Box-office — Wikipédia
Le box-office, terme emprunté à l'anglais dans son acception de chiffre d'affaires (recettes), est un ensemble d'indicateurs numériques qui servent à mesurer le succès absolu ou relatif (classement) d'une production artistique (au théâtre ou au cinéma) ou d'une vedette.
Il se mesure en nombre de spectateurs, de billets vendus (« entrées ») ou en valeur monétaire fondée sur l'un des deux items précédents. On parle également d'« échelle de succès », de « classement » calculé d'après le montant des recettes.
En anglais, dans son acception première, box office désigne l'emplacement où sont vendus les billets (la caisse ou le guichet), la billetterie d'une salle de cinéma, d'un théâtre, etc.
Intérêt
[modifier | modifier le code]Il s'agit d'une donnée initialement destinée aux professionnels, notamment pour permettre la répartition des recettes et aider à la programmation. C'est devenu un argument de promotion avec une communication axée sur les records et l'idée sous-jacente que l'œuvre mérite d'être consommée car elle a rencontré un important succès public.
L'activité financière de l'industrie du cinéma est fortement influencée par le box-office, car il lui permet d'anticiper un succès avec une probabilité plus forte que la moyenne. Un succès peut relancer un genre (Gladiator a ainsi remis en avant le péplum devenu désuet, tout comme Star Wars a popularisé le space opera au cinéma) ou générer une franchise avec des suites (sequels et préquelles).
Le système américain du box-office se base sur des recettes en dollars américains et favorise ainsi les scores des films récents grâce à l'effet de l'inflation, permettant ainsi de communiquer sur des records régulièrement battus.
En toute logique, l'événement créé par le box-office a l'avantage de s'auto-entretenir grâce à un cercle vertueux et l'amplification des médias.
Les champions du box-office du cinéma
[modifier | modifier le code]Les comparaisons dans le temps sont difficiles car le contexte est évolutif. Ainsi, même les analyses qui comparent les recettes mondiales en les ajustant de l'inflation ne peuvent retranscrire que de façon imparfaite l'impact des films, tant sociologique que financier, car elles négligent les retombées du merchandising ou les recettes des autres supports de diffusion, et elles ne relativisent pas les performances par rapport à la concurrence des autres loisirs.
Mondial
[modifier | modifier le code]Le box-office mondial est composé à environ 40 % par les recettes aux États-Unis. D'autres pays sont puissants en nombre de productions à l'année, comme l'Inde qui figure à ce niveau devant les États-Unis, mais ils restent surtout cantonnés à leur territoire national et exportent mal leurs productions. Seuls les blockbusters américains parviennent à obtenir des carrières mondiales et d'envergure. Ainsi ces films obtiennent régulièrement des parts de marché supérieures à 50 % dans les pays occidentaux hors territoire américain.
États-Unis et Canada
[modifier | modifier le code]Aux États-Unis et au Canada, le succès d'un film est mesuré aux recettes accumulées. Cette façon de suivre le box-office permet de mesurer un succès proportionnellement à son budget (encore qu'il faille enlever la part distributeur et les dépenses marketing), mais a surtout pour conséquence de favoriser les films les plus récents, compte tenu de l'inflation sur le prix des billets.
Créé en 1905, le journal Variety diffuse chaque semaine le box-office américain.
Chine
[modifier | modifier le code]La Chine constitue le 2e plus grand marché cinématographique au monde en termes de recettes, derrière l'Amérique du Nord.
Allemagne
[modifier | modifier le code]En Allemagne, le suivi est réalisé sur la base du nombre d'entrées. La Filmförderungsanstalt (FFA) donne des statistiques précises depuis 1986. Les statistiques pour toute l'Allemagne ne sont disponibles que depuis la Réunification allemande en 1990. Auparavant, elles étaient partagées entre les statistiques de la RFA et celles de la RDA, où prédominaient les productions d'État.
