Bataille de Waterloo — Wikipédia

Bataille de Waterloo
Description de cette image, également commentée ci-après
The battle of Waterloo, par Jan Willem Pieneman, 1824, exposé au Rijksmuseum à Amsterdam.
Le duc de Wellington (au centre) reçoit le message que les prussiens arrivent. On aperçoit également le prince néerlandais Guillaume (à gauche), blessé sur une civière.
Informations générales
Date
Lieu Sud de Waterloo (près de Bruxelles), Brabant wallon, Belgique
Issue Victoire décisive des coalisés
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse
Drapeau des Pays-Bas Royaume uni des Pays-Bas
Drapeau du royaume de Hanovre Royaume de Hanovre
Drapeau de la Maison de Nassau Duché de Nassau
Drapeau du duché de Brunswick Duché de Brunswick
Commandants
Napoléon
Michel Ney
Arthur Wellesley de Wellington
Gebhard von Blücher
Forces en présence
Armée du Nord :
• 74 000 fantassins
• 266 canons
Armée des Alliés :
• 68 000 fantassins
• 12 600 cavaliers
• 266 canons

Renforts prussiens :
• 50 000 hommes[1]
Pertes
~ 5 000 morts[2]
~ 18 000 blessés[2]
~ 8 000 à 10 000 prisonniers[2]
220 canons
2 drapeaux
Total : 32 000 pertes

1 747 morts
4 923 blessés
592 disparus

King's German Legion
362 morts
1 009 blessés
218 disparus


1 226 morts
4 287 blessés
1 373 disparus


352 morts
1 550 blessés
1 228 disparus


294 morts
1 028 blessés
210 disparus


154 morts
456 blessés
50 disparus


254 morts
389 blessés[3]
Total : 21 702 pertes :
• 4 389 morts
• 13 642 blessés
• 3 671 disparus
Total : ~ 54 000 pertes dont :
• ~ 9 000 morts
• ~ 22 000 blessés
• ~ 13 000 prisonniers ou disparus

Campagne des Cent-Jours
Septième Coalition

Batailles



Batailles des Cents-Jours


Campagne du duc d'Angoulême


Campagne de Belgique


Campagne de France de 1815


Guerre napolitaine


Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815

Coordonnées 50° 40′ 41″ nord, 4° 24′ 44″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Waterloo
Géolocalisation sur la carte : Brabant wallon
(Voir situation sur carte : Brabant wallon)
Bataille de Waterloo

La bataille de Waterloo [watɛʁlo][4] s'est déroulée le , en Belgique, à vingt kilomètres au sud de Bruxelles, dans l'actuelle province du Brabant wallon[5]. Cette bataille a opposé l'armée française dite Armée du Nord, dirigée par l'empereur Napoléon Ier, à l'armée des Alliés, dirigée par le duc de Wellington et composée de Britanniques, d'Allemands (contingents du Hanovre, du Brunswick, du Nassau) et de Néerlandais (unités belges et néerlandaises), rejointe par l'armée prussienne commandée par le maréchal Blücher. Elle s'est achevée par la défaite décisive de l'armée française.

Napoléon Ier lance des assauts contre le château d’Hougoumont et la ferme de La Haye-Sainte mais l’armée de Wellington résiste. C’est alors que l’armée prussienne intervient, attaquant le flanc droit de l’armée française. Le maréchal Grouchy, chargé de poursuivre les prussiens après Ligny, avait failli à sa tâche. La cavalerie française charge les lignes adverses à plusieurs reprises et menace de les briser. La Garde impériale avance mais doit finalement reculer. Une attaque générale des coalisés rend la défaite française inévitable[6].

Les combats n'ont pas lieu sur le territoire de la commune de Waterloo, mais un peu plus au sud, sur les territoires des communes actuelles de Lasne, Braine-l'Alleud et de Genappe. Toutefois, Wellington écrivit la dépêche annonçant la victoire des coalisés depuis son quartier général situé à Waterloo, fixant ainsi ce nom à la bataille qui fut initialement appelée en France « bataille de Mont-Saint-Jean »[7],[8], lieu effectif de l'engagement. En Allemagne, la bataille est dénommée « Victoire de la Belle-Alliance » (Sieg von Belle-Alliance)[7],[8], du nom de l'auberge où eut lieu la rencontre entre les deux généraux en chef des coalisés à la fin de la journée.

Cette bataille est la dernière à laquelle prit part personnellement Napoléon, qui venait de reprendre le pouvoir en France trois mois plus tôt, et marque ainsi la fin de cette période des Cent-Jours. Napoléon dut en effet abdiquer quatre jours plus tard à son retour à Paris, le , face au manque de soutien politique.

Carte des principales phases de la campagne de Belgique.

En , une nouvelle coalition se constitue au congrès de Vienne pour combattre Napoléon, qui a quitté l'île d'Elbe. Louis XVIII a fui à Gand. L'armée de Wellington est déjà stationnée sur le sol belge, rejointe début juin par l'armée prussienne du maréchal Blücher.

Napoléon préfère ne pas attendre l'offensive des Alliés et se lance à l'attaque, espérant séparer Wellington et Blücher et les battre l'un après l'autre. Repoussant les Prussiens, il franchit la Sambre à Charleroi le . Le même jour, le général français Louis de Bourmont, qui commande la 6e division, abandonne son commandement le , la veille de la bataille de Ligny, avec quelques officiers de son état-major. Dans Le Mémorial de Sainte-Hélène, Napoléon l'accuse d'avoir révélé son plan à l'ennemi[9]. La défection de Bourmont a eu une influence psychologique importante sur la troupe qui l'accusait de trahison.

Dans la nuit du 15 au , le duc et la duchesse de Richmond, sujets britanniques résidant à Bruxelles, organisent un bal en leur hôtel où toute l'aristocratie locale est conviée. Le duc de Wellington et les généraux de son armée y sont invités et beaucoup d'entre eux sont présents. Un peu avant minuit, une estafette envoyée du front par le général Constant-Rebecque, chef d'état-major du prince d'Orange, prévient le duc que les Français sont aux Quatre-Bras de Baisy-Thy. Wellington parvient à rassurer l'assemblée mais ordonne dans le même temps à ses officiers de quitter discrètement la fête et de rejoindre leurs troupes. Vers trois heures du matin, le duc se retire lui-même et, dès sept heures, il galope vers les Quatre-Bras.

Le , les troupes napoléoniennes, divisées en deux ailes, sont, le même jour, opposées à des unités de Wellington aux Quatre-Bras (une dizaine de kilomètres au sud du champ de bataille de Waterloo) et à trois des quatre corps prussiens à Ligny (une dizaine de kilomètres au sud-est des Quatre-Bras). La manœuvre projetée de Napoléon consiste à battre son premier adversaire, les Prussiens de Blücher, l'empereur pensant à tort que celui-ci se replierait sur ses lignes naturelles de communication (Liège et Maastricht), puis à battre les Britanniques et les Néerlandais de Wellington qui se retireraient sur Bruxelles puis la mer[10].

Le commandement de l'aile gauche française (1er et 2e corps) est confié au maréchal Ney avec la mission de s'emparer des Quatre-Bras. Ney perd beaucoup de temps, ce qui permet l'arrivée de renforts alliés. Avec les 4e et 4e corps, Napoléon parvient à fixer les Prussiens à Ligny. Il veut saisir l'occasion pour les neutraliser définitivement. Pour cela, il ordonne au 1er corps (réserve de Ney) de venir couper les arrières prussiens, quitte à retarder la prise des Quatre-Bras. Mal ou non informé de cette décision de l'Empereur, Ney rappelle cette unité qui fait donc un aller-retour inutile, privant ainsi Napoléon d'une victoire décisive sur les Prussiens.

