Bipalium kewense — Wikipédia

Bipalium kewense capturant un ver de terre

Bipalium kewense est une espèce de vers plats terrestres du genre Bipalium et de la famille des Geoplanidae (sous-famille des Bipaliinae).

Description[modifier | modifier le code]

Bipalium kewense est un ver plat allongé et mince, mesurant entre 10 cm et 40 cm de long. La tête, en forme de demi-lune et précédée d'un cou noir, est plus large que le corps. Le dos, de couleur ocre clair, est rayé de cinq bandes longitudinales de couleur noire à grise. Le ventre est de couleur ocre clair[1].

Ce ver plat a des caractéristiques en commun avec Bipalium adventitium, avec une coloration et une période d'incubation similaires. Les individus de B. kewense sont cependant de taille largement plus grande[2] en pouvant atteindre 40 cm de long[3]. Il ne faut pas non plus le confondre avec une espèce qui lui ressemble, Diversibipalium multilineatum, aussi introduite en France[4].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

Déplacement[modifier | modifier le code]

Le film suivant présente le déplacement de Bipalium kewense sur le sol.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Bipalium kewense se nourrit entre autres de vers de terre[5]. Cependant son comportement n'a pas été entièrement étudié et Bipalium kewense pourrait se nourrir d'autres organismes.

Reproduction[modifier | modifier le code]

C'est une espèce hermaphrodite, comme tous les Triclades. La reproduction dans les régions d'origine est sexuelle, mais les individus trouvés dans le monde entier ont abandonné la reproduction sexuée[5]. Dans ce cas, un petit morceau se détache au niveau de la queue et recrée un individu entier en faisant repousser une tête, un phénomène appelé scissiparité.

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

Bipalium kewense serait originaire d'Indochine[1] mais l'espèce a été introduite accidentellement en Amérique du Nord et dans le sud-ouest de l'Europe.

L'espèce est documentée en France continentale (Labourd, gave de Pau, Biscarrosse, Arcachon, Nantes, Hérault, côte d'Azur…), Corse-du-Sud, La Réunion, Guyane, Martinique, Guadeloupe, Bora-Bora comme à Cuba, aux Açores, en Cantabrie[6],[7],[5],[8].

Systématique[modifier | modifier le code]

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Bipalium kewense Moseley, 1878[9].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Bipalium kewense a pour synonymes[9] les espèces suivantes :

  • Placocephalus kewensis (Moseley, 1878)
  • Sphyrocephalus kewense Hallez, 1890

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

Selon World Register of Marine Species (17 janvier 2024)[9], une sous-espèce a été identifiée : Bipalium kewense viridis Lehnert, 1891.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 18 janvier 2024
  2. Ducey, P. K., J. Cerqua, L-J West, and M. Warner. 2006. Rare egg capsule production in the invasive terrestrial planarian Bipalium kewense. Southwest Naturalist 51(2):252-254.
  3. « Un ver de terre de 40 centimètres pourrait menacer l’écosystème français » [vidéo], Planète, sur Le Monde, (consulté le ).
  4. (en) Giuseppe Mazza, Mattia Menchetti, Ronald Sluys, Eduard Solà, Marta Riutort, Elena Tricarico, Jean-Lou Justine, Luca Cavigioli et Emiliano Mori, « First report of the land planarian Diversibipalium multilineatum (Makino & Shirasawa, 1983) (Platyhelminthes, Tricladida, Continenticola) in Europe », Zootaxa, vol. 4067, no 5,‎ , p. 577 (ISSN 1175-5334, DOI 10.11646/zootaxa.4067.5.4) Accès libre
  5. a b et c Jean-Lou Justine, Leigh Winsor, Delphine Gey, Pierre Gros et Jessica Thévenot, « Giant worms chez moi! Hammerhead flatworms (Platyhelminthes, Geoplanidae, Bipalium spp., Diversibipalium spp.) in metropolitan France and overseas French territories », PeerJ, vol. 6,‎ , e4672 (ISSN 2167-8359, DOI 10.7717/peerj.4672, lire en ligne) Accès libre
  6. Vivant, J. 2005: Bipalium kewense Moseley, ver tropical terricole, existe à Orthez (Pyr. atl.). Bulletin de la Société Mycologique Landaise, 46-47
  7. Signalez-nous la présence des Plathelminthes (vers plats) terrestres, Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), 29 avril 2014
  8. Jean-Lou Justine, « Des vers géants prédateurs envahissent les jardins français. Dans l'indifférence », The Conversation,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a b et c World Register of Marine Species, consulté le 17 janvier 2024

Liens externes[modifier | modifier le code]

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