Angel (parfum) — Wikipédia
Marque | Thierry Mugler |
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Lancement | 1992 |
Créateur | Olivier Cresp et Yves de Chiris (nez) Cristalleries Brosse et Thierry Mugler (flacon) |
Égéries | Estelle Lefébure, Jerry Hall, Naomi Watts, Eva Mendes |
Notes | Bergamote, mandarine ou tangerina (note de tête) Abricot, fruits de la Passion et pêche (note de cœur) Caramel, patchouli, vanille et chocolat noir (note de fond) |
Cible | parfum féminin |
Angel est le premier parfum signé par le styliste Thierry Mugler, datant de 1992, appartenant à Clarins jusqu'en 2020, qui l'a revendu à L'Oréal. De nos jours, avec son flacon en forme d'étoile à la couleur bleu ciel, il reste l'une des meilleures ventes en France.
Historique
[modifier | modifier le code]Dans les années 1990, Thierry Mugler, le « prince des podiums », est au sommet de sa gloire[1] : ses looks futuristes à base de métal, ses défilés monumentaux, sont systématiquement attendus. « À l'époque, Thierry Mugler était une star et l'un des seuls créateurs à ne pas posséder sa licence de parfum[1] » .
Sur les indications de Thierry Mugler, le nez Olivier Cresp créé la formule du parfum.
Au départ, aucun verrier ne veut fabriquer un flacon en forme d'étoile plate à cinq branches tel que l'a dessiné Jean-Jacques Urcun[1] ; après deux ans de recherches, les verreries Brosse conçoivent un procédé exclusif[2]. Le parfum, à l'odeur sucrée de patchouli, sort finalement en 1992[3]. Alors qu'à l'époque les flacons sont majoritairement jaunes ou blancs, le parfum bleu devient rapidement un succès, un an après sa première commercialisation[4].
Il est en 2011 le troisième parfum le plus vendu en France en valeur avec 3,2 % de part de marché[5], précédé du No 5 de Chanel et de J'adore de Christian Dior[6] ; il est le premier en nombre de flacons vendus[4]. À propos de ces trois parfums, Véra Strubi de Clarins précise : « Les grands parfums ont du caractère, […] Ce sont des parfums que l'on remarque et que l'on n'oublie pas[4] ».
Description
[modifier | modifier le code]Le parfum Angel est composé de 30 % de patchouli, avec des notes fruitées, de bonbon, caramel et miel, ainsi qu'un peu de coumarine et de chocolat. Il se caractérise par sa couleur bleue et son flacon en forme d'étoile de cristal[3], qui contribuent à sa notoriété et son succès[7].
Publicités
[modifier | modifier le code]En 1992, la campagne de lancement d'Angel met en scène le top-model français Estelle Lefébure à Manhattan[8], dont elle reste l'ambassadrice jusqu'en 1994. En 1995, Thierry Mugler fait appel au mannequin quadragénaire et ancienne compagne de Mick Jagger, Jerry Hall. Puis, Amy Wesson en 1998, Anna Maria Cseh en 2003 et Bianca Balti en 2006 lui succèdent. À partir de 2008, la marque renoue avec des égéries publicitaires plus renommées en choisissant l'actrice britannique Naomi Watts[9] puis en 2011, l'actrice américaine d'origine cubaine Eva Mendes[10].
Pour son lancement en France, à la place d'une « fête somptueuse avec des VIP du monde entier » initialement prévue, la marque effectue une opération de marketing relationnel en créant un « Angel's Tour » : un camion aux couleurs du parfum sillonne le pays afin de proposer dans de nombreuses villes des échantillons, des cartes de fidélité, etc.[1].
Inspirations
[modifier | modifier le code]Angel a par la suite été décliné en plusieurs autres fragrances, reprenant un nom similaire, une écriture identique mais de couleur différente à chaque fois :
- 1998 : Angel Innocent (créé par Laurent Bruyère), sans patchouli[11].
