Bataille de Ane — Wikipédia
Date | 28 juillet 1227 |
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Lieu | Ane |
Issue | Victoire du comté de Drenthe |
Principauté d'Utrecht | Comté de Drenthe |
Otto II de Lippe † | Rudolf II de Coevorden |
Plus de 400 morts | Inconnues |
Coordonnées | 52° 36′ 49″ nord, 6° 39′ 03″ est | |
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La bataille de Ane a mis aux prises, le , Otto II de Lippe, évêque de la principauté d'Utrecht, et les révoltés de Drenthe conduits par Rudolf de Coevorden (nl)[1]. Elle s'est déroulée à proximité du village d'Ane, dans l'actuelle province d'Overijssel aux Pays-Bas. Rudolf de Coevorden a remporté une victoire éclatante, Otto de Lippe mourant au cours du combat. Le compte rendu de la bataille est tiré du Quaedam narracio (en) de Groninghe de Trentis de Covordia et diversis aliis sub episcopis traiectensibus ("Une histoire de Groningue et de Drenthe de Covorde et divers autres choses sous les évêques d'Utrecht"), un manuscrit du début du XIIIe siècle[2],[3].
Contexte
[modifier | modifier le code]Au milieu du XIe siècle, les évêques d'Utrecht ont reçu du Saint-Empire les terres de Groningue, Overijssel et Drenthe comme fief. Les habitants de Drenthe étaient mécontents de leurs droits et des taxes levées par l'évêque d'Utrecht. Les seigneurs locaux de la ville de Coevorden, bien que nominalement sous l'autorité de l'évêque, ont commencé à s'opposer à lui.
La bataille
[modifier | modifier le code]Le , les armées de l'évêque d'Utrecht, Otto II de Lippe, et un important contingent de Drenthois conduit par le burgrave Rudolph de Coevorden (aussi nommé Rudolph II de Coevorden) se firent face sur champs ouvert près du village aujourd'hui appelé Ane. L'évêque avait voyagé jusque-là pour rappeler à l'ordre la province rebelle de Drenthe et avait rassemblé beaucoup de ses chefs de guerre pour l'épauler, accompagnés de quelques groupes armés fournis par les évêques de Münster et de Cologne.
Les Drenthois savaient qu'ils n'avaient aucune chance s'ils rencontraient l'armée ennemie sur ce terrain et ils manœuvrèrent pour diriger l'armée épiscopale dans une zone de terre molle et marécageuse appelée 'Mommenriete'. Les chevaux de l'armée de l'évêque s'enfoncèrent dans le sol et les chevaliers encombrés dans leurs lourdes armures furent incapables de combattre correctement. L'armée rebelle de Drenthe était plus légèrement équipée et plus habituée à se battre sur ce type de terrain. Cette situation où des chevaliers en armure sont battus par des forces armées plus légères en raison du terrain difficile comporte beaucoup de points communs avec la bataille des éperons d'or en Flandre en 1302.
Les rebelles de Drenthe réussirent à battre les forces de l'évêque et tuèrent la plupart d'entre elles, y compris l'évêque Otton II de Lippe ainsi que nombre de ses chefs de guerre alliés.
Conséquences
[modifier | modifier le code]Le successeur d'Otton, Wilbrand d'Oldenburg appela le peuple frison pour le soutenir contre les Drenthois rebelles. Cela conduisit à la guerre friso-drenthoise en 1231-1233, qui fut tout d'abord gagnée par les drenthois. En 1233, le successeur de Wilbrand, Otton III de Hollande réussit à mater avec succès la rébellion en regroupant une armée imposante[4].
En signe de soumission, les Drenthois durent construire puis entretenir un monastère, Sancta Maria de Campe (Maria in Campis (nl) aussi nommé Mariënkamp[5]) près de Coevorden. Le site se révéla inconstructible et le monastère fut déplacé près de Rolde en 1258. Plus tard, le monastère se développa pour devenir la ville d'Assen, la capitale actuelle de la province de Drenthe[6].
En 1967, un monument fut élevé près d'Ane pour commémorer cette bataille. Il porte une inscription en sud-drenthois : « Slag bi'j Aone, 28 juli 1227, zie vocht'n ok veur oenze vri'jheid. » ("Battaile d'Ane, , ils combattirent aussi pour notre liberté.")
Pertes de la noblesse
[modifier | modifier le code]- Gérard III de Gueldre, comte de Gueldre (blessé)
- Seigneur Gijselbert d'Amstel (nl)
- Otto de Lippe (ou Otto II de Lippe), évêque d'Utrecht
- Thierry de Lippe (de) (ou aussi Thierry de Deventer, frère d'Otto de Lippe), prévôt de Deventer et d'Oldenzaal, évêque de Münster
- Gérard de Lippe, évêque de Brême[7]
- Le seigneur d'Arkel, et son cousin
- Berend de Horstmar (nl), chevalier croisé
- Rudolf, comte de Goor
- Thierry V, comte de Clèves (blessé)
- Baudoin I de Bentheim (nl), comte de Bentheim (aussi Benthem) (aujourd'hui Bad Bentheim) et burgrave d'Utrecht.
- Engelbert de Groningue, seigneur de Groningue
- Egbert de Groningue, bailli de Groningue
- Lambertus de Nettelhorst (nl), chevalier (mort)
Willem Nagge mentionne dans sa chronique du XVIIe siècle Histoire de l'Overijssel près de 140 autres noms de nobles. Il a fondé cette liste sur une chronique manuscrite.
Sources
[modifier | modifier le code]- Magnin, Jean Samuel (1851). Geschiedkundig schoolboek van Drenthe (en néerlandais). Groningen: J. Oomkens J. Zoon.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en)/(nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Battle of Ane » (voir la liste des auteurs) et en néerlandais « Slag bij Ane » (voir la liste des auteurs).
- Christophe de Voogd, Histoire des Pays-Bas, Paris, Hatier, , 319 p. (ISBN 978-2-218-03853-2), p. 42.
- (nl) slagbijane.nl.
- Ce manuscrit date de 1232 et semble de la main d'un membre du parti des évêques d'Utrecht au regard des expressions utilisées et de la manière dont il est rédigé. Voir (nl) Slag bij Ane (28 juli 1227) "De Guldensporenslag van de Lage Landen" (La bataille des éperons d'or des Pays Bas) par Enne Koops - 4 décembre 2019.
- Magnin 1852, p. 41–44.
- Lire l'article en ligne en néerlandais sur le site Mémoire de la province de Drenthe. Consulté le .
- Magnin 1852, p. 44–45.
- Gérard II de Lippe, n'a pas été tué à cette bataille même si la source ancienne le mentionne. Il a en effet continué son épiscopat jusqu'en 1258.