Antonio Guansé — Wikipédia

Antonio Guansé
Antonio Guansé (Capture d'écran d'une vidéo de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain).
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Antoni Guansé i Brea
Nationalité
Activité
Formation
Escuela superior de bellas artes de San Jorge, Barcelone
Lieu de travail
France (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Prix de la Critique, 1962

Antonio Guanse, né le à Tortosa (Espagne) et décédé le à Paris 10e[1], est un peintre et lithographe espagnol.

Tortosa

Le père d'Antonio Guansé, né à Tortosa en 1926, est fonctionnaire[2]. Antonio effectue ses études secondaires à Barcelone où il entre ensuite à la Escuela superior de bellas artes San Jorge. Très jeune, il écrit des poèmes[3] et le goût de la poésie ne le quittera jamais : il illustrera plus tard des éditions bibliophiliques de Paul Éluard[2] et Jean Breton.

Institut français de Barcelone

Peignant des portraits et paysages de Cerdagne à partir de 1945, Antonio Guanse est de, 1948 à 1951, membre des ciclos experimentales de arte nuevo en compagnie notamment d'Antoni Tàpies, de Josep Guinovart (es), de Jose Picó et de José Subirà-Puig[4], fréquente l'Institut français de Barcelone et effectue des séjours à Ibiza aux Baléares où il peint le monde des pêcheurs et des paysans. Il s'intéresse à l'art roman, à Zurbaran, à Rembrandt, à Goya et à Isidre Nonell[5]. Sa première exposition personnelle se tient à Barcelone en 1950.

En 1953, il arrive à Paris grâce à une bourse de l'État français[6], y découvre Van Gogh et Picasso et s'y installe définitivement en 1954, dans un premier temps dans un atelier situé en face du Bateau-Lavoir (il s'installera ensuite au 68, avenue d'Italie[7]). Il voyage et peint en Hollande, en Allemagne et en Écosse.

Raymond Suillerot organise sa première exposition personnelle à Paris en 1955. Antonio Guansé, qui sera dorénavant artiste permanent de sa galerie, réalise alors ses premières lithographies et gravures. C'est en 1959 qu'il recherche un nouveau langage plastique qui s'apparente à ce que l'on nommera plus tard la Nouvelle figuration.

À partir de 1965, la présence de l'homme dans ses toiles devient primordiale. Sa peinture manifeste une avancée forte vers la simplification, le dépouillement des formes, le besoin d’aller ou de revenir à l’essentiel, offrant à Gérard Xuriguera de situer Antonio Guansé avec Francis Bacon, John Christoforou, Maurice Rocher, Bengt Lindström, Francis Salles, Maryan S. Maryan, Marcel Pouget et Louis le Brocquy parmi les artistes qui, s'étant reconnus dans cette famille expressionniste à qui « conviennent les formes suggérées et la fièvre gestuelle de cette figuration défigurée », voient avec surprise leurs œuvres faire l'objet d'un regard autre, d'un intérêt qui, toutefois, fut initialement moins une adhésion qu'un réflexe de curiosité[8]. Ses premières sculptures, céramiques et décorations murales datent de 1971.

Mort en , Antonio Guansé repose au cimetière de la Villette[9].

Contributions bibliophiliques

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  • Paul Éluard, Dit de la Force et de l'Amour, préface et trente-quatre lithographies originales d'Antonio Guansé, cent exemplaires numérotés, éditions Robert Turbot, 1962.
  • Jean Breton, Porter plainte, collage d'Antonio Guansé, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1971.
  • Jean Breton, La couleur d'aboie qu'au soleil, vingt papiers collés d'Antonio Guansé, collection « Le livre unique », Librairie Sain-Germain-des-Prés, 1971.
  • Jean Breton, La fête en cage, douze papiers collés d'Antonio Guansé, collection « Le livre unique », Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1972.
  • Jean Breton, La beauté pour réponse, quatre lithographies originales d'Antonio Guansé, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1972.
  • Jean Breton, Fouetté, trois lithographies originales d'Antonio Guansé, Librairie Sain-Germain-des-Prés, 1972.
  • Jean Breton, Tes genoux crient, vingt-huit papiers collés d'Antonio Guansé, collection « Le livre unique », Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1973.
  • Michel Luneau, O Positif, ornements d'Antonio Guansé, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1977.
  • Philippe-Samuel Naud, Le carnet du chanteur de Bagdad, illustrations d'Antonio Guansé, P.-S. Naud éditeur, 2000.