L'armée de Blücher perd 12 000 hommes à Ligny. Les pertes françaises s'élèvent à environ 7 000. Le vieux maréchal de 73 ans, dont le cheval a été tué, échappe de peu à la capture mais son chef d'état-major, Gneisenau, organise un repli remarquable sur Wavre, sauvegardant ainsi la possibilité de rejoindre Wellington. L'armée prussienne est battue mais pas vaincue ; elle a sauvé l'essentiel de son artillerie et surtout conservé son esprit combatif. Napoléon, au contraire, surestime les effets de ce qui n'est qu'un succès tactique, pense les Prussiens hors de combat et en retraite vers Namur et Liège. Ce n'est que le lendemain, le , que Napoléon confie le commandement de son aile droite (34 000 hommes) au maréchal Grouchy avec mission de poursuivre les Prussiens.

Informé de la défaite des Prussiens, Wellington à 10 heures du matin fait replier ses unités des Quatre-Bras sur la position reconnue de Mont-Saint-Jean où Blücher a promis de le rejoindre. Le repli par la chaussée de Bruxelles sur le village de Waterloo se fait discrètement, couvert par la cavalerie d'Uxbridge. Ney, occupé à exécuter les ordres qui lui enjoignent de rallier, d'approvisionner et de concentrer ses troupes, ne s'en aperçoit que dans l'après-midi du 17, alors que l'orage transforme le terrain en bourbier[11].

Napoléon, qui a rejoint Ney, lui aurait reproché son inaction et lance à la poursuite de l'arrière-garde de l'armée britannique, commandée par Uxbridge, les divisions de cavalerie légère de Jacquinot et Subervie, appuyées par des batteries à cheval de la Garde et les cuirassiers de Kellermann[12].

Les forces en présence

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Les forces et le plan de Wellington

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Le duc de Wellington, 44 ans, commande en juin 1815 les forces alliées dans l'Ouest de la Belgique.

L'armée de Wellington, appelée « Armée des Alliés », comprend, à Waterloo, 68 000 hommes répartis comme suit : 25 000 Britanniques, 17 000 Néerlandais (unités belges et néerlandaises), 10 000 Hanovriens, 7 000 Brunswickois, 6 000 hommes de la King's German Legion et 3 000 Nassauviens. Dans ses rangs figurent des anciens de la Grande Armée : le général Chassé, qui commande la 3e division néerlandaise, a servi dans l'armée française pendant la guerre d'Espagne ; le général Trip (en), commandant une brigade de cavalerie de l'armée néerlandaise, a commandé le 14e régiment de cuirassiers pendant la campagne de Russie ; enfin le général Van Merlen, à la tête de la 2e brigade légère de la cavalerie belge et néerlandaise, a combattu dans l'armée française en Espagne.

Wellington a déployé son armée sur le plateau de Mont-Saint-Jean, face au sud, de part et d'autre de l'axe Charleroi-Bruxelles. Par mesure de protection et de surprise, la plupart des unités sont sur la contre-pente mais le dispositif est précédé, d'ouest en est, par trois points d'appui constitués de grosses bâtisses barricadées et défendues : le château-ferme d'Hougoumont, la ferme de la Haie Sainte et la ferme de la Papelotte transformées en redoutes[13]. L'armée est en position défensive et de fixation de l'armée ennemie, et est disposée à tenir ces positions au mieux pour rendre possible l'arrivée de l'armée prussienne sur son aile gauche. Comptant sur ce renfort venant de l'Est, Wellington place une grande partie de ses troupes à l'ouest, protégeant ainsi sa ligne de retraite éventuelle vers la mer[14].

Napoléon 1er, 46 ans, a reconquit le titre d'Empereur et mène sa Grande Armée à travers la Belgique pour affronter la 7e coalition menée contre son régime et sa personne.

Les forces et le plan de Napoléon

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Le matin du , l'armée de Napoléon (71 600 hommes) prend position à environ un kilomètre au sud du plateau avec :

Numériquement, Napoléon n'a qu'une très légère supériorité en hommes, mais son artillerie est beaucoup plus nombreuse, ce qui lui fait dire à ses officiers généraux lors de sa conférence d'état-major matinale dans son QG de la ferme du Caillou, « qu'il ne faut pas faire tant de cas des Anglais, qu'il a quatre-vingt-dix chances sur cent de les battre, que ce sera l'affaire d'un déjeuner… Nous coucherons ce soir à Bruxelles »[15].

Le plan de Napoléon est de mener l'attaque principale à l'est et au centre en y incluant la ferme de la Haye Sainte (centre du dispositif allié). Il fait déployer 80 canons (appelés la grande batterie) devant le Ier corps.

Afin d'attirer les réserves de Wellington vers l'ouest, il charge d'abord le IIe corps de lancer, avec uniquement la division Jérôme (commandée par le frère de l'Empereur), une attaque de diversion à l'ouest, sur la ferme Hougoumont.

Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815
Le dispositif tactique : des divisions d'infanterie (des rectangles), de cavalerie (des rectangles avec diagonale) et des batteries d'artillerie (iIi).
À gauche le corps d'armée de Reille, à droite celui de Drouet d'Erlon, derrière eux celui de Lobau.
Tout à droite, les deux corps d'armée prussiens de Ziethen et von Bulow qui n'interviendront qu'à partir de 16 h 00.
Contrairement au dessin, la division de droite du corps Reille n'est pas intervenue à Hougoumont.
Toutes ces actions ne se sont pas déroulées en même temps.

Santé défaillante de l'Empereur

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Lors des journées des 17 et , l'Empereur souffrait d'hémorroïdes qui l'empêchaient de tenir longtemps en selle. Cela a inévitablement gêné ses reconnaissances et ses déplacements lors de la bataille[16],[17]. Certains scientifiques comme Phil Mason (en)[18] prétendent que la santé de Napoléon était si mauvaise (il souffrait d'hémorroïdes, de cystite et d'un ulcère à l'estomac) que ses médecins lui auraient administré le matin de la bataille, dans son quartier général de la ferme du Caillou, une trop forte dose de laudanum pour soulager ses douleurs, ce qui aurait émoussé ses capacités mentales au point d'hésiter à lancer l'attaque, mais aucune source fiable ne confirme ce fait[19].

Météo atypique et défavorable

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Les conditions météorologiques défavorables sont celles de l'année sans été, induites par l'éruption du Tambora. L'injection massive de cendres dans l'ionosphère aurait perturbé celle-ci, déclenchant une vague de formations nuageuses et des précipitations sur toute l'Europe[20],[21].

 S’il n’avait pas plu dans la nuit du 17 au 18 juin 1815, l’avenir de l’Europe était changé. Un nuage traversant le ciel à contresens de la saison a suffi pour l’écroulement d’un monde .[22]

Au matin du 18 juin, il a plu toute la nuit, le terrain est détrempé. Napoléon, pourtant encore en supériorité numérique, a prévu d'attaquer à 9 h du matin, mais il tergiverse.

Le début de l'attaque est retardé.

Il est historiquement attesté que Napoléon a attendu pour attaquer que le soleil ait fait sécher la boue provoquée par la pluie tombée abondamment durant la nuit, car cette boue limite la mobilité de sa cavalerie et la capacité des chevaux à tracter les canons [23]. La mise en place de l'artillerie, dans la boue, est difficile. Par la suite, l'efficacité des tirs est réduite (les boulets s'enfoncent dans la terre au lieu de rebondir par ricochets). La progression de l’infanterie et de la cavalerie n'est guère aisée.

