Anarchisme au Québec — Wikipédia

Anarchisme à Montréal
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Anarchisme par zone géographique
Manifestations étudiantes à Montréal (Québec) le 2 juin 2012.

Les luttes anarchistes au Québec sont influencées par plusieurs autres luttes connexes, comme les mouvements féministes, les mouvements antiracistes, les luttes autochtones et les mouvements écologistes. Point de convergence entre les cultures de luttes françaises et anglo-saxonnes, Montréal abrite la majorité des organisations et collectifs anarchistes du Québec. D'une grande diversité de tendances anarchistes, anarca-féministes, libertaires, anti-autoritaires et de nombreuses et nombreux anarchistes de toutes tendances et d'origines (Chili, Chine, Italie, France, Pologne et autres régions du monde).

Histoire et anecdotes

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Le Québec connu une histoire anarchiste décousue mais soutenue au fil des décennies. Les groupes et tendances de l'anarchisme à la fin du XIXe siècle et au début XXe se composent entre autres de communards et communardes, de chevaliers du travail et du mouvement anarchiste juif[1] (Europe de l'Est).

Une résurgence de l'anarchisme revient avec les mouvements artistiques des années 1960. Le Refus Global, un des manifestes artistiques les plus marquants du Québec, peut être considéré comme anarchiste. La grève étudiante d'octobre 1968[2] et les féministes radicales des années 1970 peuvent être considérés comme influencés par certains principes anarchistes[1].

À partir des années 1990, les anarchistes francophones délaissent de plus en plus le mouvement pour l'indépendance du Québec, se retournant vers des courants punks, féministes, écologistes, antiraciste, anti-autoritaire et antimondialistes.

En février 1994, naît le journal Démanarchie. Idéologiquement et esthétiquement, Démanarchie est bien ancré dans la mouvance anarcho-punk, telle que représentée par les groupes britanniques Crass et Subhumans. Lorsque le dernier numéro est publié en novembre 1997, le journal était alors tiré à 3000 exemplaires[3].

À partir de l'été 1996, le collectif de minuit se forme pour s'opposer au changement de la place Émilie-Gamelin (carré Berri) en parc du même nom. Ce changement avait pour but de déloger les itinérantEs et la jeunesse marginale qui occupaient le parc de nuit. Plusieurs "snacks de minuit" furent servis et la répression fut dure. Un recours contre la Ville de Montréal fut intenté et finalement gagné en 2011[4].

Le marque la toute première manifestation internationale contre la brutalité policière, organisé par le collectif opposé à la brutalité policière (COBP)[5]. Ce rassemblement qui tourne souvent à l'émeute et ou les arrestations sont fréquentes fêtait sa 24e édition en mars 2020.

Au tournant de l'an 2000, la mouvance anarchiste se tourne vers l'approche infinitaire. Délaissant les groupes plus larges comme Démanarchie pour se concentrer vers des cellules plus petites, on voit naitre différents groupes tels le Collectif Émile-Henry, la Main Noire, Le Mortier, le groupe libertaire Frayhayt ou Les Sorcières[6] ainsi que des groupes plus radicaux et underground.

En 2001, a lieu la toute première édition du Salon du livre Anarchiste de Montréal dans les locaux du Comité Social Centre-Sud, situé au 1710 Beaudry . Le plus grand salon du livre anarchiste en Amérique du Nord et le seul francophone[7].

L'histoire récente de l'anarchisme est liée aux mobilisations contre le Sommet des Amériques de Québec, aux grève étudiante de 2005, 2012 et 2015.

En des anarchistes montréalais, dont les membres des Red and Anarchist Skinheads (RASH), participent au squat Overdale, une occupation de 6 jours contre la destruction du dernier bâtiment d'un ancien quartier pauvre du centre-ville. L'occupation se déplaça ensuite au squat Préfontaine et dura de août à octobre[8],[9] avant d’être brutalement expulsée par la police anti-émeute.

La grève étudiante de 2005 fut marquante pour une partie du mouvement anarchiste montréalais. Elle entraînera l'émergence du RAME, Réseau anarchiste en milieu étudiant, qui dura quelques années[10].

En 2008, l'Union communiste libertaire (UCL) est fondée à Montréal. Celle-ci est née de sa séparation de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC). Cette séparation eut lieu afin d'éviter les problèmes de différences socio-économique, géographique et linguistique rencontrés précédemment au sein de la NEFAC (qui changea de nom pour Common Struggle en 2011). L'Union communiste libertaire s'est dissoute le 1er mars 2014[11].