Expositions

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Expositions personnelles

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  • Galería El Jardin, Barcelone, 1950, 1951.
  • Galerie Suillerot, Paris, 1955, 1957, 1958, 1959, 1961, 1962, 1965, 1967, 1969, 1972, 1974, novembre 1976, 1978.
  • Galerie Jacques Peron, Paris, décembre 1959.
  • Galerie Saint-Placide, Paris, 1962.
  • Rétrospective Antonio Guansé, Maison de la culture de Caen, 1967.
  • Galerie Entracte, Lausanne, 1968.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Maison de la culture de Bourges, octobre-novembre 1971.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Maison de la culture de Dole (Jura), 1971.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Maison de la culture d'Annemasse, 1971.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Maison de la culture de Thonon-les-Bains, 1971.
  • Fauna's Galería de arte, Madrid, juin 1972.
  • Centre culturel d'Ivry-sur-Seine, 1975.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Maison des Jeunes de Belleville, Paris, 1978.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Centre culturel André-Malraux, Le Pecq, 1979.
  • Guansé, Musée des Beaux-Arts d'Arras, mai-juillet 1979.
  • Guansé, Palais des congrès de Perpignan, octobre 1979.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Palais de la culture, Vannes, 1981.
  • Antonio Guansé, rétrospective, Musée de Saint-Cyprien, 1984.
  • Guansé - Œuvres récentes, Galerie du Sénat, Paris, septembre-octobre 1991.
  • Galerie Leonardo, Paris, 1992, 2000.
  • Centre d'études catalanes, Paris, mai 1995[10].
  • Studio Kostel, Paris, mai 1995[10].
  • Antonio Guansé, rétrospective, Centre d'art Santa Monica, Barcelone, 1998.
  • Guansé, Musée d'art moderne de Tarragone, 2001.
Palais Galliera, Paris
Église monolithe de Saint-Émilion

Expositions collectives

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Dits d'Antonio Guansé

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  • « L'art doit figurer le cri ou l'amour de l'homme pour que l'œuvre ne s'écroule pas, gratuite et inutile. Essayons de surprendre les secrets de la nature, de saisir le rapport de l'homme avec les hommes, avec les montagnes, avec le soleil, avec le cosmos, pour construire une art organique qui doit nous approcher de la vie. » - Antonio Guansé[17]

Réception critique

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  • « De la nature qu'il peint avec une gamme d'ocres sensible et de tons chauds et sourds, Guansé ne garde que les lignes de force rythmiques, la combinaison des masses; il le fait avec une cohérence figurative qui confère à sa représentation une qualité objective sans relation perceptible avec la réalité qui en est le sujet. » - Le Monde, , pour l'attribution du Prix de la Critique à Antonio Guansé[18]
  • « Sa palette, violemment contrastée, s'est simplifiée et avivée. S'y étalent plus volontiers des rouges éclatants, des oranges et des noirs que les teintes brulées de naguère. Cette conquête de la couleur semble ouvrir sur de nouvelles préoccupations spatiales. » - Le Monde, [19]
  • « Chaque forme, chez Guansé, est pulsion qui balafre l'espace et questionne le dieu muet. » - Jean Breton[20]
  • « Au thème de la Foule avec lequel sourd un sentiment de révolte, une violence farouche et sincère, et de celui des Paysages d'Espagne et de Provence où prédominent les couleurs d'une palette fauve, succède le thème de L'Homme. Il dit lui même refuser d'isoler le paysage de la figure et vouloir poursuivre un dialogue étroit avec la nature. Ce besoin de synthèse entre l'homme et l'univers doit lui permettre de trouver l'équivalent d'un langage plastique, d'une figuration autre. Pour cela, les formes éclatent et se répondent : le rocher se fait corps et vice-versa. » - Lydia Harambourg[5]
  • « Un tempérament puissant, une ferveur qui ne manque pas d'agressivité. Les premières toiles de cet artiste participent d'une violence expressionniste très catalane ; puis son lyrisme naturel se tempère et s'organise, synthétise le spectacle du monde en lui donnant de nouvelles structures avec toujours, à l'arrière plan, une sorte d'âpreté pathétique. » - Gérald Schurr[10].
  • « Sa peinture est chaude, dramatique, expressionniste, et finalement très espagnole ; profondément humaine, son lyrisme anime le jeu balancé des masses légèrement géométrisé. » - Dictionnaire Bénézit[6]

Prix et distinctions

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Collections publiques

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Musée national du Bangladesh, Dacca
Musée national centre d'art Reina Sofía, Madrid
Château de Dieppe
Musée d'art de Pully

Drapeau du Bangladesh Bangladesh

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Collections privées

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  • Consorci Museu d'art contemporani (collection Lluis et Carmen Bassat), Nau Gaudi, Mataró.
  • Henri Adam-Braun[25].
  • Palm Beach, Cannes, fresques murales de la salle des fêtes[5].