France
[modifier | modifier le code]En France, le suivi est réalisé sur la base du nombre d'entrées. Autrefois, le suivi reposait sur les chiffres Paris-Périphérie car le système des exclusivités et des sorties décalées entre Paris et la province permettait d'avoir une vision plus rapide des succès. Avec le système manuel de l'époque, cela permettait également d'avoir un suivi plus fiable et plus rapide du box-office du moment. Désormais, la technique autorise un suivi des chiffres pour la France sans difficulté.
Néanmoins, les comparaisons sur les entrées ne sont pas toujours aisées car il est difficile de comparer un résultat obtenu dans les années 1950, alors que la fréquentation annuelle dépassait 370 millions de spectateurs sans concurrence véritable de la télévision, avec les scores obtenus au début des années 1990, alors que la fréquentation représentait quelque 120 millions de spectateurs. De même, la concurrence des loisirs numériques et du piratage est à prendre en compte pour analyser la fréquentation des dernières années. Enfin, le phénomène des reprises qui permettait de prolonger un succès sur plusieurs générations a quasiment disparu. Néanmoins à deux reprises dans les années 2010, la fréquentation des cinémas a franchi la barre des 200 millions de spectateurs, en 2010, 2011[1] et 2014 [2], représentant la meilleure année depuis 1967.
Pendant longtemps, seules les données postérieures à 1956 étaient disponibles, avec une bonne fiabilité à partir de 1963. Cinéchiffres, qui fournit les informations quotidiennes sur le box-office français, est né seulement en 1970. Cependant, des travaux récents, réalisés à partir des archives du CNC, ont permis de compléter le box-office jusqu'en 1945[3].
Le top 10 des films ayant réalisé le plus grand nombre d'entrées en France :
Autres pays
[modifier | modifier le code]- Box-office Belgique
- Box-office Espagne
- Box-office Inde
- Box-office Italie
- Box-office Japon
- Box-office Québec
- Box-office Pays-Bas
- Box-office Royaume-Uni
- Box-office Suisse
Les records de rapidité au box-office du cinéma
[modifier | modifier le code]États-Unis et Canada
[modifier | modifier le code]Meilleurs démarrages (premier week-end vendredi/samedi/dimanche)[7] :
- Avengers: Endgame : 357 100 000 USD (du 26 au )
- Spider-Man: No Way Home : 260 000 000 USD (du 17 au )
- Avengers: Infinity War : 258 184 000 USD (du 27 au )
- Vice-versa 2 : 140 000 000 USD (du 15 au 16 juin 2024)
France
[modifier | modifier le code]Meilleurs démarrages en une journée France (avant-premières incluses)[8] :
- 007 Spectre : 850 297 entrées (le )
- Spider-Man 3 : 804 345 entrées (le )
- Avengers : Endgame : 692 142 entrées (le )
Meilleurs démarrages en une semaine en France[8] :
- Bienvenue chez les Ch'tis : 4 378 720 entrées (du au )
- Les Bronzés 3 : 3 906 694 entrées (du 1 au )
- Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force : 3 801 235 entrées (du 16 au )
Acteurs et actrices populaires
[modifier | modifier le code]France
[modifier | modifier le code]Le tableau ci-dessous classe les acteurs du cinéma français en fonction du nombre de films ayant fait l'objet de plus d'un million d'entrées. Il peut donc donner une idée de la popularité relative des acteurs français, mais toute interprétation doit être relativisée : ces données peuvent donner plus de poids à un acteur ayant eu de nombreux rôles mineurs.
Est pris en compte ici, le box-office français après 1945[9],[10]. Tableau mis à jour en .
