André Hébert — Wikipédia
André Hébert Firat | |
Naissance | (33-34 ans) Paris, France |
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Première incarcération | Erbil, Kurdistan irakien |
Origine | Français |
Allégeance | Rojava |
Type de militance | Lutte armée |
Cause défendue | Marxisme, confédéralisme démocratique |
Années de service | 2015 – 2017 |
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André Hébert est le pseudonyme d’un écrivain et ancien combattant français du YPG. Il a passé 15 mois en Syrie à combattre l’État islamique entre 2015 et 2017. Il est l’auteur de l’ouvrage Jusqu’à Raqqa dans lequel il raconte son engagement politique et militaire au Rojava.
Biographie
[modifier | modifier le code]Engagement dans le YPG
[modifier | modifier le code]André Hébert est né en 1990 à Paris. Il se réclame du marxisme et de l’internationalisme. Après des études d’histoire, il se rend pour la première fois en Syrie en juillet 2015 pour rejoindre les rangs du YPG. Sur place il adopte le nom de guerre de Firat, le nom du fleuve Euphrate en kurmanji. Il appartient à différentes unités, notamment à une unité de génie de combat. Il rejoint également les rangs du Bataillon international de libération. Il prend la parole publiquement pour la première fois le 20 novembre 2015, dans une interview accordée à Vice News après les attentats de Paris, pour promouvoir le rôle du YPG dans la lutte contre l'État islamique[1]. Durant son premier séjour il participe à la bataille d’al Hol puis à la bataille d’al Chaddadeh contre l’État islamique[2].
Il retourne en France après 9 mois en Syrie et un bref emprisonnement à Erbil. Son passeport et sa carte d’identité sont saisies par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui l’accuse de liens avec « l’émanation » d’un groupe terroriste. Un arrêté ministériel du 16 décembre 2016 déclare André Hébert susceptible de constituer « une menace particulièrement grave pour l’ordre public » puisqu’il pourrait vouloir utiliser son expérience militaire « dans le cadre d’actions violentes de l’ultra-gauche révolutionnaire perpétrées contre les intérêts français »[3]. Le tribunal administratif de Paris invalide cette décision le 31 mars 2017 au motif que le YPG ne peut être considéré comme un groupe terroriste[3].
André Hébert retourne ensuite en Syrie en juillet 2017 et participe à la bataille de Raqqa, la capitale syrienne de l’État islamique. Durant cette période, il rejoint différentes unités des Forces démocratiques syriennes et des Unités de résistance du Sinjar, avant de rentrer en France 6 mois plus tard[4].
Activité littéraire et militantisme pro-Kurde en France
[modifier | modifier le code]De retour en France, André Hébert écrit l’ouvrage Jusqu’à Raqqa pour « transmettre le sens du combat » qu’il a mené et « rendre hommage » à ses compagnons d’armes[5]. Ce témoignage est publié dans la collection « Mémoires de guerre » des Belles lettres, dirigée par François Malye. Sorti le 8 avril 2019 et salué par la presse, Jusqu'à Raqqa devient, selon la Nouvelle république « l’un des livres les plus remarqués de l’année »[6].
En août 2019, André Hébert prend position contre un article de Mediapart[7] qui selon lui stigmatise les combattants internationaux du YPG et qui serait trop favorable aux thèses de la DGSI. Dans une lettre ouverte publiée par la revue Lundi matin il dénonce une « narration anxiogène » et « des allégations grossières, déconnectées de toute réalité »[8].
En octobre 2019, André Hébert co-fonde un groupe d’anciens combattants : le Collectif des combattantes et combattants francophones du Rojava (CCFR), dont il est le porte-parole[6]. Il dénonce, au nom de ce collectif, l’opération Source de paix et la passivité supposée du gouvernement français face à cette offensive turque, dans une tribune publiée par le journal Libération[9].
Il critique également le film Sœurs d’armes réalisé par Caroline Fourest dans un communiqué du CCFR l’accusant de « travestir la vérité historique »[10]. André Hébert déclare que le film ne correspond « ni politiquement, ni militairement »[11] à ce que les volontaires étrangers du YPG ont vécu en Syrie.
Publications
[modifier | modifier le code]- André Hébert (préf. Pauline Maucort), Jusqu'à Raqqa : avec les Kurdes contre Daech (récit), Paris, Les Belles Lettres, coll. « Mémoires de guerre » (no 26), , 250 p., 12,5 × 19,1 cm, broché (ISBN 978-2-251-44916-6 et 2-251-44916-7, OCLC 1096363760, BNF 45764045, SUDOC 235476714, présentation en ligne).
Références
[modifier | modifier le code]- Thomas Laurent, « Entretien avec un jeune communiste français parti se battre contre l’EI », sur Vice, (consulté le )
- Adrien Jaulmes, « André Hébert, un volontaire français contre Daech », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Mediapart intoxiqué par la DGSI ? - Rojava, ultragauche, propagande et terrorisme », sur lundimatin (consulté le )
- Nelly Terrier, « En Syrie, la guerre d’André, Français engagé volontaire contre Daech », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Prendre les armes pour le Rojava », sur www.franceinter.fr (consulté le )
- Denis DAUMIN, « Offensive d'Erdogan contre les Kurdes : "Il n’y aura pas de victoire éclair turque" », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le )
- Matthieu Suc et Jacques Massey, « Ces revenants du Rojava qui inquiètent les services de renseignement », sur Mediapart,
- « André Hébert, ancien volontaire du Rojava répond à Mediapart - « Pendant que nous luttions pour libérer les territoires occupés par Daech, les agents de la DGSI nous espionnaient par le trou de la serrure. » [MàJ : le témoignage d'un second », sur lundimatin (consulté le )
- Le Collectif des combattantes et combattants francophones du Rojava (CCFR), « Français, nous avons combattu aux côtés des Kurdes du Rojava », sur Libération.fr, (consulté le )
- Erwana Le Guen, « Sœurs d’armes: des vétérans de Syrie dénoncent une mauvaise propagande », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « André : "Il est impossible de tourner la page quand on voit ses camarades se faire massacrer" », sur www.franceinter.fr (consulté le )