Chute de Kaboul — Wikipédia
Date | |
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Lieu | Kaboul (Afghanistan) |
Issue | Victoire décisive des taliban
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Émirat islamique d'Afghanistan | Afghanistan
États-Unis (sécurisation de l'aéroport pour l'évacuation des ressortissants étrangers) |
Haibatullah Akhundzada[4] Mohammad Yaqoub Abdul Ghani Baradar[7] Seraj Haqqani Abdul Qayyum Zakir (en)[8] Salahuddin Ayoubi[8] Hamdullah Mokhlis (en)[9],[10] | Ashraf Ghani[11],[12] Abdul Sattar Mirzakwal (en) Bismillah Khan Mohammadi (en) Hebatullah Alizai[13] Ahmad Zia Siraj (en)[14] Sami Sadat[15] |
Offensive des talibans de 2021
Batailles
Zarandj · Kondoz · Herat (en) · Kandahar · Lashkar Gah · Kaboul
Coordonnées | 34° 31′ 32″ nord, 69° 10′ 36″ est | |
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La chute de Kaboul est la prise de la capitale afghane par les talibans le , après leur irruption dans la ville par l'ouest à l'issue de leur offensive lancée en [16],[17]. Les forces talibanes mènent d'abord un violent assaut avant d'interrompre les combats en vue d'une reprise des négociations avec le gouvernement.
Alors que les négociations sont tendues, un transfert pacifique du pouvoir est demandé par les taliban[18] et le gouvernement déclare à son tour sa volonté de laisser « pacifiquement » Kaboul aux rebelles[19].
Dans l'après-midi même du , le président de la République Ashraf Ghani démissionne et quitte le pays, pendant que les Occidentaux évacuent leurs ressortissants par l'aéroport international de Kaboul où se presse une foule d'Afghans cherchant à fuir. Les talibans reprennent le pouvoir sans combattre, vingt ans après en avoir été chassés.
Contexte
[modifier | modifier le code]Les taliban et leurs alliés ont lancé une offensive généralisée le , simultanément au retrait de la plupart des troupes américaines d'Afghanistan. Après avoir perdu en quelques semaines la majeure partie du pays, l'Armée nationale afghane est en proie au chaos et, à la mi-août, seules deux unités restent opérationnelles : le 201e corps (en) et la 111e division, tous deux basés à Kaboul. La capitale est encerclée à son tour après la capture par les forces talibanes de Mehtarlâm, Charan, Gardêz, Assadâbâd, Jalalabad et de nombreuses autres villes ainsi que de districts de l'est[20].
Évacuations, combats et négociations
[modifier | modifier le code]Après la chute (en) de Hérat le , les gouvernements américain et britannique ont annoncé le déploiement de 3 000 et 600 soldats de leurs forces respectives à l'Aéroport international de Kaboul, afin d'assurer l'évacuation de leurs ressortissants, du personnel des ambassades et des civils afghans qui ont travaillé avec les forces de la coalition. Le département de la Défense américain nomme cette mission opération Allies Refuge.
Le , le commandement talib ordonne officiellement à ses troupes d'arrêter leur progression aux portes de Kaboul, en déclarant qu'elles ne prendraient pas la ville par la force, bien qu'elles aient déjà pénétré dans sa périphérie[21]. Les habitants signalent que les combattants taliban avancent dans les zones urbaines indépendamment des déclarations officielles de leurs dirigeants[22],[19]. Après quelques affrontements, les insurgés auraient capturé la prison de Pol-e Charkhi (en) et libéré tous les détenus. Les combattants taliban ont hissé leur drapeau dans plusieurs quartiers de la ville et ont fait pression sur certains policiers pour qu'ils remettent toutes leurs armes. L'aérodrome de Bagram et le centre de détention de Parwan (en), où se trouvaient 5 000 prisonniers, sont également tombés aux mains des taliban.
Dans l'après-midi, le président afghan Ashraf Ghani démissionne et quitte le pays. Les taliban entrent dans le palais présidentiel[23] et, après avoir refusé tout potentiel gouvernement de transition ou un quelconque partage du pouvoir[24], indiquent qu'ils annonceront ultérieurement le rétablissement de l'émirat islamique d'Afghanistan[25].
Bien qu'initialement sécurisé par les forces américaines, l'aéroport est rapidement hors de contrôle quelques heures devant l'afflux massif de la population cherchant à quitter le pays. Le tarmac est envahi par des milliers de personnes tentant désespérément de monter à bord d'un avion[26]. Les vols commerciaux sont annulés et l'espace aérien afghan est de facto clos au trafic civil avec l'annonce de l'arrêt du contrôle aérien civil du pays[27]. De nombreux pays de l'OTAN, en particulier le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Italie, le Danemark et l'Espagne, annoncent l'évacuation en urgence de leur personnel diplomatique et de leurs ressortissants. La France déclenche en ce sens le l'opération Apagan visant à évacuer ses ressortissants, avec l'envoi d'avions de transport Airbus A400M et C-130 vers la base aérienne Al-Dhafra aux Émirats arabes unis[28]. La Russie évacue également ses ressortissants à partir du [29].