Rang | Nom | Nb de films « millionnaires »[11] | Plus gros succès (titre du film, année et entrées) |
---|---|---|---|
1 | Louis de Funès | 103[12] | La Grande Vadrouille (1966) - 17 267 607 |
2 | Bernard Blier | 67[13] | Les Misérables (1958) - 9 940 533 |
3 | Fernandel | 62[13] | Le Petit Monde de don Camillo (1952) - 12 791 168 |
4 | Gérard Depardieu | 59 | Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002) - 14 559 509 |
5 | Jean Gabin | 58[13] | Les Misérables (1958) - 9 940 533 |
Jean-Paul Belmondo | 58 | Le Cerveau (1969) - 5 547 305 | |
7 | Michel Galabru | 52 | Bienvenue chez les Ch'tis (2008) - 20 488 977 |
8 | Lino Ventura | 51 | Un taxi pour Tobrouk (1961) - 4 945 868 |
9 | Bourvil | 50[13] | La Grande Vadrouille (1966) - 17 267 607 |
10 | Michel Serrault | 49 | La Cage aux folles (1978) - 5 406 614 |
États-Unis et Canada
[modifier | modifier le code]Depuis 1937, plus de 500 films ont généré plus de 200 millions de dollars de recettes au box-office nord-américain. Le tableau ci-dessous comprend les dix acteurs qui ont joué dans le plus grand nombre de ces films. Données mises à jour en .
Rang | Nom | Nb de blockbusters | Plus gros succès (titre du film, année et recettes) |
---|---|---|---|
1 | Samuel L. Jackson | 29 | Avengers: Endgame (2019) - 2 797 800 564 $ |
2 | Tom Cruise | 24 | Mission impossible : Fallout (2018) - 791 017 452 |
4 | Johnny Depp | 18 | Pirates des Caraïbes : Le Secret du coffre maudit (2006) - 1 066 179 725 $ |
Matt Damon | 18 | Seul sur Mars (2015) - 630 161 890 $ | |
5 | Harrison Ford | 17 | Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015) - 2 068 223 624 $ |
9 | Dwayne Johnson | 16 | Fast and Furious 7 (2015) - 1 515 047 671 $ |
Will Smith | 16 | Aladdin (2019) - 1 050 693 953 $ | |
Bruce Willis | 16 | Sixième Sens (1999) - 672 806 292 | |
Hugh Jackman | 16 | Deadpool 2 (2018) - 785 794 179 $ | |
12 | Helena Bonham Carter | 15 | Harry Potter et les Reliques de la Mort : Partie 2 (2011) - 1 341 932 398 $ |
Liam Neeson | 15 | The Dark Knight Rises (2012) - 1 081 041 287 $ | |
Tom Hanks | 15 | Da Vinci Code (2006) - 760 006 945 $ |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Pour la fréquentation des salles de cinéma et les habitudes de consommation des spectateurs, voir fréquentation cinématographique
- Liste des films les plus chers
- Glossaire du cinéma
Liens externes
[modifier | modifier le code]Plusieurs sites web publient des statistiques relatives au box-office :
- (fr) LUMIERE, base de données sur les entrées des films distribués en Europe (27 territoires, depuis 1996)
- (en) Box Office Mojo (box-office des films américains sur le territoire national et à l'international, pays par pays, en recettes)
- (en) World Wide Box Office (box-office des films américains sur le territoire national et à l'international)
- (fr) Cine-directors (box-office gratuit)
- (fr) CineFeed (Analyse du box-office français)
- (fr) Procinema (box-office suisse)
- (it) Cinecitta.com (box-office italien)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Record d'entrées battu dans les salles en 2011
- 209 millions d'entrées vendues en France en 2014
- Repris dans un ouvrage Ciné-passions de Simon Simsi - ed. Dixit
- Films avec plusieurs exploitations = Le Livre de la Jungle, Avatar, Les 101 Dalmatiens, Blanche-Neige et les Sept Nains, Cendrillon, Les Aristochats, La Belle et le Clochard, Bambi, La Guerre des boutons, E.T. l'extra-terrestre, La Merveilleuse Aventure de Pinocchio, La Belle au bois dormant, L'Exorciste, Rox et Rouky
- Selon le site JP's Box-Office
- Sur la gauche le pays majoritaire et sur la droite son principal partenaire.
- Source [www.boxofficemojo.com]
- Sources [www.cbo-boxoffice.com]
- Source: Box-office par acteur sur http://www.cbo-boxoffice.com
- Source: Filmographie par acteur sur https://www.imdb.com/
- Source : Box-office par acteur sur http://www.cbo-boxoffice.com
- « Louis De Funès (Acteur français) - JP Box-Office (Mobile) », sur www.jpbox-office.com (consulté le )
- Films sortis après 1945 uniquement.