Alison Saar — Wikipédia

Alison Saar
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Résidence artistique
-
Biographie
Naissance
Nationalités
Formation
Scripps College (en) (baccalauréat universitaire) (jusqu'en )
Otis College of Art and Design (Master of Fine Arts) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Richard Saar (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Fratrie
Lezley Saar (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Maître
Samella Lewis (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Représentée par
Phyllis Kind Gallery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Distinction
Bourse John Simon Guggenheim Memorial Foundation (1989)
Prix Joan Mitchell Foundation (1998)
Excellence in Design Award (2005)
Fellow of United States Artists (2012)
Œuvres principales
Hi, Yella (1991)
Snake Man (1994)

Alison Saar, née le à Los Angeles, est une sculptrice et artiste visuelle multimédias américaine, basée à Los Angeles en Californie.

Son travail se concentre sur la diaspora africaine et l'identité féminine noire. L’artiste trouve son inspiration dans la spiritualité et l'art folklorique africain, caribéen ou  latino-américain[1]. Elle est ainsi reconnue pour son travail de transformation des objets trouvés comme témoins de l'identité culturelle, sociale, de l'histoire et de la religion d’un peuple[2].

Enfance et adolescence

[modifier | modifier le code]

Originaire de Californie, Alison Saar est la fille de Betye Saar, sculptrice et artiste visuelle afro-américaine reconnue, et de Richard Saar, un défenseur de l'art[3]. Betye Saar est impliquée dans le mouvement de promotion et de production artistique des femmes artistes africaines-américaines des années 1960 aux années 1980. Ses filles Alison, Lezley et Tracye, l’accompagnent dans des musées, expositions et vernissages durant leur enfance[4].

La jeune fille découvre notamment l’Art outsider, œuvres réalisées par des artistes autodidactes, marginaux ou adeptes de l’art naïf, telles les Watts Towers, un ensemble de huit tours édifiées par Simon Rodia, ou le Village de Grand-mère Prisbrey Bouteille à Simi Valley[5]. L’intérêt de l’artiste pour la nature, l'art populaire et son admiration pour la capacité des artistes à créer grâce à l'utilisation d’objets recyclés découlent de son éducation et de son exposition à ces expériences et types d'art[6].

Alison Saar travaille avec son père comme restauratrice pendant huit ans, alors qu’elle est encore lycéenne. Elle développe un  intérêt pour la sculpture et les artéfacts de différentes cultures, à travers lesquels elle apprend les propriétés de multiples matériaux et techniques[7]. Elle reçoit un double diplôme en histoire de l'art et en art studio du Scripps College de Claremont en 1978. Elle est alors l’élève du Dr Samella Lewis[8]. Sa thèse de fin d’études porte sur l'art populaire afro-américain[9]. En 1981, elle obtient un Master of Fine Arts de l'Otis College of Art and Design de Los Angeles[10]. En parallèle de leurs carrières distinctes distinguées, Alison Saar et sa mère Betye Saar réalisent des œuvres artistiques ensemble[11]. De sa mère, l’artiste « a hérité d'une fascination pour le mysticisme, les objets trouvés et le potentiel spirituel de l'art »[5].

Alison Saar a participé à des résidences au Dartmouth College et au Studio Museum à Harlem[5],[12]. Elle est représentée par la L.A. Louver à Venice, en Californie[13].

Style et œuvres

[modifier | modifier le code]

Alison Saar œuvre avec de nombreux médiums artistiques, tels la sculpture en métal, le travail du bois, la réalisation de fresque, la gravure sur bois et les œuvres utilisant des objets trouvés ou recyclés[9],[14],[15]. Ses sculptures et installations explorent les thèmes de la diaspora culturelle africaine et de la spiritualité. Son travail est souvent autobiographique et reconnaît le rôle historique du corps en tant que marqueur d'identité, ainsi que le lien du corps avec la politique identitaire contemporaine[14],[1].

Ses sculptures très personnelles, souvent au format grandeur nature, sont marquées par leur candeur émotionnelle et par des matériaux et des messages contrastés. Alison Saar imprègne son travail d'un haut degré de sous-texte culturel. Ses créations représentent des questions liées au genre et à la race à travers à la fois son expérience personnelle et le contexte historique[16]. Persuadée que les objets contiennent des esprits, elle transforme des objets trouvés familiers pour susciter des émotions humaines[7],[17].