La grève générale étudiante de 2012, qui dura plus de 6 mois, fut influencé par les anarchistes. Certains principes forts de la grève, tel la non dénonciation et la diversité des tactiques, permirent aux anarchistes de se tailler une place, aux travers d'actions furtives, des "manifs de nuits" et de blocages économiques. Certains arborèrent le "carré noir", en plus ou à la place du carré rouge étudiant. Plusieurs lieux comme la Déferle, La belle époque, la maison de la grève et d'autres existèrent à travers ou à la suite de cette grève.

La grève étudiante de 2015, sera influencée par les tendances anarchisantes de la grève de 2012, comme par exemple le Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses (SITT-IWW). Quoique moins suivie, puisque débutant sur des bases autonomes et plus radicales, la grève permit des manifestations de nuits de plusieurs dizaines de milliers de personnes, ainsi que des grève partout à travers la province.

Depuis quelques années, les anarchistes cherchent à amener leur soutien aux luttes des peuples autochtones. Montréal, appelé historiquement Tio'tia:ke, est un lieu d'échanges de divers peuples autochtones, notamment les Mohawks. Le philosophe mohawk Taiaiake Alfred cherchera à faire des ponts entre les traditions autochtones et l'anarchisme[12].

Organisations et collectifs

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Ville de Québec

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  • Ainsi squattent-elles ! (2007-2013)
  • Collectif de Minuit (défunt)
  • Dada a faim (défunt)
  • Groupe anarchiste Émile-Henry[16] (défunt)
  • La Rixe (défunt)
  • Collectif anarchiste L’Accolade (défunt)[17]
  • Collectif du (défunt)[17]
  • Fédération anarchiste le pavée (défunte)
  • Le Collectif Anarchiste du Cégep de Sherbrooke[10] (défunt)
  • Black Flag Combat Club (BFCC) club de combat et de défense autogéré qui organise des séances d’entraînement de combat sur des principes libertaires.
  • Dure Réalité , webzine, label et promoteurs de concerts, le collectif traite de l’ensemble des milieux contre-culturels du Québec et plus particulièrement de Montréal.
  • La Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) (en) groupe qui organise des campagnes et des manifestations, dont celle du 1er mai anticapitaliste.
  • La Pointe Libertaire un groupe d’affinité du quartier Pointe-Saint-Charles engagé notamment dans la lutte pour le Bâtiment 7.
  • Red and Anarchist Skinheads (RASH)- Montréal, un collectif de skinheads d'extrême-gauche actif dans la promotion des contre-cultures skinheads et punks et dans l'action antifasciste radicale.
  • Sabotart collectif d’édition
  • Organisation Révolutionnaire Anarchiste - ORA
  • P!NK BLOC Montréal
  • Collectif Première Ligne

Organisations disparues ou inactives de Montréal

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  • Anarchistes pour des technologies solidaires
  • Collectif La Commune
  • Le CEDAS Collectif d’éducation et de diffusion anarcho-syndicaliste.
  • Ensemble de l'insurrection chaotique
  • La RueBrique (Le Sud-Ouest)
  • Groupe libertaire Frayhayt[16]
  • Groupe Main Noire[16]
  • Les Panthères roses
  • Liberterre
  • Réseau de Solidarité des Travailleurs-euses
  • Les Chats noirs
  • Le Poing d'exclamation
  • Bloc des auteurs anarchistes
  • Apatrides anonymes
  • Collectif Libertad[10]
  • Collectif anarcha-féministe Les Sorcières
  • Montreal Sisterhood

Espaces antiautoritaires

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  • Librairie L'Insoumise, librairie anarchiste de Montréal. Elle a ouvert ses portes en , quelques mois après la fermeture de la librairie Alternative.
  • DIRA, bibliothèque et centre de recherche sur l'anarchisme. Acronyme pour Documentations, Informations, Références et Archives, elle est située dans le même bâtiment que l'Insoumise.
  • L'espace social La Déferle (quartier Hochelaga-Maisonneuve).
  • Bâtiment 7 lieu de partage et de rassemblement communautaire gagné à la suite de l'occupation du bâtiment en 2003.
  • Coop Les Récoltes, bar coopératif sur la Rue Saint-Denis (Montréal) (Fermé en 2019)
  • Coop Touski, café coopératif sur la Rue Sainte-Catherine (Montréal)
  • contrepoints.media : Une plateforme collaborative de groupes autonomes et anticapitalistes.
  • Résistance Montréal[18] un média autonome, un agrégateur de nouvelles et un calendrier propre à Montréal
  • Montréal Contre-info Communication autonome pour la lutte contre l’autorité une plateforme qui publie les textes, images et vidéos qui lui sont soumis, la plupart du temps anonymement.
  • Montreal Antifasciste Groupe luttant contre les discours et organisations racistes et xénophobes à Montréal.
  • Redblackflag.org (disparu)
  • Indymédia Montréal (disparu)
  • Anarkhia journal anarchiste synthétiste
  • Démanarchie (disparu)
  • Demolition Derby journal insurrectionnelle (disparu)
  • La Mauvaise Herbe
  • Le Trouble (disparu)
  • Our Generation (en), semestriel paru entre 1961 et 1994
  • Terre et Liberté, journal éco-anarchiste publié par le collectif Liberterre (disparu)
  • Liberté ouvrière un blogue et journal anarcho-syndicaliste.