La bataille

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Clément-Auguste Andrieux, Bataille de Waterloo. 18 juin 1815 (1852).

11 h 30. L'attaque de diversion d'Hougoumont

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À 11 h 30 démarre à l'ouest l'attaque de diversion menée par le prince Jérôme contre le château-ferme de Hougoumont. Les 3 030 hommes de la brigade Bauduin doivent attaquer en premier et pénétrer dans le bois. Une grêle de balles tombe alors sur les Français et le général Bauduin est mortellement blessé. En une heure, les Français chassent du bois les soldats nassauviens qui se trouvaient au sud d'Hougoumont. Le prince s'acharne alors à prendre la position fortifiée mais malgré des renforts successifs, toutes les attaques françaises sont repoussées. À 13 h 30, le lieutenant Legros, un ancien sapeur, parvient, à coups de hache, à défoncer un battant de la porte nord de la ferme. Quelques hommes entrent dans la cour mais ils sont immédiatement tués par les Coldstreams, à l'exception d'un jeune tambour. Hougoumont devient, durant toute la journée, un point de fixation dans la bataille qui mobilise plus de 8 000 hommes du côté français, contre seulement 2 000 du côté allié.

13 h 00. L'attaque du 1er corps

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La charge des Scots Greys.
Les Highlanders en carré résistent aux charges des cuirassiers français.

À 13 h 00, à l'est, les quatre-vingts canons de la grande batterie déployés sur 1 400 mètres ouvrent le feu. Au bout d'une demi-heure, les artilleurs français cessent leurs tirs : la brigade anglo-néerlandaise Bylandt (en) de la division Perponcher a souffert car elle était positionnée en contrebas du plateau, une position à hauts risques, mais les autres unités de l'armée alliée, positionnées à l'abri de la crête du plateau, s'en sortent avec des pertes légères. À 13 h 30, emmené par le maréchal Ney, le 1er corps du général d'Erlon démarre la progression avec ses quatre divisions d'infanterie marchant au rythme des tambours qui scandent la marche à 76 pas par minute[24]. Chaque division est constituée de 8 bataillons en ligne, formant un rectangle de 24 rangs de 180 hommes (trois rangs par bataillon) se déployant sur un front d'environ 150 mètres et une profondeur de 60 mètres, soit plus de 4 000 fantassins armés de mousquets[25]. Elles se mettent en marche l'une après l'autre d'ouest en est, c'est-à-dire dans l'ordre : la division Quiot, la division Donzelot, la division Marcognet et la division Durutte. À l'ouest du dispositif de d'Erlon, la division commandée par Quiot (en l'absence d'Allix) est chargée de prendre la Haye Sainte. Elle est flanquée d'une brigade de cuirassiers du corps Milhaud (deux, selon certaines sources qui citent les brigades Travers et Dubois) et à l'est du dispositif, la division commandée par Durutte doit prendre les fermes de Papelotte, de Smohain et de La Haye. Entre les deux fermes, se trouvent les divisions Donzelot et Marcognet qui ont pour objectif de prendre pied sur le plateau.

La Haye Sainte est fermement défendue par le 2e bataillon léger du major George Baring de la King's German Legion, et les Français butent sur les solides défenses de la ferme. Papelotte et les fermes alentour sont défendues par des régiments de Saxe-Weimar, mais la division Durutte parvient à remplir ses objectifs après un court combat. Entre ces deux positions défensives, les divisions Donzelot et Marcognet, après avoir eu un certain nombre de pertes dues à l’artillerie alliée et à la grande profondeur de leur rang, repoussent facilement la brigade Bylandt, déjà très affaiblie par le bombardement français, par un court échange de feu, puis elles commencent à monter vers le plateau. Mais le général britannique Picton, vétéran de la guerre d'Espagne et commandant la division alliée qui se trouve devant les Français, a fait coucher ses soldats derrière la contre-pente en adoptant la technique de Wellington en Espagne, et ordonne à ses régiments d'infanterie écossais et de miliciens de se lever brusquement. Les soldats alliés déchargent alors leurs fusils sur les soldats du 1er corps ; même la brigade Bylandt s'est ressaisie et dirige un déluge de feu sur les Français, qui, pris par surprise en train de monter le plateau en colonnes, ne peuvent répondre aux tirs et tentent désespérément de reformer leurs lignes. Devant cette infanterie désorganisée, Wellington confie au commandant de son corps de cavalerie, lord Uxbridge, de faire contre-attaquer les brigades de cavalerie lourde Somerset et Ponsonby (dont les célèbres Scots Greys). Les Scots Greys de Somerset attaquent le détachement de cavalerie lourde du corps d'armée de Milhaud, chargé de protéger la division Quiot ; la brigade lourde Ponsonby attaque le 1er corps. Les Français, surpris en plein déploiement, sont décimés et se replient en désordre, subissant de lourdes pertes. Le sergent Charles Ewart (en) des Scots Greys réussit à s'emparer du drapeau du 45e régiment de ligne français et de l'aigle qui surmonte sa hampe. Dans leur élan, les deux brigades de cavalerie britanniques vont même jusqu'à attaquer la grande batterie, mais elles se font alors enfoncer par la cavalerie française restée en arrière, composée des corps d'armée de Milhaud et de la division du 1er corps commandée par Jacquinot et sont mises définitivement hors combat. Les lanciers de Jacquinot poursuivent leurs ennemis et sont attaqués par la division de cavalerie alliée Vandeleur située à la gauche du dispositif britannique. À ce moment, des éléments de la division Durutte forment un carré, voyant déferler ces cavaliers sur leur droite. Mais les lanciers français les dégagent et poursuivent les gardes à cheval et les dragons jusqu’au pied du Mont-Saint-Jean, au-delà de la Haie-Sainte. Il y a alors un arrêt dans l’action et chacun regagne ses positions[26].

Malgré les déboires de la cavalerie lourde britannique et la mort du général de division Picton, c'est un nouveau succès défensif pour l'armée de Wellington.

15 h 00. Les charges de la cavalerie française

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La charge des lanciers polonais de la Garde impériale. Lithographie de Jacques Onfroy de Bréville, dit JOB.

À 15 h, après la réorganisation du 1er corps et de nouveaux tirs de préparation de la grande batterie, une nouvelle attaque est menée pour s'emparer du verrou que constitue la ferme de la Haye Sainte défendue par 450 fusiliers du second bataillon léger de la King's German Legion qui résistent au régiment de 2 000 soldats français. À la suite de la canonnade, Wellington fait replier son centre. Ney croit à un repli général. De sa propre initiative, il entraîne tous les cuirassiers de Milhaud qui sont aussitôt suivis par la division de cavalerie légère de la Garde commandée par Lefebvre-Desnouettes. Les Français chargent entre La Haye Sainte et Hougoumont, là où l'infanterie alliée est toujours intacte. Wellington fait former ses régiments en carrés d'infanterie britanniques (chaque carré est formé d'un bataillon de 500 hommes qui présentent un hérisson de baïonnettes de 20 mètres de côté[27]) et ordonne aux artilleurs de se réfugier dans ceux-ci lorsque les cavaliers français sont très proches puis, entre deux charges, de retourner à leur pièces et de continuer à tirer à mitraille sur les soldats français. Cet affrontement entre la cavalerie française et les seize carrés en échiquier constitue un moment fort de la bataille et devient l'épisode du chemin creux — exagéré par Victor Hugo — dans Les Misérables[28].

