Christof Loy — Wikipédia

Christof Loy
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Biographie
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Nationalité
Formation
Activité
Metteur en scène
Autres informations
Domaine
Opéra
Genre artistique
Opéra (metteur en scène)
Site web
Distinctions

Christof Loy, né le à Essen, est un metteur en scène allemand spécialisé dans l'opéra. Ses réalisations ont reçu plusieurs récompenses. Il aborde tous les répertoires de l'art lyrique et se produit sur toutes les grandes scènes d'opéra.

Christof Loy est le fils de l'architecte Horst Loy (de) et a commencé très jeune ses études de mise en scène, à la Folkwangschule avec Dieter Bülter-Marell. Il reçoit le prix de son école pour sa première mise en scène, celle de l'opéra comique de Télémann, Pimpinone. Il poursuit ses études, à Essen jusqu'en 1982, puis à l'Université de Munich où il approfondit sa connaissance de la dramaturgie théâtrale et de l'histoire de l'art. En 1984 il est assistant metteur en scène au Musiktheater im Revier, à Gelsenkirchen, avant de rejoindre en 1986 le Hessisches Staatstheater de Wiesbaden, où il travaille à partir de 1990 comme metteur en scène indépendant. Il fait alors ses débuts de metteur en scène, essentiellement pour les opéras de Mozart, à Stuttgart avec Die Zauberflöte en 1990, à Freiburg avec Die Entführung aus dem Serail en 1992, à Bruxelles avec Le nozze di Figaro (1998), puis à Dusseldorf où il réalise des scénographies originales de La finta giardiniera (1998), Lucia di Lammermoor (1999), Il turco in Italia (1999).

Ses débuts

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Puis son répertoire se diversifie. En 2000, à Dusseldorf, il propose une version de Carmen,« qui évite soigneusement les éléments espagnols dits folkloriques », reprise par la suite en 2006 à Cologne[1].

En 2001 il monte L'italiana in Algeri au Deutsche Oper am Rhein. En 2002, sous la direction musicale d'Antonio Pappano qui vient d'être nommé à la tête du Royal Opera House de Londres, il monte Ariadne auf Naxos pour sept représentations[2]. Sa toute nouvelle mise en scène est reprise à Londres en 2004, 2008, 2014 et 2015[3] et en 2007 au Grand Théâtre de Genève[4].

Les mises en scène de ses débuts sont peu à peu reprises : ainsi en est-il de celle du Il turco in Italia qui arrive à Strasbourg en 2004[5] puis à Hambourg en 2005 ou de celle de Lucia di Lammermoor, reprise à Londres en 2003, sous la direction d'Evelino Pido qui est diversement appréciée [6].

En 2004, sa mise en scène de Roberto Devereux reprises plusieurs saisons de suite à l'Opéra de Munich, est enregistrée en 2005 avec Edita Gruberova et donne lieu à un DVD[7]

En 2005 il aborde Les Troyens à la Deutsche Oper am Rhein qui propose les deux parties de la grande fresque de Berlioz dans deux salles différentes : « la première partie est donnée à 15 heures à Duisburg, alors que la deuxième partie a lieu à Düsseldorf à 19 heures 30. » comme le rapporte l'article de Res Musica qui souligne que « Grâce notamment à une direction d’acteurs exemplaire, la mise en scène est pourtant très efficace. »[8].

Et c'est à nouveau en collaboration avec Antonio Pappano qu'il réalise la mise en scène de Tristan und Isolde[9] en 2009, avec Nina Stemme et Ben Heppner, ainsi caractérisée par The Guardian « Shelley famously warned us not to lift "the painted veil" that separates illusion from reality for fear it might destroy us. Christof Loy's new production of Tristan und Isolde brings his words to mind on more than one occasion »[10]. La production est reprise au Royal Opera House en 2014, avec Nina Stemme et Stephen Gould[11].