Événements annuels

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  • Salon du livre anarchiste Événement annuel à la fin mai depuis 2000[19], tables tenues par divers groupes, ateliers, exposition d’Art[20],[21].
  • Festival International de Théâtre anarchiste de Montréal (FITAM)
  • Revolution Fest Festival de musique. (octobre)
  • Festival contre la gentrification (mois de mai) Conférences, musique et activités dans un parc du quartier Hochelaga
  • Manifestation contre la brutalité policière ()
  • Manifestation anticapitaliste du premier (mai 1 mai)
  • Festival de films anarchistes (mois de mai)

Notes et références

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  1. a et b Francis Dupuis-Déri, « Pistes pour une histoire de l’anarchisme au Québec », Bulletin d'histoire politique, vol. 16, no 2,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Jean-Philippe Warren, Une douce anarchie.
  3. « DÉMANARCHIE – 1994/1997 », sur Archives Révolutionnaires, (consulté le )
  4. « Place Émilie-Gamelin: des itinérants seront compensés par la Ville », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Qui sommes-nous? | C.O.B.P. », sur www.cobp.resist.ca (consulté le ).
  6. « LA MOUVANCE ANAR QUÉBÉCOISE – Nicolas Phébus », sur Archives Révolutionnaires, (consulté le )
  7. « SALON DU LIVRE ANARCHISTE ANARCHIST BOOKFAIR MONTREAL » (consulté le ).
  8. « Squat sur Overdale et Préfontaine - 15 ans déjà ! », sur L'Itinéraire (consulté le ).
  9. « [squat!net] - Canada, The Prefontaine & Overdale Squats in Montreal--AnAnalysis », sur old.squat.net (consulté le ).
  10. a b c et d « Bilan du Réseau Anarchiste en Milieu Étudiant », samedi, 22 mars 2008 (consulté le )
  11. « Ultime congrès de l’UCL », sur Union Communiste Libertaire (consulté le ).
  12. (en) Taiaiake Alfred, Wasase: Indigenous Pathways of Action and Freedom, Peterborough, Broadview Press, .
  13. Stéphane Bouchard, « Chicoutimi: intimidation lors d’une manifestation au centre-ville », Le Quotidien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Caroline Montpetit, « L’anarchisme sous tous ses angles », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Ultime congrès de l’UCL », sur Union Communiste Libertaire (consulté le ).
  16. a b et c Nicolas Phébus, « La mouvance anars québécoise, une présentation », Archives Révolutionnaires,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. a et b « La rage du peuple », sur causecommune.net, (consulté le )
  18. « Résistance Montréal », sur www.resistancemontreal.org (consulté le )
  19. « Les anarchistes : Joyeux foutoir », sur voir.ca, (consulté le )
  20. « Incubateur d'un anarchisme pluriel », sur ledevoir, (consulté le )
  21. « En bref: Salon du livre anarchiste », sur ledevoir, (consulté le )
  • Francis Dupuis-Déri, Pistes pour une histoire de l’anarchisme au Québec, Bulletin d'histoire politique, Association québécoise d'histoire politique, volume 16, no 2, texte intégral.
  • Michel Antony, Anarchisme canadien, mouvements et utopies libertaires, 1995-2014, texte intégral.
  • Marc-André Cyr, La Presse anarchiste au Québec (1976-2001), Éditions Rouge et Noir, Montréal, 220pp., texte intégral.
  • Mathieu Houle-Courcelles, Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960), Lux, Montréal, 2008, 280pp.
  • Michel Nestor, Sur les traces de l’anarchisme au Québec : les années 1940, Ruptures, no 5, printemps 2005, texte intégral.
  • Michel Nestor, Sur les traces de l’anarchisme au Québec : les années 1950, Ruptures, no 6, printemps 2006 , texte intégral.
  • Collectif, La révolution est possible : Portrait de groupes autogérés libertaires au Québec, Possibles, no 31, 2007, lire en ligne.
  • Nicolas Phébus La mouvance anars québécoise, une présentation texte intégral.
  • Collectif, La révolution est possible : Portrait de groupes autogérés libertaires au Québec, Possibles, no 31, 2007, lire en ligne.
  • Nicolas Phébus La mouvance anars québécoise, une présentation texte intégral.
  • Collectif, À gauche de la gauche, Le Délit, 2008, lire en ligne.

Articles connexes

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Liens externes

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