Napoléon, qui n'a pas ordonné ces charges, les estime prématurées. Il précise : « C'est trop tôt d'une heure, mais le mal est fait et il faut soutenir ce qui est fait ». Mais à 17 h, compte tenu de la situation, il envoie en renfort le corps de cavalerie de Kellermann ainsi que la division de cavalerie lourde de la Garde du général Guyot et la division de cavalerie légère de Lefebvre-Desnouettes. Avec la cavalerie déjà engagée, cela fait un total de plus de 10 000 cavaliers français engagés sur le front, long de 800 mètres seulement, du centre droit allié[29].

16 h 30. L'arrivée des Prussiens

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Blücher, 70 ans, commandant en chef des Prussiens.
Attaque des Prussiens à Plancenoit par Adolf Northern (1863).
La cavalerie de von Zieten chargeant les Français, Die Gartenlaube, 1864.

Entre-temps, de 14 à 16 heures, Napoléon a dû déployer sur son flanc Est les divisions de cavalerie Domon et Subervie et le VIe corps de Lobau afin de faire face à l'arrivée inopinée de l'avant-garde prussienne, les corps de von Zieten et de von Bülow. Comme Napoléon a négligé le risque d'une intervention prussienne, les premiers éléments du IVe corps du général von Bülow ont pu déboucher du défilé du ruisseau de la Lasne et occuper le bois de Paris sans aucune opposition. Quant à Grouchy, Napoléon lui aurait fait envoyer un courrier lui ordonnant de se rapprocher. Les heures d'envoi, de réception et d'exploitation du message font l'objet de discussions entre historiens militaires. Le maréchal Soult, chef de l'état-major général de l'armée française, ainsi chargé de transmettre et faire exécuter les ordres de l'Empereur, n'avait pas, dans cette fonction, la rigueur et l'efficacité de Berthier. Il est de toute façon trop tard pour que Grouchy puisse intervenir sur le champ de bataille. À 16 h 30, le IVe corps prussien attaque vers Plancenoit. Napoléon est confronté à une menace mortelle de débordement sur son flanc droit.

18 h 00. Les combats de Plancenoit

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Sur le flanc est, sous la pression des Prussiens du IVe corps (Bülow), le corps de Lobau débordé a dû se replier. Plancenoit tombe aux mains des Prussiens vers 18 h 0. La division de la Jeune Garde commandée par Duhesme est envoyée pour reprendre le village, ce qu'elle réussit à faire mais un nouvel assaut des Prussiens l'en chasse. Peu après 19 h 00, renforcés par deux bataillons de la Vieille Garde, les Français parviennent cependant à reprendre Plancenoit en y délogeant l'ennemi à la baïonnette. Le flanc droit de l'armée impériale est momentanément fixé mais Napoléon a dû utiliser une partie de ses réserves.

18 h 30. La prise de la Haye Sainte

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Sur le front central, la bataille continue à faire rage. Lors de chaque charge française, les artilleurs britanniques se replient dans les carrés formés par l'infanterie. Les canons alliés, laissés en avant de leur infanterie, ne sont ni neutralisés ni emportés[30], si bien qu'ils redeviennent utilisables avant chaque nouvelle charge[31]. La cavalerie charge plus de dix fois et Ney a cinq chevaux tués sous lui. Par une erreur tactique grave, la cavalerie française n'est pas suivie par l'infanterie qui aurait occupé le terrain et mis les pièces d'artillerie britanniques hors d'état de fonctionner. Finalement, ce n'est qu'à 18 h 30 qu'a enfin lieu une attaque de l'artillerie britannique et de la Haie Sainte par le IIe corps de Reille (moins la division Jérôme engagée à Hougoumont). La Haye Sainte tombe enfin aux mains des Français. Ney fait avancer des canons qui prennent d'enfilade les positions britanniques. La situation des Alliés est critique. Ney demande des renforts pour en finir, mais au vu de la menace prussienne, Napoléon refuse.

19 h 30. Napoléon fait donner la Garde

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Grenadiers de la Vieille Garde.

Protégé à l'Est par l'arrivée des Prussiens du Ier corps (Von Zieten), Wellington peut récupérer des unités pour renforcer son centre. Aussi, à 19 h 30, quand Napoléon fait donner la Garde sur les positions alliées, il est trop tard. Les grenadiers de Friant et les chasseurs à pied de Morand (dont fait partie le célèbre général Cambronne) ne peuvent rien contre la conjugaison de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie de Wellington. La Garde impériale recule, ce qui jette le désarroi dans le reste de l’armée française.

Wellington a été prévenu de l'attaque de la Garde impériale par un Français, peut-être le capitaine du Barail, qui a livré des renseignements sur le plan d'attaque de Napoléon, au moment de l'entrée de la Moyenne Garde dans la bataille[32].

"Cambronne à Waterloo" d'Armand Dumaresq (Exposition Universelle de Paris 1867)
Cambronne à Waterloo, célèbre tableau d'Armand-Dumaresq, commandé par Napoléon III pour l'exposition universelle de 1867.
Une reconstitution de la bataille (20 juin 2010) : comme à l'époque[33], les salves de tirs de l'infanterie, bien plus que celles de l'artillerie, enveloppent le champ de bataille d'un épais nuage de fumée.

20 h 30. La déroute française

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Le général Hill et le dernier carré.

À la vue de la retraite de la Garde, certaines unités françaises commencent à se débander. Les Prussiens de Von Zieten (Ier corps) accentuent leur pression sur la Papelotte et surtout, les renforts continuels que reçoit le IVe corps prussien lui permettent de conquérir définitivement Plancenoit, de menacer directement les arrières de Napoléon, de laisser la panique gagner l'ensemble du front français et laisser s'amplifier la désorganisation du dispositif français. Wellington lance l'ensemble de l'armée alliée en avant. Les dernières résistances organisées cessent, hormis quelques rares bataillons de la Garde. Selon une légende très populaire, commandant le dernier carré de la Garde, sommé de se rendre par le général britannique Colville, le général Cambronne aurait répondu « La Garde meurt mais ne se rend pas ! » puis un définitif « Merde ! » avant d'être grièvement blessé[34]. L'armée du Nord s'enfuit dans le plus complet désordre, abandonnant l'essentiel de son train d'équipage et de son artillerie, cependant comme l'écrit André Castelot dans sa biographie de Napoléon nul aigle ou drapeau ne fut perdu ce jour-là.

22 h 00. Les Prussiens poursuivent les Français

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Vers 22 h 00, Wellington et Blücher se rencontrent. La légende veut que ce soit à la ferme de la Belle-Alliance, au nom prédestiné pour les vainqueurs. Plus vraisemblablement, cette rencontre a eu lieu plus au sud, à l'approche de Genappe. Napoléon a fui, échappant de peu aux avant-gardes prussiennes. Wellington, dont les troupes sont épuisées, laisse aux Prussiens la tâche de poursuivre. Il rentre à son quartier-général, y rédige son rapport et donne à la bataille le nom de l'endroit où il se trouve : Waterloo.

Lors de la poursuite, les Prussiens découvrent à Genappe vers 23 heures, parmi d’autres véhicules et fourgons (pris dans un enchevêtrement) constituant la « Maison de l'empereur » (ces voitures étaient réservées aux secrétaires, valets et autres membres de la suite), les deux véhicules de luxe que l'Empereur a dû abandonner pour battre en retraite à cheval. Les soldats du major von Keller puis des uhlans brandebourgeois pillent ces véhicules, notamment le véhicule du premier valet de chambre Louis Joseph Marchand, véritable coffre-fort sur roues, contenant les effets de campagne de Napoléon (chapeau, redingote, nécessaires, pupitre avec encrier, petite bibliothèque de voyage, etc.) et surtout pierres précieuses, pièces d'or et d'argent[35]. Les soldats s'empressent de remplir leurs poches et leurs gibernes mais, sur ordre d'officiers généraux, le butin est presque reconstitué et les deux berlines récupérées par le major Von Keller.