En 1991, une série de bronzes sculptés en relief, Hear the Lone Whistle Moan, est installée dans la station de métro Harlem-125th Street Station[18]. En 1993, l’œuvre Hi, Yella (1991) est incluse à la Whitney Biennial[19]. Pour la critique d'art Rebecca Epstein « l’artiste démontre une habileté rare avec des matériaux apparemment impitoyables (bronze, plomb, goudron, bois), et jongle avec les thèmes de l'identité personnelle et culturelle alors qu'elle façonne différentes tailles de corps féminins (souvent le sien) »[20]. Pour la critique d'art Roberta Smith, il s'agit des « rares cas où le politique et le visuel unissent leurs forces avec une réelle efficacité »[21].

Swing Low, statue en hommage à Harriet Tubman, édifiée en 2008 à Harlem, New York City. Déboulonnée en 2010.

L’œuvre Snake Man (1994), appartenant à la collection du Honolulu Museum of Art, est un exemple de la façon dont l'artiste fait référence à la fois à la culture africaine et au corps humain dans son travail[22]. L'éducation multiethnique de l'artiste, son identité multiraciale et ses études sur l'art et la religion en Amérique latine, aux Caraïbes et en Afrique permettent également de légender son travail[5],[9]. Sa sculpture Cake Walk (1997) est une marionnette à taille humaine que l'observateur peut faire danser (le cake-walk) en tirant sur une ficelle[23]. Sa sculpture Swing Low (2007) honorant Harriet Tubman fut le premier monument public dans la ville de New York a représenter une femme noire-américaine[24].

En 2015, Alison Saar présente l’exposition Bearing au Musée de la Diaspora Africaine à San Francisco, en Californie. L'exposition explore les façons dont l'héritage et l'histoire affectent le corps humain, et comment cette histoire façonne et guide la façon dont la société conceptualise l'identité. Son intérêt pour le corps, en particulier le corps maternel, présente à la fois l'endurance corporelle et culturelle des femmes afro-américaines[25].

En juin 2024, une sculpture de bronze de Saar représentant une femme de toutes les cultures (Salon) est installée dans le jardin Charles-Aznavour près des Champs-Elysées à Paris, et ce 33 jours avant l'ouverture des Jeux olympiques de Paris de 2024. L'ouvrage a été réalisé dans des ateliers du Puy-de-Dôme[26],[27].

Collections

[modifier | modifier le code]

Lieux d'exposition[28]:

  • UCLA Fowler Museum de l'histoire culturelle, Los Angeles
  • L.A. Louver Gallery[29]
  • Phyllis Kind Gallery, New York[30]
  • Galerie Ben Maltz
  • Pasadena Museum of California Art

Collections permanentes :

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Alison Saar est lauréate d'une bourse de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation, d'une bourse d'artistes du National Endowment for the Arts et d'une bourse d'artistes de la ville de Los Angeles (C.O.L.A.)[35],[36],[37]. En 2012, elle est nommée Fellow of United States Artists[38].

  • 1984 : Bourse d'artiste, National Endowment for the Arts; Artiste en résidence, Studio Museum, Harlem, New York
  • 1985 : Prix Engelhard, Institute of Contemporary Art, Artiste en résidence, Roswell Museum of Art, Roswell, dotation nationale pour les arts
  • 1986 : Artiste en résidence, novembre, Washington Project for the Arts
  • 1988 : Bourse d'artiste, National Endowment for the Arts
  • 1989 : Bourse de la Fondation John Simon Guggenheim Memorial
  • 1998 : Prix Joan Mitchell Foundation, La Nouvelle-Orléans, LA
  • 1998 : Augustus St. Gaudens Memorial Foundation, Cornish, NH
  • 1999 : Distinguished Alumnus of the Year, Otis College of Art and Design, Los Angeles, Californie
  • 2000 : Flintridge Foundation Awards for Visual Arts, Pasadena, Californie
  • 2003 : Distinguished Alumna Award, Scripps College, Claremont, Californie; Artiste en résidence, Hopkins Center, Dartmouth College, Hanover, New Hampshire
  • 2004 : Reçu la subvention COLA, Los Angeles, Californie
  • 2005 : Excellence in Design Award décerné par la New York City Art Commission, New York
  • 2013 : Fondation Joan Mitchell, New York

Expositions

[modifier | modifier le code]

Expositions solo

[modifier | modifier le code]
Sapphire (1985) exposé au Armory Center for the Arts.

