Campagne des Philippines — Wikipédia

Campagne des Philippines (1944–45)
Description de cette image, également commentée ci-après
Guérilleros de la résistance philippine accueillant les troupes américaines à Mindanao.
Informations générales
Date -
Lieu Philippines
Issue Victoire alliée décisive, libération des Philippines
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis
Philippines
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau du Mexique Mexique
Hukbalahap
Empire du Japon
Gouvernement collaborateur philippin
Commandants
Drapeau des États-Unis Douglas MacArthur Tomoyuki Yamashita
Forces en présence
Drapeau des États-Unis États-Unis
600 000 hommes
Empire du Japon
500 000 hommes
Pertes
Drapeau des États-Unis 14 000 morts
48 000 blessés
plusieurs centaines de milliers de civils et de guérilleros tués
336 000 morts
500 disparus
12 000 prisonniers

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Batailles

Campagne des Philippines



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La campagne des Philippines de 1944-1945 vit la reconquête par les Alliés des Philippines occupées depuis 1942 par l'empire du Japon. Les manœuvres pour l'invasion du pays débutèrent le 17 octobre 1944, et un débarquement d'envergure eut lieu le 20. Les combats se poursuivirent jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le courage des défenseurs philippins et américains est célébré aux Philippines le 9 avril, lors de la fête nationale connue sous le nom de « Jour de la bravoure » (Araw ng Kagitingan). La population philippine a gravement souffert au cours cette campagne, victime aussi bien des massacres et des exactions japonaises que des bombardements massifs américains en zones urbaines.

Les Philippines étaient occupées par le Japon depuis la bataille de 1941-1942. Après avoir isolé les Japonais en Nouvelle-Guinée, et remporté de nombreuses victoires, aux îles Mariannes ou à Peleliu, les Alliés se rapprochaient du sol japonais. Le général Douglas MacArthur faisait une affaire personnelle de la reconquête de l'archipel, qui représentait en outre un point stratégique vital, permettant de couper le Japon de son approvisionnement en pétrole depuis notamment les Indes orientales néerlandaises et de lancer des assauts sur sol du Japon, hâtant ainsi la défaite d'un ennemi qui ne donnait aucun signe de vouloir capituler.

MacArthur n'ayant prévu qu'un engagement limité des forces australiennes au sol, l'Australie contribua essentiellement aux combats navals et aériens. Le Mexique apporta à partir d'avril 1945 le concours d'une escadrille d'avions de chasse, l'Escuadrón 201[1].

L'URSS fournit des renseignements sur les plans américains au consulat du Japon à Harbin via une source australienne[2],[3].

Débarquement

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Batailles de Leyte et du golfe de Leyte

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Les manœuvres sur Leyte commencèrent le 17 octobre 1944 ; le débarquement proprement dit eut lieu le 20. Du 23 au 26, une bataille navale de grande envergure tourna à l'avantage des Alliés. Les combats sur Leyte furent féroces mais se terminèrent par une victoire américaine le 31 décembre, offrant aux Alliés une tête de pont pour envahir le reste du territoire philippin.

Bataille de Mindoro

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Un LST américain après avoir été touché par un avion kamikaze japonais le 15 décembre 1944.

Il fut décidé par l'état major américain de la prise de l'île de Mindoro afin de prendre le contrôle de ses 3 aérodromes pour pouvoir offrir un meilleur support aérien à la future invasion de l'île de Luçon quelques semaines plus tard.

Le débarquement sur l'île eut lieu le 15 décembre 1944, sans opposition. Le sud de l'île où étaient localisées ces pistes de décollage est rapidement conquis en 3 jours occasionnant des pertes minimes pour les GI's qui n'ont eu qu'à affronter une résistance nippone clairsemée.

Les attaques d'avions kamikazes japonais ont été largement plus dévastatrices pour les forces américaines qui verront périr 459 hommes en mer et plusieurs de leurs bateaux coulés, principalement des cargos de transport de matériel, mais également un destroyer[4].

Avance sur Manille

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En décembre 1944, le gouvernement collaborateur philippin organisa des milices, les Makapili (Makabayan Katipunan Ñg Mga Pilipino, soit Alliance des patriotes philippins), destinées à aider les Japonais dans les combats contre les Alliés[5]. Le , la 6e armée du général Walter Krueger commença son débarquement à Luçon, entraînant 175 000 hommes. La bataille de Luçon dura jusqu'au 15 janvier.