Wellington à Waterloo, par Robert Alexander Hilingford.

Bilan des victimes

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Cuirasse du carabinier François-Antoine Fauveau, trouée par un boulet de canon lors de la bataille.

Les chiffres des victimes peuvent varier — faiblement — selon les historiens contemporains[36]. Suivant Jacques Logie, la bataille a occasionné 9 500 morts[37] et plus de 30 000[38] blessés, auxquels viennent s'ajouter près de 4 000 disparus[2]. On dénombre en outre de 8 000 à 10 000 prisonniers français[2].

De plus, nombre de blessés succombent rapidement après la bataille[39], du choc ou d'hémorragies pour les plus gravement atteints, mais aussi de déshydratation pour les blessés plus légers auxquels les distributions d'eau ne parviennent pas à temps[2].

Un témoin des combats, J.B. Decoster[40], a laissé un témoignage saisissant du champ de bataille :

Tout le champ de bataille de Waterloo, trempé de pluie et de sang, pétri avec la moisson de seigle et de maïs, par les pieds des chevaux, ressemblait à une espèce de pâte.
Il présentait alors à l'œil vingt-cinq mille morts et blessés au moins, et un plus grand nombre de chevaux dans le même état. La terre était jonchée d'armes, de selles, de brides, de sacs, de vêtements divers, de débris de cartouches, de livrets militaires, etc.
Le lendemain on consuma sur des bûchers dressés à la hâte, et l'on enterra dans des espèces de tranchées qui traversent le champ de bataille, les corps qui semblaient ne plus respirer, sans s'informer bien strictement s'ils n'auraient pas pu être ramenés à la vie. Le reste fut aussi bien soigné qu'il fut possible. […][41].

Pour les quatre jours d'affrontement de la campagne de Belgique de juin 1815, on dénombre du côté français 11 500 morts — parmi lesquels 14 généraux[42] — et 33 900 blessés ; dans les rangs des armées de Wellington et de Blücher, on compte respectivement 5 260 — dont 5 généraux[43] — et 6 900 morts pour 14 500 et 17 000 blessés[44].

Avec 23 700 morts et 65 400 blessés toutes armées confondues — pertes correspondant au quart des troupes engagées — la campagne de Belgique est, en seulement quelques jours, une des plus meurtrières campagnes militaires de la Révolution et de l'Empire en termes de victimes, évidemment dépassée par les campagnes de Russie et d'Allemagne qui se sont elles déroulées sur plusieurs mois[44].

À ces victimes humaines, il faut ajouter près de 12 000 chevaux tués[45].

Conclusions

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Napoléon incarné par Frank Samson (reconstitution historique du 18 juin 2005).
Le Lion de Waterloo.

Les principales causes de la victoire des Alliés sont les suivantes :

Du côté français :

  • la mauvaise transmission et l'ambiguïté des ordres : à Ney (1er corps à Ligny), à Grouchy bloqué à Wavre avec ses 33 000 hommes : l'important n'était pas que Grouchy rejoigne Waterloo mais qu'il empêche les Prussiens d'y arriver ;
  • les engagements tardifs le 16 juin aux Quatre-Bras et à Ligny et le 18 juin à Waterloo où la bataille aurait pu commencer plus tôt (l'état du terrain n'a pas contrecarré les mouvements prussiens) et où la Garde aurait pu « donner » lorsque Ney demandait des renforts pour l'estocade ;
  • le manque de coordination des armes : Jérôme attaque Hougoumont sans préparation d'artillerie ; Ney lance des charges de cavalerie en oubliant son infanterie ; la Garde « donne » sans appui d'artillerie et quand il n'y a plus de cavalerie ;
  • le mauvais choix du lieu des dernières attaques : Ney lance ses charges de cavalerie à l'ouest de la Haye Sainte où la position alliée est la plus solide alors que l'infanterie n'y a même pas été fragilisée ; la Garde attaque à l'ouest (emmenée par Ney) plutôt qu'à la Haye-Sainte ;
  • détail non négligeable : les canons alliés capturés sont laissés intacts, ce qui permet à chaque fois aux artilleurs de Wellington de les réutiliser ;

Du côté allié et prussien :

  • une meilleure cohésion que celle qu'on pouvait attendre de l'armée de Wellington, composée de troupes de multiples provenances ;
  • la reconnaissance par Wellington du terrain, qui avait repéré les lieux un an avant et décidé du lieu de la bataille ;
  • le sang-froid et la ténacité des troupes alliées dont très peu d'éléments se débanderont malgré les attaques répétées des Français ;
  • la combativité et l'allant des troupes prussiennes, jamais découragées par les revers initiaux ;
  • la décision de Gneisenau après Ligny de pousser vers Wavre et donc de rester potentiellement en contact avec Wellington ;
  • l'énergie de Blücher qui pousse ses troupes en avant et les lance sur les Français alors qu'elles ne se sont pas encore regroupées ; son activité jusqu'à la nuit tombée transformera la défaite française en désastre irréparable.

Conséquences

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La deuxième abdication de Napoléon Bonaparte le 22 juin 1815, consécutive à sa défaite écrasante lors de la bataille de Waterloo, marqua la fin de son empire mettant ainsi un terme à ses ambitions de domination européenne[46].

Dès que l'issue du combat fut certaine, un agent travaillant pour le compte de la banque Rothschild partit pour Londres via Ostende. Informé dès le 20 juin dans la matinée, Nathan Rothschild vendit ostensiblement ses titres à la Bourse puis après avoir provoqué un krach racheta ces mêmes titres au dernier moment alors que les cours s'étaient effondrés. Le rapport que Wellington rédigea après la bataille n'arriva dans la capitale britannique que le 21 dans la soirée. Dès le lendemain, la victoire provoqua une hausse de la Bourse. Les Rothschild ont toutefois prétendu qu'on avait surestimé leurs gains. Pour les spéculateurs, la défaite totale des Français met fin à la guerre. Le principal placement financier français, l'emprunt d'État à rente de 5 %, avait clôturé au cours de 53 la veille de la bataille et monte à 55,5 le jour suivant, puis grimpe jusqu'à « 66 le 4 juillet, c'est-à-dire lendemain de la seconde capitulation de Paris »[47].

Le traité de Paris, signé le 20 novembre, quelques mois après la bataille, a imposé à la France l'occupation militaire par une armée de 150 000 personnes, payées et entretenues par la France pour cinq années, ainsi qu'une indemnité de guerre de 700 millions de francs[48]. Par ce traité, la France est également ramenée dans ses frontières de 1790. En effet, si elle conserve Avignon, la France perd Nice et la Savoie en particulier[49].

Les corps des victimes furent pour la plupart incinérés ou enterrés dans des fosses communes[50]. En août 2022, il n'y a que de rares traces de ces victimes dont seulement deux squelettes humains complets. Des chercheurs belge, allemand et britannique, à la lecture de documents inédits des Archives de l'État à Louvain-la-Neuve[51], émettent l'hypothèse que des squelettes furent ensuite déterrés et les os broyés pour servir d'engrais en agriculture ou de filtres dans l'industrie sucrière de la betterave[52],[50].

Les dents récupérées sur les 10 000 cadavres de Waterloo ont alimenté pendant plusieurs années le commerce de prothèses dentaires, connues sous le nom de Waterloo teeth[53].

