Bourama Diémé — Wikipédia
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalités | sénégalaise (jusqu'en ) française (à partir de ) |
Activité |
Bourama Diémé (ou Bourama Dieme), né le à Marsassoum en Casamance et mort le à Sarcelles[1],[2], est un militaire engagé par les tirailleurs sénégalais de l'armée française[3]. Héros de la Seconde Guerre mondiale, il est notamment Commandeur de la Légion d'honneur[4].
Biographie
[modifier | modifier le code]Engagé dans l'armée française le [4], il est incorporé au 16e régiment de tirailleurs sénégalais[4]. Il stationne en Alsace-Lorraine pendant la « drôle de guerre » et vit ses premiers combats dans la Sarre[4],[2]. En Lorraine à partir d' puis dans la Somme en , il est à Villers-Bretonneux en [4]. Fait prisonnier, il est par chance non exécuté par les Allemands mais envoyé à Berlin puis dans les Landes (camp de Buglose) en [4],[2]. En , il parvient à s'évader et, via la zone libre, rejoint Dakar[4],[2]. Il intègre les Forces françaises libres[réf. nécessaire] et participe au débarquement en Provence en -[4],[2]. Il est promu caporal-chef en [2].
En , il prend part à la guerre d'Indochine où il est blessé par une mine[4]. Lors d'une attaque ennemie à Bao Chuc, il fait preuve de bravoure, ce qui lui vaut d'être promu sergent[4]. Il participe notamment à la bataille de Vĩnh Yên[2]. Rentré au Sénégal, il est de nouveau volontaire pour repartir en Indochine en [4]. Il y rencontre notamment une vietnamienne qu’il épouse et de leur union naissent dix enfants[4].
Après le retrait de l'Indochine, il prend part à la guerre d'Algérie et y devient sergent-chef[4], de nouveau manifestant sa bravoure au combat[2]. En 1956, il est également envoyé en Égypte dans le cadre de la crise du canal de Suez[4],[2].
Lorsque la Fédération du Mali est dissoute en , il intègre l'armée sénégalaise[4], au sein de laquelle il participe à deux opérations de maintien de la paix au Congo belge[4],[2]. Réformé en , il reste au Sénégal[4].
Il s'installe à Sarcelles en banlieue parisienne en pour suivre ses enfants[4]. Il est fait Commandeur de la Légion d'honneur en , mais malgré cela vit dans un dénuement important avec sa pension d'ancien combattant[4]. Après de longues démarches, il obtient la nationalité française — elle n'est pas automatique[5] — en 1996[2] et sa pension est revalorisée[4]. Il meurt le [4]. Sa femme, qui n'obtient pas la nationalité française de son côté, meurt l'année suivante[4].
Récompenses et honneurs
[modifier | modifier le code]Il a reçu : la Médaille militaire, la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs, la Croix de la valeur militaire (trois citations à l'ordre de l’armée, une citation à l'ordre de la division et une à l'ordre du régiment), la Médaille des évadés, la Médaille coloniale (Extrême-Orient), la Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945, la Médaille commémorative de la campagne d'Indochine, la Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre (Algérie) et la Médaille commémorative française des opérations du Moyen-Orient[2]. Il est également Commandeur de la Légion d'honneur[2]. Il est le seul sous-officier de cette génération de tirailleurs sénégalais à être élevé à ce niveau de l'ordre[6].
Hommages
[modifier | modifier le code]En 2004-2005, Bourama Diémé est choisi comme parrain par les élèves sous-officiers de la 225e promotion de l'École nationale des sous-officiers d'active[5],[7]. C'est la première fois qu'un sous-officier africain des troupes coloniales est choisi pour parrain[4],[2].
Le témoignage radiophonique de Bourama Diémé est présent dans Mémoires de tirailleurs, les anciens combattants d'Afrique noire racontent (2015) de Théogène Karabayinga.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Julien Fargettas, Les tirailleurs sénégalais : Les soldats noirs entre légendes et réalités 1939-1945, Paris, Tallandier, (ISBN 978-2847348545).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- http://www.aamtdm.net/images/stories/histoire/adjudant_bourama_dieme.pdf
- https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/_depot_mdh/_depot_front/articles/2404/dieme-bourama-_doc.pdf
- « Un heros de guerre dont la vie merite d’etre portee sur les ecrans », sur SenePlus, (consulté le ).
- « L'adjudant Bourama Dieme, héros du Sénégal et de la France », sur RFI, (consulté le )
- « Les anciens tirailleurs sénégalais pourront obtenir plus facilement la nationalité française », sur Zone Militaire, (consulté le ).
- (en) « Tirailleurs sénégalais en Gironde : " Pour la mémoire de mon père Bourama Diémé" » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
- http://lechevron.fr/images/articles/promotions/propatria/225_DIEME.pdf