Soutenue par l'armée de l'air, l'infanterie avança en direction de Manille, d'autres débarquements ayant lieu entretemps dans la péninsule de Bataan et au sud de Manille, afin de prendre la capitale en tenaille. Les combats dans Manille débutèrent le 3 février et durèrent un mois, se soldant par la destruction d'une grande partie de la capitale et la mort de nombreux civils philippins, tués par les Japonais au cours du massacre de Manille.

Poursuites des opérations de reconquête des autres îles principales de l'archipel

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Après la reconquête de la majeure partie de l'île de Luçon, il fut décidé d'organiser des débarquements successifs sur les principales autres îles situées dans le centre et le sud de l'archipel philippin : les Visayas, Palawan et Mindanao.

Operation VICTOR I et Operation VICTOR II : Bataille des Visayas

Operation VICTOR III  : Bataille de Palawan

Operation VICTOR IV et Operation VICTOR V : Bataille de Mindanao

Après ces opérations, dès la fin du mois de juin, la résistance acharnée des Japonais a été drastiquement réduite dans l'archipel, pour ne plus constituer que des poches résiduelles sur Mindanao et Luçon. Les Japonais retranchés dans les zones de jungle les plus profondes résistèrent jusqu'au 2 septembre, date de la signature des actes de capitulation.

Exactions contre la population

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Cadavres d'une mère philippine et de son enfant tués par la marine impériale japonaise pendant le massacre de Manille, en .

Conformément aux directives d'Akira Mutō, le chef d'état-major de Tomoyuki Yamashita, l'armée et la marine impériales assimilèrent la population à la guérilla. En conséquence, une kyrielle d'exactions fut commise à l'encontre des civils lors de la retraite des forces shōwa.

Le Tribunal de Tokyo et le Tribunal militaire de Manille identifièrent ainsi 72 massacres d’envergure dont :

  • massacre d’environ 100 000 civils en à Manille, dont 200 civils au St-Paul College[6] et 1000 hommes à Fort Santiago ;
  • massacre de 2 500 civils à Calamba ;
  • massacre de 2 500 civils à Lippa, sur l'île de Luçon[7] ;
  • massacre de 500 civils à Dapdap (en), province de Cebu[8] ;
  • massacre de 328 civils à Bauan, 320 à Taal, 300 à Cuenca, 107 à San Jose, 39 à Lucero, province de Batangas[9].
Vue aérienne du centre-ville dévasté de Manille en mai 1945

La libération

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La reconquête signa la fin de trois ans et demi de dure détention pour les prisonniers, marqués par des atrocités comme la marche de la mort de Bataan, et l'emprisonnement dans des camps de concentration et des bateaux japonais, où les détenus s'entassaient sans eau, nourriture ou ventilation. Elle représenta surtout pour la population la fin d'un régime de répression qui en était venu à assimiler les civils à la guérilla et à les exterminer en conséquence, comme ce fut le cas lors de la bataille de Manille où 100 000 civils trouvèrent la mort.

Liens externes

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Notes et références

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  1. "Saga of the Aztec Eagles," Los Angeles Times July 25, 2004.
  2. (en) David Horner, The Spy Catchers : The Official History of ASIO, 1949-1963, Allen & Unwin, , 736 p. (ISBN 978-1743319666).
  3. « Histoire. Les Australiens, traîtres malgré eux ?< », Courrier International,‎ (lire en ligne).
  4. MacArthur 1966, p. 251.
  5. Ray C. Hunt, Bernard Norling, Behind Japanese lines : An American Guerrilla in the Philippines, The University Press of Kentucky, 1986.
  6. Christine Sherman, M.J. Thurman, War Crimes, Japan's World War II, p. 135.
  7. Christine Sherman, War Crimes, Japan's World War II, p. 136.
  8. Christine Sherman, M.J. Thurman, War Crimes, Japan's World War II, p. 137.
  9. Christine Sherman, M.J. Thurman, War Crimes, Japan's World War II, p. 136.

Bibliographie

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  • (en) Douglas MacArthur, Reports of General MacArthur : The campaigns of MacArthur in the Pacific, vol. 1, Department of the Army, , 466 p. (ISBN 1782660356)