Considérations techniques

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Fusil britannique Brown Bess.

Si les trois armées présentes à Waterloo utilisent le même type d'armes individuelles, il existe quelques différences.

Le fusil français modèle 1777 corrigé an IX (fusil Charleville) tire une balle en plomb d'un diamètre de 15,9 mm et pesant 24,5 g. Le faible "vent" (espace entre la balle et l'âme du canon) rend le tir plus précis (écart d'environ 1 mètre à 100 mètres), mais l'arme est plus longue à charger (environ deux à trois coups par minute puis moins au fur et à mesure que le canon s'encrasse). Pour des raisons techniques, il a plus de ratés que le modèle britannique[54]. L'infanterie française, quand elle se déploie en ligne, est disposée sur trois rangs contre deux pour les Alliés (le troisième rang est inutile au feu), ce qui ne permet pas la même puissance de feu que les Alliés.

Une partie de l'armée alliée commandée par Wellington est armée de ces fusils, en particulier les unités belges et néerlandaises.

Le fusil britannique Indian Patter, dit « Brown Bess », tire une balle d'un diamètre de 17,5 mm, pesant 32 g, ce qui le rend plus efficace contre les chevaux. Moins précis que le modèle français, sa cadence de tir est plus rapide (3 voire 4 coups par minute), principalement en raison de sa taille moindre.

Le fusil prussien modèle 1809 est une copie du fusil français modèle 1777, mais raccourcie et d'un calibre similaire à celui du fusil britannique. Sa maniabilité et son vent plus important le rendent plus rapide à charger que le fusil français.

Il y a aussi à Waterloo la carabine Baker. Elle équipe deux régiments britanniques : la très professionnelle King's German Legion (dont des unités défendent la ferme de la Haye Sainte) ainsi que plusieurs unités légères comme le Feldjägerkorps kielmansegge, le bataillon léger de Lünebourg pour 1/3, les compagnies légères des régiments de ligne de la KGL ou encore de nombreuses compagnies de jäger prussiens. Il s'agit d'une arme à canon rayé. Le chargement est long (1 minute) car il faut forcer la balle mais la précision est remarquable pour l'époque : 200 mètres. Ceci explique pourquoi la Haye Sainte n'a pu être prise que lorsque les hommes de la King's German Legion ont été à court de munitions.

Formation du 1er corps français

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Lors de l'attaque du 1er corps, contrairement à l'usage, les trois divisions situées à droite ont progressé en trois blocs si compacts (sans intervalle en profondeur) que certains historiens l'ont même qualifié de « formation macédonienne » par comparaison aux guerriers grecs de l'Antiquité.

Cette formation permet de se déployer (élargir le front) très rapidement pour l'assaut final. Elle a, en revanche, un grand inconvénient : celui de ne pas pouvoir se réorganiser en carrés, seule action qui permet de s'opposer efficacement à une contre-attaque de cavalerie. On ignore les raisons qui ont amené les Français à agir de la sorte, certains historiens optent pour une sous-estimation de la cavalerie britannique.

La contre-attaque du général Picton appuyée par la cavalerie lourde britannique mit les trois divisions françaises de droite en déroute et, se retrouvant isolée, la division de gauche dut se replier à son tour. L'attaque principale fut d'emblée un fiasco.

L'artillerie

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Les Britanniques disposent depuis 1808 d'une munition nouvelle, le Shrapnel, un boulet rempli de billes et qui explose en l'air. Cette munition, d'une portée de 900 mètres, s'est avérée terriblement efficace à Waterloo. Les Britanniques en auraient tiré plus de trois cents. Ils ont également à Waterloo une batterie expérimentale qui tire des fusées Congreve, un ancêtre des roquettes actuelles. Elle fut utilisée pour protéger le repli des Quatre-Bras, mais ce système, d'une portée de 2,3 km, manque de précision.

Historiographie

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À Saint-Hélène, Napoléon consacra la plus grande partie de son temps à réarranger l'histoire. Le Mémorial de Sainte-Hélène est devenu la « bible » des Romantiques. Peu soucieux de la vérité historique, des écrivains comme Thiers et Mullié tronquaient la vérité. La bataille de Waterloo dont Napoléon lui-même a rédigé plusieurs versions différentes n'a pas échappé à la falsification.

Dans Les Misérables, Victor Hugo décrit un ravin dans lequel s'entassaient chevaux et cavaliers. Ledit « chemin creux » correspond à l'actuelle route macadamisée qui mène de la chaussée Charleroi - Bruxelles à la Butte du Lion. En 1815, le chemin était certes encaissé sur environ 150 mètres[55], mais le récit de Hugo est complètement romancé, aucun témoignage de l'époque ne relatant pareille tragédie.

Mouvement de Grouchy

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Ce n'est que le 17 juin à 11 heures que Napoléon charge Grouchy de poursuivre les Prussiens avec les IIIe et IVe corps, la division Teste, les corps de cavalerie de Pajol et d'Exelmans. Quelque 32 000 Français sont ainsi chargés de poursuivre 100 000 Prussiens qui ont 18 heures d'avance. Pajol trouve quelques éléments à Namur mais Exelmans découvre le corps Thielmann à Gembloux. Napoléon persiste à penser que les Prussiens sont démis.

Le 18 juin à 11 h 45, Grouchy était à Walhain (22 km au sud-est de Mont-Saint-Jean) où, dit-on, il dégustait des fraises en compagnie du notaire Hollert à la terrasse d'une auberge. Le bruit du canon, indiquant que la bataille venait de commencer à Waterloo, y a incontestablement été entendu. Le général Gérard, qui commandait le 4e corps, aurait suggéré à son chef de « marcher au canon ». Le maréchal aurait refusé de prendre une telle initiative pour s'en tenir aux ordres qu'il avait reçus. Plus tard, Napoléon et d'autres ont fait de cette passivité la cause de la défaite de Waterloo. On a aussi beaucoup écrit sur le courrier que l'Empereur a fait envoyer à 10 heures. On passe souvent sous silence le fait que le 18 à 2 heures du matin, Napoléon ait reçu une lettre de Grouchy écrite quatre heures auparavant l'informant qu'une colonne de Prussiens se repliait en direction de Wavre. Napoléon n'a donné aucune suite immédiate à cette lettre. Les historiens actuels sont convaincus que Napoléon a donné des ordres tardifs et peu clairs et que Grouchy n'aurait pas pu rassembler ses forces et les amener à temps à Waterloo. Cependant, André Castelot dans sa biographie de Napoléon écrit que: après le courrier parti à dix heures, Napoléon a demandé au maréchal Soult "combien de courriers avez vous envoyés à Grouchy", Soult a répondu "un" et Napoléon répondit "Berthier en aurait envoyé cent", (Soult ayant succéder à feu Berthier à l'état major). Un autre courrier fut envoyé à treize heures et fut reçu à dix sept heures part Grouchy qui a jugé qu'il était trop tard pour intervenir, alors qu'on était presque au solstice d'été que la nuit tombait tard dans la soirée, et que les combats durèrent longtemps dans la nuit[56].

Napoléon et ses subordonnés

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Napoléon considérait la plupart de ses maréchaux comme de simples agents d'exécution. Dans une lettre à Berthier (du ), il déclare : « Tenez-vous strictement aux ordres que je vous donne (…). Moi seul, sais ce que j'ai à faire »[57].

