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DeutschApis mellifera ligustica — Wikipédia
Apis mellifera ligustica dite abeille italienne[1] ou abeille jaune[1] est une sous-espèce d'abeilles élevée pour son miel[2].
Apparue au sud des Alpes italiennes, en Ligurie qui lui a donné son nom, elle est, avec la Buckfast, la plus répandue des abeilles.
Elle est l'une des races d'abeilles les plus populaires dans l'apiculture mondiale en raison de son tempérament doux, de sa productivité élevée et de sa capacité à bien s'adapter à différents environnements climatiques. C'est la race la plus exportée au monde, notamment sur les continents américain et australien[2]
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]La Ligustica a de nombreuses qualités. Elle est réputée pour son caractère très doux, son adaptabilité aux différents climats, bien qu'elle s'avère moins productive dans les zones tropicales humides et les zones de grand froid. Elle est une bonne constructrice, assez féconde et résistante aux maladies. Elle est qualifiée de sous-espèce invasive ou d'exotique envahissante dans certains pays de l'UE, où elle affecte des abeilles locales (sous-espèces locales d'A. mellifera), notamment par hybridation[3].
Elle essaime et propolise assez peu et tient bien sur le cadre. En revanche, elle a tendance à emmagasiner du miel loin du couvain et à en consommer beaucoup en hiver, a un assez mauvais sens de l'orientation et est sensible au pillage[4].
Elle a un indice cubital moyen de 2,35 (entre 2 et 2,7).
Origine et répartition
[modifier | modifier le code]L'abeille italienne est originaire de la Ligurie, une région située dans le nord-ouest de l'Italie. C'est cette région qui lui a donné son nom scientifique "ligustica". Bien qu'elle soit parfois associée à d'autres régions d'Italie, comme la Sicile, son origine spécifique est bien la Ligurie.
Cela dit, l'abeille italienne s'est largement répandue dans tout le pays et est aujourd'hui largement répandue à travers le monde, en particulier dans les Amériques, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Grâce à ses qualités apicoles, elle a été largement introduite dans d'autres régions, y compris en Europe de l'Ouest, en Asie et en Afrique. Elle est l'une des sous-espèces d'abeilles les plus élevées en apiculture.
Morphologie
[modifier | modifier le code]L'abeille italienne est de taille moyenne et possède une couleur distincte allant du jaune clair au brun doré, souvent marquée par des anneaux abdominaux jaune vif. Ce trait esthétique est l'un des éléments distinctifs par rapport aux autres sous-espèces, comme l'abeille noire (Apis mellifera mellifera), qui est plus sombre.
Traits distinctifs
[modifier | modifier le code]- Couleur jaune dorée avec des bandes abdominales claires.
- Corps légèrement plus petit que certaines autres sous-espèces, notamment Apis mellifera carnica.
- Langue relativement longue, ce qui lui permet d'accéder à des fleurs à corolle profonde.
Comportement
[modifier | modifier le code]Douceur
[modifier | modifier le code]L'abeille italienne est connue pour son tempérament doux. Elle est considérée comme l'une des sous-espèces les moins agressives d'Apis mellifera. Cette caractéristique en fait une abeille facile à manipuler pour les apiculteurs, réduisant les risques de piqûres lors de la gestion des ruches.
Prolificité
[modifier | modifier le code]La reine italienne est très prolifique, pondant une grande quantité d'œufs, en particulier au printemps et en été. Cette capacité à maintenir une population importante de la colonie permet de soutenir une forte activité de collecte de nectar et de pollen pendant la saison de floraison.
Productivité
[modifier | modifier le code]L'abeille italienne est réputée pour sa production de miel. Son comportement de butinage est constant et elle est capable de travailler dans des conditions climatiques variées. Les colonies italiennes stockent généralement plus de miel que ce dont elles ont besoin pour l'hiver, ce qui est avantageux pour les apiculteurs.
Hygiène
[modifier | modifier le code]Un autre avantage de cette sous-espèce est son comportement hygiénique. Les abeilles italiennes sont reconnues pour leur capacité à maintenir une ruche propre, ce qui aide à réduire la propagation des maladies. Elles enlèvent rapidement les cadavres d'abeilles ou les débris de la ruche, limitant ainsi les infections et les infestations parasitaires.