Références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Nouveau dictionnaire national des contemporains, Paris, Editions du Nouveau dictionnaire national des contemporains, , 946 p., p. 435
  3. Christophe Dauphin, « Les hommes sans épaules Antonio Guansé »
  4. Maria Dolors Muntané, « Catalans pel món - Antoni Guansé », Revista del Centre de jectura de Reus, n°290, janvier 1977.
  5. a b et c Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993, pages 214-215.
  6. a b c et d Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.6, page 511.
  7. a b et c Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  8. Gérard Xuriguera, Regard sur la peinture contemporaine - La création picturale de 1945 à nos jours, Arted, 1983.
  9. Bertrand Beyern, Cimetière de la Villette, personnalités y reposant
  10. a b et c Gérald Scurr, Le guidargus de la peinture, Les de l'amateur, 1996, page 391.
  11. Musée San Telmo, Salon Biarritz - San Sebastian, présentation de l'exposition, 1965
  12. Jean Cassou et Adolphe de Falgairolle, Première Biennale d'art contemporain espagnol, catalogue, éditions du palais Galliera, 1968.
  13. Farah Pahlavi, Mehrdad Pahlbod et Édouard Georges Mac-Avoy (préface et avant-propos), Première exposition internationale des arts de Téhéran, catalogue d'exposition, 1974
  14. Info en Punto, Antonio Guanse y sus amigos en Paris, présentation de l'exposition, avril 2010
  15. a et b Ville de Bellême (Orne), Arts en cités, présentation de l'exposition, 2017
  16. a et b Semiose, Quarante ans et plus ! - Regards sur la collection de la ville d'Anglet, présentation de l'exposition, 2020
  17. Antonio Guansé, préface pour Dit de la Force et de l'Amour de Paul Éluard, Éditions Robert Turbot, 1962.
  18. a et b J.M., « Le Monde du 13 juillet 1962 »
  19. G.B., « Le Monde du 22 novembre 1972 »
  20. Jean Breton, L'équilibre en flammes, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1984.
  21. Musée d'art moderne de Tarragone, Antonio Guansé dans les collections
  22. Collection d'art contemporain de la ville d'Anglet, Antonio Guansé
  23. Danièle Giraudy, Les collections d'art moderne - Musée Picasso - Château Grimaldi - Antibes, éditions du Musée Picasso, 1988.
  24. Musée national d'art moderne, Antonio Guansé dans les collections
  25. Ader-Nordmann, Catalogue de la collection Henri Adam-Braun, Hôtel Drouot, 29 novembre 2013.
  26. Hôtel Belvédère, présentation de la collection d'art

Bibliographie

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  • René Barotte et Maurice Gieure, Guansé, éditions de la Galerie Jacques Peron, Paris, 1959.
  • Maurice Gieure, Antonio Guansé, éditions Pierre Cailler, Génève, 1960.
  • Nouveau dictionnaire national des contemporains, Éditions du Nouveau dictionnaire national des contemporains, Paris, 1964.
  • Julián Gállego, Guansé, éditions Pierre Cailler, éditions Pierre Cailler, Genève, 1965.
  • Gérard Xuriguera, Dix peintres espagnols de Paris, Arted, 1972.
  • Gérard Xuriguera, « Antonio Guansé », Cuadernos de Arte, n°24, Iberico Europea de Ediciones, 1973.
  • Dictionnaire universel de la peinture, Le Robert, 1975.
  • Maria Dolors Muntané, « Catalans pel món - Antoni Guansé », Revista del Centre de lectura de Reus, n°290, .
  • Gérard Xuriguera, Guansé, Le Musée de poche, 1978.
  • Alain Bosquet, Guansé, éditions du Musée des Beaux-Arts d'Arras, 1979.
  • Gérard Xuriguera, Regard sur la peinture contemporaine - La création picturale de 1945 à nos jours, Arted, 1983.
  • Gérard Xuriguera, Les années 50 - Peintures, sculptures, témoignages, Arted, 1984.
  • Jean Breton, « Soleil à hauteur d'homme - Sur l'œuvre de Guansé », L'équilibre en flammes, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1984.
  • Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  • Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des artistes, Éditions Ides et Calendes, 1993.
  • Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
  • Gerard Vergés et Joan M. Pujals, Guansé, Diputación provincial de Tarragona, 2001.
  • Christophe Dauphin, « Le peintre de cœur : Antonio Guansé », Les Hommes sans épaules, n°26, 2e semestre 2008.
  • Noemi de Haro García, Grabadores contra el Franquismo, Consejo superior de investigaciones científicas, Biblioteca de historia del arte, Madrid, 2010.

Liens externes

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