Château Dubuc — Wikipédia
Type | |
---|---|
Style | XVIIIe |
Début de construction | |
Propriétaire initial | |
Patrimonialité | |
État de conservation |
Pays | France |
---|---|
Région | |
Département | |
Commune |
Coordonnées |
---|
Château Dubuc est le nom donné à une ancienne habitation agricole coloniale située à Tartane (commune de La Trinité), sur la presqu'île de la Caravelle, en Martinique. Grâce au travail des esclaves, cette exploitation produisait du sucre et du café destinés à l'exportation.
L'imposante maison du maître, aujourd'hui en ruines, a été construite en 1725[1], pour Louis du Buc du Galion, petit-fils de Pierre du Buc, sieur de La Caravelle et du Marigot. L'ensemble des vestiges et des terrains sont protégés au titre des monuments historiques[2] (arrêté de classement en date du )[3].
Histoire
[modifier | modifier le code]Pierre du Buc, écuyer originaire de Normandie, débarque en Martinique en 1657, à la suite d'un duel. Ayant tué un de ses cousins pendant ce combat singulier, il doit s'enfuir et se cacher aux Antilles françaises, sous peine d'être arrêté par les mousquetaires. En récompense de ses expéditions contre les Indiens caraïbes, il reçoit une concession dans la région de La Trinité où il s'installe à partir de 1671 : il y cultive la canne à sucre et le tabac. Dans son autre propriété agricole située au village du Marigot (Martinique), il y cultive le cacao dont il a été le premier producteur français[réf. nécessaire], si bien que la cour de Versailles en a fait des commandes pour ses salons littéraires et encyclopédiques.
Balthazar du Buc, son deuxième fils, s'établit à La Caravelle, sur l'habitation Spoutourne. Il fut un grand commerçant mais aussi esclavagiste.
Son petit-fils Louis du Buc du Galion, né en 1693, mort le , fait construire en 1725 la maison de maître de l'habitation La Caravelle, qui devient le « Château Dubuc ».
En 1727, la demeure est endommagé lors du tremblement de terre et du cyclone tropical de décembre de la même année, tandis que Fort-de-France est détruit en grande partie. De nouvelles dégradations surviennent en 1765 et en 1766. « En 1786, la famille Dubuc semble ruinée, le site a été mis sous séquestre et la sucrerie arrêtée en 1793 »[4].
Le château est familial jusqu’au , date de son pillage par les Anglais. Plusieurs graffitis dessinés par des gardes nationaux montrent les différents bateaux anglais attaquant la presqu'île de la Caravelle[1].
Il devient alors pavillon de chasse et les héritières Du Buc de Bellefonds partent pour la France. Une partie des Du Buc habitent alors à Paris, ou en province.
En 1815, la propriété tombe à l’abandon.
En 1974, le SIATNO (communauté des communes) acquiert pour le compte du futur Parc naturel régional les 2,5 hectares de terrain sur lesquels se trouvent les ruines du château, alors aux prises avec les « figuiers maudits ».
Il fait l'objet de travaux de restauration depuis de nombreuses années[5] sous la maîtrise d'œuvre d'Étienne Poncelet, architecte en chef des monuments historiques.
Description
[modifier | modifier le code]L'appellation « château » provient de l'élévation de cette construction dont il ne reste que quelques pierres qui délimitent les murs d'une grande maison de maître. Située dans « une simple habitation semblable à beaucoup d'autres sucreries du XVIIIe siècle », la maison est construite selon « un plan classique de grand'case du XVIIIe siècle colonial français, avec un escalier intégré au corps du logis »[1]
Les murs étaient montés avec des pierres et moellons de basalte, et de coraux. La chaux était utilisée sur le site comme l'atteste le four à chaux encore visible parmi les ruines et les joints entre les pierres.
Les habitations réservées aux esclaves ont entièrement disparu aujourd'hui : seuls les bâtiments dédiés à l'exploitation du sucre et du café subsistent.
Une construction attenante à la maison principale a longtemps été considérée comme un cachot pour esclaves, mais les dernières recherches indiquent qu'il pourrait s'agir d'une chambre forte pour stocker des épices, voire une poudrière[6].
Monument historique
[modifier | modifier le code]Est classé en totalité l'ensemble des ruines et des terrains de l'habitation sucrière dite Château-Dubuc situé sur la presqu'île de la Caravelle sur la parcelle n° 72 d'une contenance de 2 ha 13 a 90 ca figurant section C au cadastre de la commune[7].
Galerie
[modifier | modifier le code]- Maison du maître.
- Maison du maître.
- Maison du maître.
- Réserves d'eau.
- Emplacement des jarres d'eau.
- Machine à broyer la canne à sucre.
- Machine à broyer la canne à sucre.
- Local de stockage, ayant parfois servi de cachot à esclaves.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Le Château Dubuc Histoire des ruines de l'habitation et de la famille.
- Ressource relative à l'architecture :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Vincent Huyghues-Belrose et Marie-France Barouh, « Les graffitis de l’habitation La Caravelle dite « Château Dubuc » presqu’île de la Caravelle, commune de la Trinité Martinique », Études caribéennes, no 7, (ISSN 1779-0980 et 1961-859X, DOI 10.4000/etudescaribeennes.361, lire en ligne, consulté le )
- Marc Botlan, Danielle Bégotn,Jeanne Cazassus-Bérard, photographies de Jean-Baptiste Barret, 101 Monuments historiques de Martinique, Paris, HC édition, , 128 p. (ISBN 9782357202054)
- « Habitation sucrière, dite Château-Dubuc », notice no PA00105955, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Martijn van den Bel, Nicolas Biwer, Hélène Civalleri et Anne Jégouzo, « Les structures d’exploitation et de production du sucre », Les Nouvelles de l'archéologie, no 150, , p. 46–51 (ISSN 0242-7702 et 2425-1941, DOI 10.4000/nda.3901, lire en ligne, consulté le )
- « LA TRINITE Château Dubuc - Dac Martinique - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culturecommunication.gouv.fr (consulté le )
- Anne Jégouzo, « Un cachot au Château Dubuc (Martinique) ? », Les nouvelles de l'archéologie, no 143, , p. 38–41 (ISSN 0242-7702 et 2425-1941, DOI 10.4000/nda.3391, lire en ligne, consulté le )
- « Direction des affaires culturelles de Martinique - conservation des Monuments historiques »