Ariel (ville) — Wikipédia

Ariel
Blason de Ariel
Héraldique
Ariel (ville)
Administration
Territoire Cisjordanie
(occupée et administrée par Israël)
Gouvernorat (Palestine) Gouvernorat de Salfit
District (Israël) District de Judée et Samarie
Type de localité Colonie israélienne
Ville
Maire Yair Chetboun[1] (depuis 2024)
Démographie
Population 20 520 hab. (2022)
Densité 1 398 hab./km2
Géographie
Coordonnées 32° 06′ 22″ nord, 35° 11′ 16″ est
Superficie 1 467,7 ha = 14,677 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Palestine
Voir sur la carte administrative de Palestine
Ariel
Vue d'Ariel
Un quartier d'Ariel

Ariel (en hébreu : אֲרִיאֵל) est une colonie israélienne située en Cisjordanie, à 3 km au nord de la ville palestinienne de Salfit, à 40 km à l'est de Tel Aviv et 40 km à l'ouest du Jourdain, 60 km au nord-ouest de Jérusalem et environ 17 kilomètres à l'est de la Ligne verte.

La colonie a été fondée en 1978, elle a le statut de ville depuis 1998. Sa population en 2022 s'élevait à 20 520 habitants[2], plus environ 10 000 étudiants[3]. C'est la quatrième plus grande colonie israélienne en Cisjordanie après Modiin Illit, Betar Illit et Ma'aleh Adumim[4], et la plus grande qui ne se trouve pas près de la Ligne verte.

Étymologie

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Ariel (prononcé Ari'el), signifie littéralement « Lion de Dieu ». « Ari » (Lion en hébreu) est également synonyme de bravoure et de courage et il est aussi le symbole de la tribu de Juda. Ariel dans la Bible hébraïque est l'un des noms de Jérusalem et du Temple de Jérusalem (Esaïe 29:1-8). En juillet 2009, le conseil municipal a approuvé la proposition du maire de donner au nom de la ville une nouvelle explication : Ariel devient officiellement nommée d'après l'ancien Premier ministre Ariel Sharon. La décision finale a été prise par le gouvernement israélien[5].

Début 1978, un groupe d'Israéliens se forme pour trouver un emplacement dans les collines de la partie nord de la Cisjordanie occupée pour y fonder une nouvelle colonie. Le groupe a fait une demande officielle au gouvernement pour se voir accorder un terrain pour construire une nouvelle communauté et se voient offrir trois options par l'armée, la zone proche de l'« arbre solitaire » qui deviendra plus tard Barkan (en), la région qui deviendra plus tard Kfar Tapuach (en) et une colline près de Kifl Hares qui était connu pour les Arabes locaux sous le nom de Djebel Mawat, la colline de la mort, en raison du terrain inhospitalier[6].

Le chef de ce groupe, Ron Nachman (en), a choisi l'endroit en raison de son emplacement stratégique sur une route jordanienne possible en cas d'invasion vers le centre principal de population d'Israël : le Gush Dan, métropole de Tel Aviv. Au printemps 1978, quelques-uns des hommes du groupe montent des tentes sur la colline choisie et en août 1978, un total de quarante familles sont venues y vivre.

Les membres initiaux étaient sélectionnés en vue de former un mélange de qualité correcte d'adultes peu qualifiés, ainsi que de jeunes familles préparées psychologiquement à supporter la fondation d'une implantation à partir de zéro, avec peu d'infrastructures et de confort moderne. Il n'y avait pas de routes goudronnées ni de chemins. L'eau était apportée périodiquement par un camion-citerne. L'électricité était fournie par un générateur, car aucun réseau électrique n'existait dans la région. Les tentes ont été progressivement remplacées par des préfabriqués en béton, servant d'habitation, d'écoles et une infirmerie. Le 1er septembre 1978, la première rentrée scolaire a été célébrée.

Lors de l'immigration massive des Juifs de l'Union soviétique commencée en 1989, Ariel, qui comptait 8 000 habitants en 1990, a connu un boom démographique. Les appartements y étaient nombreux et bon marché, donc attrayant pour les immigrants, et quelque 6 000 immigrants soviétiques y ont emménagé, doublant presque sa population.