En 2008 il monte l'opéra français Louise, situant l'action dans la salle d'attente d'un médecin, ce qui ne fait pas l'unanimité, et même jugée par un critique « en flagrante contradiction avec la musique imaginée par le compositeur. »[12].

Sa production de Lulu, remarquée par Res Musica qui souligne « La force du metteur en scène est d’imposer une lecture claire des relations entre les personnages tandis que l’abstraction scénique renforce les liens entre les protagonistes du drame »[13] est enregistrée en 2009 et donne lieu à un DVD, sous la direction d'Antonio Pappano tandis que celle de la Donna del Lago en 2010 est huée lors de la première au Grand Théâtre de Genève[14].

Carrière internationale

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Malgré les controverses, Christoph Loy travaille sur des mises en scène de plus en plus nombreuses et variées et devient l'un des metteurs en scène de référence de l'opéra. À propos de son Macbeth en 2012[15] au Grand Théâtre de Genève un article du Temps souligne : « Il a su se frayer une voie dans le sillage du Regietheater à l’allemande, optant pour des mises en scène le plus souvent épurées. »[16].

Les appréciations restent contrastées au fur et à mesure que ses mises en scène font le tour des grandes scènes d'opéra et des grands festivals. Son Alceste au Festival d'Aix-en-Provence en 2010 est critiqué[17],[18] tandis que celles des Vêpres Siciliennes en 2011 à Genève, divise les critiques qui la salue « l’adaptation habile de Loy est une véritable réussite qui, si elle ne fait pas l’unanimité, prend ici tout son sens. »[19] ou, à l'inverse, soulignent à quel point elle a été huée à la Première[20].

En 2011 au festival de Salzbourg, de Richard Strauss, il monte Die Frau Ohne Schatten, sous la direction musicale de Christian Thielemann, dont il sera tiré un DVD[21] puis c'est au tour de son Daphné à l'Opéra de Bâle en 2015[22].

Toujours en 2015, il monte également le rare Medea au Grand Théâtre de Genève[23] et I Capuleti e i Montecchi à Zurich[24].

En 2016 il crée une mise en scène moderne pour Lucrezia Borgia à l'Opéra de Munich avec Edita Gruberova[25].

En 2017, il participe en tant que metteur en scène à la création de l'opéra Edward II du compositeur suisse Andrea Lorenzo Scartazzini, sur un livret de Thomas Jonigk, tiré de la pièce éponyme de Christopher Marlowe, au Deutsche Oper de Berlin[26].

Toujours en 2017 il met en scène La Forza del destino à l'opéra d'Amsterdam, à propos de laquelle il explique « son approche fondée d’abord sur le rapport à la foi et à la religion, avec lesquelles Verdi avait toujours entretenu des relations complexes »[27]. La production de Loy est reprise au Royal Opera House en 2019 et retransmise en direct au cinéma[28] avec Anna Netrebko, Jonas Kaufmann [29] et Ludovic Tézier sous la direction d'Antonio Pappano[30].

Toujours en 2017, il crée une nouvelle production des Nozze de Figaro pour l'opéra de Munich, qui succède à celle de Dieter Dorn, en place depuis plus de vingt ans[31].

Au festival de Salzbourg de l'été 2017, il monte Ariodante, mise en scène qui sera reprise en 2019 à l'Opéra de Monte Carlo. Forum Opéra pour analyser la signification de la mise en scène note : « Christof Loy semble donc s’être concentré sur ce thème des apparences trompeuses, récurrent dans le théâtre baroque »[32].

En 2018, le Théâtre des Champs Elysées à Paris, reprend une mise en scène d'Alcina créée en 2014 à Zurich avec Cecilia Bartoli. Cette fois c'est Julie Fuchs qui incarne Morgana[33].

