Château de Vandenesse — Wikipédia

Château de Vandenesse
Image illustrative de l’article Château de Vandenesse
Période ou style Médiéval
Type Maison forte
Début construction XIVe siècle
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire initial Famille de Bocars
Destination initiale Résidence seigneurial
Propriétaire actuel Personne privée
Destination actuelle Fermé au public
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1998)[1]
Coordonnées 46° 54′ 37″ nord, 3° 45′ 37″ est[2]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Nivernais
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Commune Vandenesse
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
(Voir situation sur carte : Nièvre)
Château de Vandenesse
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Château de Vandenesse

Le château de Vandenesse est une ancienne maison forte du XIVe siècle, remanié au XVe siècle, centre de la seigneurie de Vandenesse, qui se dresse sur la commune de Vandenesse dans le département de la Nièvre en région Bourgogne-Franche-Comté.

Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 11 septembre 1998[1].

Le château de Vandenesse est situé dans le département de la Nièvre sur la commune de Vandenesse, sur la RD 37.

Contrairement aux autres places fortes des environs (Moulins-Engilbert, Cercy-la-Tour) qui furent bâties aux sommets de collines, le château de Vandenesse fut construit dans le fond de la vallée de la Dragne, sur les rives de l'Aron, sa défense étant basée sur des fossés entourés d’eau.

Une maison forte est attestée en 1368, elle est aux mains de la famille Bocars. Par mariage elle passe dans les mains de la famille de Nourry. Toujours par le jeu des alliances, la seigneurie passe aux mains des Roger-de-Beaufort.

Elle est achetée à la fin du XVe siècle par la puissante famille de Chabannes, qui transforme profondément la maison fortifiée de Vandenesse en un puissant château, et toujours au gré de nouvelles alliances elle passe entre les mains de Jean Olivier.

En 1570, les troupes de l’amiral de Coligny pénètrent dans la région du Bazois et les combats entre catholiques et protestants font rage. L’église du XIIe siècle est brûlée et le château endommagé. En 1663, la terre de Vandenesse est érigée en marquisat par le roi Louis XIV.

Au XVIIIe siècle, le marquisat de Vandenesse possession des Olivier-DeFiennes-DuBois, depuis 1604, se transmet de père en fils, puis passe à Charles Léonard de Baylens[Note 1],[Note 2] de par son mariage en 1745, au château de Versailles, avec Charlotte-Louise Olivier-DuBois-deFiennes (1726-1761). Leur fille cadette, Marie-Charlotte-Rosalie de Baylens (1760-1828) épouse en 1778 Hélie-Charles de Talleyrand-Périgord[Note 3], et lui apporte le marquisat de Vandenesse.

Dans un terrier de 1721, le château est décrit comme : « un ensemble composant une cour en forme d'ovale, renfermée de fossées avec pont-levis et autres marques d'ancienneté du château »[3]. À la Révolution, le château est saisi comme bien national et vendu en 1796 à Bourbon-Graviere qui en abat le côté nord-ouest.

Au XIXe siècle, Hélie-Louis de Talleyrand-Périgord[Note 4], est propriétaire du domaine. À sa mort, le château et leurs domaines passent à Charles de Mérode[Note 5].

Depuis 1909, le château est la possession de la famille de la Roche-Aymon[Note 6].

Seigneurs de Vandenesse

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Famille de Nourry

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  • Hughes de Nourry, mort en 1351, marié à une dame de Vandenesse[Note 7];
  • Pierre Norry, un de ses fils, marié en 1356, mort en 1375;
  • Étienne de Norry, fils du précédent, (1337-1443);

Famille Roger-de-Beaufort

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  • Louis Roger-de-Beaufort, marquis de Canillac[Note 8],[Note 9] (~1400~1464), par son mariage vers 1437 avec Jeanne de Norry (née ~1410), fille d'Étienne. De ce mariage naitra trois enfants ; Isabeau (née ~1438)[Note 10], Anne et Jacques.

Famille Olivier

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  • Jean Olivier, fils aîné de François Olivier, mort en 1597, marié en 1567 à Suzanne de Chabannes qui lui apporte la terre de Vandenesse[Note 11].

Famille Olivier-DeFiennes-DuBois

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  • Jean, sa mère née de Chabannes, mort en 1641;
  • Louis, fils du précédent, mort en 1663;
  • Louis-Thomas Olivier-de-Fiennes, marquis de Leuville, grand bailli de Touraine, Lieutenant-Général des Armées du Roi qui décéda en Bohème en 1741 lors de la guerre de Succession d'Autriche où une armée française commandée par le Maréchal de Belle-Isle s'aventura. Son fils qui lui succéda fut tué à la guerre en Italie.

Description

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La maison forte[4] à l'origine se présentait sous la forme d'un donjon carré massif et d'un corps de logis.

Au XVe siècle, le château adopta un plan circulaire et sept tours ovales furent édifiées. Des courtines surmontées d'un chemin de ronde les reliaient les unes aux autres ainsi qu'au donjon. Des fossés protégeaient l'ensemble et l'accès au donjon se faisait par un pont-levis.

Au XVIIe siècle, des corps de logis percés de hautes fenêtres, reprenant le plan global de l'édifice, remplacèrent les courtines. Les communs, construits à l'extérieur de l'enceinte, autour d'une grande cour carrée, datent de la même époque.