Rumeur de trahison

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Selon le récit du sergent britannique Cotton (Voice from Waterloo), un capitaine des carabiniers français (parfois identifié comme Charles du Barail) aurait déserté juste avant l'attaque de la Garde impériale et aurait révélé l'imminence de cette attaque et l'endroit où elle aurait lieu. À la suite de cette information, des partisans de l'Empereur ont prétendu après la bataille que cette trahison aurait permis à Wellington d'adapter ses plans pour empêcher la percée de la Garde. En fait, la préparation de cette attaque étant bien visible et depuis la chute de la Haye-Sainte, il était clair que Napoléon devait frapper au centre. L'arrivée du Ier corps prussien sur le flanc gauche de Wellington lui permettait en outre de renforcer son centre[58].

Références culturelles

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Le Champ de bataille de Waterloo
William Turner, 1818
Tate Britain, Londres.

Le peintre britannique William Turner visita le champ de bataille, déjà une attraction touristique en 1817, remplit un carnet de croquis avec des dessins et des notes et fit des études sur les uniformes des soldats en préparation de ce tableau. Il y met l’accent sur les conséquences tragiques de la guerre pour toutes ses victimes. Avec la peinture, il cita le poème de Byron « Le pèlerinage de Childe Harold », déplorant « ami, ennemi, dans un mélange funéraire rouge ! »[59].

Littérature

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Cinéma et télévision

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Bande dessinée

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  • Waterloo, le chant du départ (2015), BD de Bruno Falba, Christophe Regnault et Maurizio Geminiani (avec un dossier historique de Jean Tulard), publiée chez Glénat.
  • Napoléon Bonaparte, tome 4/4 (mai 2015) montre un passage sur la bataille de Waterloo aux pages 42 à 49. Cette bande dessinée est de Jean Torton, Jacques Martin et Pascal Davoz aux éditions Casterman.
  • Dans le manga One Piece de Eiichirō Oda, le personnage de Trafalgar D. Water Law est inspirée de la bataille de Waterloo et de celle de Trafalgar.
  • Une Scène chorale pour chœur d'hommes à quatre voix commémorant cette bataille a été composée par Louis Rosoor en 1902.
  • Le groupe ABBA chante en 1974 Waterloo.
  • Le groupe de heavy metal Running Wild a enregistré et sorti une chanson nommée The Battle of Waterloo sur l'album Death or Glory, sorti le 8 novembre 1989.
  • Le groupe de heavy metal Iced Earth a enregistré et sorti une chanson consacrée à la bataille de Waterloo (intitulée Waterloo) sur l'album The Glorious Burden, sorti le 12 janvier 2004.

Jeux de simulations historiques

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Enjeu commémoratif et touristique

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La butte du Lion et la rotonde du Panorama de la bataille de Waterloo.

Avec 350 000 visiteurs par an, Waterloo est devenu le deuxième site touristique le plus visité de Belgique après Bruges[63]. Ce site de thanatourisme est le champ de bataille européen le plus visité[64]. Dans la perspective du bicentenaire de Waterloo, la région wallonne met en valeur la route Napoléon, trajet que Napoléon a emprunté en Belgique durant les quatre jours qu'il y est resté[65].

Enjeu touristique mais aussi culturel, ce lieu mythique par excellence peut être l'objet de « controverses locales, régionales, fédérales, voire européennes »[66]. Ainsi le site de la bataille de Waterloo[67] est délimité entre quatre communes (Braine-l'Alleud qui revendique être le lieu des principales phases de la bataille[68], Genappe, Lasne et Waterloo) qui se disputent cette attraction touristique majeure d'autant plus que ce site est protégé depuis le [69] et que c’est la commune de Waterloo[70] qui bénéfice des principales retombées économiques[71]. En 2015, la Monnaie royale de Belgique renonce à émettre une pièce de deux euros qui aurait eu cours légal dans l'ensemble de la zone euro et qui commémorait le bicentenaire de la bataille de Waterloo. La France s'est en effet opposée à ce projet, jugeant que le rappel de cette ultime défaite de Napoléon pouvait créer des « tensions inutiles » en Europe. La Belgique choisit d’émettre unilatéralement, comme elle en a le droit, des pièces d’une valeur faciale de 2,5 euros[72].

