Baïnouks — Wikipédia

Baïnouk

Populations importantes par région
Population totale ~40 000
Autres
Langues Baïnouk
Religions Religion traditionnelle, christianisme, islam
Ethnies liées Diolas

Localisation des Bagnouns (en rouge) sur une carte de la fin du XIXe siècle.

Les Baïnouks sont un peuple forestier d'Afrique de l'Ouest présent en Guinée-Bissau, en Casamance (sud du Sénégal) et en Gambie.

Selon les sources et le contexte, on observe différentes formes : Baïnouk, Baïnounck, Baïnounk, Bainuk, Bainunk, Bainunka, Banhiin, Banhün, Bañuun, Banyon, Banyung, Baynuk, Baynunk, Nyun[1].

D'après les scientifiques, les Baïnouks serait la population la plus ancienne du Sénégal.

Au temps de l'empire du Mali, les Baïnouks vivaient bien plus au nord, au Sine et au Saloum par exemple. D'après leur tradition orale, ils sont originaires de l'est, et ont été amenés à occuper les régions du sud-ouest de la Gambie et de l'ouest de la Casamance, à la suite de l'afflux massif des conquérants malinkés. Ils arrivèrent dans les régions qu'ils peuplent aujourd'hui, sous le roi bainouk Gana Sira Bana[2]. D'après une légende bainouk, Gana Sira Bana lança une malédiction contre son peuple bainouk, à la suite de son assassinat fomenté par ses sujets. Il promit aux Bainouks un avenir sombre et leur disparition au fil des siècles.

Ils ont également été refoulés plus au sud par les migrations des Sérères. Les Bainouks ont créé de nombreuses et puissantes chefferies, qui constituent le royaume bainouk du Kassanla, formé de vastes provinces qui s'étendaient du sud du fleuve Gambie jusqu'à la Casamance, avec la ville de Mampating comme capitale. Le royaume aux terres fertiles vivait d'une agriculture florissante. Plus tard, les Bainouks passeront sous la domination des Malinkés qui créeront à partir des provinces dominées par les Bainouks, mais aussi par les Diolas, Bassaris, Manjaques, Balantes, le royaume du Kaabu. C'est en soumettant le grand roi baïnouk, Kikikor, que les Malinkés, dirigés par Tiramakhan Traore, général de Soundiata Keita fondateur de l'Empire du Mali, s'imposèrent. Les Malinkés se mêlèrent aux familles bainoukes qui dominaient la région avant leur venue, mais aussi aux Diolas. Ces métissages seront à l'origine de la noblesse nanko (Ñaanco (en)), dynastie régnante du Kaabu, initialement de patronymes Traoré[3] et Keita, qui prendront les patronymes Sané, Mané, noms d'origine bainouks ou diola. Également les Bainouks seront pour beaucoup intégrés à la société malinké. Les Mandingues qui régnaient sur le sud du Sénégal protégeaient les ethnies forestières. Le royaume bainouk, vassal du Kaabu, tombera définitivement dans les années 1830, lors de l'incendie qui ravagea leur capitale Birikama, orchestré par les Balantes. Le royaume subissait également les exactions des Diolas et des Mandingues. Les Bainouks cohabitent traditionnellement et jusqu'à présent avec les Diolas, Mancagnes, Balantes, Coniaguis, les Peuls et les Mandingues.

Physiquement les Baïnouks sont plutôt de petite taille et robustes. On dit d'eux qu'ils sont les plus petits de taille au Sénégal, contrairement aux balanta, Peuls et Sérères qui sont grands et élancés.

Ils habitent les forêts du sud de la Gambie de la Casamance et en Guinée-Bissau. Autrefois ils vivaient de la pêche, de la chasse, de l'agriculture et de l'élevage, mais aujourd'hui dans les grandes villes de Dakar, Kaolack, Ziguinchor, Tambacounda, Bignona et la Communauté rurale de Niamone, ils pratiquent divers métiers.

Ils parlent le baïnouk, une langue rattachée à la branche nord des langues atlantiques, elles-mêmes sous-catégorie des langues nigéro-congolaises. Elle comporte deux variantes, le baïnouk-gunyaamolo et le baïnouk-samik.

Les patronymes baïnouk les plus courants sont Diandy, Coly, Diémé, Sagna, Diatta, Sambou, Badji, Kabo, Biagui.

Organisation sociale

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Traditionnellement la société baïnouk est hiérarchisée par les classes d'âge, le pouvoir des plus anciens, les rites d'initiation. La société baïnouk est matrilinéaire. C'étaient les fils des tantes maternelles qui héritaient du pouvoir royal. Comme dans presque toutes les sociétés africaines, la femme a beaucoup de pouvoir. Les Baïnouks sont aussi souvent musulmans que chrétiens. Certains rites de leur religion d'origine, subsistent toujours.

Notes et références

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  1. LCCN
  2. Christian Roche, Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920, 2000, p. 22.
  3. Aussi : Traore ou Trawally.

Bibliographie

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  • Henri Brosselard-Faidherbe « Les Bagnouns », dans Casamance et Mellacorée : pénétration au Soudan, 1891, p. 38-39.
  • (de) Stephan Bühnen, Geschichte der Bainunk und Kasanga, Justus-Liebig-Universität, Giessen, 1994, 826 p. (thèse).
  • Jean Boulègue, L'Évolution du royaume du Kasa, du XVe au XIXe siècle (communication au Congrès d'Etudes Manding, S.O.A.S., Londres, 1972), 13 p.
  • Gérald Gaillard, Migrations anciennes et peuplement actuel des côtes guinéennes (Actes du colloque international de l'Université de Lille I, les 1er, 2 et ), L'Harmattan, 2000, 645 p. (ISBN 9782738498649).
  • Mané Idrissa, Les Baynunk de Casamance : histoire d'un peuple à l'épreuve des contacts extérieurs, Mémoire de Maîtrise, Université de Dakar, soutenu en .
  • Alexandre Bernard Étienne Antoine Lasnet, « Baniounkas », dans Une mission au Sénégal : ethnographie, botanique, zoologie, géologie, Augustin Challamel, Paris, 1900, p. 173-178.
  • Djibril Tamsir Niane, Histoire des Mandingues de l'Ouest : le royaume du Gabou, Karthala, 1989, 221 p. (ISBN 9782865372362).
  • (pt) Amadeu Inâcio Pereira Nogueira, « Monografia sobre a tribo Banhum », Boletim cultural da Guiné Portuguesa, , p. 974-1008.
  • Christian Roche, « Les Bañun ou Baïnuk », dans Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920, Karthala, 2000, p. 21-28, (Thèse Université de Paris I, remaniée) (ISBN 2865371255).
  • Balla Moussa Sadio, Les Balante de Gan-Jaa (Bijaa Ngan-Jaa) : Répartition spatiale, organisation sociale et administrative, évolution socio-culturelle et politique, de l'éviction des Baïnounk à la mise en place de l'administration coloniale : 1830-1899, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2002, 111 p. (Mémoire de maîtrise).

Articles connexes

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Liens externes

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