Carl Vogt — Wikipédia

Carl Vogt
Portrait de Carl Vogt (1817-1895)
Fonctions
Conseiller national suisse
-
Conseiller aux États
-
Conseiller aux États
-
Membre du Parlement de Francfort
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Saint-Georges (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Père
Philipp Friedrich Wilhelm Vogt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Adolf Vogt (d)
Gustav Vogt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
William Vogt
Lily Vogt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Propriétaire de
Microscope-MHS 119 (d), Revolver microscope-MHS 681 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Académie Léopoldine
Corps Palatia Gießen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Libre-pensée, scientific materialism (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Carl Vogt
Signature
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

August Christoph Carl Vogt est un naturaliste et médecin suisse d'origine allemande, connu par ses prises de position sur le matérialisme et la défense de la théorie de l'évolution de Charles Darwin.

Il est né le à Gießen, en grand-duché de Hesse, où il étudie la médecine et la chimie (sous la direction de Justus von Liebig) à l'université de Gießen. En 1835 il se réfugie à Berne, où son père, Philipp Friedrich Wilhelm Vogt (1787-1861), est professeur de médecine. Il étudie la physiologie et l'anatomie sous la direction de Valentin.

Après avoir obtenu son diplôme de médecin en 1839, il va travailler à Neuchâtel sous la direction de Louis Agassiz (1807-1873). C'est là qu'il sera, en 1842, le premier à attirer l'attention sur le phénomène biologique de la mort cellulaire programmée aujourd'hui connu sous le nom d'apoptose, en étudiant le système nerveux en développement et les métamorphoses des têtards du crapaud accoucheur (Alytes obstetricans)[1].

En 1845 il entreprend de nouvelles études à la Sorbonne et à Nice. Pendant son séjour en France il rencontre des socialistes comme Pierre-Joseph Proudhon, Karl Marx, Alexandre Herzen et Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine. Son frère Adolf demeurera un ami intime[2] de Bakounine

En 1848 il devient professeur à l'université de Gießen grâce aux recommandations de Justus von Liebig et d'Alexander von Humboldt. Élu député au Parlement de Francfort, son activisme politique durant la révolution de 1848 le conduit à se réfugier à Genève où il enseigne la géologie, l'embryologie et la paléontologie (1854), puis également la zoologie (1872). Il devient en 1854 la figure dominante de la section des sciences naturelles et mathématiques de l’Institut National Genevois et en 1874 le premier recteur de la nouvelle Université.

Devenu citoyen genevois, et l'une des figures de proue du radicalisme, il joue un rôle important dans les affaires publiques de cette ville en qualité de conseiller aux États et conseiller national. Ayant attaqué Marx en falsifiant son passé, ce dernier répondit par un texte intitulé Herr Vogt (publié à Londres en 1860). Dix ans plus tard, les archives de la police française saisies par la Commune révéleront que Carl Vogt était un agent de Napoléon III[3].

Il fut connu par ses discours publics sur le matérialisme et la théorie de l'évolution de Charles Darwin. Ce dernier le remercie pour son soutien dans l'introduction de La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe (The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex).

En 1872, il devient professeur titulaire de la chaire de zoologie et directeur de l'Institut de zoologie de Genève, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort survenue le .

Son fils, William Vogt, sera un virulent pamphlétaire antimaçonnique, par opposition au père, franc-maçon[4].

Perception contemporaine

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Carl Vogt (1817-1895). Buste en bronze, situé devant l'entrée principale de l'Université des Bastions à Genève.

En 2020 et selon ses travaux, Aline Mona Zuber expose que Carl Vogt, défenseur de la théorie darwinienne, n'en fut pas moins l'un de ses déformateurs en tentant d'y adjoindre un volet polygéniste relevant du racisme dit scientifique. Dans ses Leçons sur l'homme de 1865, il tente de mobiliser le racisme anthropométrique pour valider la théorie de l'évolution, procédé pourtant étranger à Darwin. Il fait alors de l'homme noir, le « chaînon manquant » du passage du singe à l'homme dans sa version prétendument la plus évoluée, à savoir l'homme blanc[5].

En 2022, en raison de ces positions sur de supposées « hiérarchie des races » et « infériorité du sexe féminin », l'Université de Genève revient sur la dénomination d'un de ses bâtiments récent portant le nom du naturaliste[6],[7]. Le buste se trouvant devant l'entrée principale de l'Université est aussi placé dans une contextualisation future dont le but est d'expliquer le changement de nom qui s'inscrit dans une démarche globale de dénomination des espaces universitaires en conformité avec leur Charte d’éthique et de déontologie[8].

  • Leçons sur l'homme : sa place dans la création et dans l'histoire de la terre, [trad. française de Jean-Jacques Moulinié], C. Reinwald (Paris), 1865, lire en ligne sur Gallica.
  • Leçons sur les animaux utiles et nuisibles, les bêtes calomniées et mal jugées, traduites de l'allemand par Gustave Bayvet, C. Reinwald (Paris) ; C Muquardt (Bruxelles), 1867, Texte disponible en ligne sur IRIS
  • Lettres physiologiques, C. Reinwald (Paris), 1875, lire en ligne sur Gallica.
  • Leçons sur les animaux utiles et nuisibles, les bêtes calomniées et mal jugées, [traduites de l'allemand par Gustave Bayvet], Schleicher frères (Paris), 1897, lire en ligne sur Gallica.
En collaboration
  • avec Louis Agassiz , Histoire naturelle des poissons d'eau douce de l'Europe centrale. Embryologie des salmones, Neuchâtel, Imprimerie d'O. Petitpierre, 1842, Texte intégral dans le Service Commun de la Documentation de l'Université de Strasbourg.
  • avec Émile Yung, Traité d'anatomie comparée pratique, C. Reinwald (Paris), 1888-1894,
  1. Tome 1, lire en ligne sur Gallica.
  2. Tome 2, lire en ligne sur Gallica.

Orientation bibliographique

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Notes et références

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  1. Vogt C. Untersuchungen uber die Entwicklungsgeschichte der Geburtshelferkroete (Alytes obstetricans). Jent und Gassmann, Solothurn (1842).
  2. Bakounine oeuvres complètes, Invisibles (lire en ligne), En Suisse, Bakounine fit la connaissance des communistes allemands groupés autour de Weitling ; il passa l'hiver 1843- 1844 à Berne, où il entra en relations avec la famille Vogt ; l'un des quatre frères Vogt, Adolf (plus tard professeur à la faculté de médecine de l'université de Berne), devint son ami très intime. (page 12, note 2)
  3. Jacques Attali, Karl Marx, ou, L'esprit du monde : biographie, Fayard, (ISBN 2-213-62491-7, 978-2-213-62491-4 et 978-2-253-11606-6, OCLC 60417451, lire en ligne)
  4. « Plaquette de la loge maçonnique genevoise l'union des cœurs »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), 8 et 9 novembre 2003, p. 17
  5. Aline Mona Zuber, « Louis Agassiz et Carl Vogt : deux représentants helvétiques du racisme scientifique. Passé et présent », travail de séminaire IHEID,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « L’Uni Carl Vogt sera débaptisée », 29 septembre 2022.
  7. L'Université de Genève va renommer le bâtiment Carl Vogt. RTS, 30 septembre 2022. Lire en ligne
  8. « Uni Carl Vogt va changer de nom! », sur unige.ch, 29 septembre 2022. (consulté le )

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Liens externes

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