- 2005 : Angel Le Lys[12] (créé par Christine Nagel)
- 2005 : Angel Violette (créé par Françoise Caron)[12]
- 2005 : Angel Pivoine (créé par Olivier Cresp)[12]
- 2006 : Angel La Rose[13] (créé par Olivier Cresp)
- 2009 : Angel Sunessence, avec de l'hibiscus.
- 2009 : Angel Liqueur de Parfum, avec des fruits confits.
Angel ayant été plagié par la maison de parfums Molinard pour leur fragrance Nirmala, Thierry Mugler lui intente un procès qu'il gagne en 1999 ; le droit d'auteur du parfumeur dans cette affaire est ainsi reconnu par le tribunal de commerce de Paris[14],[15],[16].
Récompenses
[modifier | modifier le code]Aux États-Unis en 2007, les FiFi Awards de la Fragrance Foundation décernent à Angel le prix Hall of Fame[17]. En 2010, il reçoit également le prix Hall of Fame - féminin aux Canadian Fragrance Awards[18].
Postérité
[modifier | modifier le code]Parmi les marques influencées[1] :
- Héritage de Guerlain (1992)
- Lolita Lempicka de Lolita Lempicka (1997)
- Hypnotic Poison de Dior (1998)
- Rahat Loukoum de Serge Lutens (1998)
- Coco Mademoiselle de Chanel (2001)
- Euphoria de Calvin Klein (2005)
- Miss Dior Chérie de Dior (2005)
- Black Orchid de Tom Ford (2006)
- Nina de Nina Ricci (2006)
- Love de By Kilian (2007)
- Loverdose de Diesel (2011)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Émilie Veyretout, « 1992, Angel de Thierry Mugler », sur lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le )
- Francine Rivaud, « Serge Mansau, l'habilleur des grands parfums », Luxe, sur challenges.fr, Challenges, (consulté le )
- « Nez angélique », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
- Marion Vignal, « Angel… Une star signée Mugler », L'Express Styles, no 3203, , p. 54 à 55 (ISSN 0014-5270)
- Margaret Alwan, « J'Adore de Dior, toujours n°1 devant Chanel », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
- « La lutte au finish de J'adore de Dior et no 5 de Chanel » sur Les Échos, 7 mars 2011
- « Angel : une nouvelle voie olfactive », sur Le journal des femmes, (consulté le )
- (en) Christina Han, « The Secrets Behind Thierry Mugler’s Iconic Angel Ad Campaigns », The Cut, sur nymag.com, New York Magazine, (consulté le )
- Claire Mabrut, « Naomi Watts, nouvel ange de Thierry Mugler », sur lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le )
- Marie Desnos, « Eva Mendes, tentatrice pour Mugler », sur parismatch.com, Paris Match, (consulté le )
- Le Guérer, p. 296.
- Turin, Sanchez, p. 72
- Turin, Sanchez, p. 71 et 72
- Dorota Leszczyńska, Management de l'innovation dans l'industrie aromatique, Éditions L'Harmattan, 2007, p. 92
- Louise Prothery, « Faux à plein nez », L'Expansion, (consulté le )
- Stéphane Marchand, Les guerres du luxe, Fayard, , 382 p. (ISBN 978-2-213-60953-9), « Le parfum « œuvre de l'esprit » »
- (en) « The FiFi Awards Hall of Fame Scents », sur Fragrance Foundation (consulté le )
- « Les prix du parfum canadiens dans le ton des Fifi Awards », sur cyberpresse.ca, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Marie Bénédicte Gauthier, Parfums mythiques, La Martinière, 208 p.
- Annick Le Guérer, Le parfum des origines à nos jours, Odile Jacob, 2005, 406 p.
- (en) Luca Turin, Tania Sanchez, Perfumes:The A-Z Guide, Profile Books, 2010, 863 p.
Article
[modifier | modifier le code]- Jacques Brunel, « La bonne étoile », Le monde Style,
Article connexe
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- Laetitia Quintano, « Thierry Mugler vous passe la bague au doigt », sur lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le )