Le Deutsche Oper de Berlin fait également appel au metteur en scène en 2018, pour le rare Das Wunder der Heliane et le travail du metteur en scène suscite des éloges dans la critique tels que : « Comme toujours avec Loy, le travail de dramaturgie au cordeau, parmi les meilleurs au monde sur les scènes d’opéra, suffit ici pour intéresser l’auditeur et porter surtout l’attention vers la superbe musique orchestrale et vocale de Korngold »[34].

La même année 2018, il monte Tosca pour l'Opéra d'Helsinki[35].

En 2020, il réalise les mises en scène de Rusalka pour le Teatro Real de Madrid, les représentations avec Asmik Grigorian dans le rôle-titre, donnent lieu à un DVD qui sort chez Unitel en 2022[36]. En 2021, l'Opéra de Francfort donne deux représentations de Francesca da Rimini, filmée et qui donnent lieu à un DVD en 2022[37]. En avril 2022 il crée une nouvelle mise en scène de Fedora, toujours à l'opéra de Francfort.

En 2022 il adapte sur scène un opéra rare de Franz Schreker, Der Schatzgräber, au Deutsche Oper[38] et à Strasbourg[39]. Pour les fêtes de fin 2022, il met en scène pour l'Opéra de Francfort, La Veille de Noël, opéra de Rimski-Korsakov qui donne lieu à la sortie d'un DVD l'année suivante[40].

Il présente à nouveau une nouvelle mise en scène pour le festival de Salzbourg, Orfeo ed Euridice avec Cecilia Bartoli, à la session de Pentecôte puis celle de l'été en 2023[41].

En septembre 2023, il met en scène La rondine de Puccini à l'Opéra de Zurich avec Benjamin Bernheim et Ermonela Jaho[42].

Il participe à la renaissance de Guercœur d'Albéric Magnard, en mettant en scène son chef-d'œuvre en avril et à l'Opéra du Rhin.

Récompenses

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  • 1982 : Folkwang-Preis
  • 2001 : Duisburger Musikpreis
  • 2003 : Nomination Laurence Olivier Award
  • 2003 : Metteur en scène de l'année (Regisseur des Jahres) by Opernwelt
  • 2004 : Metteur en scène de l'année
  • 2008 : Metteur en scène de l'année
  • 2008 : Der "Faust" pour Così fan tutte à l'Oper Frankfurt
  • 2017 : International Opera Awards, meilleur metteur en scène d'opéra.