Au , plus de 10 000 militaires et policiers de plusieurs nations occidentales, épaulés par plus de 600 militaires afghans[30], sont dans l'aéroport et s'occupent de l’évacuation de leurs ressortissants et des ponts aériens. À cette date, il y a 7 000 militaires américains — dont la majorité de la 82e division aéroportée, un millier de militaires britanniques et une centaine de soldats et policiers français[31] ; seize C-17 de l’USAF ont évacué plus de 5 700 personnes dont 250 Américains[32].
Dans la nuit du au , l'armée américaine évacue ses derniers soldats 24 h avant l'accord prévu avec les taliban[33]. Le dernier soldat américain à embarquer et le dernier à fouler le sol afghan est le major général Chris Donahue (en)[33]. Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, confirme sur Twitter que les soldats américains sont partis et que leur pays a gagné sa pleine indépendance[33].
Depuis le , la coalition internationale a évacué 123 000 civils via l'aéroport de Kaboul[33]. À la suite du départ du gouvernement des États-Unis en , des centaines de citoyens américains[34] et, séparément, des centaines de résidents américains (détenteurs de « cartes vertes ») ont été laissés en Afghanistan[35].
Références
[modifier | modifier le code]- « Afghanistan : La guerre est finie, disent les taliban; président et diplomates ont fui », Challenges, (consulté le )
- « Ashraf Ghani, l'ex-président afghan, est aux Emirats après avoir fui les talibans », BFM TV, (consulté le )
- (en) « Taliban declare 'Islamic Emirate' on Afghan Independence Day as resistance figure vows revenge », sur The New Arab (en), (consulté le )
- Thibaut Le Gal, « Afghanistan : Qui sont les acteurs de la prise de pouvoir des Talibans ? », 20 Minutes, (consulté le )
- « La vallée du Panchir, dernière poche de résistance face aux talibans », L'Obs, (consulté le )
- (en) Bill Roggio (en), « Taliban encircling Afghan capital Kabul, prepping final assault through east », sur Long War Journal (en), (consulté le )
- « Afghanistan - Les talibans entrent dans Kaboul, la France évacue ses ressortissants », L'Indépendant, (consulté le )
- (en) Ibrahim Moiz, « A tricky path from insurgency to Emirate », TRT World, (consulté le )
- « Senior Taliban commander, several civilians killed in Kabul hospital attack », France 24, (consulté le )
- (en) « First to enter presidential palace, Taliban member died in Daesh attack », TRT World, (consulté le )
- « Afghanistan : "Les Talibans ont gagné", le président Ashraf Ghani a quitté le pays », Midi libre, (consulté le )
- « "Les talibans ont gagné": le président Ashraf Ghani a quitté l'Afghanistan », BFM TV, (consulté le )
- Laurent Lagneau, « Alors que les talibans s’approchent de Kaboul, le chef d’état-major afghan a été remplacé », sur Opex360, (consulté le )
- (en) Susannah George, Missy Ryan, Tyler Pager, Pamela Constable, John Hudson et Griff Witte, « Surprise, panic and fateful choices: The day America lost its longest war », The Washington Post, (consulté le )
- (en) Jonathan Schroden, « Opinion | The Mystery of Afghanistan’s Missing Military », sur Politico, (consulté le )
- (en) « Taliban enter Afghan capital Kabul: Officials », Daily Sabah, (consulté le ).
- « Afghanistan : au lendemain de la chute de Kaboul, la peur et la panique d’une population qui cherche à fuir », Le Monde, (consulté le ).
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- (de) « Taliban vor Kabul: Evakuierung der deutschen Botschaftsmitarbeiter läuft an », FAZ.NET, (ISSN 0174-4909, lire en ligne, consulté le ).
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- (en-GB) Joanna Walters (now); Alex Mistlin, Jessica Murray et Helen Sullivan (earlier), « Afghanistan president, Ashraf Ghani, reported to have left country as Taliban orders fighters to enter Kabul – live », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
- Agence France-Presse, « Afghanistan : les talibans ont pris Kaboul, panique internationale », Le Point, (consulté le ).
- « Asia Pacific. Taliban officials: there will be no transitional government in Afghanistan », Reuters, 15 août 2021.
- (en) « Taliban sweep into Afghan capital after government collapses », sur AP NEWS, (consulté le )
- « L'Afghanistan aux mains des talibans, vent de panique à l’aéroport de Kaboul », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
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- https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-russie-lance-des-centaines-d-evacuation-d-afghanistan-20210825
- « Afghan special forces open fire to contain crowds », news.yahoo.com, 21 août 2021.
- « CT/ COIN SOUTH ASIA. NATO Special Operators Now Exfiltrate People Directly from Kabul », t-intell.com, 20 août 2021.
- Ellen Knickmeyer, Robert Burns, James Laporta et Zeke Miller, « Biden vows to evacuate all Americans — and Afghan helpers », apnews.com, 21 août 2021.
- [vidéo] Le Parisien, « Afghanistan : les derniers soldats américains ont quitté Kaboul, les talibans exultent », sur YouTube, (consulté le )
- (en) Kathryn Watson, « Uncertainty lingers for Americans trying to leave Afghanistan after U.S. withdrawal », CBS News, 31 août 2021.
- Lara Jakes, « Stranded in Kabul: A U.S. Resident Runs Out of Options », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ) :
« Refugee groups say hundreds, and possibly thousands, of green card holders have been left behind. »