Butinage et fidélité aux sources
[modifier | modifier le code]Les abeilles italiennes sont très bonnes butineuses et, contrairement à certaines autres sous-espèces, elles sont connues pour leur fidélité aux sources de nectar. Cela signifie qu'une colonie d'abeilles italiennes se concentrera sur une seule source florale à la fois, ce qui peut être un avantage pour une pollinisation ciblée.
Adaptabilité climatique
[modifier | modifier le code]L'abeille italienne préfère les climats tempérés et chauds. Elle s'adapte bien aux étés chauds et aux hivers modérément froids, comme ceux de sa région méditerranéenne d'origine. Cependant, elle est moins adaptée aux régions avec des hivers longs et rigoureux, car elle a tendance à élever du couvain tard dans la saison, ce qui peut consommer les réserves de miel plus rapidement en hiver.
En revanche, dans les régions avec des conditions climatiques clémentes, elles prospèrent et peuvent maintenir une production de couvain plus longue. C'est pour cette raison que Apis mellifera ligustica est particulièrement populaire dans des régions comme la Californie, l'Australie et l'Amérique du Sud.
Santé et résistance aux maladies
[modifier | modifier le code]L'abeille italienne est relativement résistante à certaines maladies, bien qu'elle soit vulnérable à d'autres, notamment le varroa (Varroa destructor). Ce parasite est un problème majeur dans les colonies d'abeilles à travers le monde, et Apis mellifera ligustica n'y fait pas exception.
Certaines souches italiennes montrent toutefois un comportement hygiénique accru qui leur permet de lutter plus efficacement contre les infestations de varroa, en éliminant les larves infectées avant que le parasite ne puisse se reproduire. Cependant, cette caractéristique n'est pas aussi prononcée que chez d'autres sous-espèces, comme Apis mellifera carnica ou certaines lignées spécifiques sélectionnées pour leur résistance au varroa.
Utilisation en apiculture
[modifier | modifier le code]Apis mellifera ligustica est l'une des sous-espèces les plus couramment utilisées en apiculture commerciale en raison de ses nombreux avantages. Son tempérament doux la rend facile à gérer, même pour les apiculteurs amateurs. De plus, sa prolificité et sa productivité élevée en miel sont des qualités recherchées dans la production de miel à grande échelle.
Cependant, elle présente aussi certains inconvénients, notamment sa tendance à utiliser de grandes quantités de miel pendant l'hiver en raison de la taille importante de ses colonies. Cela nécessite souvent que les apiculteurs nourrissent les colonies pendant la période hivernale, en particulier dans les régions où les hivers sont longs et froids.
Sélection et hybridation
[modifier | modifier le code]Pour obtenir l'abeille Buckfast, Frère Adam a croisé l'abeille italienne avec d'autres sous-espèces, notamment l'abeille de montagne du Caucase (Apis mellifera caucasica) et l'abeille noire britannique. Le résultat a été une abeille hybride qui combinait les meilleures caractéristiques de chaque sous-espèce :
- La douceur et la prolificité de l'abeille italienne.
- La résistance aux maladies et la robustesse de l'abeille noire.
- L'adaptabilité et l'aptitude au butinage de l'abeille caucasienne.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références taxonomiques
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives au vivant :
- (en) Référence Hymenoptera Online Database : Apis mellifera ligustica
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gilles Fert (préf. Henri Clément), L'élevage des reines, Paris, Éditions Rustica, coll. « Les cahiers de l'élevage », , 128 p. (ISBN 978-2-84038-817-3, BNF 41197783, présentation en ligne)
- Henri Clément (dir.), Yves Le Conte, Jean-Marie Barbançon, Bernard Vaissière, Paul Bonnaffé, Catherine Reeb, Gilles Fert, Etienne Bruneau, Roch Domerego et Gilles Ratia (ill. Paul Starosta, Isabelle Arslanian, Frédérique Bertrand, Patrick Morin), Le traité Rustica de l'apiculture, Paris, Éditions Rustica, (réimpr. 2009), 528 p., 195 mm x 240 mm (ISBN 978-2-84038-421-2, BNF 38887083, présentation en ligne), p. 45
- UICN, Gestion des espèces exotiques envahissantes pour protéger les pollinisateurs sauvages, , 44 p. (lire en ligne), p.7
- Les races d'abeilles.