Notes et références

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  1. Andreas Laska, « Carmen seule et vulnérable », sur ResMusica, (consulté le )
  2. « Welcome to Royal Opera House Collections », sur www.rohcollections.org.uk (consulté le )
  3. (en-GB) ccaspell, « The Royal Opera – Christof Loy’s production of Richard Strauss’s Ariadne auf Naxos – Karita Mattila, Robert Dean Smith, Jane Archibald, Ruxandra Donose & Thomas Allen; conducted by Lothar Koenigs », sur The Classical Source, (consulté le )
  4. Jacques Schmitt, « Jane Archibald, Zerbinetta de feu », sur ResMusica, (consulté le )
  5. Sophie Roughol, « L'Italienne à Alger - Rossini - Strasbourg », sur www.forumopera.com (consulté le )
  6. « ConcertoNet.com - The Classical Music Network », sur www.concertonet.com (consulté le )
  7. Yonel Buldrini, « Roberto Devereux - Gruberova - Aronica - Schagidullin - Loy - DVD DGG », sur www.forumopera.com (consulté le )
  8. Andreas Laska, « Les Troyens à Duisburg : Christof Loy ou Hector Berlioz ? », sur ResMusica, (consulté le )
  9. (en) Per-Erik Skramstad, « Tristan und Isolde - Christof Loy's production at Covent Garden », sur Wagneropera.net (consulté le )
  10. (en-GB) Tim Ashley, « Tristan und Isolde », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  11. (en-GB) Tim Ashley, « Tristan und Isolde review – haunting revival of 2009 production », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  12. Andreas Laska, « Louise en salle d’attente », sur ResMusica, (consulté le )
  13. Pierre-Jean Tribot, « A Londres, Agneta Eichenholz s'impose en grande Lulu », sur ResMusica, (consulté le )
  14. Jacques Schmitt, « Triomphe pour Joyce DiDonato, bronca pour Christof Loy », sur ResMusica, (consulté le )
  15. « Macbeth — Genève », sur Forum Opéra (consulté le )
  16. J.S, « Christof Loy, sur «Lulu» et «Macbeth» - Le Temps », quotidien suisse,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  17. Christophe Rizoud, « Alceste — Aix-en-Provence », sur Forum Opéra (consulté le )
  18. Maxime Kaprielian, « Alceste à Aix, pauvres enfants, pauvre Gluck », sur ResMusica, (consulté le )
  19. Sylvain Angonin, « Les Vêpres siciliennes — Genève », sur Forum Opéra (consulté le )
  20. Jacques Schmitt, « Les Vêpres Siciliennes à Genève : Triste Verdi ! », sur ResMusica, (consulté le )
  21. (de) « The Salzburg Festival's Die Frau ohne Schatten », sur bachtrack.com (consulté le )
  22. Jean-Luc Clairet, « Bâle plonge Daphné dans l'enfer viril des hommes et des dieux », sur ResMusica, (consulté le )
  23. Guillaume Saintagne, « Medea — Genève », sur Forum Opéra (consulté le )
  24. « I Capuleti e i Montecchi — Zurich », sur Forum Opéra (consulté le )
  25. Dominique Adrian, « Lucrezia Borgia à Munich, Gruberovà toujours ? », sur ResMusica, (consulté le )
  26. Yannick Boussaert, « SCARTAZZINI, Edward II — Berlin (Deutsche Oper) », sur Forum Opéra (consulté le )
  27. Cedric Manuel, « VERDI, La forza del destino — Amsterdam », sur Forum Opéra (consulté le )
  28. « Netrebko, Kaufmann et Tézier confirment leur triomphe dans La Force du destin sur grand écran - Actualités - Ôlyrix », sur www.olyrix.com (consulté le )
  29. « Oui, Jonas Kaufmann a bien chanté "La Force du destin" à Londres », sur Forum Opéra (consulté le )
  30. Jean-Michel Pennetier, « VERDI, La forza del destino — Londres (ROH) », sur Forum Opéra (consulté le )
  31. Dominique Adrian, « Figaro à Munich, mariage de routine », sur ResMusica, (consulté le )
  32. « HAENDEL, Ariodante — Monte-Carlo », sur Forum Opéra (consulté le )
  33. Maciej Chiżyński, « Alcina par Christof Loy au Théâtre des Champs-Élysées », sur ResMusica, (consulté le )
  34. Vincent Guillemin, « Le Miracle d'Heliane a eu lieu à Berlin », sur ResMusica, (consulté le )
  35. « Merci Arte pour cette Tosca incendiaire », sur Forum Opéra (consulté le )
  36. Pierre Degott, « Rusalka transposée dans le monde du théâtre et de la danse », sur ResMusica, (consulté le )
  37. « Passions exacerbées à Berlin : Francesca da Rimini de Zandonai », sur Crescendo Magazine, (consulté le )
  38. Vincent Guillemin, « Der Schatzgräber de Schreker au Deutsche Oper Berlin », sur ResMusica, (consulté le )
  39. « SCHREKER, Der Schatzgräber — Strasbourg », sur Forum Opéra (consulté le )
  40. Jean-Luc Clairet, « Féérique Veille de Noël à Francfort avec Rimski-Korsakov », sur ResMusica, (consulté le )
  41. Marie-Aude Roux, « A Salzbourg, Cecilia Bartoli incarne un tragique et inoubliable Orfeo », Le Monde,‎ , Rubrique Opéra (lire en ligne Accès payant)
  42. « PUCCINI, La rondine - Zurich », sur Forum Opéra (consulté le )

Liens externes

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