques les plus importants.

Article connexe

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Références

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  1. a et b (en) David Deutsch et Richard Jozsa, « Rapid solutions of problems by quantum computation », Proceedings of the Royal Society of London A, vol. 439,‎ , p. 553.
  2. a et b (en) R. Cleve, A. Ekert, C. Macchiavello, et M. Mosca, « Quantum algorithms revisited », Proceedings of the Royal Society of London A, vol. 454,‎ , p. 339-354 (lire en ligne [PDF]).
  3. https://arxiv.org/abs/1510.03365
  4. (en) David Deutsch, « The Church-Turing principle and the universal quantum computer », Proceedings of the Royal Society of London A, vol. 400,‎ , p. 97 (lire en ligne [PDF]).
  5. (en) Peter W. Shor, « Algorithms for Quantum Computation: Discrete Logarithms and Factoring », IEEE Symposium on Foundations of Computer Science,‎ , p. 124-134 (lire en ligne [PDF]).
  6. (en) Lov K. Grover, « A fast quantum mechanical algorithm for database search », Proceedings of the Twenty-Eighth Annual ACM Symposium on Theory of Computing,‎ , p. 212-219 (lire en ligne [PDF]).