Parmi une liste non exhaustive :

  • STILL..., Ben Maltz Gallery, Otis College of Art and Design, Los Angeles, 2012
  • STILL..., Figge Art Museum, Massachusetts College of Art and Design, Boston, Massachusetts, 2013[39],[40]
  • Winter, The Fields Sculpture Park, Omi International Arts Center, Columbia, New York, 2014-2015[41]
  • Hothouse, The Watts Towers Art Center, Los Angeles, 2014-2015[42]
  • Bearing, Musée de la Diaspora Africaine, San Francisco, 11 novembre 2015 - 3 avril 2016[25]
  • Mirror, Mirror: The Prints of Alison Saar, Weatherspoon Art Museum, février 2020[43]

Expositions collectives

[modifier | modifier le code]

Vie privée

[modifier | modifier le code]

Elle est marié à l'artiste Tom Leeser. Ils ont deux enfants[23].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b (en) Jessica Dallow, « Reclaiming Histories: Betye and Alison Saar, Feminism, and the Representation of Black Womanhood », Feminist Studies, 30,‎ , p. 74–113 (JSTOR 3178559)
  2. (en) « Alison Saar | National Museum of Women in the Arts », sur nmwa.org (consulté le )
  3. (en) Erin Clark, « Thinking Out Loud. Alison Saar », Artworks Magazine,‎ (lire en ligne)
  4. Jessica Dallow, Family legacies : the art of Betye, Lezley, and Alison Saar. Saar, Betye., Saar, Lezley, 1953-, Saar, Alison., Matilsky, Barbara C., Saar-Cavanaugh, Tracye.,, Ackland Art Museum. (1st ed.). Chapel Hill: Ackland Art, Museum, the University of North Carolina at Chapel Hill in association with University of Washington Press, Seattle and London, (ISBN 0-295-98564-X, OCLC 60664401, lire en ligne)
  5. a b c et d (en) Susan Krane, Art at the Edge, Alison Saar : Fertile Ground., Atlanta, GA,, High Museum of Art,
  6. (en) « Phyllis Kind Gallery - Alison Saar », sur www.phylliskindgallery.com (consulté le )
  7. a et b (en) Elizabeth Shepherd, The Art of Betye and Alison Saar. Secrets, Dialogues, Revelations., Los Angeles, CA: Wight Art Gallery, University of California, , 37 p. (ISBN 0-943739-14-4)
  8. (en) Phoebe Farris, Women artists of color : a bio-critical sourcebook to 20th century artists in the Americas, Westport, Conn. : Greenwood Press, (lire en ligne)
  9. a b et c (en) Judith Wilson, « Down to The Crossroads: The Art of Alison Saar », Callaloo, vol. 14, no 1,‎ , p. 107–123 (ISSN 0161-2492, DOI 10.2307/2931444, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Alison Saar et Meg Linton, Alison Saar : STILL ..., Los Angeles, CA, Otis College of Art and Design, Ben Maltz Gallery, , 48 p. (ISBN 978-0-930209-33-9, OCLC 849747893, lire en ligne)
  11. (en-US) « Betye and Alison Saar Talk Art at the California African American Museum », sur Hyperallergic, (consulté le )
  12. (en) « In Residence | Hood Museum | Contemporary Artists at Dartmouth », sur hoodmuseum.dartmouth.edu, (consulté le )
  13. (en) « NYFA Interactive - New York Foundation for the Arts », sur www.nyfa.org, (version du sur Internet Archive)
  14. a et b (en) Mary Nooter Roberts, Alison Saar, Los Angeles University of California et Fowler Museum of Cultural History, Body politics : the female image in Luba art and the sculpture of Alison Saar, UCLA Fowler Museum of Cultural History, (ISBN 978-0-930741-81-5 et 978-0-930741-80-8, OCLC 44518067, lire en ligne)
  15. (en) Alison Saar, Delaware Center for the Contemporary Arts et Towson University, Duped : prints by Alison Saar : Towson University, March 16, 2007-April 14, 2007 : Delaware Center for the Contemporary Arts, April 20, 2007-August 5, 2007., Delaware Center for the Contemporary Arts, (ISBN 978-0-9785927-2-1, OCLC 166424124, lire en ligne)
  16. (en) Lisa E. Farrington, « Reinventing Herself: The Black Female Nude », Woman's Art Journal, vol. 24, no 2,‎ , p. 15–23 (ISSN 0270-7993, DOI 10.2307/1358782, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Alison Saar, Myth, magic and ritual : figurative work by Alison Saar : [exhibition], Reading, PA, Freedman Gallery, Albright College., Freedman Gallery, Albright College, Center for the Arts.,