Situation juridique

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La communauté internationale dans son ensemble considère Ariel comme toutes les colonies israéliennes de Cisjordanie illégales au regard du droit international mais le gouvernement israélien conteste ce point de vue[7].

Un rapport de Human Rights Watch de 2016 documente la participation d’une banque israélienne dans le financement de la construction d’immeuble et de la franchise américaine RE/MAX pour la commercialisation de ces biens.

Statut politique

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Les différents gouvernements israéliens ont insisté sur le fait qu'Ariel devrait être inclus dans les futures frontières d'Israël dans le cadre de tout futur traité de paix[8].

Le Ministère israélien de l'Intérieur a donné à la municipalité d'Ariel le statut de conseil municipal en 1998. En janvier 2010, le Premier Ministre Benyamin Netanyahou, accompagné de personnalités de premier plan dans sa coalition gouvernementale, a déclaré Ariel la « capitale de Samarie », et faisant partie intégrante d'Israël[4]. En décembre 2010, 35 membres de la Knesset ont demandé au gouvernement d'annexer Ariel à Israël[9]. Des représentants palestiniens se sont opposés à l'incorporation d'Ariel en Israël dans tout accord futur en faisant valoir que l'enclave interromprait l'intégrité territoriale du futur état palestinien et comprend un bassin aquifère important.[réf. nécessaire] L'avenir d'Ariel n'est donc pas clair : « aussi bien obstacle à un accord israélo-palestinien, il pourrait également servir de monnaie d'échange cruciale lors de l'accouchement au forceps d'un accord final »[8].

La ville possède plusieurs centres commerciaux et deux zones industrielles (divisées en industrie légère et lourde) ainsi qu'une bibliothèque et une université. En juillet 2008, Israël a approuvé la construction de vingt-sept nouvelles usines, achevées en septembre 2009[10].

Géographie

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Ariel est enclavée en Cisjordanie, à environ 17 kilomètres à l'est de la Ligne verte et 34 kilomètres à l'ouest du Jourdain, frontière occidentale de la Jordanie. Ariel est adjacente à la ville palestinienne de Salfit et au sud-ouest de Naplouse. Elle est à environ 30 kilomètres à l'est de Petah Tikva, et 42 kilomètres à l'est de Tel Aviv à laquelle elle est reliée par l'autoroute 5 (en) et à 60 kilomètres au nord-ouest de Jérusalem, à laquelle elle est connectée par l'autoroute 60 (en).

La juridiction d'Ariel s'étend sur 14,677 km2[11] et est limitrophe des villes et villages palestiniens de Salfit, Marda et Iskaka.

Éducation et culture

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Ariel est le siège de l'Université d'Ariel, fondée en 1982. Son effectif actuel est de 12 000 étudiants, composé d'étudiants Juifs comme Arabes. Le 24 décembre 2012, après de nombreuses batailles juridiques, l'ancien Centre universitaire d'Ariel de Samarie est devenu entièrement accrédité et reconnu comme la huitième université israélienne.

Le statut d'université est une question de prestige mais permet aussi un financement gouvernemental accru pour la recherche ainsi que la capacité de délivrer des diplômes de doctorat.

Financée par l'État, l’Ariel Center for the Performing Arts (en) a ouvert le 8 novembre 2010 avec une représentation de Piaf (en) par la compagnie de théâtre de Beer-Sheva[12]. Ces représentations ont été boycottées par plus de soixante acteurs israéliens, écrivains et metteurs en scène, dont Joshua Sobol (en) qui refusent de jouer dans les colonies. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, le ministre de la Culture Limor Livnat et la chef du parti centriste Kadima, Tzipi Livni, ont condamné le boycott et ont proposé de couper les financements pour ceux qui y ont participé[13],[14].

Le boycott a été soutenu par Amos Oz, David Grossman et Avraham Yehoshua[15] mais il a été contesté par Amnon Shamosh qui a suggéré que « le boycott joue le jeu des extrémistes de droite en liant l'art et la politique »[16]. Cent cinquante acteurs américains ont soutenu le boycott[17]. Cependant, cinq acteurs israéliens se sont retirés du boycott, indiquant qu'ils considéraient avoir fait erreur. Deux d'entre eux ont indiqué que le boycott n'était pas le bon chemin à prendre[18].

