Bodhiruci (moine bouddhiste indien) — Wikipédia

Bodhiruci (ou: Bodhiruchi, Bodairushi ; chinois :菩提流支), est un traducteur et moine bouddhiste indien, originaire du sud (ne pas confondre avec son homonyme, moine bouddhiste du nord de l’Inde ayant vécu deux siècles plus tôt). Il s'est d’abord appelé Dharmaruci. Il est né en 562 ou 571, et mort en 727. Il est supposé avoir vécu cent-cinquante-six ans. Il s’est rendu en Chine à la fin du VIIe siècle, sous la dynastie Tang, durant le règne de l’impératrice Wu Zetian. Il a traduit de nombreux textes, sutras et commentaires, à partir du sanskrit vers le chinois.

Bodhiruci (ou: Bodhiruchi, Bodairushi ; chinois :菩提流支), est un moine bouddhiste originaire du sud de l’Inde. Il aurait vécu cent-cinquante-six ans. L'année de sa naissance est incertaine, en 562 ou 571. Il est mort en Chine en 727[1]. Il ne doit pas être confondu avec Bodhiruci, également moine bouddhiste et traducteur, actif deux siècles plus tôt et originaire du nord de l’Inde.

Né au sein d’une famille brahmane, il reçoit l’éducation propre à cette caste, avant de se convertir au bouddhisme. On sait de lui qu’il se rend en Chine en 693, à Ch’ang-an, ancienne capitale chinoise, aujourd'hui Xi’an, durant le règne de l’impératrice Wu Zetian, durant les années où celle-ci privilégie le bouddhisme. Il séjourne également à Luoyang, capitale secondaire de l’empire, au temple Fo-shou-chi-ssu, où il participe à la traduction de l’Avataṃsaka sūtra, le Sutra de la guirlande de fleurs, sous la direction de Śikṣānanda (652-710)[2].

Il est connu pour être un traducteur prolifique depuis le sanskrit vers le chinois. Il a traduit plus de cent fascicules. À l'extrême fin de sa vie, il cesse de se nourrir et se consacre entièrement à l'adoration, ne se séparant plus de ses manuscrits écrits en sanskrit. Quand il sent sa fin proche, il demande qu'on le laisse seul. Il meurt dans sa cellule en 727, âgé de cent-cinquante-six ans, après avoir consacré sa vie à la traduction de textes sacrés[3],[4].

Traductions

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La liste suivante est établie à partir des textes répertoriés dans l'ouvrage The Korean Buddhist Canon : A Descriptive Catalogue (« Le Canon bouddhiste coréen. Catalogue descriptif »), par Lewis Lancaster (en) et Sun-bae Park (le Korean Buddhist Canon est le Tripitaka Koreana)[5].

Dans le catalogue, l’auteur a recensé soixante-treize textes traduits par Bhodiruci (soit moins que la centaine qui lui sont attribués), parmi lesquels des commentaires de Vasubandhu, et quarante-huit sutras dont voici la liste[Note 1],[Note 2]:

  1. Vajracchedikāprajñāpāramitā sūtra, Sūtra du diamant, (509) - K.14 et T.236;
  2. Adhyardhaśatikāprajñāpāramitā sūtra,(693) - K.18 et T.270;
  3. Trisaṃvaranirdeśa sūtra, (706) - K.22(1) et T.310(1);
  4. Anantamukhapariśodhananirdeśaparivarta sūtra, (706) - K.22(2) et T.310(2);
  5. Sukhāvatīvyūha sūtra, Sūtra de Vie-Infinie, (706) - K.22(5) et T.310(5);
  6. Akṣobhyatathāgatasyavyūha sūtra, (706) -K.22(6) et T.310(6)[Note 3];
  7. Varmavyūhanirdeśa sūtra, (706) -K.22(7) et T.310(7) ;
  8. Samantamukhaparivarta sūtra, (706) -K.22(10) et T.310(10);
  9. Raśmisamantamuktanirdeśa sūtra, (706) -K.22(11) et T.310(11);
  10. Garbhāvakrāntinirdeśa sūtra, (706) - K.22(13) et T.310(13);
  11. Vidyutprāptaparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(20) et T.310(20);
  12. Bhadramāyākāraparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(21) et T.310(21);
  13. Mahāprātihāryanirdeśa sūtra, (706) - K.22(22) et T.310(22);
  14. Upāliparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(24) et T.310(24);
  15. Adhyāśayasañcodana sūtra, (706) - K.22(25) et T.310(25);
  16. Surataparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(27) et T.310(27);
  17. Vīradatta(gṛhapati)paripṛcchā sūtra, (706) - K.22(28) et T.310(28);
  18. Udayanavatsarājaparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(29) et T.310(29);
  19. Sumatidārikāparipṛcchā sūtra , (706) - K.22(30) et T.310(30);
  20. Gaṅgottaraparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(31) et T.310(31);
  21. Guṇaratnasaṅkusumitaparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(34) et T.310(34);
  22. Acintyabuddhaviṣayānirdeśa sūtra, (706) - K.22(35) et T.310(35);
  23. Siṃhaparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(37) et T.310(37);
  24. Dārikāvimalaśraddhāparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(40) et T.310(40);
  25. Maitreyaparipṛcchādharmāṣṭa(ka) sūtra, (706) - K.22(41) et T.310(41);
  26. Maitreyaparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(42) et T.310(42);
  27. Akṣayamatiparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(45) et T.310(45);
  28. Śrīmālā(devi)siṃhanāda sūtra, Le sutra de la reine Srimala[6], (706) - K.22(48) et T.310(48);
  29. Vyāsaparipṛcchā sūtra, (706) - K.22(49) et T.310(49);
  30. Sumatidārikāparipṛcchā sūtra, (693) - K.36 et T.336;
  31. Acintyabuddhaviṣayanirdeśa sūtra, Ce que dit Manjusri de l’incommensurable état de bouddhéité[7], (693) - K.43 et T.340;
  32. Brahmaviśeṣacintīparipṛcchā sūtra, (518) - K.144 et T.587;
  33. Sandhinirmocana sūtra, Noble sūtra de l'explication des secrets profonds, Sandhinirmocana Sutra (en), (514) - K.153 et T.675;
  34. Lankāvatāra sūtra, (513) - K.160 et T.671;
  35. Bodhisattvagocaropāyaviṣayavikurvānanirdeśa sūtra, (520) - K.163 et T.272;
  36. Anakṣarakaraṇḍakavairocanagarbha sūtra, (508/535) - K.213 et T.828;
  37. Gayāśīrṣasūtra, première traduction, (508/535) - K.223 et T.465;
  38. Gayāśīrṣasūtra, seconde traduction, (508/535) - K.225 et T.467;
  39. Bhavasankrānti sūtra (508/535) - K.264 et T.575;
  40. Mañjuśrīvihāra sūtra (508/535) - K.265 et T.470;
  41. Amoghapāśakalparāja sūtra, Mantra de la lumière, (707) - K.287 et T.1092;
  42. Nilakantha Dharanisūtra[Note 4], (709) - K.293 et T.1058;
  43. Padmacintāmaṇidhāraṇī sūtra, (709) - K.298 et T.1080;
  44. Sumukhanāmadhāraṇī sūtra, (693) - K.351 et T.1139;
  45. Dharmasamgīti sūtra, (515) - K.404 et T.761;
  46. Mahāmaṇivipulavimānaviśvasupratiṣṭhitaguhyaparamarahasyakalparājadhāraṇī sūtra, (706) - K.422 et T.1006;
  47. Śrīmatībrāhmāṇiparipṛcchā sūtra, (693) - K.489 et T.568;
  48. Kṣemavatīvyākaraṇa sūtra, (525) - K.492 et T. 573;