  18. (en) « Hear the Lone Whistle Moan; copacetic », sur MTA (consulté le )
  19. (en) Whitney Museum of American Art, Elisabeth Sussman, Thelma Golden et John G. Hanhardt, 1993 biennial exhibition, New York : Whitney Museum of American Art, in association with Harry N. Abrams, (lire en ligne)
  20. (en) Elisabeth Sussman, « Then and Now: Whitney Biennial 1993 », Art Journal, vol. 64, no 1,‎ , p. 74–79 (ISSN 0004-3249, DOI 10.2307/20068366, lire en ligne, consulté le )
  21. (en-US) Roberta Smith, « At the Whitney, a Biennial with a Social Conscience », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « Snake Man | National Museum of Women in the Arts », sur nmwa.org (consulté le )
  23. a et b (en-US) « Artist Alison Saar on why she gives power to the Black female body », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  24. (en) « “An Unstoppable Locomotive:” New Acquisitions Highlight Black Women’s Art and History », sur www.nyhistory.org, (consulté le )
  25. a et b (en) « Alison Saar: Bearing », sur MoAD Museum of African Diaspora (consulté le )
  26. « Une sculpture « ode au multiculturalisme » symbole des JO de Paris de 2024 », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  27. « Sculpture olympique de Paris 2024 d'Alison Saar : d'une fonderie auvergnate aux jardins des Champs-Élysées », sur France Culture, (consulté le )
  28. (en) « Alison Saar Biography – Alison Saar on artnet », sur www.artnet.com (consulté le )
  29. (en) « LA Louver | Alison Saar », sur www.lalouver.com, (version du sur Internet Archive)
  30. (en) « Phyllis Kind Gallery - Alison Saar », sur www.phylliskindgallery.com (consulté le )
  31. (en) « Alison Saar | Metropolitan Museum of Art », sur www.metmuseum.org (consulté le )
  32. (en) « Alison Saar | MoMA », sur The Museum of Modern Art (consulté le )
  33. (en) « Nappy Head Blues », sur Indianapolis Museum of Art Online Collection (consulté le )
  34. (en) « Brooklyn Museum | The Woods Within: Alison Saar », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le )
  35. (en-US) « John Simon Guggenheim Foundation | Alison Saar » (consulté le )
  36. (en) « Alison Saar - Lux Art Institute », sur www.luxartinstitute.org (consulté le )
  37. (en) « Alison Saar », sur Otis College of Art and Design (consulté le )
  38. (en-US) « United States Artists » Alison Saar » (consulté le )
  39. (en) « Figge Art Museum - Alison Saar: STILL... », sur figgeartmuseum.org, (version du sur Internet Archive)
  40. (en) « Heavy Ideas with Elements of Play: "Alison Saar: STILL ... ," at the Figge Art Museum February 9 through April 14 », sur www.rcreader.com, (consulté le )
  41. (en) « OMI International Arts Center | Alison Saar », sur artomi.org, (version du sur Internet Archive)
  42. (en) Edward Goldman et ContributorArt Critic, « Art that Stares, Spits and Screams at You », sur HuffPost, (consulté le )
  43. (en-US) Sayaka Matsuoka, « Themes of race and identity reflected in artist Alison Saar's new Weatherspoon show », sur The NC Triad's altweekly, (consulté le )
  44. (en) David Finn, 20th-century American sculpture in the White House garden, New York : H.N. Abrams, (lire en ligne)
  45. (en) Stephanie Barron, Sheri Bernstein, Ilene Susan Fort et Los Angeles County Museum of Art, Made in California : art, image, and identity, 1900-2000, Los Angeles : Los Angeles County Museum of Art ; Berkeley : University of California Press, (lire en ligne)
  46. (en) « In Profile: Portraits from the Permanent Collection », sur The Studio Museum in Harlem, (consulté le )
  47. (en) « The David C. Driskell Center », sur www.driskellcenter.umd.edu (consulté le )
  48. (en-US) Jasmin Hern et ez, « This Necessary New Exhibition Highlights the Activism of Black Female Artists », sur ELLE, (consulté le )
  49. (en-US) « Building on the Legacy – Muscarelle Museum of Art » (consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]