Maxence de Damas est le fils de Charles de Damas, baron de Cormaillon, page du Roi en sa grande écurie, colonel d'infanterie, chevalier de Saint Louis, et de Marguerite Gabrielle de Sarsfield.
À la mort de son père, Charles de Damas, à Quiberon, colonel, aide de camp de Monsieur, Maxence de Damas, descendant par sa mère de Patrick de Sarsfield, général irlandais, et petit-fils du lieutenant général de Sarsfield, gouverneur de Lille, chargé de la défense des côtes françaises face à l'Angleterre[Qui ?], est conduit en Russie par son oncle le duc de Richelieu, qui le présente au Tsar Paul 1er, pour intégrer l'école militaire des cadets de Saint-Pétersbourg.
Sorti premier au classement des élèves étrangers, il commence une brillante carrière militaire au service du Tsar Alexandre.
Il participe aux campagnes européennes contre les armées napoléoniennes et entre dans Paris avec le grade et l'uniforme de général russe.
À la Restauration, à la demande de Louis XVIII, et avec l’agrément du Tsar Alexandre, Maxence de Damas intègre l'armée Française[2].
Dix jours plus tard, Il devient ministre de la Guerre, le 19 octobre 1823[2]. Il conçoit « l'armée de métier » par la loi de 1824, qui privilégie l'engagement au nombre, la compétence par la formation et la durée du service.
Il parvient à résoudre les crises d'Espagne et du Portugal, puis de Grèce avec l'Empire Ottoman, il ouvre de nouvelles ambassades dans tout l'orient et ordonne la première expédition archéologique sur l'Euphrate, qui mettra au jour sur un siècle de fouilles la ville d'Ur et les splendeurs de Khorsabad. Il négocie avec la République de Haïti[3] les indemnisations des Français après l'indépendance de la colonie de Saint-Domingue.
En 1825, le baron de Damas propose une réorganisation interne de l’administration centrale du Quai d'Orsay, où la répartition fonctionnelle prime sur la division selon le critère géographique. Il crée, sur le même plan que la division politique et la division des chancelleries, une division commerciale, divisée en deux sections, à laquelle est joint un bureau de statistique. Ce type d’organisation prévaudra, dans ses grandes lignes, jusqu’à la réforme de Philippe Berthelot en 1907 (la division commerciale prenant le nom de « direction des consulats et Affaires commerciales » à partir des années 1870).
De cette structure émanent les fonds « Négociations commerciales » (négociations le plus souvent bilatérales ayant abouti à la signature d’un accord, affaires traitées à Paris), « Affaires diverses commerciales » (grands projets tels que voies ferrées, exploitation des mines, commerce de denrées essentielles, expositions etc.) et « Statistiques extérieures ».
Le baron de Damas revient en France en 1833, et se retire dans la propriété de son épouse, le château de Hautefort[2]. Il entreprend la rédaction de ses mémoires et commence son ultime carrière dédiée aux œuvres sociales, gérant l'hospice d'Hautefort, créant localement la première « sécurité sociale », et promouvant l'agriculture par l'instauration d'un prêt d'honneur, premier crédit rural[4].
En mars et avril 1854, il séjourne avec la plus jeune de ses filles à Prague, puis à Dresde, où il reçoit un accueil chaleureux du comte de Chambord, dont il fut, vingt ans auparavant, le gouverneur, et de son épouse.
Après sa retraite à Hautefort, le baron de Damas fut le dernier représentant de sa branche à avoir résidé dans les possessions familiales de Bourgogne (Château de Malaisy, Cormaillon).
Maxence de Damas est inhumé à Anlezy (Nièvre), sauf son cœur, placé avec le corps de son épouse, à Hautefort[6].
Le monument sépulcral de Maxence de Damas et son épouse, visible dans la chapelle de l'hospice de Hautefort, est classé Monument historique depuis un arrêté du 12 juin 1978[7] .
Mémoires du baron de Damas (1785 - 1862), publiés par son petit-fils le Comte de Damas, 1922, Paris, librairie Plon, 2 volumes in 8°, XV+323-380 pages ; (réédition : Phénix Éditions, 2005 (ISBN2745814443)) ;
Sigismonde Charlotte Laure de Hautefort, baronne de DamasPetr Zaborov, « Ja Rossii i russkih ne zabyvaju Dvadcat' pjat' pisem barona de Dama k semejstvu Oleninyh », dans Cahiers du monde russe, no 39/3, 1998, [lire en ligne]
Charles Gabriel Godefroy Michel de Damas, prêtre (Marseille, - Paris, ) ;
Pierre Marie Edmond de Damas (Marseille, - Anlezy, ), marié en 1844 avec Blanche Charlotte Catherine Alexandrine de Bessou (1825-1880), d'où une nombreuse descendance ;
Amédée Jean Marie Paul de Damas, jésuite, nommé par Napoléon III aumônier des bagnards puis aumônier militaire de la campagne de Crimée, puis à Damas, fondateur et procureur des missions d'orient, auteur de plusieurs ouvrages sur la religion et les missions (Marseille, - Clermont-Ferrand, )
Alfred Jacques Marie Maxence de Damas (Marseille, - Billère, ), marié en 1850 avec Armandine de La Panouse, puis en 1863 avec Isabelle Deborah Young (1826-1904). Sans postérité des deux mariages.
↑Voir historique des noms de pays « Saint-Domingue ».
↑d'après les Mémoires du Baron de Damas,Librairie Plon, 1922.
↑Thomas Mcdonald, Mémoires d'une Périgourdine - 1828-1862 - Journal intime de Marie-Thérèse de Damas d'Hautefort marquise de Cumont, Limoges, Les Ardents éditeurs, , 255 p., p. 178-182 & 204-208
↑Thomas McDonald, Mémoires d'une Périgourdine - 1828-1862 - Journal intime de Marie-Thérèse de Damas d'Hautefort marquise de Cumont, Limoges, Les Ardents éditeurs, , 255 p., p. 234
Hubert Lamant, La Maison de Damas, ducs et pairs de France, 1977, un volume in 4°, 353 pages ;
Georges Martin, Histoire et généalogie des Maisons de Gontaut-Biron et d'Hautefort, 1995, un volume in 8°, Lyon, l'auteur, 251 pages ;
Thomas McDonald, Mémoires d'une Périgourdine - 1828-1862 - Journal intime de Marie-Thérèse de Damas d'Hautefort, marquise de Cumont, 2024, Limoges, Les Ardents éditeurs, 255 pages.