Charles Bagot — Wikipédia
Charles Bagot | |
Fonctions | |
---|---|
Gouverneur général de la province du Canada | |
– (1 an, 2 mois et 18 jours) | |
Monarque | Victoria |
Premier ministre | William Henry Draper Louis-Hippolyte La Fontaine |
Prédécesseur | Charles Edward Poulett Thomson |
Successeur | Charles Metcalfe |
Envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du Royaume-Uni aux États-Unis | |
– (5 ans) | |
Monarque | George III |
Prédécesseur | Aucun (guerre de 1812) |
Successeur | Stratford Canning |
Député britannique | |
– 1808[réf. souhaitée] | |
Circonscription | Castle Rising n°2 |
Prédécesseur | Charles Bagot Chester |
Successeur | Fulk Greville Howard |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Blithfield Hall (Royaume de Grande-Bretagne) |
Date de décès | (à 61 ans) |
Lieu de décès | Kingston (Canada-Uni) |
Nationalité | Britannique |
Conjoint | Mary Charlotte Anne Wellesley |
Diplômé de | Christ Church |
Profession | Diplomate Administrateur colonial |
modifier |
Charles Bagot, né le à Blithfield Hall et mort le à Kingston, est un diplomate et un administrateur colonial britannique. Au cours de sa carrière diplomatique, il négocie l'accord Rush-Bagot (en) puis une nouvelle délimitation des frontières de l'Amérique russe, et participe à des pourparlers lors de la révolution belge. Au poste de gouverneur général de la province du Canada de janvier 1842 à mars 1843, il est le premier à faire entrer au Conseil exécutif des personnalités canadiennes, au premier rang desquelles les réformistes Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin.
Biographie
[modifier | modifier le code]Charles Bagot est né le 23 septembre 1781 dans le château de Blithfield Hall, à proximité de la ville de Rugeley (Angleterre), de William Bagot et Elizabeth Louisa St John[1],[2]. De famille aristocratique, il fréquente la Rugby School puis le Christ Church College d'Oxford où il obtient une maîtrise ès arts[1].
En 1806, il épouse Mary Charlotte Anne Wellesley-Pole, fille de William Wellesley-Pole et nièce du duc de Wellington[1].
En 1807, Charles Bagot est élu député de Castle Rising ; cependant il devient sous-secrétaire d’État de George Canning aux Affaires étrangères et siège peu[1]. En 1809, à la fin du mandat, son amitié avec Canning et ses relations familiales lui ouvrent la voie d'une carrière diplomatique[1].
Après un poste d'un an en tant que ministre plénipotentiaire en France, il est envoyé en juillet 1815 aux États-Unis où il négocie en 1817 l'Accord Rush-Bagot (en) sur la réduction des forces navales des Grands Lacs et du lac Champlain[1],[2]. Après cela il rentre en Angleterre en 1819, où il est décoré grand-croix de l’Ordre du Bain[1]. Il est alors envoyé en Russie en tant qu'ambassadeur de 1820 à 1824, et participe aux négociations du traité définissant les nouvelles frontières de l'Amérique russe, qui durera jusqu'à l'achat de l'Alaska par les États-Unis[1].
Entre 1824 et 1831 il réside comme ambassadeur à La Haye, et participe à des pourparlers à l'occasion de la révolution belge qui débouchera sur l'indépendance de la Belgique[1].
Le 12 janvier 1842, il prend ses nouvelles fonctions de gouverneur du Canada en remplacement de lord Sydenham[1],[2], sa nomination étant notamment due au fait que Bagot « était l’un des plus populaires ambassadeurs jamais accrédités auprès des États-Unis »[1]. Il arrive dans un contexte où les réformistes anglophones et francophones réclament un gouvernement responsable que le ministère des Colonies leur refuse, et où sur instruction du même ministère il doit faire accepter l'unification du Bas-Canada et du Haut-Canada[1]. De façon à s'assurer du soutien de l'Assemblée, d'intenses négociations ont lieu entre Charles Bagot et Louis-Hippolyte La Fontaine entre le 10 et le 14 septembre 1842, entraînant la formation d'un Conseil exécutif comprenant, entre autres, les réformistes La Fontaine et Robert Baldwin[1].
Bien que la composition de ce nouveau cabinet ait été d'abord très mal accueillie à Londres, cet épisode est historique puisqu'il s'agit de la première fois que des Canadiens entrent au gouvernement de leur pays[1]. Cet épisode lui fait écrire au secrétaire d’État aux Colonies : « que le principe du gouvernement responsable soit ouvertement reconnu ou ne soit que tacitement accepté, en pratique il existe »[1]. Durant son court mandat de gouverneur, il ordonne aussi la première extradition d'un esclave fugitif du Canada-Ouest vers les États-Unis, en statuant qu’il avait commis un délit en volant des biens inutiles à son évasion, ce qui provoque de la consternation au Canada-Ouest, et conduit à la codification de règles d'extradition[3],[note 1].
Mais sa santé se détériore, et il démissionne en janvier 1843 puis quitte ses fonctions le 30 mars de la même année[1]. Il meurt peu de temps après, le 19 mai 1843, dans la résidence du gouverneur Alwington House située à Kingston[1].
Hommages
[modifier | modifier le code]Sont nommés en son honneur :
- Bagotville, secteur de Saguenay et ancienne ville du Québec ;
- La rue Bagot, à Québec[4].
Le district électoral de Bagot a été nommé en son honneur entre 1867 et 1972. Il a été remplacé par la circonscription électorale provinciale de Johnson.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Alors qu’il était gouverneur général, Bagot ordonna la première extradition criminelle du Canada-Ouest aux États-Unis de l’esclave fugitif, Nelson Hacket (ou Hackett), qui avait été le valet et maître d’hôtel d’un riche propriétaire d’esclaves d’Arkansa. Il avait pris la fuite pour le Canada-Ouest en 1841, après avoir volé un manteau de castor et une jument de course à son maître, ainsi qu’une montre en or et une selle à deux autres. Son maître l’ayant rattrapé à Chatham, il avait été emprisonné. Le gouverneur général procéda à l’extradition de Hacket en statuant qu’il avait commis un délit en volant des biens inutiles à son évasion. La consternation de la population du Canada-Ouest, ainsi que des abolitionnistes aux États-Unis et au Canada, fut telle que leur mécontentement conduisit à un traité formel codifiant les règles d’extradition, qui en retour émut considérablement les fugitifs, les abolitionnistes et les propriétaires d’esclaves.
Références
[modifier | modifier le code]- Jacques Monet, « BAGOT, sir CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, (lire en ligne) (consulté le=26 novembre 2022)
- L'Encyclopédie canadienne, « Bagot, sir Charles », (consulté le )
- Robin W. Winks, « The Blacks in Canada : A History (second edition). » McGill-Queen’s University Press. 1997. p. 172-3.
- « Fiche », sur quebec.qc.ca (consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :