Cimetière chinois de Nolette — Wikipédia

Cimetière chinois de Nolette
Image illustrative de l’article Cimetière chinois de Nolette
Présentation
Inscription « Ce site commémore le sacrifice payé par 1900 ouvriers chinois qui ont perdu leur vie durant la Guerre de 1914-1918. Ce sont mes amis et collègues dont les mérites sont incomparables. » (inscription choisie par Shi Zhaoji, ambassadeur de Chine en Grande-Bretagne durant la guerre)
Total inhumés 849
Inhumés par nation 849 Drapeau de Taïwan
Date de construction 1921
Architecte Edwin Lutyens
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2016)

Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2023) (Sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale (Front Ouest)
Site web www.cwgc.org/find-a-cemetery/cemetery/68500/NOYELLES-SUR-MER%20CHINESE%20CEMETERYVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Picardie Picardie
Subdivision administrative Somme
Commune Noyelles-sur-Mer
Coordonnées 50° 11′ 10″ nord, 1° 43′ 23″ est
Géolocalisation sur la carte : Somme
(Voir situation sur carte : Somme)
Cimetière chinois de Nolette
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Cimetière chinois de Nolette

Le cimetière chinois de Nolette est un cimetière situé sur le territoire de la commune française de Noyelles-sur-Mer où sont inhumés des travailleurs civils chinois employés par l'armée britannique pendant la Première Guerre mondiale.

Avec plus de 800 tombes, il s'agit du plus grand cimetière chinois de France[1] et d'Europe.

Des travailleurs chinois creusant un système de drainage en France.

Pendant la Première Guerre mondiale, Noyelles abrita une importante base arrière britannique dont un grand camp de coolies (travailleurs immigrés chinois). Ils furent recrutés par l'armée britannique entre 1917 et 1919 dans le cadre du corps de travailleurs chinois (en anglais, Chinese Labour Corps), pour des tâches de manutention à l'arrière du front mais certains connaitront les zones de combat.

Ils représentent l'une des premières immigrations chinoises en France. Ils avaient l'interdiction de se mêler à la population civile du lieu. Certains resteront en France après la Grande Guerre.

Ils étaient affectés à des tâches pénibles et dangereuses comme le terrassement de tranchées, le ramassage des soldats morts sur le champ de bataille, le déminage des terrains reconquis, la blanchisserie, les services de santé auprès des malades, en particulier ceux atteints de la grippe espagnole...

En 1921, le gouvernement britannique décida l'édification du cimetière chinois à Nolette. Le Major Truelove est chargé de sa réalisation sous l'autorité d'Edwin Lutyens[1].

Depuis 2002, le cimetière de Nolette est le lieu de célébration de la Fête de Qing Ming (Fête des Morts chinoise) en France organisée par le Conseil pour l'intégration des communautés d'origine chinoise en France.

Le cimetière est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [2].

On trouve dans le département de la Somme des tombes de coolies dans les cimetières d'Abbeville, Albert, Daours, Gézaincourt, Tincourt-Boucly et Villers-Carbonnel.

Caractéristiques

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Propriété de l'État français et gérée par la Commonwealth War Graves Commission, la nécropole située près du hameau de Nolette dans la commune de Noyelles-sur-Mer a été inaugurée en 1921 par le préfet de la Somme. 849 travailleurs chinois sont inhumés à Noyelles-sur-Mer. La plupart travaillait au camp chinois de l'armée britannique situé sur la commune entre 1917 et 1919.

Un certain nombre de défunts sont morts en 1919-1920[3]. Beaucoup sont morts d'une épidémie de choléra qui a sévi dans le camp, de la grippe espagnole en 1918-1919 ou de la tuberculose, voire tués dans les zones de combat.

Le site est caractérisé par le portail d'entrée, les inscriptions sur les tombes et les essences d'arbres (pins, cèdres...) qu'on ne rencontre pas dans les autres cimetières du Commonwealth ainsi que par l'absence de croix du Sacrifice et de pierre du Souvenir.

Les tombes de ce cimetière sont constituées de 849 stèles en marbre blanc, avec sur chacune d'elles gravée une inscription en anglais « Faithful unto Death » ou « Though dead he still liveth » ou encore « A good reputation endures for ever » ainsi que des idéogrammes chinois et parfois, très rarement, le nom en anglais ou le matricule du défunt.

Le porche monumental et le mur de l'entrée tiennent lieu de mémorial pour la quarantaine de Chinois morts sur terre ou sur mer sans tombes connues.

Des statues de lions offerts par la république populaire de Chine sont situées, non loin de la nécropole, à l'entrée de la rue qui mène au cimetière de Nolette.


Notes et références

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  1. a et b Philippe Nivet, « Le cimetière chinois de Nolette », sur fresques.ina.fr, (consulté le ).
  2. « Cimetière chinois de Nolette », notice no PA80000094, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Nicolas Montard, « Pourquoi y-a-t-il un cimetière chinois lié à la Première guerre mondiale à Noyelles-sur-Mer ? », sur dailynord.fr, (consulté le ).
  4. 104556 : Cheng Hang Tzu, dans la base du Commonwealth War Graves Commission.

Pour approfondir

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Bibliographie

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  • Yassine Chaïb, « Le cimetière chinois de Nolette en Picardie », Hommes et Migrations, no 1276 « Soldats de France »,‎ , p. 30–43 (DOI 10.3406/homig.2008.4800).
  • Roger Wallet (photogr. Adriana Wattel), Sans retour : Le cimetière chinois de Nolette, Abbeville, Cadastre8zéro, coll. « Résidences en Baie de Somme », , 69 p. (ISBN 2-9525752-2-3) (roman).
  • « Trente-cinq pays en guerre », Le Courrier picard, numéro spécial : « La Grande Guerre en Picardie », 1994, p. 6.
  • Christophe Lépine (photogr. Philippe Mangot), Sites de la Bataille de la Somme, Wimille, Punch Éditions, , 96 p. (ISBN 2-913132-83-9), photo p. 90-91.
  • Benoît Hopquin, « 14-18 Noyelles n’oublie pas ses coolies : A partir de 1916, alors que l’effort de guerre nécessitait toujours plus de bras, 40 000 hommes venus de l’empire du Milieu furent exploités derrière la ligne de front. La communauté chinoise leur rend hommage chaque année, en avril, dans la Somme. », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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