Des Juifs religieux et laïques résident à Ariel. La ville dispose de quatorze synagogues.

Questions de sécurité

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La barrière de séparation israélienne en Cisjordanie était initialement prévue pour s'étendre hors de la frontière israélienne d'Ariel, mais la route a été modifiée en accord avec une décision de la Cour suprême d'Israël. Au lieu de cela, Ariel a sa propre barrière de sécurité qui l'entoure sur trois côtés[19].

Le 5 février 2018, un rabbin de 29 ans a été poignardé à mort lors d'une attaque terroriste dans une gare routière à l'entrée d'Ariel[20].

Le 11 novembre 2022, trois Israéliens y sont assassinés par un ouvrier palestinien[21].

Ariel est jumelée avec :

Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

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  1. (en) « Ultra-Orthodox retake Beit Shemesh, former Haifa mayor Yona Yahav returns to office », sur www.timesofisrael.com (consulté le )
  2. (en) « Population in Localities with 2,000 Residents or More Regional Counsils - Preliminary Estimates for the End of January 2022 », sur Bureau central de statistiques israélien
  3. Selon le site officiel de la ville. Le site de l'université donne à la ville « 20 000 résidents, sans compter the university’s student body of 15,000 ».
  4. a et b (en) Tovah Lazaroff, « PM: Ariel is the 'capital of Samaria' », The Jerusalem Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Maayana Miskin, « City of Ariel to be Named After Former PM », Israel National News, (consulté le )
  6. (he) Yifat Madmon, Ariel, sipura shel ir [« Ariel, histoire d'une ville »], , 1re éd., p. 20
  7. (en) « Document de la BBC sur la quatrième convention de Genève, 2009 », BBC (consulté le ) : « La Cour suprême d'Israël a déclaré en 2004 qu'Israël occupe ces régions à la manière d'un État belligérant (occupatio bellica) »
  8. a et b (en) Isabel Kershner, « A West Bank Enclave Is on Edge », New York Times,‎ (lire en ligne [archive], consulté le )
  9. "Knesset members demand annexation of Ariel settlement", The Palestine Telegraph, 4 décembre 2010.
  10. (en) Tovah Lazaroff, « W. Bank city of Ariel gets OK for 27 new factories », The Jerusalem Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. [PDF] « Local Authorities in Israel 2005, Publication #1295 - Municipality Profiles - Ariel », Israel Central Bureau of Statistics, (consulté le )
  12. (en) Chaim Levinson,, « Major theaters raise curtain across Green Line », Haaretz,‎ (lire en ligne)
  13. (en) Dan Williams, « Israeli actors boycott theatres in settlements », Reuters AlertNet,‎ (lire en ligne)
  14. Donald Macintyre, "Israeli actors refuse to take the stage in settlement theatre", The Independent, 30 août 2010 [1]
  15. Boaz Fyler, "Yehoshua, Oz, Grossman back boycott of Ariel", Ynet News 08.30.10 full text
  16. (en) Amnon Shamosh, « Culture has no borders », Ynetnews.com,‎ (lire en ligne)
  17. "Making history: support for Israeli artists who say NO to normalizing settlements", Jewish Voice for Peace full text
  18. (en) Maayana Miskin, « Five Actors Withdraw from Ariel Boycott », israelnationalnews.com,‎ (lire en ligne)
  19. Eric Westervelt, "Israeli Settlement Seeks Protection", National Public Radio [2]
  20. Ido Ben Porat, « 'My husband will not return to the community he loved so much' », Arutz Sheva,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en) « Three Israelis killed, three injured in Ariel terrorist stabbing rampage », sur The Jerusalem Post,
  22. a et b Irit Hodorov, « Gemini Sign », Yediot Petah Tikva, Yedioth Ahronoth,‎
  23. (en) « Mobile's Sister Cities », City of Mobile (consulté le ), under the name "Ariel, Isreal"  [sic]