Antoine Gombaud — Wikipédia
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Antoine Gombaud, dit le « chevalier de Méré », est un écrivain français, né en Angoumois en 1607 et mort le au château de Beaussais. Contemporain de Blaise Pascal, il eut avec lui une longue correspondance sur les calculs de probabilités et le « problème des partis. »
Biographie
[modifier | modifier le code]Il est issu de la petite noblesse provinciale et n'est pas fortuné[1] : l'inventaire après décès retrouvé au château de Beaussais témoigne d'un mobilier modeste et une bibliothèque limitée à 34 livres. Les archives départementales des Deux-Sèvres révèlent diverses escroqueries commises par un frère d'Antoine : Josias Gombaud, seigneur de Plassac[2].
Moraliste de l'« honnête homme »
[modifier | modifier le code]Il est connu pour ses essais sur l’honnête homme[3].
En tant que noble, il adopte le titre de chevalier pour le personnage de ses dialogues représentant ses propres idées (Méré car c’est là qu’il reçut son éducation). Ses amis le surnomment ainsi par la suite[4].
Méré est un important théoricien de salon : comme bon nombre de penseurs libéraux du XVIIe siècle, il se méfiait du pouvoir héréditaire et de la démocratie, et pensait que la résolution de problèmes par la discussion libre entre gens d’esprit, cultivés et mondains était préférable. Ses deux essais les plus connus sont L’honnête homme et De la vraie honnêteté[5].
Le problème du chevalier de Méré
[modifier | modifier le code]Mais c’est surtout sa contribution à la théorie des probabilités qui le fit connaître. En tant que mathématicien amateur, il entreprit de résoudre un problème déjà agité un siècle plus tôt : le problème des partis ou problème des points. Ce problème est le suivant : si deux personnes se mettent d’accord pour jouer à un jeu un certain nombre de manches, au meilleur des sept manches par exemple, et qu’elles sont interrompues avant la fin, comment diviser la mise en jeu si, disons, le premier gagne une manche et le deuxième en gagne trois[6],[7] ?
Fidèle à ses méthodes de salon, Méré convainc l’académie de Mersenne de le résoudre. Blaise Pascal et Pierre de Fermat relèvent le défi, et c’est dans leur échange de lettres sur ce sujet que sont jetées les bases de la théorie moderne des probabilités[8].
Méré a prétendu qu’il avait découvert la théorie des probabilités lui-même, une affirmation qui ne fut pas prise au sérieux par les mathématiciens impliqués.[Information douteuse] Il a prétendu aussi que ses calculs de probabilités démontraient que les mathématiques elles-mêmes étaient incohérentes et que les mathématiciens avaient tort de penser que les droites étaient divisibles à l’infini[9].
Œuvres
[modifier | modifier le code]L'orthographe utilisée ici est celle de l'édition 1930 des œuvres complètes aux Éditions Fernand Roche.
Œuvres philosophiques
[modifier | modifier le code]- Les Conversations ;
- Discours de la Justesse ;
- Des Agrémens ;
- De l'Esprit ;
- De la Conversation ;
- Le jeu de l'hombre, Paris, Barbin, 1674 (anonyme) ; 2e édition, révisée, 1677.
- Œuvres posthumes :
- De la vraïe honneteté,
- Suite de la vraïe honneteté,
- De l'Eloquence et de l'Entretien,
- De la Delicatesse dans les choses et l'Expression,
- Le Commerce du monde,
- Suite du Commerce du monde.
Roman
[modifier | modifier le code]- Les Avantures de Renaud et d'Armide
Poésie
[modifier | modifier le code]- A une dame trop curieuse de sa parure ;
- Madrigal.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jacques PRÉVOT, « MÉRÉ ANTOINE GOMBAUD chevalier de (1607-1684) », sur universalis.fr.
- Compte-rendu de Paul Leuilliot (Revue des Annales, Année 1959, vol. 14-1, pp. 162-163) sur Louis Merle, « Autour du Chevalier de Méré. Antoine Gombaud et sa famille (d'après et avec des documents inédits) », Cahiers de l'Ouest, .
- Charles Augustin Sainte-Beuve, « Le Chevalier de Méré ou de l’honnête homme au XVIIe siècle », Revue des Deux Mondes, (lire en ligne)
- (en) Aaron Brown, The Poker Face of Wall Street, John Wiley & Sons, , 368 p. (ISBN 978-1-118-16110-4, présentation en ligne)
- E. Feuillâtre (dir.), Les Épistoliers Du XVIIe Siècle, Librairie Larousse, , chapitre « Sur le chevalier de Méré ».
- Paul Deheuvels, La probabilité, le hasard et la certitude, P.U.F., coll. « Que Sais-je », (ISBN 9782130571254, DOI 10.3917/puf.deheu.2008.01), « II. Les débuts du calcul des probabilités : fortune et ruine du chevalier de Méré », p. 15-20
- (en) Tom M. Apostol, Calculus, Blaisdell Publishing Company, (lire en ligne)
- (en) Keith Devlin, The Unfinished Game : Pascal, Fermat, and the Seventeenth-Century Letter that Made the World Modern, Basic Books, , 304 p. (ISBN 978-0-7867-2632-5, présentation en ligne)
- (en) James Franklin, The Science of Conjecture : Evidence and Probability Before Pascal, JHU Press, , 520 p. (ISBN 978-1-4214-1880-3, présentation en ligne)
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Benedetta Craveri, L'âge de la conversation, Gallimard, 2002.
- Rémy Foisseau et Jean-Paul Taillé, Le Chevalier de Méré - Énigmatique honneste homme du XVIIe siècle, Mon Petit Éditeur, 2012.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Le pari du chevalier de Méré