Château de Fromont — Wikipédia
Château de Fromont | |
Destination actuelle | Hôtel de Ville |
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Coordonnées | 48° 39′ 14″ nord, 2° 24′ 57″ est[1] |
Pays | France |
Région historique | Île-de-France |
Département | Essonne |
Commune | Ris-Orangis |
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Le château de Fromont, dit aussi anciennement château de Frémont, est situé sur la commune de Ris-Orangis, dans le département de l'Essonne, en France.
Historique
[modifier | modifier le code]Commanderie templière de Fromont
[modifier | modifier le code]Le plus ancien propriétaire connu d'un château à Fromont, vers 1150, est Gui de Trousseau.
En 1173, l'ordre du Temple, qui possède alors des biens à Fromont, installe une Commanderie dans ce qui n'est alors qu'une imposante maison fortifiée.
Le roi Philippe VI de Valois fait don des terrains acquis par l'ordre du Temple à l'abbaye Saint-Magloire de Paris[2].
Abandonné jusqu'à son acquisition par le marquis Jacques de Thou, en 1564, il sert alors de carrière de pierres aux Rissois.
Reconstruit par Arnould de Nouveau, il est alors utilisé comme rendez-vous de chasse.
Maison de plaisance du chevalier de Lorraine
[modifier | modifier le code]Au milieu du XVIIe siècle, Israël Silvestre vient dessiner le château et les jardins. La notice d'une de ses représentations indique :
« Fromont est à cinq lieues de Paris sur le chemin de Fontainebleau. Son assiette est très belle pour estre ornée de plusieurs costeaux qui forme[nt] un très beau paysage. La rivière de Seine en est le principal ornement. .... (?) en parallèle des allées du jardin, qui est délicieux par les excellens fruits que produisent ses espalliers, par le bois et le couvert le plus agréable du monde, estant orné de fontaines et bordé d'une cascade de cent toises de long. Enfin, par les parterres en terrasse terminez par une demye lune d'eau de 252 pieds de face, animée d'un très grand jet dans son milieu, et de douze bouillons sur le gazon qui l'environne. »
Le chevalier Philippe de Lorraine - le grand amour de Philippe d'Orléans - dépense des sommes importantes, offertes par son amant, pour embellir le château et les jardins. Le jardin descend par niveaux successifs jusqu'à la Seine toute proche. Louis XIV s'arrête souvent à Fromont, chez son quasi beau-frère, puisque le domaine est situé sur la route reliant Versailles à Fontainebleau.
Le chevalier de Lorraine meurt en 1702.
- Perspective du jardin de Fromont. Milieu du XVIIe siècle.
- Vue et perspective du chasteau de Frémont à quatre lieues de Paris sur le chemin de Fontainebleau. Milieu du XVIIe siècle.
- Vue et perspective de la cascade de Frémont, à quatre lieues de Paris sur le chemin de Fontainebleau. Milieu du XVIIe siècle.
- Plan du château de Fromont, des communs et des jardins attenants en 1704.
- Essai de restitution de la cascade du château de Fromont, XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]Le château devient, en 1760, la propriété du comte Turpin de Crissé, jusqu'à la Révolution. Après 1789, le comte émigra.
Le château et son parc furent confisqués et vendus comme bien national.
Ils furent rachetés par un fidèle de la maison de Beauharnais, Étienne-Jacques-Jérôme Calmelet-Durozoy.
- Détail de l'Atlas Trudaine, avec le parc de Fromont, milieu du XVIIIe siècle.
- Plan d'intendance du château de Fromont. Seconde moitié du XVIIIe siècle.
- Plan du domaine et des environs, carte des chasses, seconde moitié du XVIIIe siècle.
- Plan cadastral napoléonien du domaine de Fromont, vers 1815.
Au XIXe siècle : un exceptionnel jardin botanique
[modifier | modifier le code]Étienne Soulange-Bodin, gendre d'Étienne Calmelet, transforma Fromont en 1829[3] en Institut d'horticulture[4] et jardin botanique dont la célébrité était européenne. Le parc fut rempli d'arbres et de plantes aux essences les plus rares, acclimatées par ses soins, dont il reste encore quelques rares exemplaires, dont un splendide ginkgo biloba (ou arbre aux quarante écus), sur la pelouse face à l'Hôtel de Ville, du côté du bassin.
En 1829, Charles X, roi de France, vint visiter les serres et les jardins ainsi que l'orangerie (qui deviendra plus tard la salle des fêtes avant d'être transformée en habitations).
En 1841, dans sa Nouvelle histoire de Paris, J. de Gaulle confirme que Fromont renferme « une collection universelle, sans égale en Europe, de végétaux exotiques, plantes de serre chaude, d'orangerie, de terre de bruyères, des Alpes, d'Amérique et autres, les plus rares et les plus nouvelles parties du monde ».
En 1847, il fut acquis par Fromental Halévy, puis il passa à son beau-frère, Hippolyte Rodrigues.
Depuis le XXe siècle : la mairie de Ris-Orangis
[modifier | modifier le code]En 1917, une partie du domaine est acheté par les Boulonneries de Bogny-Brau, dont les usines de la région de Charleville sont envahies par les allemands.
Les usines sont construites entre la rue de Fromont et la Seine, à côté de ce qui sera plus tard le domaine des alcools.
En 1926, le reste du parc fut acquis par Bernard Lévy, qui en fit un lotissement. La même année Monsieur Albert Rémy, maire de Ris-Orangis, acheta le château et y installa la mairie.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Parc de Fromont, carte d'état-major vers 1850 » sur Géoportail.
- Dumontier, Sur les pas des Templiers en Ile-de-France, p. 133.
- « Ouverture de l'Institut horticole de Fromont, à Ris, Seine-et-Oise », séance publique du 14 mai 1829, sur books.google.fr, impr. Madame Huzard, (consulté en ).
- [Oghina-Pavie 2011] Cristiana Oghina-Pavie, « Horticulture et physiologie végétale au début du XIXe siècle : un espace de savoir partagé », Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, vol. 18, no 2, , p. 113-129 (lire en ligne [sur cairn.info], consulté en ).