Bolet radicant — Wikipédia

Caloboletus radicans

Caloboletus radicans, le Bolet radicant, anciennement Boletus radicans, est une espèce de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Caloboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son pied radicant orné d'un fin réseau limité et sa chair amère bleuissante à la coupe.

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Caloboletus radicans (Pers.) Vizzini[1] (2014)

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus radicans Pers., Syn. meth. fung. (Göttingen) 2: 507 (1801)

Caloboletus radicans a pour synonymes[2] :

Collection de jeunes sporophores de Caloboletus radicans
Spécimens matures de sporophores de Caloboletus radicans, le chapeau est blanchâtre mais il peut aussi être brun.
  • Versipellis radicans (Pers.) Quél.
  • Xerocomus radicans (Pers.) Quél.
  • Suillus radicans (Pers.) Kuntze
  • Boletus candicans sensu auct.
  • Boletus vitellinus Pers.
  • Boletus pachypus var. vitellinus
  • Boletus amarus Pers.
  • Suillus amarus (Pers.) Kuntze
  • Dictyopus amarus (Pers.) Quél.
  • Boletus albidus var. constrictus Bolton ex Pers.
  • Boletus albidus var. communis Alb. & Schwein.
  • Boletus pachypus Fr.
  • Tubiporus pachypus (Fr.) P. Karst.
  • Dictyopus pachypus (Fr.) Quél.
  • Suillus pachypus (Fr.) Richon & Roze
  • Boletus radicans var. pachypus (Fr.) Bon
  • Boletus auricomus Chevall.
  • Boletus pachypus var. amarus Fr.
  • Boletus albidus Roques
  • Boletus pachypus var. candicans Inzenga ex Sacc.
  • Dictyopus albidus Quél.
  • Boletus subtomentosus var. radicans Massee
  • Boletus albidus subsp. eupachypus Konrad
  • Boletus radicans f. sanguineipes Panzera
  • Boletus sanguineipes Panzera

Phylogénie

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Cette espèce a été décrite pour la première fois en 1801 par Christian Hendrik Persoon, mycologue pionnier né en Afrique du Sud, qui l'avait classé dans le genre Boletus. Le nom Boletus albidus est un synonyme ultérieur. En 2014, l'espèce a été transférée dans le nouveau genre Caloboletus par le mycologue italien Alfredo Vizzini, sur la base de données phylogénétiques.

Étymologie

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L'épithète spécifique radicans du Latin "radic" fait réfèrence à son pied typiquement radicant.

Description du sporophore

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Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore à tubes se sépare facilement de la chair du chapeau, avec un pied central assez épais et une chair compacte. Ils ont un chapeau rond devenant convexe à mesure qu’ils vieillissent. Les caractéristiques du Bolet radicant sont les suivantes :

Son chapeau mesure de 5 à 25 cm, il est de couleur blanchâtre à gris mastic ou brunâtre[3], d'aspect mat, velouté (soyeux fibrilleux au toucher). Sa marge est typiquement ondulée lobée, légèrement rabattue sur les tubes[4].

L'hyménophore présente des tubes jaunes puis olivâtres, légèrement bleuissants. Les pores sont fins, jaunes puis olivâtres, nettement bleuissants[3], mais ce bleuissement est souvent fugace, à peine perceptible par temps très sec.

Son stipe mesure 5 à 15 cm x 3 à 6 cm, subradicant, souvent à base appointie, jaune en haut puis sali de brunâtre, parfois rougeâtre, bleuissant au toucher, orné d'un réseau très fin concolore[3]. Le réseau, très fin, peut passer inaperçu[4]. Les caractères du chapeau sont assez constants alors que le stipe, au contraire, est très variable, plus ou moins radicant, plus ou moins jaune, plus ou moins taché ou ponctué de rougeâtre vineux et assez facilement déformé par temps sec.

Sa chair est jaunâtre ou blanchâtre, bleuissant rapidement dans le chapeau puis pâlissante. Parfois rougeâtre dans la moitié inférieure du pied. L'odeur est plutôt désagréable et la saveur est généralement amère. La sporée est brun olivacé foncé[4],[5].

Caractéristiques microscopiques

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Ses spores sont elliptiques fusiformes, lisses, couleur de miel, guttulées, mesurant 11 à 14,8 µm x 5 à 7 µm[4].

C'est une espèce ectomycorhizienne, thermophile, poussant sous feuillus, surtout sous chênes, sur sol calcaire, le plus souvent à l'étage collinéen, souvent dans les jardins et les bords de chemin. Elle s'accomode cependant parfois aux terrains neutres. Ce champignon est fréquent chaque année, en particulier dans toute la zone méridionale et tempérée, il est possible de le rencontrer dès le mois de juillet et tout l’été, même durant les périodes sèches, jusqu’en octobre[5],[3],[4].

Comestibilité

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Son amertume le rend non comestible. Une étude réalisée en 2012 sur les intoxications aux champignons en Suisse par Katharina M. Schenk-Jaeger et ses collègues a révélé que Caloboletus radicans avait provoqué de graves symptômes gastro-intestinaux chez ceux qui en avaient consommé, notamment des vomissements récurrents et une diarrhée sanglante[6].

Confusions possibles

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Le Bolet radicant peut se confondre avec les espèces suivantes :

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. « Species Fungorum - GSD Species », sur www.speciesfungorum.org (consulté le )
  2. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 2 mars 2024
  3. a b c et d Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  4. a b c d e et f « MycoDB : Fiche de Caloboletus radicans », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  5. a et b « Mycocharentes - Caloboletus radicans »
  6. Schenk-Jaeger KM, Rauber-Lüthy C, Bodmer M, Kupferschmidt H, Kullak-Ublick GA, Ceschi A (2012). "Mushroom poisoning: a study on circumstances of exposure and patterns of toxicity". European Journal of Internal Medicine. 23 (4): e85–e91.