Notes et références

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  1. La plupart de ces textes ont également été traduits par l’autre moine Bodhiruci déjà mentionné. D’où une confusion possible, du fait que les auteurs d’ouvrages consultés ne précisent pas toujours duquel des deux il s’agit dans leurs références.
  2. Abréviations utilisées pour les sources citées : «K»: Tripitaka Koreana (+ n° attribué au texte); «T»: Taishō shinshū daizō-kyō (+ n° attribué au texte); Nombres entre parenthèses: indiquent l’année de traduction par Bodhiruci (les numéros d’ordre de 1 à 48, ne figurent pas dans le catalogue source et ont été ajoutés dans le cadre de cet article pour plus de clarté dans la présentation) ; Ajout d’une note : à défaut de lien interne (cas le plus fréquent, car de nombreux textes sont peu ou pas documentés, n’ayant jamais été traduits dans une langue occidentale), certains sutras peuvent néanmoins faire l’objet d’une note, éventuellement accompagnée d’un lien externe.
  3. Voir Akṣobhya, article dans lequel est évoqué le sutra.
  4. Ce titre peut désigner plusieurs textes (des sutras ou des dharanis), qui ont tous été traduits sous le titre générique « Nīlakaṇṭha ». Les uns sont des invocations adressées à Avalokiteśvara, sous sa forme féminine Guanyin; d’autres, dont celui de Bodhiruci, sont destinées à la triade Amitābha, Avalokiteśvara et Mahasthamaprapta. Source : Lokesh Chandra, The Thousand-armed Avalokiteśvara, Vol. 1, p. 44; 238-9. [lire en ligne (page consultée le 28 juin 2022)]

Références

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  1. (en) Martha Cheung, An Anthology of Chinese Discourse on Translation. Vol.1: From Earliest Times to the Buddhist Project, 2014, p. 203. [lire en ligne (page consultée le 22 juin 2022)]
  2. Paul W. Kroll, Critical Readings on Tang China, Vol. 4, 2018, p.1655.
  3. Cheung, 2014, p. 203.
  4. (en) P.V. Bapat, 2500 Years of Buddhism, New Delhi, 1959, p. 218, [lire en ligne (page consultée le 28 juin 2022)]
  5. (en) The Korean Buddhist Canon : A Descriptive Catalogue, 1979, Voir « auteurs, éditeurs, traducteurs»: [1]. [lire en ligne (page consultée le 28 juin 2022)].
  6. (en) Damien Keown, « Śrīmālā-devi-siṃhanāda Sūtra », dans A Dictionary of Buddhism, Oxford, Oxford University Press, , 357 p. (ISBN 978-0-19-860560-7, lire en ligne)
  7. Source de la traduction du titre: (en) «Acintyabuddhaviṣayanirdeśa (Mañjuśrī speaks the Inconceivable State of Buddhahood Sutra) sur ntireader.org/ [lire en ligne (page consultée le 28 juin 2022)]

Bibliographie

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  • (en) P.V (Purushottam Vishvanath) Bapat, 2500 Years of Buddhism, New Delhi, Publications Division Ministry of Information & Broadcasting, Government of India, , 492 p. (ISBN 978-81-230-2304-5, lire en ligne)
    L'ouvrage a été plusieurs fois réédité depuis 1959, avec un nombre total de pages différent de celui indiqué ici.
  • (en) Lokesh Chandra, The Thousand-armed Avalokiteśvara, vol. 1, New Delhi, Abhinav Publications, Indira Gandhi National Centre for the Arts, , 203 p. (ISBN 81-7017-247-0, lire en ligne)
  • (en) Paul W. Kroll, Critical Readings on Tang China, vol. 4, Leyde, Éditions Brill, , 420 (numérotées de 1559 à 1979) (ISBN 978-9-004-38020-2, lire en ligne)
  • (en) Lewis R. Lancaster et Sung-bae Park, The Korean Buddhist Canon : a Descriptive Catalogue, Berkeley (Californie), University of California Press. Center for Japanese and Korean Studies, , 724 p. (ISBN 978-0-520-03159-3, lire en ligne)

Liens externes

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