Alpha Centauri Bb — Wikipédia

Alpha Centauri Bb
Vue d’artiste de la planète en orbite autour de son étoile Alpha du Centaure B (annotée).Crédit : ESO/L. Calçada/N. Risinger (skysurvey.org).
Vue d’artiste de la planète en orbite autour de son étoile Alpha du Centaure B (annotée).
Crédit : ESO/L. Calçada/N. Risinger (skysurvey.org).
Étoile
Nom Alpha Centauri B
Constellation Centaure
Ascension droite 14h 39m 35,0803s
Déclinaison −60° 50′ 13,761″
Type spectral K1V

Localisation dans la constellation : Centaure

(Voir situation dans la constellation : Centaure)
Planète
Type Planète tellurique de masse terrestre, probablement de lave
Caractéristiques orbitales
Demi-grand axe (a) 0,04  ua  [1]
Excentricité (e) 0,0  (fixée) [1]
Période (P) 3,235 7±0,000 8  d  [1]
Caractéristiques physiques
Masse (m) 1,13±0,09 M [1]
Température (T) 1 500  K
Découverte
Découvreurs Xavier Dumusque, Francesco Pepe, Christophe Lovis, Damien Ségransan, Johannes Sahlmann, Willy Benz, François Bouchy, Michel Mayor, Didier Queloz, Nuno Santos et Stéphane Udry[1]
Méthode Méthode des vitesses radiales,
HARPS
Date
Statut Publiée[1], non confirmée, existence remise en cause[2]

Alpha Centauri Bb (en abrégé : α Cen Bb[3], parfois ACBb), aussi appelée Gliese 559 Bb (GJ 559 Bb[4]), est une planète extrasolaire (exoplanète) détectée en 2012 mais dont l'existence a été remise en cause en 2015[5].

Le , une équipe d'astronomes de l'Observatoire européen austral[6],[7] a annoncé qu'une planète de la taille de la Terre a été détectée en orbite autour de l'étoile naine orange Alpha Centauri B à une distance de 4,37 années-lumière dans la constellation du Centaure. Ils avaient utilisé la méthode des vitesses radiales, avec le spectographe HARPS, à l'observatoire de La Silla, au Chili[8] et travaillé trois ans pour aboutir à cette découverte[9]. Plusieurs études ont par la suite suggéré que la « planète » serait un faux positif induit par une mauvaise correction de divers effets tels que l'activité de l'étoile. Une étude de l'université d'Oxford a montré en 2015 que les conclusions initiales pouvaient résulter d'un échantillonnage malheureux des observations[10].

Cette vidéo montre la traversée de l'étoile double brillante Alpha du Centaure A et B. Dans la séquence finale nous nous rapprochons d'Alpha du Centaure B et la planète récemment découverte apparaît. Cette planète de masse terrestre est l'exoplanète la plus proche de la Terre connue et également la moins massive jamais découverte autour d'une étoile comparable au Soleil[1].

Le projet a débuté en , puis continué en [1]. Une équipe d'astronomes européens[6], principalement située à l'Observatoire de Genève et au Centre d'astrophysique de l'Université de Porto, a alors mesuré la vitesse radiale de l'étoile Alpha Centauri B[11]. L'équipe a effectué 459 observations pendant une période de quatre ans. Après des calculs difficiles, l'amplitude de vitesse radiale induite par la planète sur son étoile n'étant que de 0,51 m/s, l'équipe annonce officiellement la découverte en .

La planète n'est pas dans la zone habitable de l'étoile, car elle orbite bien trop près de cette dernière, à seulement 0,04 ua, et effectue une révolution autour d'Alpha Centauri B en seulement 3,236 jours.

Contestation

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En , la détection de la planète est mise en doute[2], l'effet observé pouvant, selon cette nouvelle étude, provenir de l'activité stellaire. Une nouvelle étude publiée en met également en cause l'existence de la planète[12].

En 2015, des chercheurs d'Oxford[10] simulent par ordinateur une étoile sans planète et montrent qu'en ne considérant que des observations intermittentes, il est possible de retrouver un profil d'observation faisant croire à la présence d'une planète selon la méthode des vitesses radiales. Xavier Dumusque, le premier auteur de la publication de la découverte originale reconnut la qualité du travail et que « Nous n'en sommes pas sûrs à 100 %, mais la planète n’existe probablement pas »[5]. En 2016, l'existence de la planète est ainsi réfutée[13].

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h (en) Xavier Dumusque, Francesco Pepe, Christophe Lovis, Damien Ségransan, Johannes Sahlmann, Willy Benz, François Bouchy, Michel Mayor, Didier Queloz, Nuno C. Santos et Stéphane Udry, « An Earth-mass planet orbiting α Centauri B », Nature, vol. 490,‎ (DOI 10.1038/nature11572, lire en ligne).
  2. a et b A. P. Hatzes, Radial Velocity Detection of Earth-mass Planets in the Presence of Activity Noise: The Case of Alpha Centauri Bb [arXiv:1305.4960 lire en ligne].
  3. (en) alf Cen B b sur la base de données NASA Exoplanet Archive.
  4. (en) GJ 559 Bb sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg..
  5. a et b Devin Powell, « Disparue ! L'exoplanète la plus proche de notre système solaire n'existe plus », sur nationalgeographic.fr, (consulté le ).
  6. a et b (en) « Planet Found in Nearest Star System to Earth », European Southern Observatory, (consulté le ).
  7. « New Planet in Neighborhood, Astronomically Speaking », sur New York Times, (consulté le ).
  8. (en) Seth Borenstein, « Earth-Sized Planet Found Just Outside Solar System », ABC News (consulté le ).
  9. (en) (en) Mike Wall, « Discovery! Earth-Size Alien Planet at Alpha Centauri Is Closest Ever Seen », sur space.com, (consulté le ).
  10. a et b (en) V. Rajpaul, S. Aigrain, M. A. Osborne, S. Reece, S. Roberts, « A Gaussian process framework for modelling stellar activity signals in radial velocity data », sur Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, (consulté le ).
  11. (en) Seth Borenstein, « Earth-Sized Planet Found Just Outside Solar System », ABC News, (consulté le ).
  12. Azar Khalatbari, « Exoplanète : Alpha Centauri Bb était finalement une planète fantôme », Sciences et avenir, 29 octobre 2015.
  13. (en) V. Rajpaul et S. Aigraine, « Ghost in the time series: no planet for Alpha Cen B. », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society: Letters, vol. 456, no 1,‎ , L6-L10 (DOI 10.1093/mnrasl/slv164, arXiv 1510.05598)

Articles connexes

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Liens externes

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