Au XXIe siècle subsistent encore des bâtiments du XIVe siècle, le donjon couronné de mâchicoulis, deux des sept tours ovales du XVe siècle, une tour carré et les logis qui les relient. Il ne reste aucune trace des douves et du pont-levis, tout comme de la partie nord-ouest du château démolie à la Révolution.

L'intérieur a beaucoup souffert. Des deux cheminées monumentales que l'on voit, l'une, du XVe siècle, provient du manoir d'Arcilly et l'autre, du XVIe siècle, du château d'Anizy. Dans le salon, on peut observer un plafond à la française ainsi qu'une tapisserie du XVIIe siècle.

Le château est visible de l'extérieur mais ne se visite pas.

Bibliographie

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  • Raymond Colas, Le guide des châteaux de France, la Nièvre, édition Berger-Levrault, 1981, 2e éd. Hermé, Paris, 1986, pp. 95–96/102.p. (ISBN 2-86665-027-1)
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, , 1287 p. (ISBN 2-86535-070-3), p. 1199
  • Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris, Editions Picard, , 207 p. (ISBN 978-2-7084-0770-1).

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Marquis de Poyanne (Dax 1718-Vendôme 1781), Poyanne est le nom d'une localité dans les Landes.
  2. Le marquis de Poyanne fut grand bailli de Touraine, succédant à son beau-père décédé, officier supérieur de cavalerie, et membre de la Liste des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, 68e promotion du 7 juin 1767. Anecdote : La cloche dite « Vincent » toujours en place en l'église de Neuvy-le-Roi (Indre-et-Loire), fondue en 1755, mentionne l'inscription du parrain de cette cloche : « Leonard de Baylens, marquis de Poyanne, de Castelnau et de Vandenesse, et autres lieux, grand bailli de Touraine, et dame Charlotte Louise du Bois, son épouse ».
  3. Prince de Chalais (1754-1829).
  4. Dernier prince de Chalais (1809-1883). Il épouse en 1832 Victorine-Elodie de Beauvilliers, fille de Marie-Paul (1766-1811) duc de St-Aignan (Saint-Aignan (Loir-et-Cher)), décédée en couches en 1834, descendant de François Honorat de Beauvilliers. À noter que la sœur de Marie-Paul, Colette-Marie (1749-1830) épousa en 1771 Antoine-Charles, marquis de la Roche-Aymon (1751-1831). D'autre part la sœur d'Hélie-Louis, Alix-Marie (1808-1842) a épousé en 1824 Pierre-Charles-Marie, duc d'Aremberg (1790-1877). Leur fille, Marie-Nicolette d'Aremberg (1830-1905) épouse en 1849 Charles, comte de Mérode et marquis de Westerloo (1824-1892).
  5. Leur fille, Alix-Marie-Thérèse, comtesse de Mérode (1850-1922) épouse en 1878 Guillaume-Louis, comte de la Roche-Aymon (1851-1940). Leur fils unique, Raoul-Joseph, comte de la Roche-Aymon, épouse en 1914 Madeleine-Marie, princesse de Broglie (1891-1984). De cette union sont nés 4 enfants : Guillaume, Antoinette, Hély, François. Ce dernier est actuellement le comte de Vandenesse.
  6. Les La Roche-Aymon, originaires de la Marche en Limousin et dont la noblesse date de 1179, sont aussi propriétaires du château de Saint-Aignan-sur-Cher, berceau historique des Beauvilliers.
  7. Tout laisse supposer que le nom Norry vient du hameau de Nourry à deux kilomètres en amont du bourg de Vandenesse.
  8. La maison de Canillac se fondit en 1345 dans la maison Roger-de-Beaufort, originaire de Lamothe (Haute-Loire). Notez que Roger-de-Beaufort s'écrit parfois dans les manuels Rogier-de-Beaufort.
  9. La famille Roger-de-Beaufort est illustre, elle a donné deux papes : Clément VI (1342-1352) et Grégoire XI (1370-1378). Les Roger-de-Beaufort ont été vicomtes de Turenne en bas-Limousin.
  10. Elle épousera en 1459 Jean de Montboissier, qui donnera la branche des Montboisier-Beaufort-Canillac. La baronnie de Montboissier prit alors une importance considérable.
  11. La famille Olivier est d'origine roturière : au départ il y a Jacques, natif de Bourgneuf (Charente-Maritime) qui partit à Paris en 1466 tenter sa chance comme gens de robe. Il épousa Jeanne, fille d'Étienne de Noviant, Procureur du Roi, qui lui apporte la terre de Leuville-sur-Orge (Essonne) et devint lui-même Procureur du Roi. Son fils Jacques Olivier devient Premier Président au Parlement en 1517, et décède en 1517. Le fils du précédent, le célèbre François Olivier (Paris 1487- Amboise 1560) devint Chancelier de France (ministre de la Justice) de 1545 à 1560. La famille Olivier bâtit un château à Leuville-sur-Orge qui fut détruit à la Révolution. La terre de Leuville fut érigée ultérieurement en marquisat.

Références

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  1. a et b « Château de Vandenesse », notice no PA58000010, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  3. Élisabeth Sirot 2007, p. 80.
  4. « Château fort, Château », notice no IA00001840, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.