Atanasio Cruz Aguirre — Wikipédia

Atanasio Cruz Aguirre
Illustration.
Fonctions
Président de la république orientale
de l'Uruguay

(intérim)

(11 mois et 14 jours)
Prédécesseur Bernardo Prudencio Berro
Successeur Tomás Villalba (intérim)
Venancio Flores
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Montevideo, Bande orientale, Vice-royauté du Río de la Plata
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès Montevideo
Nationalité Uruguayenne
Parti politique Parti national
Père Martín de Aguirre Gaviria Algorta
Mère Juana María Aguado Morales
Conjoint Rosario Carrasco Martínez

Atanasio Cruz Aguirre
Présidents de la
république orientale de l'Uruguay

Atanasio de la Cruz Aguirre Aguado (Montevideo, vice-royauté du Río de la Plata, Montevideo, Uruguay, ) est un homme d'État uruguayen (membre du Parti National) et président de la république orientale de l’Uruguay par intérim entre le et le .

Les débuts

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Sa première apparition publique date de la Cruzada Libertadora, révolte contre la domination brésilienne à laquelle il participe dans le camp patriote entre 1825 et 1828. Commissaire de guerre entre 1833 et 1838, il reste fidèle au président légal Manuel Oribe lors de la révolte de Fructuoso Rivera, puis rallie le gouvernement du Cerrito durant la grande guerre.

La paix revenue, il devient député du département de Minas en 1852 et soutient la politique du président Juan Francisco Giró. Mais lorsque les colorados renversent ce dernier et le remplacent par un triumvirat en 1853, Aguirre se réfugie en Argentine.

Finalement, l’élection de Gabriel Antonio Pereira à la présidence de la République lui permet de rentrer en Uruguay et d’occuper divers postes au sein de l’administration, avant d’être élu député de Paysandú en 1858 puis sénateur de Salto en 1861. Le , en sa qualité de président du Sénat [1] et en raison de l’impossibilité d’élire le successeur de Bernardo Prudencio Berro, il assure la présidence de la République par intérim.

La présidence de la République par intérim

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Son mandat intervient au cours d’une guerre civile débutée le avec l’insurrection du colorado Venancio Flores. Soutenus par le président argentin Bartolomé Mitre et – de manière discrète dans un premier temps – par le Brésil, les insurgés contrôlent la campagne. Aguirre doit faire face également aux pressions diplomatiques du Brésil. Le , l’envoyé de Rio de Janeiro – José Antônio Saraiva – remet au gouvernement oriental une série de réclamations, dont une demande d’indemnisation pour les dommages subis par les sujets brésiliens vivant en Uruguay.

À l’invitation de l’ambassadeur du Royaume-Uni en Argentine – Edward Thornton –, Saraiva se rend le à Buenos Aires où il rencontre le ministre des Relations extérieures argentin, Rufino de Elizalde. Officiellement, l’entrevue a pour objectif de mettre fin au chaos oriental. En réalité, le représentant britannique travaille au rapprochement de l’empire du Brésil et de l'Argentine pour contrecarrer la puissance montante du moment, le Paraguay. Quant à la crise uruguayenne, il s’agit en fait d'écarter du pouvoir les blancos (trop proches d’Asuncion) et de favoriser le colorado Flores, un caudillo susceptible d’appuyer la nouvelle alliance.

Finalement, une « mission de médiation » composée des représentants anglais (Thornton), brésilien (Saraiva) et argentin (Elizalde) se rend à Montevideo en juin. Elle négocie avec les différentes parties, mais échoue à trouver un compromis car Flores, fort de l'appui tacite des émissaires, se montre intransigeant. De son côté, Aguirre parait disposé à négocier, mais les ministres blancos les plus bellicistes[2] l’obligent finalement à rejeter les exigences de son rival.

Face à l’impasse politique, et après avoir obtenu l’accord de l’Argentine[3], Saraiva adresse un ultimatum aux autorités uruguayennes le . Il leur donne six jours pour répondre favorablement aux exigences de son gouvernement, sans quoi son pays menaçait d’intervenir militairement.

Le gouvernement Aguirre rejette l’ultimatum, entraînant l’invasion du territoire oriental par les troupes impériales et leur soutien, désormais officiel, au général Flores. Sans réel appui du Paraguay[4] et des fédéraux argentins[5], Montevideo ne peut résister longtemps. Les forces brésiliennes s'emparent de Melo dès le , tandis que Flores prend Salto le et assiège Paysandú à partir du avec l'aide de troupes impériales et portègnes[6].

Aguirre décide alors d’abroger les traités signés par le gouvernement de la Défense avec le Brésil, le . Les traités, qui scellent l’alliance des deux pays, sont solennellement brûlés le sur la Plaza Independencia à Montevideo, en présence du gouvernement, de la Garde Nationale et de la population. Le président tente également – mais sans succès – d’obtenir l’appui des puissances européennes. C’est ainsi, qu’en , Cándido Juanicó prend la tête d’une mission diplomatique envoyée en France pour négocier avec Napoléon III.

Le , acculé dans une capitale assiégée par les insurgés et les Brésiliens, Aguirre remet son mandat au président du Sénat, Tomás Villalba, qui capitule cinq jours plus tard. Les troupes impériales défilent dans les rues de Montevideo le [7] et le général Flores fait son entrée dans la ville. Le nouvel homme fort du pays établit alors un gouvernement provisoire – en réalité, une dictature – et signe, le , un traité d’alliance avec l’Argentine et l’empire du Brésil. Dirigé contre le Paraguay, cette alliance débouche sur la guerre de la Triple-Alliance.

Les dernières années

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Bien que le nouveau gouvernement n’ait pris aucune décision à son encontre, Aguirre quitte le pays et se réfugia à Paraná, en Argentine. Il ne rentre qu’en et vit à Montevideo dans sa quinta[8] du Reducto[9] avant de s’éteindre, malade, le .

Références

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  1. La constitution ne prévoyait pas de poste de vice-président. C’était donc le président du Sénat – le deuxième personnage de l’État – qui assurait l'intérim en cas de vacance de la Présidence de la République.
  2. Les blancos intransigeants – appelés amapolas – comptent sur une intervention paraguayenne. Ils ont pour principaux dirigeants Antonio de las Carreras et Jaime Estrázulas.
  3. Saraiva et Bartolomé Mitre se rencontrent le 11 juillet 1864 à Buenos Aires et, le 22 août, la signature du « protocole Elizalde-Saraiva » scelle le rapprochement des deux pays.
  4. Malgré de véhémentes protestations, notamment celles du 30 août 1864.
  5. Contre toute attente, le puissant caudillo entrerriano Justo José de Urquiza se refuse à intervenir dans le conflit. Les autorités brésiliennes lui achetent 30 000 chevaux à des conditions très avantageuses pour prix de sa neutralité.
  6. La ville tombe le 2 janvier 1865 après une héroïque résistance.
  7. Cette date représente une revanche symbolique aux yeux des Brésiliens. En effet, le 20 février 1827, une armée composée d’Orientaux et d’Argentins triomphe des troupes impériales à Ituzaingó, contraignant Rio de Janeiro à signer le Traité de Montevideo en 1828 (l’empire renonçait à la Province cisplatine, qui accédait à l’indépendance et prenait le nom de République Orientale de l’Uruguay).
  8. Terme désignant une propriété en périphérie de la ville.
  9. Quartier montevidéen, situé au nord de la vieille ville.

Bibliographie

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  • José María Fernández Saldaña, Diccionario uruguayo de biografías (1810-1940), Montevideo, Editorial Amerindia, 1945, 1366 p.

Liens externes

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Articles connexes

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