Notes et références

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  1. Pierre Robin, Waterloo : La campagne de 1815 racontée par les soldats français, Bernard Giovanangeli Editeur, , p. 13.
  2. a b c d e et f Jacques Logie, Waterloo : La campagne de 1815, Racine, , p. 153.
  3. Jacques Logie, Waterloo : La campagne de 1815, Racine, , p. 153.
  4. Prononciation en français de Belgique retranscrite selon la norme API. Source : Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 103.
  5. Les quinze grandes batailles « belges » qui ont changé l'Europe.
  6. Ces batailles qui ont changé l'histoire, GEO, , p. 157.
  7. a et b Waterloo. Acteurs, historiens, écrivains, collectif, préface de Patrice Gueniffey et textes choisis et annotés par Loris Chavanette, Folio classique, première page de note.
  8. a et b Cérémonies du bicentenaire de Waterloo, sur Le Souvenir napoléonien.
  9. En réalité, Gustave Gautherot a prouvé que Bourmont n'avait pas encore reçu ses propres ordres avant de quitter son commandement. Wellington confirma, vingt ans plus tard, qu'il n'avait reçu aucune information de Bourmont.
  10. Thierry Lentz, Waterloo, 1815, Perrin, , p. 147.
  11. Harold Kurtz, Le procès du Maréchal Ney, Arthaud, , p. 142-143.
  12. Jacques Logie, Waterloo : la campagne de 1815, Lannoo Uitgeverijdate=1964, p. 2003.
  13. Thierry Lentz, Waterloo, 1815, Perrin, , p. 188.
  14. Voir A. Barbero, 2005, Waterloo, Flammarion, chapitre 15 (« le dispositif de Wellington »).
  15. Jacques Bainville, Napoléon, Gallimard, , p. 547.
  16. Augustin Cabanès en parle dans Les Indiscrétions de l'histoire (1924), p. 295 (il est cité par André Larivière, À la rencontre de l'homme, 1951, p. 82), ainsi que Pierre Hillemand dans Pathologie de Napoléon (1970), p. 21 et alii. Mais la crise hémorroïdaire de Waterloo est l'objet de débats. Voir également l’Histoire de la campagne de 1815 (1863) du lieutenant-colonel Charras (note H), qui évoque les différentes théories.
  17. « Waterloo, une déroute due à une histoire de fesses ? » dans La Minute de la connaissance.
  18. Phil Mason, Les Hémorroïdes de Napoléon… et 100 autres petites histoires qui ont fait la grande, L'Opportun, , p. 31.
  19. Dimitri Casali, Qui a gagné Waterloo ?, Flammarion, , p. 71.
  20. (en) « Napoleon's defeat at Waterloo caused in part by Indonesian volcanic eruption. » (consulté le ).
  21. Chloé Leprince, « Tambora 1815, ou l'histoire du volcan du bout du monde qui a changé ce qu'on savait sur la planète », sur France Culture, (consulté le ).
  22. Victor Hugo, Les misérables.
  23. Alessandro Barbero, Waterloo, Éditions Flammarion, , p. 124.
  24. Le roulement des tambours, ponctué par les coups de la grosse caisse, entraîne la troupe au pas cadencé. Lors d'une charge, la cadence passe à 76 pas par minute selon le règlement français.
  25. Cornelis Maria Schulten, Waterloo, 18 juin 1815 : la double incertitude, Economica, , p. 194.
  26. « La Bataille de Waterloo (RDDM)/01 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le ).
  27. Jacques Logie, Waterloo : la campagne de 1815, Lannoo Uitgeverij, , p. 20.
  28. Yves Vander Cruysen, Waterloo démythifié !, Éditions Jourdan, 2014.
  29. H. Lachouque, Waterloo, 1815, Stock, 1972, pages 130-131.
  30. Dans la cavalerie française, des cavaliers étaient chargés de neutraliser les canons ennemis par enclouage (enfoncement à coups de marteau, de clous carrés dans les lumières des amorces de canons, rendant sa mise à feu impossible) ou, à défaut de clous, par un système équivalent (mise au fond de la terre et en enfonçant un cylindre de bois durci, ou un boulet de calibre enveloppé de feutre et entré à force) mais ils ont probablement été blessés ou tués au cours de l'assaut. Aucun officier ne songe à faire briser les écouvillons ou retourner les pièces et les attelages manquent pour emmener les affûts de canons. Source : Alain Pigeard, L'armée de Napoléon, 1800-1815 : organisation et vie quotidienne, Éditions Tallandier, , p. 133.
  31. Alain Pigeard, L'armée de Napoléon, 1799-1815 : organisation et vie quotidienne, Editions Tallandier, , p. 133.
  32. « La Bataille de Waterloo/Napopédia », Napopedia.
  33. John Keegan, Anatomie de la bataille, Perrin, , p. 47.
  34. Cambronne est relevé sur le champ de bataille par les vainqueurs et emmené comme prisonnier au Royaume-Uni. Revenu en France, il a toujours prétendu n'avoir jamais dit ni le mot ni la phrase. Néanmoins, en 1862, Victor Hugo, dans Les Misérables, lui fait dire cette réplique. Il semble bien, d'après les témoignages des soldats hanovriens qui l'ont capturé, que Cambronne ne faisait pas partie du fameux « dernier carré » et que ces citations apocryphes soient nées de la plume d'un journaliste, Michel Balisson de Rougemon, qui, dès le 24 juin 1815, les publie dans un article du Journal général de la France. Jacques Logie, Waterloo : l'évitable défaite, Duculot, , p. 144.
  35. Les États officiels prussiens prétendent que ce butin fut saisi dans le landau.
  36. Si les évaluations pour les troupes alliées sont assez précises, les chiffres concernant l'armée française sont particulièrement difficiles à établir dans la mesure où un grand nombre de soldats ont déserté après la seconde abdication de Napoléon, le 22 juin, et figurent par conséquent comme disparus dans les états régimentaires. De même les pertes néerlandais belges sont le fruit de déductions d'après l'ensemble des pertes pour les Quatre-Bras et Waterloo ; cf. J. Logie, op. cit., 2003, p. 153.
  37. 4 839 chez les Alliés et près de 5 000 du côté français.
  38. 13 642 chez les Alliés et 18 000 à 19 000 dans les troupes françaises.
  39. C'est par exemple 27 blessés sur 146 qui succombent dans les 10 jours suivant la bataille au sein du 32e RI britannique ; cité par J. Logie, op. cit., 2003, p. 153.
  40. J-B. Decoster était un cabaretier-paysan de la région qui occupait une maison non loin de l'actuel monument à l'Aigle blessé. Il fut enrôlé, contre son gré, par Napoléon pour servir de guide. Comme il se cachait au moindre coup de feu, l'histoire raconte que l'empereur lui fit attacher les mains sur son cheval. Plus tard, il offrit ses services comme guide aux nombreux touristes qui venaient visiter le champ de bataille.
  41. « Un témoignage méconnu sur Waterloo », Revue de l'Empire, 1er mai 1843.
  42. Pierre Aulard, Pierre François Bauduin, Victor Frédéric Chassériau, Jean-Jacques Desvaux de Saint-Maurice, Frédéric Guillaume de Donop , Philibert Guillaume Duhesme, Jean-Baptiste Auguste Marie Jamin, Jacques Lecapitaine, Louis-Michel Letort de Lorville, Claude Étienne Michel et Raymond Pierre Penne, auxquels il faut ajouter Jean-Joseph Gauthier, Jean-Baptiste Girard et Pierre Antoine Anselme Malet morts après la campagne, des suites de leurs blessures ; cités par Th. Lentz, op. cit., p. 281.
  43. Le duc de Brunswick, Thomas Picton, William Ponsonby, William Fuller et Van Merck ; cités par Th. Lentz, op. cit., p. 281.
  44. a et b Thierry Lentz, Waterloo, 1815, Perin, , p. 281.
  45. (en) Gareth Glover, Waterloo : Myth and Reality, Pen & Sword Military, p. 210.
  46. Thierry Lentz, Les mythes de la grande armée, Paris, Perrin (maison d'édition)\Perrin, , 440 p. (ISBN 978-2-262-10074-2, lire en ligne), chap. 23 (« Napoléon pouvait gagner la bataille de Waterloo »), p. 423
  47. Colling 1949, p. 186.
  48. Colling 1949, p. 188.
  49. Jean-Paul Bertaud, « Chapitre 11. Les Cent-Jours (mars-juin 1815) », dans Jean-Paul Bertaud, Le Consulat et l'Empire, Paris, Armand Collin, .
  50. a et b Bernadette Arnaud, « Enquête sur les corps disparus de Waterloo », Sciences et Avenir - La Recherche, no 908,‎ , p. 79-82.
  51. « Bataille de Bataille de Waterloo : nouvelle découverte concernant les dépouilles des soldats », sur Archives de l'État en Belgique, .
  52. (en) « These spots of excavation tell: using early visitor accounts to map the missing graves of Waterloo » [« Ces lieux d’excavation indiquent : l’utilisation des premiers comptes de visiteurs pour cartographier les tombes manquantes de Waterloo »], Taylor&Francis,‎ (lire en ligne)
  53. (en) Stephanie Pain, « The great tooth robbery », New Scientist, no 2295,‎ (ISSN 0262-4079, lire en ligne, consulté le ).
  54. Eric Dauriac, Les armes de Napoléon, Isle, Balezy, , 231 p., p. 43-45.
  55. « Wellington qui visita Mont Saint Jean quelques années après la victoire qui l’a rendu célèbre, déclara tristement que la pyramide du Lion avait gâté son champ de bataille. En effet on dut considérablement abaisser le niveau du terrain pour prendre la terre nécessaire à l’édification de ce monticule et ainsi le fameux chemin creux d’Ohain, par exemple, où vinrent s’engouffrer les premières lignes de la cavalerie française, n’a plus la profondeur qui causa cet écrasement horrible de soldats et de chevaux. » Louvain et ses environs. Guide de promenades avec une carte routière, par Raoul Claes, Édition Union vélocipédique louvaniste, Imprimerie Fonteyn, Louvain. 1892, p. 142.
  56. Thierry Lentz, Nouvelle histoire du Premier Empire. Tome 4. Les Cent-Jours : les empires sans le système, Fayard, , p. 527.
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  70. Le nom de ce lieu pour désigner la bataille provient du général vainqueur qui signe son bulletin de victoire dans son quartier général dans une auberge à Waterloo, devenu musée Wellington.
  71. Peter Jacobs, Rawoens Wouter et Rawoens Wouter, Best of Belgium : la Belgique comme vous devez la voir, Lannoo Uitgeverij, , p. 93-94.
  72. « Waterloo : Bruxelles frappe une pièce de 2,5 euros, contre l'avis de la France », sur lepoint.fr, .

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Alfred Colling, La Prodigieuse Histoire de la Bourse, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Antoine de Jomini, Vie politique et militaire de Napoléon : racontée par lui-même au tribunal de César, d'Alexandre et de Frédéric, t. 2, Paris, Anselin, (lire en ligne).
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